46 ~ Alyssa

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Je me réveille deux heures après, à cause de l'agitation autour de moi. Les têtes se tournent et beaucoup de questions se posent. Je pose mes yeux sur Alexis, qui regarde à terre. Je cherche Alexis du regard, mais celui-ci est plus occupé à dévisager Aaron qu'à se préoccuper de moi. Je fronce les sourcils, intriguée de cette réaction. Je tourne la tête :

Alexis, chuchotais-je en posant ma main sur sa cuisse pour qu'il me remarque. Qu'est ce qui se passe ?

— Pourquoi est-ce qu'il t’a appelé : ma belle ? C'est à moi de dire ça . . . Il est quoi pour toi ? Hein ? Tu l'aimes, c'est ça ? Je le savais !

Je me rends compte que ces paroles sonnent tellement vraies. Pourquoi est-ce qu'à chaque fois qu'Aaron me frôle, j'ai comme un choc électrique qui traverse tout mon corps ? Pourquoi je ne vois que lui à chaque pièce où je vais ? Je suis tout simplement accro à lui. Je ne peux m'empêcher de penser à lui. Alors pourquoi suis-je avec Alexis ? Je me rends compte, seulement maintenant, de l'énorme faute que j'ai commise. Je ne peux tout simplement pas rester avec lui, au risque de le détruire si ce n'est pas déjà fait, mais aussi pour la simple et bonne raison que mon cœur appartient déjà à Aaron, même si celui-ci n'est pas encore au courant. Mais je ne peux pas lui dire maintenant. C'est impossible !

Une idée germe peu à peu dans mon esprit. Mon père étant à Seattle, je n'aurais qu'à le rejoindre à la fin du voyage, et je resterai avec lui. Je quitterais Alexis en lui expliquant la raison pour ensuite disparaitre pour ne plus leur causer de torts. Ceci m'a l'air tout à fait envisageable, malgré la dangerosité de la chose, mais je suis sûre que mon père comprendra. il aura d'ailleurs des comptes à me rendre concernant Nicolas, ou plutôt devrais-je dire Nick. Comment aurait-il pu me mentir ouvertement en sachant que j'avais l'âge pour comprendre, même en ne sachant pas la raison. Tout un plan se forme dans ma tête, mais je reste absente, l'air complètement ahurie devant un Alexis au bord de l'énervement.

Je . . . Je

Je ne sais pas comment me justifier, même auprès de moi-même. Je sais pertinemment avoir réagi sous l'impulsion de la jalousie, mais ce n'est pas une raison justifiable auprès de lui et je m'en rends bien compte. Je le regarde muette.

— Tu sais quoi ? Laisse tomber ! Je vais me calmer et ça ira mieux ! Je n’ai vraiment pas envie de me disputer avec vous aujourd'hui, alors on n'en reparlera plus tard ! souffla-t-il.

Je me renfonce dans mon siège, la mine déconfite. Je ne sais vraiment pas comment je vais me sortir de ce pétrin ! La prof passe dans l'allée et nous distribue la liste des familles d'accueil. Aaron la récupère et un sourire se dessine sur son visage avant qu'il la passe à Alexis qui me la tend pour regarder avec moi. Mes yeux parcourent la liste jusqu'à tomber sur mon prénom. Alexis, Aaron et Ethan sont avec moi, autrement dit nous serons à quatre . . . Je ne m'en plains pas, ce sont tous mes amis, mais j'espère avoir un peu d'intimité. Je sens que cette semaine va être riche en émotion ! Je suis tentée de contacter mon père, mais je préfère le rejoindre directement.

***

L'avion atterrit sans encombre, contrairement au message de tout à l'heure qui nous indiquait des perturbations. Tout le monde est surexcité de descendre de l'avion, et nous nous poussons tous. Je laisse donc, tout le monde descendre afin de pouvoir profiter de la vue en sortant. Je tente d'intercepter le regard d'Alexis, en vain. Je pense qu'il doit beaucoup réfléchir à la situation. Je ne dis rien, et continue d'attendre jusqu'à ce que nous soyons les derniers. Je me lève de mon siège quand il me tend la main, m'invitant à descendre avec lui. Je me laisse diriger, toute souriante. Nous nous avançons dans l'allée centrale et mon cœur commence à battre la chamade. Que va t'il se passer quand je toucherai le sol de Seattle, sol auquel je n'ai pas touché depuis notre départ précipité il y'a quelques années ? Je peine à respirer tellement la pression et l'angoisse sont fortes. Alexis le remarque et me sert encore plus la main pour me donner du courage. Je respire un grand coup avant d'entamer la descente de l'escalier. Je laisse mes yeux s'habituer à la lumière du soleil qui se fait plus forte. Quand j'ouvre les yeux, je scrute les environs, et aperçois les insignes de Seattle au loin, et des souvenirs me submergent.

Flashback

— Allez les filles, dépêchez-vous ou on va le rater ! nous crie Maman.

On courait à travers tout l'aéroport, prenant le premier avion pour Boston en urgence. Je peinais à suivre, traînant ma valise derrière moi. Papa me rejoint et récupère ma valise pour nous permettre d'avancer plus vite. Une fois arrivés, je prends deux minutes pour souffler, et me rendre compte de ce qui est en train de se passer. Depuis hier je fonctionne comme un automate, comme si je ne réfléchissais pas, comme si je n'étais pas là . . . En même pas vingt-quatre heures, j'ai abandonné le reste de ma famille, mes amis, mon collège . . . tout, j'ai tout laisse derrière moi, sans regrets, ni amertume. Je suis ma famille qui fait vérifier les passeports et nous nous retrouvons installés dans l'avion.

Fin du flashback

Je descends les marches une à une, ignorant les souvenirs qui reviennent à la charge, mais c'est la seule façon que j'ai trouvé pour guérir et ne plus y penser. Une fois que mes pieds touchent le sol, un poids se soulève de mes épaules, comme si marcher sur le sol de Seattle m'avait délivré de certains souvenirs.

A suivre !

Justin.&

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