Jouer

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Enlacées dans le jacuzzi, les deux femmes somnolaient. Leurs visages reflétaient le bonheur dans lequel elles baignaient. Nina se remémorait la discussion qui avait suivi. Elle-même ne savait par où commencer ni comment avouer à Liz le plaisir qu’elle avait ressenti à la maltraiter ainsi. C’était la punk qui avait parlé la première :

— J’ai jamais ressenti un truc pareil, Nina. J’ai douté, j’avoue, quand tu m’as fait me balader à quatre pattes. J’ai cru un instant que tu te moquais de mon plaisir à me soumettre. Mais c’était délicieux. Le coup de la bière c’était... aussi kiffant qu’inattendu ! Je veux recommencer, Nina. Le plus vite possible, que tu t’épanouisses dans ce rôle.

— Liz, je...

Nina ricana, les joues en feu de tant de louanges.

— Je t’avoue que j’aurais jamais cru y prendre autant de plaisir. C’était juste... Wouah ! Y a pas de mot qui peut décrire ce sentiment mêlé de puissance et d’humilité. Je me suis sentie toute puissante, surtout quand tu as commencé à marcher à quatre pattes, et que tu te faisais guider par la cravache... Et en même temps pleine d’admi­ration de te voir te soumettre... à moi... Hihi ! Te soumettre à moi. Le temps où j’en aurais été incapable me semble si loin, depuis toi. Et pourtant, c’était il y a à peine trois mois.

— Tout comme je n’aurais jamais accepté de n’importe qui d’autre de me faire balader comme ça. Tu te sous-estimes, bébé... T’as ça dans le sang !

— Je ne sais pas ! ricana Nina. Mais une chose est sûre, Liz. Je ne compte pas m’arrêter là. Et je crois qu’il y a une expérience que j’aimerais mêler à celle-ci, rajouta-t-elle avec un air malicieux.

— Et tu penses à laquelle, exactement ? demanda Liz, entre amusement et curiosité dévorante.

— Je pense à hier soir, ma belle Liz.

Le baiser qui s’ensuivit sembla durer une douce éternité, pour les deux femmes. Et ce n’est que la proposition de Nina d’aller vers le jacuzzi qui le stoppa. Elles étaient donc là, dans les bras l’une de l’autre, l’esprit embrumé par la luxure qui avait marqué cet après-midi, autant que par la chaleur de l’eau.

Liz se décida à bouger, pour remplir les deux verres vides de rhum, pur. Elle en tendit un à Nina et s’alluma une cigarette avant de trinquer.

— À nous, annonça la punk.

— À nous, répéta Nina en grimaçant alors que le liquide lui brûlait la gorge.

— Je repensais à ce que tu m’as dit, Nina...

— Hum ?

— Il me faudrait un collier, lança-t-elle comme si de rien n’était.

Pourtant, Nina n’était pas dupe. Ce que lui demandait Liz était bien plus qu’approfondir cette relation. Elle voulait devenir sa chienne attitrée... et le faire savoir à tout le monde. Le cœur de la belle noire fit une embardée et elle dut s’avaler le reste de rhum d’un trait, toussant comme une dératée. Liz ricana, se doutant très bien ce que cette réaction allait annoncer, et fière que Nina envisage d’accéder à cette demande.

Pourtant, sans rien répondre, Nina se leva, lui demandant simplement de la suivre. Se lovant à nouveau dans ce sentiment de ne pas savoir où elle mettait les pieds, Liz s’exécuta sans un mot, cigarette au bec et sourire en coin. Elle regardait Nina avancer, majestueuse, devant elle. Son cul était un véritable appel à la débauche et il lui fallut faire preuve d’une grande opiniâtreté pour ne pas se ruer dessus.

Nina se dirigea vers le téléphone et composa le 2, comme le lui avait dit de faire le garçon de chambre.

— Charles à votre service, madame, répondit l’homme avec une voix pourtant peu assurée.

— J’aimerais que vous nous fassiez venir un taxi, nous ne sommes plus en condition pour conduire et cela risque d’empirer avec les heures.

— Bien, madame. Je m’en occupe immédiatement. Autre chose ?

— Oui. J’aimerais que vous nous trouviez l’adresse d’un sex shop... Avec un minimum de standing, si possible, pas le premier boui-boui rempli de pervers quinquagénaires.

