Chapitre 28 : Cartier

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18 septembre 2115, 09:40

A deux cent mètres du campement Terrien

« Qu'entendez-vous par bientôt  ?, s'étonna le chef de guerre Zakara.

-Il semblerait que d'autres représentants de mon peuple n'arrivent à la base, répondit avec innocence Tenson. Ils vont certainement rejoindre mes camarades et tenter de comprendre ce qui se passe. Mais nous pouvons commencer les négociations, ils seront assez patients pour atteindre que nous les rejoignions.

-Très bien, trancha le Kolbarba en agitant la main. Messieurs, ma planète refuse qu'une fois de plus, votre rivalité ne cause des ravages. La seule façon de régler vos différends sera par la parole, et c'est ce que vous allez faire dès maintenant. Vous, Catysmopes, reprochez bien aux Terriens d'avoir assassiné sciemment votre ambassadeur qui les visitait ?

-Exactement, cracha le général Brozimer.

-Et vous, Terriens, qu'avez-vous à répondre ?

-C'est à la fois vrai et faux. Ce sont bien des Terriens qui l'ont tué, mais ce n'était pas un piège et personne n'en avait donné l'ordre. L'officier dirigeait ses propres mercenaires et a agi sans réfléchir. J'ai moi-même failli perdre la vie dans ce moment. »

Le chef Kolbarba leva un sourcil et se retourna vers son vaisseau, les bras croisés, réfléchissant. Il marqua une pause puis revînt vers les Catysmopes :

« Même si cela ne disculpe pas beaucoup la responsabilité des Terriens, voilà une version bien différente que celle que vous criez partout, général Brozimer. Vous-même, expliquez-moi cette intervention militaire ? Auriez-vous oublié les conventions et les traités qui sont signés et ratifiés depuis des siècles ?

-Pas du tout, pas du tout, et nous les respectons. Mais ce crime nous était insupportable, et nous devions mener l'enquête.

-Justement, en parlant de cette enquête : avez-vous, oui ou non, retenu prisonnier le général Hanrel ?

-Prisonnier est un grand mot, chef de guerre ! Je n'ai jamais eu le temps de l'arrêter ou quoi que ce soit, puisque je ne l'ai pas rencontré. Et le général Vorkalter s'est fait tirer dessus sans avoir tenté de le faire prisonnier. Alors non, nous ne l'avons pas retenu. »

Les deux militaires d'Orthor gardaient le torse bombé. Ils n'avaient pas pour habitude de se justifier devant des étrangers et tenaient même cela en horreur. Mais la situation était claire : ils n'avaient pour le moment pas le choix devant la force de frappe des Kolbarba qui planait toujours au dessus de la surface. Ils maintenaient donc à tout prix leur version d'une provocation Martienne. Le médiateur prit une nouvelle pause à la suite de ces informations avant de reprendre l'échange.

« Général Hanrel, votre version tombe à l'eau. Si vous n'étiez pas prisonniers, pourquoi vos hommes ont-ils opéré dans l'ambassade d'Orthor pour vous faire évader ? N'était-ce pas plus simple de dialoguer avec les Catysmopes ?

-Mes officiers ont compris qu'il se passait quelque chose de louche et ont agi en conséquence. Je leur apporte mon total soutien, balaya t-il sans hésitation.

-Ils ont malheureusement violé une ambassade et compromis une enquête qui se déroulait à ce moment uniquement dans ses murs. Une dernière chose, à nouveau pour vous, général Brozimer. Croyez-vous sincèrement que tout le monde fermera les yeux sur les menaces faites au Grand Kanonmar et à son conseil ? Nous savons que vous avez arraché par la menace un libre-passage, au mépris de toute diplomatie. Orthor joue un jeu réellement dangereux pour tout le monde.

-Nous comprenons vos réserves mais nous savons ce que nous faisons. Nous restons justes et équilibrés dans nos réponses.

-Que tout le monde m'écoute avec attention. Nous avons analysé le cas des Terriens, et notre Sublime souverain est formellement convaincu qu'ils doivent à présent jouer un rôle dans la galaxie. Leur mise à l'écart ne semble plus d'actualité. Si vous étiez moins occupés à vous menacer mutuellement, vous sauriez que le Sublime descendant de Kolbarba a proposé un congrès à la Communauté pour décider de la suite. Pour l'instant, les Terriens sont donc autorisés à rester sur Mars. Les Martiens leur doivent assistance, protection et respect, mais je vois que vous ne m'avez pas attendu pour honorer cette part du contrat. Quant à vous, Catysmopes, vous devez réembarquer vos troupes pour votre capitale, et conserver uniquement votre ambassade ici.

-Vous aviez dit que nous allions négocier, s'insurgea le général Brozimer. Vous nous donnez des ordres, chef de guerre !

