Recevoir

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— Tu veux donc de moi que je te fasse mal. Que je te fasse jouir par la douleur. C’est bien ça, Liz ? lui demanda Nina une fois leur repas avalé.

Liz s’était agenouillée, cuisses écartées et paumes ouvertes vers le haut. Elle était au milieu de la grande pièce et soutenait le regard d’une Nina qui n’avait pas encore fait sien le costume de dominante. Mais Liz était déjà aux anges. Elle savait que Nina serait parfaite simplement parce que c’était Nina et qu’il ne pouvait pas en être autrement. À la question, la punk sourit en coin à la belle noire qui avait récupéré la cravache :

— Je ne veux rien, Madame, si ce n’est t’offrir cette chienne, corps et âme, et que tu en disposes comme tu le désires, qu’elle subisse tes envies, tes besoins. Tes pulsions même les plus obscènes seront un délice pour ta salope.

C’est sûrement à ce moment que Liz commença à se rendre compte du potentiel sadique de Nina. Car son regard changeait, petit à petit. Elle sentit avec plaisir le cuir de la cravache lui caresser les seins, jouer avec ses tétons dardés. Son corps entier frissonna de désir et s’enflamma même lorsque le bout de la cravache descendit jusqu’à son clitoris gonflé et le tapota avec douceur.

— Donc une fois à genoux, tu m’obéiras au doigt et à l’œil ? Je serai ta maîtresse et toi ma soumise docile ? Sans restriction ? Tu n’as pas peur que j’aille trop loin ? lui demanda-t-elle en caressant sa joue avec l’extrémité de la cravache.

— Madame, répondit Liz avec un petit sourire en coin, sans vouloir me vanter, je pense que mes limites sont bien au-delà des tiennes.

Elle vit autant de sévérité que d’amusement dans le regard de sa maîtresse, juste avant que sa joue ne prenne littéralement feu. Elle regarda, surprise, Nina qui lui souriait en se mordant la lèvre. Liz commençait à mieux comprendre. Ce n’était pas rien. Le premier coup porté l’était au visage et cela prouvait que Nina allait sûrement prendre beaucoup de plaisir à la faire souffrir. Une fois la surprise et la douleur passées, Liz redressa son dos, releva ses épaules et bomba le torse, ses petits seins en avant.

— Merci, Madame, lui dit-elle avec sérieux. Ta chienne n’osera plus se vanter.

— À quatre pattes, lui ordonna-t-elle. Et va me chercher le sac que tu as ramené. Sans les mains, comme une chienne, rajouta-t-elle avec un petit ton moqueur.

Liz n’avait pas tardé à se mettre dans la position demandée, tendant sa croupe en arrière pour recevoir les coups de cravache. Elle marqua un temps d’arrêt, à l’ordre prononcé. C’était la pre­mière fois qu’elle recevait ce genre d’ordre. Mais elle ne tarda pas à imaginer à quel point les choses allaient être différentes par rapport à Jean-Paul. Elle aurait pourtant dû le savoir. Beaucoup de femmes sont bien plus sadiques que les hommes, et l’humiliation fait partie intégrante de leur façon de faire lorsqu’on leur donne la cravache.

L’hésitation dura juste assez longtemps pour que Nina com­mence à douter d’elle. Elle se mordit la lèvre inférieure et reprit sa voix teintée de douceur que Liz connaissait si bien.

— Je... Ce n’est pas que je suis sensée faire ?

Cette simple réaction balaya tous les doutes de Liz. Elle se cambra à son maximum et releva un visage radieux vers Nina :

— C’est parfait, Madame. Je me rendais simplement compte que je te découvrirai autant que tu me découvriras.

Sur ce, elle fit demi-tour en faisant rouler ses hanches jusqu’à la table basse du salon, sur ses genoux et ses mains, le cœur frappant sa poitrine de crainte, mais aussi et surtout d’excitation. Elle si habituée aux séances sadomasochistes les plus extrêmes allait encore découvrir quelque chose. L’humiliation. Qu’elle n’aurait sûrement pas acceptée de la part de Jean-Paul. Mais les choses étaient bien différentes, cet après-midi-là.

Tendant le cou, elle attrapa les lanières du sac avec ses dents et serra fort pour rejoindre Nina près de la barre de danse. Elle déposa le sac à ses pieds et resta ainsi, les yeux rivés sur les pieds nus de sa sombre Maîtresse. Elles étaient toutes les deux hésitantes. Nina ne savait trop comment contenter sa punk qui s’était mise à ses pieds, et celle-ci se retrouvait, pour la première fois depuis longtemps, dans la position de découvrir, son corps plongé dans l’inconnu.