Elle s’amusa à entendre la voix irritée qui lui répondit, alors que Liz pouffait à côté d’elle.

— Bien, madame. Je vous donnerai l’adresse lorsque vous descendrez pour le taxi.

Nina raccrocha en scrutant Liz avec des yeux pétillants de malice et vint se coller à elle, ondulant contre son corps encore trempé et moite.

— Ma chère Liz, d’ici peu de temps, tu seras ma chienne.

En guise de réponse, la punk lui sauta au cou. Leurs bouches se retrouvèrent à nouveau pour un langoureux baiser que Nina fit durer le plus longtemps possible, pour cacher à sa belle amante la crainte qu’elle ressentait de ne pas être à la hauteur de ses attentes. L’excitation que leur future promenade faisait naître en elle ne put, elle, rester invisible à Liz. Chaque geste, chaque inspiration et expiration, chaque regard, tout en Nina était empli d’une émulation charnelle, à la limite de l’indécent.

La punk ne put s’empêcher, cette fois, de se glisser vers le bas, suçant les tétons de son amour avec passion. Nina bombait le torse, lui les offrant en gémissant de plaisir, les mains dans ses cheveux, sur la partie rasée. Jusqu’à ce qu’elle les sente s’accrocher à sa crête, juste au moment où elle allait continuer son chemin plus près de son mont de Vénus. Retenue ainsi, elle stoppa tout geste et se laissa faire lorsque Nina lui releva la tête. Elle put alors lire dans son regard combien sa divine compagne aurait eu plaisir à la sentir continuer son manège.

— On doit se préparer, ma belle.

Ce qui ne prit que très peu de temps à la punk. Nina, elle, prit le temps de se faire belle. Elle s’enferma dans la salle de bains et en ressortit une demi-heure plus tard, sous le regard ébahi de Liz. Une robe moulante d’un rouge vif faisait ressortir chacune de ses formes appétissantes. Elle avait beau tomber jusqu’à ses genoux, Liz ne pouvait qu’imaginer que ses jambes étaient galbées par des bas à la dentelle affriolante. Le col en V jusqu’au nombril laissait deviner sa poitrine, à peine dissimulée par le tissu. Les épaules et le dos étaient laissés entièrement nus, rajoutant encore à l’envie de Liz pour ce corps si délicieux.

Mais si la punk était tombée sous le charme d’une Nina qui n’avait même pas besoin de maquillage pour parfaire cette tenue – ou alors avec tant de parcimonie qu’il en était invisible –, elle se sentit aussi rabaissée. De quoi avait-elle l’air avec son débardeur et son jean, auprès de cette magnifique femme ?

— Je prévois toujours une tenue de soirée, c’est un réflexe, pour moi, précisa Nina en devinant les pensées de Liz. Et si on commençait par un peu de shopping ? Qu’est-ce que t’en dis ?

— Nina, je...

Liz se sentit d’un coup mal à l’aise. Une part d’elle aimerait pouvoir se faire aussi belle que Nina, alors qu’une autre part l’en empêchait. Et ce n’était pas par féminisme, elle le savait. Toute féministe qu’elle était, elle avait toujours compris ce qui pouvait pousser une femme à se parer de cette manière, car elle vivait en elle les effets d’une telle tenue. Et pourtant, elle était persuadée que sur elle, l’effet ne serait pas le même. Être belle était une chose, mais pouvoir porter ce genre de vêtements demandait bien plus que de la beauté. Il fallait l’assurance qui allait avec, quel que soit son physique.

— Écoute, c’est gentil, mais je veux être ta soumise, pas ta poupée. C’est pas pour moi, ce genre de fringues, je m’y sentirais pas à l’aise.

Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier et termina la bière qu’elle avait commencé tout en sentant Nina venir se coller à elle et lui murmurer :

— Liz... Je comptais pas choisir pour toi. On va aller acheter un collier. Mais je veux que tu te sentes bien et belle au moment où je te le mettrai. C’est vrai que je ne m’y connais pas beaucoup en tout ça. Mais j’imagine que c’est le genre de moment qu’on ne doit pas vivre à la légère. Alors je te propose, puisque tu n’avais pas prévu qu’on en arriverait là, d’aller dans quelques magasins, ou même un seul, et que tu te choisisses une tenue qui correspondra à ce que tu veux vivre comme moment.

