37.
Des fois, je me demande
Quelle image je peux refléter
À ce qui m'entoure, au monde
Pour être devenu qui je suis.
Et puis je me souviens
Que tout cela
N'a pas tellement d'importance :
Pas de standard, juste la normalité
Le difforme est bizarre, exclu,
Alors que cela aurait pu être nous.
L'étrangeté n'a pas sa place
Dans ce cercle vicieux.
Ne pas faire de folies,
Se fondre dans le moule
Sans faire de dégât.
Cela ne suffit pas.
Sans souciance, a pris place
L'irréparable. Ce qui détruit.
Les yeux bandés, nul ne s'en aperçoit.
Misérable discorde qui s'installe.
Le voile tombe, advienne qui pourra
Pas de réels changements,
Juste une séparation
Qui a mis fin au supplice de la vie.
Oubli qui prend place,
On ne veut point se remémorer
Les mauvais souvenirs.
Bonjour à la nouveauté.
Mais le mal est gravé
Pas d'apparence
Mais dans le fond,
Tout est détruit.
Le temps fuit inlassablement
Et les séquelles viennent à la vie
Faisant ainsi renaître la torture
Dont la mémoire n'est point partagée.
Que faire ? On se le demande tous.
Comment agir face à ces blessures ?
Doit-on en parler ?
Doit-on se taire de nouveau ?
À travers la peur, nos décisions
Irruption d'un nouveau chapitre
Dont seul nos actes répondent
Selon le bon vouloir de chacun.
À chacun ses belles folies,
Ses amours, ses joies et ses tristesses.
Vous êtes tous beau, toutes belles
Magnifique comme un reflet.
Et surgit de vous, une chance
Que d'être là, survivants
D'une guerre sans faille :
Tué ou être tué.
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