Nina ne fit qu’un petit mouvement du pied. Il glissa vers Liz qui, aussitôt, se mit à l’embrasser. Elle y déposait de doux baisers, le léchait, le corps transit de frissons. Rapidement, elle sentit le cuir de la cravache lui caresser la croupe, puis étouffa un cri dans la cheville de Nina lorsque la morsure du cuir se fit sentir dans le bas de son dos.

— Merci Madame, souffla-t-elle en tendant son petit cul.

Aussitôt, elle se crispa. Si le premier coup porté avait été de l’ordre de l’excitant, les suivants qui s’abattirent la forcèrent à s’agripper à la jambe de Nina. Comme elle le faisait souvent, elle les comptait mentalement, tout en serrant les dents pour ne pas crier. Ce ne fut pas tant de recevoir les coups, cette fois, qui l’excita le plus. Mais elle devinait, de par leur puissance et le laps de temps entre chaque coup, qu’il ne s’agissait pas de simples mouvements du poignet. Elle prenait de l’élan à partir de l’épaule, levant son bras entier avant de laisser la cravache strier l’une ou l’autre de ses fesses. Au douzième coup, elle ne tint plus.

— Aaaaaahhhhh !!! Merci Madame ! hurla-t-elle en se remettant à baiser le pied de Nina.

— Lève la tête, Liz, fit Nina visiblement haletante.

Liz s’exécuta et crut se mettre à pleurer. Nue, debout devant elle, Nina était magnifique. Elle posait sur elle un regard brûlant d’envie, ses yeux pourtant plissés par le sourire qu’elle avait. Un visage d’ange, voilà ce que vit Liz à ce moment-là. Sa généreuse poitrine se soulevait avec sa respiration saccadée. Ses tétons dardaient fièrement et elle sentit à quel point ses seins étaient gonflés. Mais ce qui la fit quasiment défaillir de bonheur, ce fut son entre-jambe. Les cuisses légèrement écartées, Liz avait une vue imprenable sur son sexe. Son bouton était exagérément bandé. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà vu aussi gonflé. Malgré sa vulve encore fermée, ses petites lèvres pendouillaient et luisaient. La cyprine affluait en abondance et formait un filet qui se dirigeait vers elle, vers l’objet du désir de Nina.

Liz comprit alors. Elle sut qu’elle avait fait le bon choix, et qu’elles iraient ensemble très loin. Ces douze coups de cravache avaient excité la belle femme noire et elle en recevrait encore de nombreux. Cette femme allait vraiment la soumettre, non pour le seul plaisir de Liz, mais pour leur plaisir à toutes les deux.

Comme bien souvent, Liz pensa à tous ceux et celles qui ne la comprendraient pas. Tous ces gens pour qui féminisme rimait avec pouvoir et masculinité. Et elle devait bien avouer que c’était un peu le rôle qu’elle jouait. Mais elle ne se sentait jamais autant femme que lorsqu’elle sentait son corps souffrir. Nina aurait bien plus que son corps. Nina aurait son âme et saurait s’en imprégner pour la faire se sentir encore plus femme. Elle comptait bien s’offrir à elle, faire naître en elle des désirs et des envies incontrôlables... puis les subir.

D’un doigt, Nina récupéra la cyprine qui coulait d’entre ses cuisses et l’offrit à la bouche avide de Liz. Celle-ci le suça comme s’il s’agissait d’un membre viril, avec une sensualité qui aurait sûrement surpris même Véro, qui la connaissait pourtant si bien.

— Voyons ce qu’il y a dans ce sac, déclara Nina qui avait récu­péré son souffle mais dont le regard trahissait une excitation encore grandissante.

Elle vida le sac devant Liz qui ronronna de plaisir à la vue de ces accessoires. Mais elle se tut, laissant Nina prendre les choses en mains. Du pied, elle les étala sur le sol, puis se pencha pour attraper les menottes. Elle sourit à Liz qui remarqua à quel point Nina sem­blait se complaire dans ce rôle. Elle n’en était pas tout à fait certaine, mais elle eut le sentiment de ne l’avoir jamais vue aussi épanouie, aussi sûre d’elle. Un nouveau frisson la parcourut et elle ne tarda pas à réagir lorsque la voix de sa Maîtresse résonna dans la pièce :

— Debout, contre la barre.

