Quand j'arrive devant chez elle, j'hésite à sonner à sa porte. Je sais que je ne devrais pas mais je ne peux pas m'en empêcher. Je me décide donc et appuie sur la sonnette. Deux minutes après, la porte s'ouvre sur Louise étonnée de me voir :

— Oui ? C'est pour ?

— Est-ce que Alyssa est ici ?

— Non désolé, elle est partie tôt ce matin !

— Ce n’est pas grave, merci quand même !

Elle me sourit, avant de refermer la porte. Je me rends donc au lycée seul, n'ayant pas prévu qu'elle ne serait peut-être pas chez elle. Une fois arrivé, je rejoins Alexis, qui m'attendais sous un arbre à l'abris des regards, comme le ferait Alyssa. Etrangement, je n'arrive pas à me la sortir de la tête ce matin . . .

— Ca va bro ?

— Bah ouais !

— T’en fais une tête ! Sérieux, qu'est-ce que t'as ?

— A ton avis !

— Ah okay, je comprends ! C'est Alyssa. Ne me dit pas que tu as voulu aller la chercher ce matin ?

— Pourquoi ?

— Parce qu'elle s'est rendue à la salle de sport ce matin !

— Ah, mais je ne savais pas moi !

Je tourne la tête en direction de la salle de sport, et je la vois sortir, le sourire aux lèvres, et elle se rends dans les couloirs sûrement pour se rendre dans la classe. Je regarde l'heure et nous décidons, à notre tour, de monter en cours. Quand nous y arrivons, elle est déjà installée, à sa place, en train de regarder par la fenêtre; Elle me regarde et détourne les yeux quand je croise son regard. Mais pourquoi, elle cherche à m'éviter. Le professeur arrive et le cours commence. Je l'observe et elle semble absorbée par son cahier, ne levant la tête à aucun moment. Etant très forceur, je décide de savoir ce qui ne va pas pour qu'elle m'évite comme ça. Je prends une feuille de papier et lui écrit.

Je chiffonne le papier et le balance sur sa table. Elle ne m'adresse aucun regard, et le laisse sur le côté de la table, avant de l'ouvrir deux minutes plus tard. Quand elle le lit elle semble énervée et je la vois griffonner sa réponse à la hâte. Elle me le renvoie, mais le prof le voit avant même que je puisse lire ce qu'elle m'a écrit.

— Euh, les deux élèves du fond là-bas, ça va on ne vous dérange pas trop ?

— Hum, si justement monsieur, mais juste un petit peu ! répondis-je.

J'espère qu'il va nous faire sortir pour qu'on puisse s'expliquer, parce que je veux savoir pourquoi elle ne me calcule pas depuis ce matin.

— Vous deux, dans le bureau du principal ! Maintenant ! crie-t-il avant de reprendre son cours.

Génial, maintenant, il me reste plus qu'à la convaincre de la faire sortir de l'établissement afin d'avoir une petite discussion, en plus ça me permet de louper des cours.

— Hé, tu vas où comme ça ? lui dis-je une fois rendu dans le couloir en essayant de la rejoindre.

— Bah à ton avis ! me dit-elle sèchement.

— On va tout faire sauf aller dans le bureau du proviseur ! répliquais-je avec un air de défi.

— Ce sera sans moi, j'ai déjà assez de problèmes comme ça ! se ravise-t-elle.

— Et c'est pour ça que tu vas venir avec moi ! répliquais-je en lui prenant la main, ne lui laissant pas le choix de faire quoique ce soit.

Je la traîne dans les couloirs en direction de la sortie, et escalade la grille. Je l'encourage à le rejoindre. Je la vois escalader la grille sans en avoir envie et nous atterrissons à l'extérieur du bâtiment. Je la prends par la main et prends la direction de la mer, lieu qui l'attire le plus. Je sais que ce n'est pas forcément la meilleure idée mais comme je suis buté sur mon idée, rien ni personne ne pourra me convaincre du contraire. Toujours sa main dans la mienne, nous marchons en silence entre les rues de palmiers. Je décide de rompre le silence :

— Pourquoi cette tête ?

Elle s'arrête en plein milieu de la route et me regarde droit dans les yeux :

— Tu me demandes vraiment ce qui ne va pas ? Nan mais sérieusement, si c'est pour me prendre pour une conne, ce n’est pas la peine que je reste avec toi. Je préfère largement rester seule que de tenir compagnie à un mec comme toi ! Tu n’en vaut vraiment pas la peine . . . finit-elle. Elle est à deux doigt de pleurer. Je le vois dans ses yeux, mais je ne comprends pas pourquoi elle me dit tout ça.

Je ne sais pas quelle faute j'ai encore commise, mais je suis décidé à comprendre. Je crains bien de m'être un peu trop accroché à cette fille, et je viens de lui faire du mal sans même m'en être rendu compte. Je la regarde interdit :

— Ouais bah, ouais, tu n’assumes même pas ! C'est bien ce que je me disais ! Je m'en doutais de toute façon ! Je ne sais même pas pourquoi je reste encore ici, je me fous dans la merde par ta faute . . .

Pourtant, j'ai beau chercher dans ma tête, je ne vois pas à quel moment j'ai fauté . . . J'ai toujours parler d'elle en bien . . . à moins que . . . ah, merde, elle a dû m'entendre hier soir au parc quand je parlais d'elle à Hayden ! Bien évidemment, je ne pouvais pas me permettre de dire du bien sur elle devant lui, il pourrait s'en prendre à elle et c'est vraiment le cadet de tous mes soucis ! Je comprends maintenant sa réaction, et à sa place, j'aurais réagi de la même façon. Je vois qu''elle ne s'est pas adoucie, et je crois que j'aurais droit à lui donner des explications si je ne veux pas que ça parte beaucoup plus loin.

A suivre !

Justin.&