— Nina, souffla une Liz soulagée. T’es vraiment la meilleure, tu sais ça ? Je vais même te proposer mieux. On descend en ville toutes les deux, on choisit un bar, puis on s’y rejoint une heure après. Je serai prête. Et entièrement à toi.

Elles s’embrassèrent joyeusement et prirent, main dans la main, l’ascenseur qui les envoya jusqu’à l’entrée, où les regards ne se gênèrent pas pour les dévisager avec force reproches. Charles les attendait en bas des marches, près du taxi, leur tendit un papier avec l’adresse d’un sex shop et leur souhaita une bonne soirée.

Lorsque le chauffeur déposa Nina près d’un des nombreux bars qui surplombaient la plage la plus fréquentée et la plus grande de la ville, elle lui offrit un billet, penchée à la fenêtre conducteur, en lui précisant qu’il serait leur chauffeur jusqu’à leur retour, dans la nuit, à l’hôtel. Vue la somme inscrite sur le bout de papier, celui-ci accepta volontiers et repartit rapidement avec Liz.

Elle resta sur le trottoir jusqu’à ne plus apercevoir la voiture et prit une longue inspiration avant de regarder autour d’elle. Encore animée à cette heure de début de soirée, la rue était remplie de jeunes gens qui commençaient une soirée qui allait s’éterniser jusqu’au petit jour. Elle surprit plusieurs regards posés sur elle et s’en délecta, avant de s’installer en terrasse.

Rapidement, une serveuse à l’air exténué fit son apparition pour prendre sa commande. Nina sentait les yeux en tous genres sur sa robe qui dissimulait à peine autant ses formes que ses envies. Deux tables plus loin, un homme d’une quarantaine d’années, assis seul aussi, ne cessait de la déshabiller du regard. Une fois qu’elle eut son verre de kir, elle lui sourit, semblant sans aucune gêne, alors qu’elle sentait son cœur cogner contre sa poitrine. Ayant enlevé sa veste, elle était bien consciente que les idées qui germaient en elle faisaient poindre ses tétons. Et que c’était sûrement ce qui attirait tant les yeux de ce bel homme à la barbe de quelques jours. Sa chemise aux boutons ouverts laissait deviner une peau débarrassée de tout poil, et des pectoraux alléchants. Pourtant, il n’avait pas l’air de ceux qui passent leur temps en salle de musculation pour impressionner les jolies filles. Il portait cette carrure avec un naturel qui le rendait encore plus sensuel. Ses cheveux bruns et ses yeux verts terminaient de faire de lui un homme magnifique aux yeux de Nina.

Et elle sourit de plus belle en le voyant se lever, puis s’approcher, verre à la main. Elle ne l’avait pas vu jusque là, mais son bermuda gâchait tout le reste, même s’il lui faisait découvrir des jambes puissantes aussi rasées que semblait l’être son torse. Elle fit un effort pour ne pas le montrer alors qu’il s’adressait à elle, visiblement habitué à aborder des femmes de cette façon.

— Bonjour, je m’appelle Fabien. Excusez-moi de vous déranger, mais je suis de passage dans votre belle ville. Un peu perdu, j’avoue. Je me demandais si vous sauriez m’indiquer où se trouve le club 96 ? Je dois y retrouver des amis mais il semblerait que mon sens de l’orientation ne soit pas aussi légendaire qu’il n’y paraît. Puis-je ? finit-il par demander en désignant la chaise près de Nina.

Voyant clair dans son jeu, Nina lui désigna la chaise en signe d’acceptation et lui tendit la main en se présentant :

— Nina, mais malheureusement, je ne peux pas vous aider. Nous sommes arrivées aujourd’hui, avec une amie qui me rejoin­dra bientôt.

Fabien lui serra délicatement la main et la garda dans la sienne le temps de poser ses fesses sur la chaise. Avec une certaine délec­tation, Nina capta un rapide coup d’œil de celui-ci dans son décolleté. Elle le dévisagea une seconde, remarquant que sa réponse ne semblait pas chagriner le quarantenaire. Une fois assis, il souriait de plus belle et se pencha vers elle comme pour lui dire un secret :

— Peut-être auriez-vous alors un portable avec internet, pour trouver l’adresse ? J’ai bien un GPS dans la voiture, mais mon téléphone ne fait que téléphone, justement. Je suis un peu réfractaire, des fois.

Avec un sourire en coin, Nina attrapa son portable et lança son navigateur.