Liz sauta sur ses pieds et vint se coller dos à la barre de danse, les reins creusés et les seins en avant. Elles échangèrent un regard, se sourirent, puis Nina passa derrière elle. Elle fut au bord de la jouissance en sentant la fermeté de Nina quand elle lui passa les menottes et jeta la clé au loin. Restant derrière elle, Nina attrapa ses seins et pinça ses tétons avant de les tirer. Liz sentit son souffle chaud dans sa nuque et lorsque la douleur se fit vive, elle ne put retenir un gémissement de plaisir.

La barre froide suivait sa colonne vertébrale et de chaque côté, elle sentait les seins de son amante se plaquer contre la peau de son dos, et ses cuisses plaquées contre ses mains. Mais Nina rentrait de façon spectaculaire dans la peau de la “femdom” et elle continua de tirer jusqu’à entendre sa punk lâcher un râle de douleur. Aussitôt, elle lâcha tout et ricana en revenant devant elle. Devant elle, Liz pouvait la voir dans toute sa splendeur. Elle rayonnait littéralement et était si belle. Des courbes parfaites aux endroits parfaits, ce visage d’ange qui ne la quittait plus, un regard qui donnait l’impression à Liz qu’elle allait se faire dévorer.

C’est avec délice qu’elle soutint ce regard de braise. Et cette légère provocation trouva un écho inattendu dans sa Maîtresse. Elle se retourna et se pencha pour ramasser le gag ball, présentant pour le même coup sa croupe dégoulinante à une Liz affamée.

— Tu la voudrais, hein, petite salope ? lui fit-elle en se trémous­sant devant la punk.

— Oh oui, Madame, répondit celle-ci avec surprise. Je veux être à toi, être le jouet de ta jouissance.

Nina se redressa et fit face à sa soumise attachée. Elle avança en ricanant et lui mit la balle dans la bouche avant de serrer la ceinture derrière son crâne, entourant la barre de danse avec, et obligeant ainsi Liz à garder la tête bien droite. C’est à peine si elle pouvait la tourner, tellement Nina l’avait serré. Déjà, Liz commençait à baver. Nina fit un pas en arrière et l’admira. Elle ne fit pas que la regarder, elle l’admirait vraiment, les yeux pétillants de malice et d’envie. Visiblement, voir Liz ainsi entravée l’excitait au plus haut point. Sans la quitter des yeux, elle se baissa et attrapa les pinces qui étaient reliées l’une à l’autre par une chaîne. Tout en mâchonnant sa lèvre inférieure, elle les plaça sur les tétons de Liz.

Nina fut un instant entre deux, lors de la pose du premier. Elle entendit la sourde plainte de son amour et vit ses yeux s’exorbiter par la douleur, lorsqu’elle fit tourner la molette. Liz se mettait à baver abondamment et sa salive coulait sur son torse et ses seins. Elle crut un instant avoir trop serré la pince, avoir dépassé une limite à ne pas franchir. Mais rapidement, le regard suppliant de la punk redevint décidé. Elle était prête à recevoir la deuxième. Et Nina ne se fit pas prier. Elle la plaça et serra doucement la molette, une langue lubrique caressant ses lèvres, et un regard avide planté de celui de sa soumise.

Et à ce moment, elle vit la première larme de Liz. Elle en fut bouleversée pour différentes raisons, la toute première étant qu’elle sentit son excitation monter d’un cran. Elle eut envie de se branler en regardant la goutte perler sur la joue de Liz. Et ça lui fit peur. Comment pouvait-elle aimer à ce point voir son amour pleurer d’une douleur qu’elle-même lui infligeait ? Était-elle folle au point d’aimer lui faire du mal ? Sa main se mit à trembler et se leva doucement dans l’intention de lui retirer ses pinces.

Mais Liz ne voulait pas mettre fin à cette délicieuse torture. Elle se sentait déjà partir. Elle ferma les yeux et se mit onduler en gémissant de plaisir contre la barre. Son corps était déjà cou­vert de sueur et ses mouvements lui envoyaient des messages tellement antagonistes que son cerveau se mit à tourbillonner. La douleur, l’oppression de ne pouvoir bouger comme elle le voulait, le tout saupoudré du plaisir intense de s’offrir, d’être le centre d’intérêt de celle qu’elle aimait tant. Mais par-dessus tout, de sentir cette personne être autant en phase avec elle. Combien de personnes sur la planète auraient pu lui faire ressentir ça ? Il n’y avait vraiment que Nina pour réussir à l’aimer telle qu’elle était, et à aimer ce qu’elle était.

