Une fois sortie de chez moi, mon sac sur les épaules, je ne sais pas trop où aller! N'ayant pas trop de contact et très franchement je ne risque pas de demander de l'aide à la famille du coté de ma mère et la famille de mon père est resté dans mon ancienne ville, alors actuellement je ne sais pas trop quoi faire. Je décide, comme à mon habitude de me rendre sur la plage où je dormirais sûrement à la belle étoile. De toute façon ça ne me fera pas de mal ! Et puis, ma mère a très bien choisi son jour, puisqu'il fait beau cette nuit et qu'il n'y'a pas trop d'intempéries. Je me mets donc en marche en direction de la plage.

Je me pose, ma serviette sur le sable et sors mes affaires. Je ne sais pas combien de temps je resterais ici, mais je suis sûre d'y rester une bonne partie de la nuit. Je m'allonge et admire les étoiles. Heureusement que j'avais pensé à prendre un cahier pour pouvoir noter mes idées, mes pensées, ou juste imaginer une autre vie ou JE décide de mes choix.

***

Le vent caresse doucement mes cheveux et je me réveille sous le petit soleil qui se cache derrière les nuages. Je me lève, ayant un peu mal au dos et me frotte les yeux devant tant de lumière. Je remets mes cheveux en place et secoue ma serviette que je range dans mon sac. Je n’ai pas forcément bien dormi mais je sais que je suis beaucoup mieux ici, que chez moi où je sais que je me prendrais des remarques. Et puis aussi, je n'ai pas accepté la dernière remarque que ma mère m'a lancé à propos de mon père, ce n'est pas une raison pour me dégager de la maison. Je me rends donc en direction du lycée sans mes affaires mais étant studieuse, les profs ne diront rien. Je souffle d'exaspération. Pourquoi ma vie est-elle si compliquée ? Très franchement, je commence à en avoir marre de ma mère.

Au moment de passer par la porte du lycée, je croise un mec brun, cheveux en bataille posé sur le mur à côté de l'entrée. Je fronce les sourcils, me demandant ce qu'il fait là, sachant que vu son âge, il ne doit pas être élève ici !

— Alyssa ? m'interpelle-t-il, étonné.

Je le regarde et ses yeux dans lesquels je plonge me font penser à mon grand frère qui est malheureusement resté à Seattle, où l'on a dû le laisser à contre-cœur. Je me rappelle encore la fois où les parents nous ont appris son suicide, et comment dire que ma mère nous l'a dit le plus normalement du monde, comme si elle s'en foutait, et mon père nous a adressé aucun regard

Flashback

Je rentre à la maison, le sourire aux lèvres qui est vite effacé par le regard grave de mon père et la mine de mes sœurs assises sur le canapé. Je les regarde, essayant de comprendre ce qui se passe quand ma mère prend la parole d'un ton neutre :

— Bon maintenant que vous êtes toutes revenues, j'ai une grave nouvelle à vous annoncer. D'abord, vous ne sortirez pas de la maison avant demain soir. Et c'est une obligation pour votre bien. Votre frère Nicolas a été retrouvé mort dans la carrière désaffectée à une demi-heure de chez nous. Il se serait apparemment suicidé d'une balle dans le crâne, mais les médecins légistes ont gardé le corps pour pouvoir faire des autopsies plus détaillées.

A la fin de son récit, je cherche à déceler le vrai du faux dans le regard de mon père qui esquive tous mes appels à l'aide. Ce n'est pas possible, pas Nicolas ! Il a toujours été fort mentalement. Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ? Et qu'est-ce que je vais faire sans lui ? Lui qui m'a toujours couvert quand je m'absentais avec Eloïse, qui me protégeait des autres, qui m'aidait quand ça n'allait pas.

— Et pourquoi on ne devrait pas sortir de la maison avant demain soir ?

— Parce que, comme votre père est un grand PDG, et qu'il a déposé sa démission, les journalistes l'ont appris et veulent a tout pris savoir pourquoi, et puis très franchement je ne veux pas vous mêler à ces histoires, déclare ma mère.

— Et quand est ce qu'on pourra ressortir de la maison ? demande Louise.

— Quand on aura déménagé ! dit mon père, se décidant enfin à parler, prenant une part de sa responsabilité.

— Et où ? questionne toujours Louise.

— A Boston !

— Quoi ? Mais c'est loin ! Et puis, je ne peux pas quitter cette ville comme ça ! J'ai toute ma vie dans cette ville. répliquais-je

— Oui, mais on n’a pas le choix, c'est comme ça ! On partira demain que vous le vouliez ou non, et rien ni personne ne nous fera changer d'avis ! dit mon père, commençant à s'énerver.

Fin du Flashback

Et c'est comme ça qu'on s'est retrouvé à Boston, changeant de nom de famille pour éviter la presse. Mais cette personne, cette voix me rappelle étrangement mon frère . . .

— Euh oui ? dis-je pas trop sûre de moi.

— Tu . . . tu as . . . tellement . . . grandie ! dit-il les yeux grands ouverts.

— Euh désolé mais je crois qu'on ne se connait pas ! Il doit y'avoir un malentendu ! expliquais-je avec un sourire crispé. Je ne sais pas qui il est, et n'étant pas très en avance, j'aurais bien aimé éviter un retard, alors je lui adresse un dernier regard avant de me rendre dans ma classe en courant, espérant rattraper les autres.

Je m'installe dans le fond de la classe et c'est parti pour le rituel de deux heures de cours. Voyez à quel point ma vie est passionnante ! Encore trois jours avant les vacances et très franchement, je compte passer mes vacances avec mon père quitte à retourner à Seattle !

A suivre !

Justin.&