-N'avez-vous jamais entendu parler de la diplomatie Kolbarba ? Prenez vos troupes et décollez le plus rapidement possible. Nous restons en orbite et allons continuer d'évaluer la situation. Bonne journée à tous. »

Le chef de guerre remonta dans son vaisseau, qui dans un nuage de fumée s'éleva et rejoignit les autres bâtiments de guerre, avant qu'ils ne disparaissent tous. Furieux et révoltés, après avoir jeté un regard plein de rancœur aux Terriens et aux Martiens, les officiers Catysmopes retournèrent à leur tour dans leur flotte, qui réembarquait blindés comme infanterie. Leur simple force expéditionnaire n'était simplement pas de taille pour affronter une flotte Kolbarba entraînée et dirigée par un chef aguerri. Tandis qu'Henri faisait la connaissance de Nox qui était toujours aux côtés d'Hanrel, Zalos et Federico entouraient Tenson.

« Ravi de vous revoir, capitaine, soupira la lieutenante. Nous avions eu peur que l'attaque contre l'ambassadeur ne vous ai causé du mal. Mais qui était cet officier dont vous parliez, celui qui a conduit l'attaque ? Ce ne peut pas être Henri, n'est ce pas ?

-Non, bien sûr. C'est l'officier des mercenaires, Buton. Un âne bâté et un incompétent. 

-Comment avez-vous dit ? »

Le souffle presque instantanément coupé, la lieutenante Federico se figea en posant la question au capitaine. Celui-ci n'avait pas encore remarqué l'expression faciale de sa subalterne et répondit avec un certain détachement.

-Et bien je dis que c'est un âne bâté et...

-Pas cela, son nom !

-Buton. Pourquoi cette véhémence, lieutenante ?

-Donnez-moi son prénom. S'il vous plaît.

-James. Son nom est James Buton. Mais ce n'est pas un soldat régulier, c'est un opérateur privé. Je n'ai jamais entendu parler de lui et il n'était mentionné dans un aucun rapport de préparation. »

La lieutenant parut alors frappée en plein cœur. Son regard se faisait totalement vide et elle baissa la tête. Les autres officiers, Tenson compris, remarquèrent son changement soudain d'attitude. Le commandant Zalos proposa à Tenson d'apporter son aide :

« Monsieur, si vous le permettez, je peux l'éloigner pour qu'elle soit au calme.

- Allez-y commandant, et restez avec elle. Vous la ramènerez quand elle sera de nouveau en état. Sinon, je devrai la dépêcher auprès de notre personnel médical. »

Sous le regard des autres, le Martien prit la Terrienne par le bras et l'écarta pour l'emmener dans le vaisseau amiral de Nox qui était posé à quelques pas. Ils allèrent dans une salle vide d'occupants et il l'aida à se mettre assise sur un coffre d'armes. Il lui demanda à deux reprises quel était le problème mais la lieutenante ne disait pas un mot. Elle fixait le mur qu'il y avait devant elle en se joignant les poignets, tandis que son pied droit trépignait. Zalos s'agenouilla alors devant elle, lui prit doucement les mains : elle le regarda droit dans les yeux.

« Carmen. Explique moi qui est cet homme : je vois que tu le crains. Le connais-tu ?

-Buton. James...

-Le capitaine a dit qu'il n'était pas dans l'Armée, mais tu as fait toute ta carrière dans les rangs. Est-ce que tu l'as rencontré ailleurs ? »

L'officier éclata alors en sanglots. Déboussolé mais déterminé à comprendre, le Martien la prit dans ses bras et commença à la réconforter. Les larmes continuèrent de couler, et elle commença à prendre la parole.

« Il n'est plus dans l'Armée, mais il y était. Buton James, lieutenant d'infanterie, 54ème régiment. Exactement ce qu'il m'a dit quand il s'est présenté à moi pour la première fois.

-A quelle occasion ?

-Son régiment venait d'arriver dans le sud de l'Espagne pour une mission anti-piraterie. Leur base était à deux stations de métro de mon village. A leur dernière étape, chez nous, nous avions organisé une réception. Je servais le repas avec ma sœur et bien d'autres.

-Continue. Vous vous êtes rencontrés à ce moment.

-Oui, je te dis tout. Et bien, il m'a plu, et je lui ai plu.

-Plu ? Dans le sens ?...

-Oui. »

Le commandant Zalos hocha la tête sans inquiétude. Il ne voyait pour le moment rien d'alarmant et se réjouissait qu'elle parle. Il ne la poussait pas à le faire et attendait patiemment qu'elle continue son récit.

« Deux ans. On est resté deux ans ensemble.

-Qu'est ce qu'il s'est passé pour que tu sois dans cet état ?