Elle rouvrit subitement les yeux en sentant une main se poser sur elle, sur sa toison qui surplombait son sexe ruisselant. Ce n’est qu’en sentant les doigts de Nina glisser sur sa vulve qu’elle se rendit compte à quel point elle était trempée. Ce contact la fit revenir un peu sur terre, même si la respiration rendue difficile par la balle dans sa bouche la maintenait dans un état second. Elle sentait sa bave inonder ses seins et couler sur son ventre, alors que Nina se mit à branler son clitoris rendu presque douloureux par l’excitation.

Elle voulut crier de plaisir mais ne put qu’exorbiter ses yeux, le corps tressautant de la jouissance qui l’envahit aussitôt. Ne pouvant tourner ni baisser la tête, elle n’avait pas pu voir que Nina avait ramassé le paddle. Mais elle le sentit sur sa fesse gauche, elle le reconnut aussitôt. La douleur vint rapidement se mêler à la jouissance et elle partit définitivement. Elle n’était plus que pures sensations, décuplées à chaque coup reçu, entendant de loin la voix de Nina :

— Jouis, ma belle ! Oh ! comme je t’aime ! Je t’aime !

Cette fois, les larmes de bonheur. Sa fesse lui faisait un mal de chien, une brûlure intense qui lui faisait ressentir encore plus nettement les doigts qui s’agitaient sur son clitoris et réveilla les pincements atroces sur ses tétons. Son corps ne répondaient plus à son cerveau mais aux mouvements de Nina. Il s’agitait violemment contre la barre, ses cris étouffés par la balle augmentaient l’impres­sion de ne plus être dans son corps.

Et lorsque Nina s’arrêta, lorsqu’elle se retrouva seule, sans plus aucun contact avec cette merveilleuse femme, elle se laissa aller. Pendant un moment, la douleur prit le pas sur le plaisir et ses gémissements changèrent de ton. Les yeux à peine ouverts, elle vit sa Maîtresse à la peau noire se placer devant elle pour lui enlever le gag ball. Aussitôt, elle prit une grosse bouffée d’air et glissa le long de la barre, lessivée, terminant assise aux pieds de Nina.

Dans un éclair de lucidité, elle voulut s’assurer que son amante ne soit pas trop bouleversée par cette vision. Elle releva la tête pour lui sourire, les yeux plein d’amour.

— Merc...

Son mot resta coincé dans sa gorge tellement ce qu’elle vit la décontenança. Non seulement Nina ne semblait pas ébranlée de la voir ainsi, mais elle en voulait encore. Armée de la cravache, elle attrapa la punk par la crête et la tira vers le haut pour la remettre debout :

— Relève-toi, ma belle salope, lui souffla-t-elle avec une voix qui trahissait quelque chose que Liz ne connaissait que trop bien. Je te veux, Liz. Que tu sois mienne, comme je me sens tienne.

Liz poussa sur ses jambes en grimaçant pour suivre le mouve­ment. À peine fut-elle debout que Nina l’embrassa à pleine bouche. Elle en fut d’abord surprise, mais l’urgence qu’elle sentit dans cette étreinte la rassura. Nina cherchait ainsi à reprendre le contrôle d’elle-même. La punk avait eu peur de devoir mettre un terme à cet échange mais d’elle-même, sa belle bourgeoise avait eu le bon réflexe. Elle répondit à ce baiser avec la même urgence, tendant le cou vers sa Maîtresse, aspirant sa langue, plongeant ses yeux dans les siens. Ainsi, elle reprenait des forces, elle puisait dans l’amour de Nina la force de continuer, de lui offrir encore et toujours plus. Bientôt, elle se trouva assez revigorée pour rompre ce contact. Elle se tint aussi droite que la barre, bombant le torse, ses tétons tellement douloureux qu’elle ne les sentait presque plus.

— Ta chienne est à toi, Madame. Merci pour ce magnifique orgasme.

Pour la première fois, malgré la peau de sombre de Nina, elle la vit clairement rougir. La délicieuse femme noire devant elle se sentit un peu gênée de ce compliment et s’en mordit les lèvres. Doucement, elle défit les pinces et se délecta des grimaces de Liz.