— Merci beaucoup, lui fit Fabien en portant son verre à ses lèvres. Vous m’enlevez une grosse épine du pied.

— Il n’y a pas de quoi, lui répondit Nina en tapant le nom du club dans la recherche des pages jaunes.

Une fois la réponse obtenue, elle ne put s’empêcher de ricaner. Devant elle était bien inscrit, en toutes lettres « Club 96, bar à thèmes, discothèque, spectacle de strip-tease ».

— On ne me l’avait jamais faite celle-là, lui dit-elle joyeuse­ment en plaçant son portable sur la table devant Fabien.

Il lut le résultat et ricana à son tour, tout en notant sur un bout de papier l’adresse qu’il cherchait apparemment réellement.

— Grillé, répondit-il à son tour. Je suis désolé, d’habitude je suis plus subtile. Mais je vous assure que j’avais besoin de cette adresse et que mes amis ne m’auraient pas raté si je leur avouais que j’étais perdu. Vous me sauvez ma soirée.

Nina but une gorgée de kir avant de récupérer son portable encore moqueuse.

— J’essayerai de penser à ne pas soulever ce point, si nous nous y croisons, alors, lui lança-t-elle d’un air mutin.

Fabien marqua un temps d’arrêt mais se reprit rapidement. Mais marqua un temps d’arrêt. Juste assez pour que Nina puisse deviner toutes les images obscènes qui défilèrent en un clin d’œil dans le cerveau de l’homme face à elle.

— Ce serait vraiment gentil de votre part, reprit-il visiblement ébranlé. Vous comptiez vous y rendre aussi, donc ?

— Je viens seulement de le décider, lui répondit-elle avec le plus détachement possible même si son cerveau frappait ses tempes par les pulsations de son cœur.

Fabien s’en mordit la lèvre. Ses yeux se plissèrent et un instant, Nina se sentit proie. Mais elle ne l’était plus. Depuis Liz, elle prenait elle-même son destin en main et ne laissait plus personne choisir pour elle. Si elle voulait quelque chose, elle le faisait, quoi qu’en pense le reste du monde. Si quelqu’un la voulait, alors elle choisissait d’accepter ou non. Et cet homme-là, qui se vantait d’avoir un sens de l’orientation infaillible et se perdait dans une ville si simple, elle ne le laisserait pas décider pour elle. La bourgeoise de plus en plus libertaire lui répondit par un sourire en coin, avant que celui-ci n’enchaîne :

— Ce serait un plaisir de vous y retrouver. Surtout qu’il s’agit d’une soirée spéciale, le club entièrement plongé dans le noir pendant une heure, de 22h à 23h.

Tentant de garder son calme du mieux possible, Nina attrapa son verre pour le terminer, avant de se pencher à son tour vers cet homme qui éveillait en elle des envies libidineuses. Sa main libre se posa sur le genou nu de son interlocuteur et elle se surprit à réussir à soutenir son regard sans faillir. Tout en lui parlant à voix basse, même si les clients les plus proches ne devaient entendre leur discussion qu’en partie, elle fit monter ses doigts le long de sa cuisse, les passant sous le tissu de son bermuda. Fabien s’en trouva décontenancé, mais la bosse qu’elle devinait un peu plus loin que sa main la poussa à prendre un ton le plus sensuel possible.

— Pourquoi attendre 22h ? lui murmura-t-elle en poussant sa main jusqu’à sentir le bas de son caleçon.

Fabien se mordit la lèvre, incapable de faire le moindre mouve­ment. Il était visiblement gêné de ce geste sur la terrasse d’un café et jetait des coups d’œil en tous sens. Mais en même temps, il ne pouvait se soustraire à cette douce main inquisitrice. Nina la retira doucement, le regard sûr, à présent, planté dans celui de cet homme. Elle retrouvait ce sentiment de puissance qu’elle avait ressenti plus tôt dans la chambre d’hôtel avec Liz. Mais cette fois, il était seul, pur. Elle pouvait faire ce qu’elle voulait de lui. Et elle voulait sa semence.

Elle se leva en lui souriant et ne dit rien. Elle fit quelques pas en direction du bar, son verre vide à la main, et s’arrêta près de la serveuse, lui demandant d’une voix distincte :

— Les toilettes, s’il vous plaît ?

— Au fond à gauche, juste au bout du comptoir, madame.