-Au terme de ces deux années, j'avais l'âge pour m'engager dans l'Armée. Je l'ai fait, en demandant à faire partie du contingent de la Légion Espagnole qui était affectée avec d'autres nations à la base voisine. Comme ça, on était tout les deux, tu comprends ? Je croyais que je l'aimais, à l'époque. Mais à peine arrivée... »

Federico se mit à déglutir avec une mine de dégoût, tandis que son pied frémissait toujours. Elle fit une pause et n'alla pas plus loin pendant quelques secondes. Zalos lui reprit les mains mais sans dire un mot. Il la regardait simplement, doucement, attendant qu'elle puisse continuer. Elle le regarda droit dans les yeux et confiante, elle parla plus clairement.

« L'enfer. Il m'a présenté à tous ses amis, ca m'avait fait plaisir, je me sentais intégrée. Je leur ai plu aussi. A peine deux mois après mon arrivée, je sortais de la base pour rejoindre mon village. Mais eux aussi étaient là.

-Et donc ?

-Je te l'ai dit. Je leur ai plu.

-Oui, je comprends. Et alors ? »

Federico fondit alors en larmes, comprenant qu'elle n'arrivait pas à passer outre ses souvenirs. Quant au Martien, il ne comprenait pas du tout ce qu'il y avait de si terrible à plaire à des personnes.

« Qu'est ce que tu veux dire ? Ce n'est pas une mauvaise chose, si ?

-Ah oui, j'avais oublié. Comment expliquer ça... »

Chaque mot était entrecoupé de sanglots. Zalos était tout à fait déboussolé et avait le cœur parfaitement déchiré de la voir ainsi. Un sentiment de culpabilité montait en lui car il remarquait qu'il ne comprenait pas ce qu'elle voulait dire et il ne se l'expliquait pas. Elle tâchait de lui expliquer difficilement.

« Et bien avec cet homme, j'ai fait des choses que je voulais. Lorsque je me suis retrouvé avec ses amis, ils ont voulu faire la même chose que ce qu'il faisait avec moi. Sauf que je ne le voulais pas. Je leur ai dit.

-Je ne saisis pas bien. Vous avez fait des choses que tu ne voulais pas faire ? Ce n'est vraiment pas respectueux, ils auraient dû t'écouter. »

Les yeux humides, Federico ne put contenir un rictus sur son visage. La réponse de Zalos était totalement déconnectée de sa réalité, et pourtant relevant du bon sens le plus classique. Elle essuya ses larmes et lui expliqua ce qu'il n'avait visiblement jamais entendu.

« Tu sais, je suis presque soulagée pour ta planète que tu ne saisisses pas. En réalité, ce n'est pas juste irrespectueux. Sur la Terre, c'est considéré comme un crime horrible, ignoble, hors de toute l'humanité dont nous devons faire preuve. Il ne peut rien arriver de pire à quelqu'un là haut. Je voulais mourir, m'enfoncer de plus en plus sous la terre pour ne plus jamais en ressortir. C'est pire que la mort, Lakko.

-D'accord. Je comprends. Et lui, qu'a t-il dit ?

-Ils avaient tous bu. Ils s'amusaient. Et lui ? La même chose. Il riait et les encourageaient presque. Il me disait des choses horribles. Je vois que tu n'as jamais entendu ce genre de choses. Désolée de te dire tout ça. Je ne crois pas que quelqu'un soit au courant sur Terre. Mais avec toi, c'est différent. Je crois que ça me fait du bien de te le dire. Quant à lui, c'est cette nuit là que j'ai compris qui il était. Quel genre d'homme c'était. C'est arrivé plusieurs fois, en très peu de temps. J'ai demandé deux semaines après à être mutée dans une autre unité, loin. J'avais une expérience très courte mais j'étais validée par tous les officiers et j'étais très motivée, alors ils ont accepté. Et je ne l'ai plus jamais revu. Et maintenant, il est là. Sur Mars. Avec tout le monde. Dans mon campement. Lakko, je vais le voir tous les jours. Je vais me rappeler de ces nuits à chaque instant.

-Ne pense plus à tout cela. Ou plutôt si, garde le bien intact mais accepte le. Regarde devant toi avec fierté. Il n'y a pas que cet odieux personnage dans le campement. Il y a Tenson avec toi, tous les jours aussi. Et puis Henri, tu te souviens ? Tu me disais qu'il était passionnant, courageux, avec un grand sens du devoir. Tu me l'as dit dans la neige, au Palais.

-La neige... »

Cette fois, un très léger sourire s'esquissait sur les lèvres de la lieutenante. Elle se tenait la tête et reprenait peu à peu ses esprits. 

« Comment pourrais-tu craindre qui que ce soit avec ces deux là à tes côtés ? Tout ton équipage te respecte et te fait confiance. Tu as fait tes preuves et cet homme n'est plus rien pour toi. Ils sont tous à tes côtés. Et puis, je ne suis jamais très loin, moi.