Comme elle pouvait se sentir bien ! Chaque coup asséné l’avait approchée de la vérité, l’avait fait comprendre celle qu’elle aimait plus que tout au monde, mais aussi elle-même. Ce n’était pas tant la douleur, ce n’était pas tant qu’elle était sadique au point de mouiller en frappant une femme attachée. Ce qui l’excitait autant, c’était de voir à quel point Liz se donnait, la puissance avec laquelle elle aimait offrir son corps. Plus qu’excitée, Nina était véritablement emportée d’être celle qui réussissait à faire ça, celle à qui Liz se donnait, sans aucune retenue, sans aucun voile, sans aucun mensonge.

Avec sensualité, elle alla récupérer la clé des menottes et les défit. Revenue devant Liz qui gardait sa position de fierté, les mains dans le dos, Nina lui caressa la joue avec un regard doux, tout en lui intimant de se remettre à quatre pattes. Liz ne se fit pas prier et se laissa glisser jusqu’au sol avec volupté. Debout derrière elle, la Maî­tresse de l’après-midi fit claquer la cravache sur sa fesse gauche :

— Ça voudra dire tourne à gauche, lança-t-elle à voix forte.

— Bien, Madame ! s’exclama Liz.

La cravache claqua à nouveau sur sa fesse droite :

— Ça voudra dire tourne à droite.

— Bien, Madame !

Nina laissa un temps mort avant de faire claquer le cuir sur sa vulve. Liz lâcha un cri aigu qui la fit ricaner :

— Ça voudra dire tout droit.

— Bien, Madame.

Liz ne pouvait pas le voir, mais Nina était aussi fébrile qu’elle. L’espace d’un instant, elle se demanda comment elle allait supporter ce jeu improvisé. Elle avait toujours pensé devenir un jouet, certes, mais un jouet sexuel. Nina s’avérait une vraie dominante, qui prenait plaisir à la faire sortir de ses habitudes. Mais le simple fait de la découvrir ainsi lui faisait tout apprécier. À cet instant, la belle black pourrait la faire descendre l’ascenseur et marcher ainsi devant les clients de l’hôtel qu’elle n’en mouillerait qu’encore plus.

La cravache claqua sur sa fesse gauche et en serrant les dents, Liz tourna sur sa gauche, en direction du salon. Nina abattit le cuir entre ses cuisses et Liz se tendit de tout son être avant de réussir à avancer. Elle se surprit elle-même à rouler du cul en avançant droit vers la table basse. La cravache claqua à nouveau sur sa vulve et elle lâcha un cri de douleur. Mais elle continua d’avancer, longeant à présent le canapé. Sa fesse droite la fit souffrir et elle s’arrêta pour se tourner vers lui. Aussitôt, elle se crispa en recevant à nouveau un coup sur sa vulve. Sans un regard pour Nina qui restait bien derrière elle, Liz hésita une seconde, mais monta finalement sur le sofa dont le cuir crissa légèrement sous son poids.

Elle resta ainsi, à quatre pattes sur le canapé, le menton reposé sur le dossier et la croupe offerte à la vue de sa Maîtresse, alors que Nina ricanait derrière elle. Ce ricanement était à la limite du supportable. Qu’était-elle en train de faire ? Était-ce un ricanement nerveux ou se moquait-elle réellement ? Le visage à présent fermé, ne sachant où Nina en était et ne pouvant se retourner pour vérifier, Liz attendait, le cœur battant, de nouvelles larmes qui menaçaient de couler.

Nina s’arrêta de rire et claqua à nouveau sa vulve. Dans son état, Liz ne ressentait plus que la douleur. Elle avait ce sentiment d’être abusée, que Nina se gaussait de son désir de soumission. Mais une part d’elle ne voulait pas y croire. Une part d’elle ne pouvait se persuader que Nina, sa Nina, sa délicieuse et si attentionnée Nina, puisse se moquer d’elle.

Alors elle avança. Elle monta sur le dossier et se rattrapa maladroitement sur le sol de l’autre côté, lâchant une plainte en se remettant en position. Nina fit le tour du canapé et Liz put en profiter pour jeter un coup d’œil vers elle. Elle en fut en partie rassurée. La belle à la peau d’ébène ne riait plus. Elle se tenait bien droite, marchait fièrement, le visage fermé, sérieux. Liz sourit rapidement en pensant que la cravache lui allait si bien.

