35 ~ Alyssa

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Nous rejoignons Alexis et Ellie qui rigolent, allongés sur le sable. Je m'allonge à leurs côtés et admire le ciel, qui s'est noirci, laissant apparaitre les étoiles.

— C'est toi qui m’as soigné la dernière fois quand je me suis blessée ? me demande-t-elle, un peu timide.

— Oui, c'est . . . c'est moi !

— Regarde, je suis guérie maintenant ! me dit-elle, en me montrant sa main, qui effectivement ne porte plus aucune traces.

— Oh, mais c'est génial ça ! lui répondis-je dans un sourire bienveillant. Elle se lève, me tend sa main, m'indiquant qu'elle veut sûrement qu'on parle. Je me lève et la suit, nous dirigeant vers les vagues, à l'écart des garçons.

— Tu sais, je ne te connais pas beaucoup, mais je peux te garantir une chose ! Tu es bénéfique pour mon grand frère. Depuis que tu le côtois, il fait de moins en moins de conneries, et il y'a moins de disputes à la maison . . . En plus, il a le sourire quand il rentre à la maison, je ne sais pas si c'est toi, mais il s'est même débarrassé de Krissy, cette petite pétasse ! termine-t-elle en rigolant.

Je suis un peu sous le choc, pour donner suite aux paroles d'Ellie mais je ne laisse rien paraitre, me contentant juste de lui sourire. Je ne sais pas trop comment je suis censée réagir, en sachant que je parle avec une enfant de huit ans. Et puis, je ne le connais que depuis peu, même si nous sommes dans la même classe depuis longtemps. Je ne vois pas comment je pourrais le changer, alors que même Alexis, qui est son meilleur ami, n'y arrive pas.

— Bon, les filles, vous venez ? nous crie Alexis, à dix mètres de nous.

— Allez, vas-y ! dis-je à Ellie qui se tient toujours devant moi.

Bah, pourquoi tu ne viendrais pas avec nous ? me demande-t-elle.

Ça ira, ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude de rester seule !

Ne t'inquiète pas Ellie, elle viendra dormir chez moi ! dit Alexis, en nous rejoignant.

Nan, mais ça ira, ne t’en fais pas ! dis-je en me retournant face à lui. Son air sérieux me montre qu'il ne rigole pas, et avant même que je ne puisse répliquer, il continue :

Y'a pas de mais qui tienne, tu viens dormir à la maison, point ! dit-il un peu plus autoritaire.

Ok ! Je vais chercher mes affaires, j'arrive ! dis-je en levant les yeux au ciel.

Pourquoi s'obstine-t-il à m'inviter ? Et puis de toute façon, on se connait très peu. Je râle toute seule, et récupère mon sac avant de retourner voir les garçons.

C'est bon, je suis là !

Alexis, et Ellie marchent devant tandis qu'Aaron se tient à côté de moi :

— Désolé, en temps normal, je vous aurais inviter à rester à la maison, mais comme ma mère invite de la famille ce soir, ça aurait été un peu compliqué ! me dit-il d'un ton désolé.

T'inquiète pas ! Tu sais ça ne m'aurait pas dérangé ! J'ai l'habitude de . . .

Dormir sur la plage ? dit-il en coupant la fin de ma phrase.

Hein ? Mais comment est-ce que tu sais ça ?

Franchement, tu as vraiment cru que je n'allais pas le remarquer ? Une nuit c'est bien, mais pas deux, et puis, il commence à faire froid, et ça peut être dangereux de rester toute seule. Tu ne sais jamais sur qui tu peux tomber. Ducoup, j'en avait vite fait parlé à Alexis, et comme je ne pouvais pas t'inviter ce soir, il l'a fait pour moi. Mais saches que ma maison et la sienne te sont toujours grandes ouvertes !

Je ne sais pas comment réagir . . . Est-ce que je dois être en colère parce qu'il m'a suivi sur la plage, ou parce qu'il en a parlé à Alexis ? Ou au contraire, je dois être touchée parce que ce sont les premières personnes du lycée qui sont prêtes à m'aider. Ne sachant toujours pas comment réagir, je ne dis rien et continue à avancer, Aaron à ma suite.

— Tu sais, si je fais ça, c'est pour t'aider ! On ne se fout pas de ta gueule. Je sais que c'est un peu compliqué pour toi en ce moment, et . . .

Et . . . ? Je vous fais pitié enfaite ! Avoue que c'est ça ! criais-je en commençant à m'énerver.

Il y'a trop d'informations dans ma tête, et tout se mélange, provoquant mon énervement. Je ne sais même pas pourquoi je m'énerve en sachant que leur seul objectif est de m'aider, et moi je ne fais que les repousser. Peut-être parce qu'une partie de moi pense que ça ne vaut pas la peine . . . Ou peut-être parce que oui, j'ai besoin de quelqu'un pour remonter, mais que je ne me l’avoue pas. Peut-être que oui, c'est d'Aaron et de son meilleur ami que j'ai besoin pour redécouvrir le bonheur . . . Parce qu’au fond de moi, je me sens seule, et je le sais, je n'ai personne en qui je peux vraiment me confier, et ça me fait mal. Je sais que je ne pourrais pas éternellement vivre comme ça, mais j'attends le déclic, la personne qui me montrera les merveilles de la vie. Je sens des bras m'entourer tandis que des petites larmes coulent le long de mes joues. Ma tête vient se loger contre son torse et mes mains viennent s'accrocher à pull. Le savoir aussi proche de moi m'apporte du réconfort, et j'aimerais juste stopper le temps.

J'ai peur, j'ai peur parce que je sais que je vais m'attacher ! Et si je m'attache trop, il n'y a plus de retour en arrière possible. C'est peut-être con, mais le simple fait qu'on m'accorde de l'attention me prouve que je ne suis pas toute seule, ou plutôt que je ne suis plus toute seule. Je ne sais pas pourquoi il m'aide, pourquoi il cherche à me comprendre mais il a réussi à attirer mon attention et j'ai vraiment l'impression qu'il peut me comprendre ou en tout cas, il veut m'aider . . .

A suivre !

Justin.&

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