Nina lança un regard amusé vers Fabien, resté à table. Il la regardait s’éloigner, hésitant sur la marche à suivre. Elle poussa la porte et arriva dans un couloir. À droite, les toilettes pour hommes, à gauche celles pour femmes. Qu’il serait plus simple de n’avoir que des toilettes mixtes ! Faisant mine de chercher quelque chose dans son sac à main, Nina espérait voir la porte s’ouvrir. Avait-elle été assez convaincante ? La réponse à cette question ne se fit pas attendre plus de quelques secondes. Fabien ouvrit la porte et elle lui sourit.

Elle retrouva rapidement son attitude de prédatrice et s’appro­cha de lui, se collant à lui en palpant d’une main son entre-jambe qu’elle trouva délicieusement gonflé.

— Par ici, lui souffla-t-elle en l’attirant vers les toilettes pour femmes.

D’un coup d’œil, elle vit que les lavabos étaient tous libres, et une seule cabine en mode occupé. Sans un mot, elle se dirigea vers la plus éloignée, suivie par un Fabien qui marchait presque sur la pointe des pieds pour ne pas se faire remarquer. Elle avait beau avoir le palpitant qui menaçait de déchirer son poitrail, Nina se découvrit des gestes pourtant sûrs. Elle ferma la porte à clé après s’être débarrassée de son verre et son sac à main, et plaqua l’homme contre la cloison avant de se laisser tomber au sol. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le membre érigé de Fabien se présentait à elle.

Il était fin et long, avec un gland proéminent. Son prépuce semblait trop petit pour le recouvrir et c’est donc décalotté qu’elle le vit. D’une main, elle lui releva ce pieu et lui titilla le frein du bout de la langue, jouant avec la partie inférieure de son gland. Puis l’avala subrepticement, crispant Fabien de tout son corps pour retenir le râle de plaisir qu’elle lui procurait. La chasse d’eau se fit entendre, à l’autre bout de la ligne de cabines, et Nina se mit à le pomper de tout son art, l’aspirant de toute sa longueur possible, sans pour autant pouvoir plaquer son visage contre son pubis rasé, puis coulissant jusqu’à ce que ses lèvres entourent son gland.

Si le diamètre de son sexe n’avait rien d’impressionnant, sa longueur et la proéminence de son gland était un délice pour sa gorge, qui s’en trouvait obstruée à chaque fois qu’elle l’avalait. L’eau coulait dans un lavabo et Nina leva les yeux sur son amant, amusée de le voir aussi stressé. Ses ongles grattaient contre la cloison à la recherche de quelque chose à laquelle s’agripper, les muscles tendus de la tête aux pieds, pour ne pas gémir.

Lorsque la porte se referma et qu’elle sut qu’ils étaient seuls dans les toilettes, Nina ne laissa pas l’occasion à l’homme de prendre le dessus. Il aurait sûrement agrippé ses cheveux et lui aurait baisé la bouche. Mais au lieu de ça, elle se releva, l’astiquant d’une main sûre et approchant sa bouche de son oreille. Elle sentait bien un peu de salive lui couler du menton et ne se gêna pas pour s’essuyer sur l’épaule de Fabien, avant de faire couler ses mots :

— Donne-moi ton foutre, beau Fabien.

Ce disant, sa main libre attrapa ses bourses et les compressa en plantant son regard dans le sien, un petit sourire en coin. Qui s’agrandit encore en voyant le visage de l’homme. Il était excité au point de ne plus pouvoir agir. Le lieu autant que l’attitude de la femme le laissait pantois, complètement impuissant face à une Nina qui menait totalement la danse. Il fit une grimace quand elle serra trop, mais l’accompagna aussitôt d’un gémissements lascif.

Elle lâcha sa verge et continua de le malaxer en relevant sa robe jusqu’à ses hanches. Aussitôt, elle se plaqua contre lui, son long pieu contre son ventre. Elle s’y frotta avec sensualité, souriant toujours à un Fabien qui n’en croyait pas ses yeux ni ses sens. Passant une main dans son dos, elle se mit à se caresser tout en lui massant son pénis dont les veines semblaient prêtes à éclater.