Mais son sourire disparut aussi vite. Nina lui asséna un coup de cravache sur la joue :

— Regarde devant toi, salope !

— Pardon, Madame. Tu es si belle.

Cette fois, le ricanement qu’elle entendit trahissait nettement la joie que sa Maîtresse avait à entendre ça. Mais la cravache s’abattit sur sa fesse gauche. Liz grimaça mais se cambra à son maximum en se tournant sur sa gauche, en direction du bar. Aussitôt, la cravache lui ordonna d’avancer. Le coup fut rude et Liz faillit s’écrouler au sol. Mais puisant dans ses forces et son envie de la combler elle avança, les bras tremblant. Arrivée au pied d’un tabouret, Nina lui ordonna de s’arrêter en lui claquant le dos.

— Ça voudra dire stop ! s’exclama-t-elle joyeusement. Tu as soif, Liz ?

— Madame est trop bonne ! répondit Liz sur le même ton, libérée de tous ses doutes. Je tuerais pour une bière !

Nina ne put retenir un rire franc. Elle claqua franchement sa fesse droite et Liz, après une longue crispation, s’exécuta. Sa Maîtresse tapota alors son sein du bout de la cravache en lui ordonnant :

— Mets-toi à genoux.

Par réflexe, Liz se redressa en creusant ses reins, la poitrine en avant, les jambes écartées et les mains reposées sur les cuisses, paumes vers le haut en signe de don de soi, comme elle l’avait appris avec Jean-Paul. Elle vit Nina rouler du cul avec un fin sourire aux lèvres passer derrière le bar. Elle ne pouvait la voir et en profita pour s’analyser, se rendre compte de ce qui se passait dans cette chambre improbable. Elle était là, à genoux devant le bar, attendant le sourire aux lèvres que Nina lui apporte une bière. Elle ne se rappelait pas avoir sourit autant avec Jean-Paul, durant ces cinq années. Et pourtant, il lui avait fait un bien fou. Et pourtant, Nina était loin d’avoir abusé de son corps autant que ne savait le faire son Maître déchu. Elle avait pourtant les fesses et la chatte en feu. Même cette position devenait difficile à garder. Elle avait joui comme une dingue et s’était laissée humiliée à marcher à quatre pattes à travers la chambre, avait supporté les rires moqueurs de Nina. Et elle souriait. Elle était aux anges de s’être offerte à cette Nina. Elle était fière de l’avoir fait et désirait plus que tout le faire encore.

Son cœur s’emballa de lui-même lorsque Nina revint, une bière à la main, la cravache dans l’autre. Elle sourit de plus belle lorsque sa belle amante lui tendit la bière. Elle allait l’attraper quand la voix douce de sa Maîtresse lui intima :

— Ouvre la bouche, Liz.

Nina fut persuadée de voir dans le regard de Liz une joie intense. Elle n’aurait imaginé, avant de connaître Liz, que des yeux pouvaient autant s’exprimer et vous pousser au-delà de vos limites. Alors qu’elle avait pensé porter la bouteille à sa bouche et lui faire boire la bière comme on donne le biberon à un enfant, Nina offrit une véritable douche de houblon à Liz qui gardait la bouche grande ouverte et récupérait ce qu’elle pouvait de bière pour l’avaler. Nina but la dernière gorgée et posa la bouteille vide sur le comptoir en lui demandant :

— Alors ? Ça fait du bien ?

— Oui ! s’exclama une Liz rayonnante de bonheur. Madame, tu me rends dingue.

Nina devait bien se l’avouer. Liz avait beau lui dire qu’elle lui avait déjà apporté énormément, que sa joie de vivre était revenue grâce à elle, jamais elle n’avait vu une telle allégresse dans son regard. Elle en eut les yeux embrumés en s’approchant de sa soumise, sa magnifique, sa superbe. Elle glissa sa main dans ses cheveux et lui approcha le visage de son sexe toujours aussi dégoulinant.

— Fais-moi jouir, mon amour, lui souffla-t-elle.

Et aussitôt, elle sentit la bouche de Liz se plaquer contre ses lèvres. Elle reçut une violente déflagration de plaisir qui la fit s’agripper à la crête de la punk, se mettant à frotter sa chatte contre le visage de Liz qui se mit à gémir d’une intense lubricité.