-Toi... »

Elle releva la tête et regarda de nouveau dans les yeux le Martien. Son sourire était un tout petit peu plus net, et il semblait qu'elle reprenait des couleurs. Son teint Méditerranéen reprenait le dessus sur la pâleur qu'elle avait prise depuis de longues minutes.

« Lakko. Tu ne pourras jamais comprendre totalement ce que je viens de te raconter, mais merci. C'est si bien que tu sois là. »

Finalement, un de ses petits rires glissa, au grand soulagement de Zalos. Un de ses petits rires comme elle en faisait parfois, et qu'il affectionnait. Elle se jeta dans ses bras et manqua de le faire tomber à la renverse. Puis elle l'embrassa sur le front et se releva. Ils retournèrent tout les deux là où avait eu lieu la rencontre et où se trouvaient encore les autres officiers. Tenson, d'abord inquiet même s'il ne le montrait pas, put rapidement se réjouir de l'état de la lieutenante, qui était en apparence redevenue tout à fait normale. Elle alla saluer Nox, qu'elle n'avait jamais rencontré. Pendant ce temps, le capitaine interrogea le commandant :

« Alors Zalos ? Quel est le problème avec Buton ?

-C'est très compliqué et très dur, monsieur. Mais en fait, des amis à lui ont fait des choses à Carmen sans qu'elle ne le veuille, et ce Buton y a pris goût. »

Sans modification dans le ton de sa voix ou dans sa posture, Tenson demanda :

« Vous me parlez d'un viol ? »

Zalos tourna la tête sans réellement comprendre mais n'eût pas le temps de demander quoi que ce soit car Federico revînt vers eux et lança :

« Alors capitaine ! Qu'attendons-nous pour rejoindre nos amis ? En plus, une autre expédition vient tout juste d'arriver, non ?

-Allons-y, allons-y ! Passez devant, lieutenant, après vous. »

D'un pas décidé, elle se dirigea vers le campement, observant son agrandissement. Tenson murmura à Zalos :

« Restez près d'elle. Et empêchez là de sortir son arme. »

Zalos, écarquillant les yeux, se mit à accélérer le pas pour la rattraper. Le groupe d'officiers franchit donc l'entrée, accueilli par tous les soldats et à peine quelques mercenaires. Des officiers comme MacLean ou Ricardo applaudissaient avec les hommes, tandis que d'autres comme Taizhong ou Ravishna ne pipaient mot. Trois nouveaux officiers de la nouvelle expédition firent leur apparition. Ou plutôt deux, car le personnage central n'était pas en uniforme. C'était le Ministre de la Défense Vandervoorde, qui s'était entretenu avec le lieutenant Henri quelques semaines plus tôt. Il s'approcha tout sourire du Français et lui serra vigoureusement la main :

« Lieutenant, vous voilà !

-Monsieur le ministre, quel honneur !

-Plus que partagé. Vous avez bien accompli votre mission ?, lança t-il avec une grande tape sur l'épaule du soldat.

-Je pense que oui, Monsieur. Permettez-moi de vous présenter le capitaine Tenson, celui dont on parle tant.

-Oh mais bien sûr, ne vous inquiétez pas pour moi, je l'avais déjà reconnu. Vous êtes la fierté de cette opération, capitaine. Des hommes comme vous me rendent heureux d'être au gouvernement, et croyez moi, ce n'est pas tous les jours facile à penser !

-Vous en faites trop à mon égard, Monsieur. Mais vous me touchez beaucoup, répondit Tenson en inclinant la tête.

-Bien entendu, je ne suis pas seul. Je vous présente les deux officiers qui m'accompagnent au sein de l'expédition Cartier : le major Titokowaru et le major Hohenwald, respectivement Néo-Zélandais et Allemand. Le premier rejoindra l'équipe de Magalhaes et le second celle de Cook.»

A quelques pas des présentations, Buton, qui refusait de voir un Tenson triomphant, se tenait de dos. Alors qu'il discutait avec Magnusson, il sentit quelqu'un lui tapoter l'épaule et se retourna. Il observa quelques secondes Federico qui se tenait droite devant lui, le visage fermé et les poings serrés. Il eut à peine le temps de prononcer son prénom que celle-ci dégaina son pistolet. Zalos, mis en garde par Tenson, se jeta sur le lieutenant mais elle eut le temps de donner un grand coup de crosse au chef des mercenaires. Totalement surpris, il perdit pied et s'effondra dans la poussière.

Vandervoorde, à qui la scène n'avait pas échappé, était troublé par cette action brutale et inhabituelle. Il se tourna vers Tenson, l'air sévère. Celui-ci, souriant, lui dit simplement :

« Pas d'inquiétude, monsieur. Je vous présente quant à moi le capitaine Buton, qui est une attraction à succès pour plusieurs d'entre nous ici ».

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