Il avança son visage vers elle pour l’embrasser. Mais elle l’évita en ricanant. Elle savait que ce contact lui redonnerait la vitalité de reprendre le dessus. Et elle ne le voulait pas. Car à ce moment, ce n’était pas à lui qu’elle pensait, mais à sa Liz qui était en train de se parer pour elle. Elle savait exactement ce qu’elle voulait et n’allait pas le laisser l’en faire dévier.

Elle entendit la porte se rouvrir et deux femmes entrer en papo­tant. Fabien se crispa aussitôt et Nina en profita pour se remettre à genoux, le regard rieur. Une main sur ses bourses, les doigts lui offrant un massage soutenu de son périnée, elle le reprit en bouche sans autre forme de procès. Contracté de cette manière, elle savait qu’il ne tarderait à lui offrir ce qu’elle désirait. Elle plaça sa deuxième main sur la garde de son sexe et la serra puissamment tout en la faisant aller et venir sur la partie que sa bouche ne pouvait couvrir.

Si elle n’était pas en train de le sucer, elle aurait pu penser que l’expression de son visage exprimait l’horreur. Mais elle s’amusa à voir qu’il s’agissait autant de plaisir que de frustration. Les deux femmes étaient entrées chacune dans sa cabine mais continuaient de papoter. Appliquée comme elle l’était, Nina fut bien incapable de dire de quoi elles parlaient. Elle aspirait ce gland turgescent de toutes ses forces, massant de plus en plus fermement le muscle de Fabien, ses doigts frôlant avec malice son œillet. À chaque fois, elle le sentait se contracter encore plus. Ses caresses qui s’approchaient de son anus pouvaient paraître involontaires mais il n’en était rien. Et la présence des deux commères qui s’éternisaient aux lavabos le faisait monter de plus en plus vite. Il s’agrippa finalement à la crinière de sa noire pompeuse, mais la laissa totalement libre de ses mouvements. Il devait bien savoir que s’il se mettait à lui baiser la bouche, ils se feraient rapidement repérés par les bruits d’étouffement engendrés.

Continuant d’aspirer ce gland et de stimuler autant sa verge que ses couilles qu’elle était bien décidée à vider le plus rapidement possible, Nina se mit à agiter sa langue sous son gland. Alors que les deux femmes semblaient enfin décidées à s’en aller, elle se délectait du visage déformé de Fabien. Il allait jouir dans sa bouche mais se retenait. Sournoise, elle serra ses bourses encore plus fort et le branla avec une énergie renouvelée quand les talons se dirigeaient vers la porte. Lorsque celle-ci se referma, l’homme se crispa. Son visage prit une teinte écarlate alors qu’il lâcha un râle pourtant retenu en déchargeant sur la langue de Nina d’épais jets de sperme. Elle s’appliqua à le branler encore, aspira son gland pour récolter jusqu’à la dernière goutte avant d’attraper son verre à kir, dans lequel elle déversa sa récompense.

D’un coup de langue, elle récupéra une filet qui coulait vers son menton et l’avala avant de venir déposer un baiser sur la joue de Fabien qui haletait comme un taureau, pris de suées et peinant à récupérer son souffle. Il ricana pourtant lorsqu’elle ouvrit la porte, munie de son sac à main et de son verre. Alors qu’il se rhabillait dans la cabine, Nina passa rapidement ses mains et son visage sous l’eau, le laissant ressortir tout seul.

Tenant son verre de façon à ne pas dévoiler son contenu, elle retourna s’asseoir à sa table, commandant un deuxième verre au passage. Elle réussit facilement à camoufler sa flûte de sperme et sourit en voyant Fabien repasser. Celui-ci ne s’attarda pas, ayant sûrement bien compris qu’il n’y aurait pas de suite immédiate à ce moment. Il la remercia simplement pour l’adresse et lui dit com­bien il serait ravi de la croiser à la soirée, puis s’éclipsa, sûrement pressé de rejoindre ses amis pour leur raconter cette rencontre improbable.

Elle n’avait pas terminé son deuxième verre qu’elle vit le taxi s’arrêter juste devant le bar, profitant d’une place. Le cœur battant, elle fixa la porte arrière en attendant de voir Liz en ressortir. Elle vit d’abord ses jambes, galbées par des bottes qui montaient jusque sous les genoux. Contrairement à Nina, elle ne portait pas de talons hauts, mais elle n’avait aucunement besoin d’affiner sa silhouette par ce subterfuge. Elle portait une robe noire qui tombait à mi-cuisses, dévoilant le début de la dentelle de ses bas. Une fermeture éclair zébrait l’avant de la robe. Nina sourit en coin en voyant qu’elle pouvait s’ouvrir aussi bien par le haut que par le bas. Malgré sa veste kaki indétrônable, on devinait facilement qu’il n’y avait aucune bretelle à cette robe, un véritable appel à la retirer sans attendre.