— Jouis avec moi, petite chienne ! haleta-t-elle en écartant ses cuisses pour se branler encore plus fort contre sa belle punk. Remplis-toi les deux trous !

La langue sortie pour récolter le nectar de sa Maîtresse, Liz enfonça trois doigts dans son con, puis passa une main dans son dos, poussant deux doigts qui ne mirent pas longtemps à remplir son cul. Les gémissements se firent râles, rauques et sourds. Les deux femmes ne se quittaient pas des yeux. Nina fut transportée par cette vision d’une Liz aspergée de bière, les yeux brillants de joie, la langue à l’affût du moindre contact avec sa vulve. Elle se sen­tit bouillonnante d’un amour incontrôlable. Sous elle, si la punk se laissait tirer les cheveux, elle n’était pas inactive. Sa chienne de l’après-midi tendait tous ses muscles et agitaient ses doigts en elle, se branlant avec la puissance de l’abnégation dont elle faisait preuve depuis la fin de leur repas frugal. Dès que Nina plaquait son sexe sur sa bouche, elle l’aspirait avec énergie, attisée par les cris lâchés par sa belle ébène.

Elles sentaient, l’une comme l’autre, l’orgasme les envahir petit à petit. Montant à l’unisson, dans ce moment où tout retour en arrière, la moindre pause est impensable. Il faut jouir, à tout prix. Tout leur être n’avait plus que pour but de ressentir cette explosion de leurs sens. Liz se doigtait la chatte et l’anus avec vigueur. De là où elle était, elle put voir le visage de Nina se crisper, ses mâchoires se serrer, ses sourcils se froncer, dans une ultime tentative de contrôle que Liz vit échouer avec délectation. Elle vit le bras armé de la cravache se lever et s’apprêta à recevoir le coup, le cœur battant à tout rompre.

Le cuir mordant sa fesse gauche la fit se tendre, la bouche ouverte dans un cri qui fut étouffé entre les cuisses de Nina. Se laissant complètement aller, cette dernière levait et abattait son bras sans répit, et Liz ne put retenir bien longtemps ses cris de douleur. Pourtant, dès le premier cri, Nina se mit à jouir, déversant deux longues giclées de cyprine sur son visage, continuant de frapper les fesses de la punk qui dut retirer ses doigts d’où ils étaient pour s’accrocher aux jambes de sa Maîtresse et ne pas tomber au sol.

À sa grande surprise, Nina se glissa à sa hauteur, tout en lâchant la cravache. Elle plaqua sa bouche à celle de Liz et la prit dans ses bras, la serra fort, laissant exploser sa joie dans des larmes qu’elle-même ne comprenait pas vraiment. Mais elle en avait besoin. Aussi puissant qu’ait été son orgasme, son corps n’avait que cette solution pour réussir à se relâcher.

Liz lui rendit son étreinte, sentant qu’elles redevenaient les amantes qu’elles étaient en arrivant. Et si elle aussi versa des larmes, elles ne furent que de bonheur. Une joie intense l’envahit, lorsqu’elle comprit que Nina l’avait vraiment acceptée telle qu’elle était, et que loin d’en être terrifiée, elle semblait l’aimer encore plus.

Oui, Nina l’aimait encore plus. Mais ce n’était pas tant d’avoir découvert ce côté de Liz. Ce n’était même pas tant qu’elle aimait plus Liz. Elle s’aimait plus, grâce à Liz. C’est elle-même qu’elle avait découvert, capable de se transcender pour l’amour de sa punk, capable d’être cette Maîtresse, même si encore maladroite et sûrement loin de coller à l’image qu’elle en avait elle-même.

De par son esprit ouvert, qui ne juge que ce qui doit l’être, Liz lui avait permis de s’ouvrir elle-même au monde, d’être sans avoir. Elle ne se définissait plus par ce qu’elle faisait ou par ce qu’elle possédait, mais par ce qu’elle était : une femme noire, ouverte sur le monde et ses habitants, fière d’être à la place où elle se trouvait, heureuse dans les bras de Liz.

Et Liz aussi se découvrait une nouvelle identité. Elle craignait un peu ce qu’elle ressentait à cet instant, mais elle savait une chose : elle approfondirait cette nouvelle facette de leur relation, se met­trait encore à genoux, aux pieds de Nina, qui n’était plus simple­ment celle qui lui avait fait oublié Cécilia. Non, elle était bien plus que ça, elle était... tout.

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