Le sourire que lui offrit Liz une fois complètement sortie de la voiture prouva à Nina qu’elle avait bien fait de lui proposer cela. Elle avait même mis un peu d’ordre dans sa crête. La belle femme noire assise seule à sa table lâcha un bruyant soupir de satisfaction en sentant cette chaleur qui partait de son bas-ventre pour se diffu­ser partout en elle. Liz prit son temps pour s’approcher, comme pour ménager son effet et vint l’embrasser sans aucune gêne, malgré les regards qui se posaient sur elles.

Sûrement plus par envie de choquer qu’autre chose, la punk fit durer ce baiser, offrant la vue de son cul moulé dans cette robe aux passants ravis.

— Tu es... magnifique, lui dit Nina lorsque leur baiser prit fin.

— Merci, lui répondit Liz amusée. Je crois que le chauffeur a remarqué que je ne portais rien en-dessous, rajouta-t-elle avec un regard taquin vers la voiture. Je vais me chercher un verre.

— Assieds-toi, l’interrompit Nina. J’ai déjà passé commande pour toi.

Remarquant la malice dans la voix de sa compagne, Liz s’assit avec un air dubitatif. Il lui semblait qu’elle allait aller de surprise en surprise, auprès de Nina. Ça lui plaisait forcément, mais elle se demandait bien comment elle allait réussir à la surprendre avec une boisson. Bien sûr, elle était loin d’avoir tout goûté, mais cette pointe d’excitation dans le regard de sa sombre amie lui faisait penser qu’elle allait encore tomber des nues.

Elle mit deux bonnes secondes à comprendre, lorsque Nina sor­tit la flûte de sous la table et la posa devant elle. Il lui avait d’abord semblé vide et avait cru à une nouvelle humiliation : la regarder boire sans y avoir le droit. Mais rapidement, elle comprit qu’il en était tout autrement. Le sourire de Nina s’élargit lorsqu’elle vit sur le visage de Liz qu’elle calculait enfin ce qu’il y avait dedans.

— Je t’en ai laissé un peu, lui dit-elle sur un ton qui annonçait un éclat de rire retenu.

Liz fit de même, plaçant sa main devant sa bouche, les yeux grands ouverts allant du verre à Nina et de Nina au verre.

— Putain, t’es vraiment une belle salope, Nina, on peut pas te laisser cinq minutes toute seule, chuchota Liz en se penchant vers elle.

Elles ricanèrent ensemble et Liz s’avala le liquide séminal de Fabien cul-sec. Elle fit une petite grimace, mais aspira les dernières gouttes qui peinaient à couler.

— J’ai pourtant fait de mon mieux pour le garder au chaud entre mes cuisses, lui dit Nina avec un hoquet de rire.

— T’es une grande malade, Nina, j’adore ça ! s’exclama Liz. Mais ouais, c’est quand même vachement meilleur quand on vient de le traire.

Riant cette fois aux éclats, Nina leva un bras pour appeler la ser­veuse après avoir rincé la fin de son kir. Elles se firent apporter deux cocktails qu’elles sirotèrent en grande partie en silence, admirant la course d’un soleil déclinant dont elles étaient les spectatrices, là-bas, au-dessus la mer à peine remuée d’une légère houle. Liz ne prit même pas la peine de demander plus de détails sur la façon dont elle avait trouvé ce sperme. Il en était ainsi et c’était très bien. Chacune d’elle faisait ce qu’elle voulait de son corps. Pour celui de Liz, il allait falloir en parler peut-être un peu plus, mais elle ne serait jamais jalouse de ce que pourrait faire Nina de son corps en son absence. Du moins pas tant qu’elle ne lui cacherait rien. Et cette façon qu’elle avait eue de le lui signifier était encore une fois la plus belle et la plus surprenante.

Lorsque Nina termina son verre, elle posa sa main sur la cuisse de Liz, ainsi qu’un regard dans le sien, empli de tout son amour pour elle.

— Allons chercher ce collier, ma belle, une riche soirée nous attend.

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