Ceindre

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Les deux femmes furent déposées par le taxi à l’adresse indiquée par Charles. Le sex shop se trouvait en plein centre-ville, les vitrines cachées avec style, par des rideaux de couleurs. Nina fut ravie. Il ne s’agissait pas de ces lieux où l’on entrait en baissant la tête, mais bien d’un magasin comme un autre, malgré son nom évocateur : « Au plaisir des sens ».

Elles furent d’abord surprises d’y trouver autant de monde. Il y avait là quatre couples qui se baladaient dans les rayons, ainsi que trois hommes, dans les rayons vidéos et librairie. Les deux femmes répondirent au bonjour d’une des vendeuses et se dirigèrent vers le rayon nommé « Abandon ». Pour chaque rayon, les propriétaires avaient trouvé un nom à la fois explicite et poétique : « Ludisme » pour les sex toys, « Séduction » pour la lingerie, etc... L’ambiance se prêtait au respect et à l’ouverture.

Elles parcoururent d’abord le rayon « Abandon » chacune de son côté, rêvant de quelques objets, leurs idées se laissant aller à la rêverie doucereuse du fantasme. Puis elles se rejoignirent pour se rendre au rayon « Parure ». Il y avait là un autre couple, dont la femme portait un plug anal qui se terminait en queue de poney, qui ressortait par un trou fait dans sa jupe. L’une comme l’autre s’en mordirent les lèvres, en croisant les regards enfiévrés de la femme soumise et de son mari qui la tenait par une laisse délicate­ment ornée. Ils regardaient les tours de taille, façon danseuse orientale.

Après un regard et sourire partagé, chaque couple retourna rapidement à ses emplettes. Ensemble, sans un mot, Liz et Nina parcoururent les différents colliers, toujours présentés avec sa laisse. Le dévolu de Nina se précipita presque malgré elle sur un collier rouge et noir, en cuir et polyester. Fermeture à boucle, chaîne en maille serrée noire, et la poignée faite exactement comme le collier. Liz eut un petit sourire en coin, en voyant les yeux brillants de Nina.

— Peut-être que Madame souhaiterait me le passer tout de suite ? lui murmura-t-elle.

Au dos de la boîte, Nina découvrit que ce collier n’était pas le seul de la série. Elle prit Liz par la main et la traîna avec excitation jusqu’au rayon « Abandon ». Elle finit par trouver ce qu’elle désirait. Le gag ball fait avec les mêmes couleurs. Elle le prit et le tendit à Liz avec un large sourire :

— Maintenant, oui. Viens, allons payer et demander au taxi de nous amener dans un endroit tranquille.

Liz poussa un soupir de plaisir.

— Je te suis, Madame.

Mais avant de sortir de ce rayon, Nina s’arrêta net devant un article qu’elle sortit du rayon et mit dans les bras de Liz avec un clin d’œil. La punk lâcha un ricanement nerveux en voyant l’objet. Il s’agissait d’un gode, assez épais, en verre. En guise de gland, il y avait une boule toute ronde, sur la verge, les nervures étaient remplacées par de nombreuses stries qui s’entremêlaient à la mode celte. Mais ce gode n’en était pas qu’un. Cette même verge striée pouvait servir de poignet au fouet qu’il était aussi. Une fois retourné, il pouvait servir à la cravacher de ses nombreuses lanières de cuir.

C’est donc l’entre-jambe en feu que Liz déposa les trois articles sur le comptoir. Le regard de la vendeuse qui se posa sur elles était sans équivoque : elle enviait Nina. Alors pour en rajouter, Liz prit son rôle de soumise au sérieux. Elle rejoignit ses mains dans son dos et se plaça, tête baissée, derrière Nina.

— Une soirée qui s’annonce déterminante ? demanda la ven­deuse aux formes plantureuses en passant les articles sous le laser de la caisse enregistreuse.

Liz s’attendait à ce que Nina envoie paître cette pimbêche indiscrète, mais il en fut tout autrement, lorsqu’elle entendit la voix de son amour trahissant son excitation, même si elle parlait à voix basse :

— Je la fais mienne, puis nous nous rendons à une soirée. Elle ne le sait pas encore, chut !

— Je vois, lui répondit la vendeuse. J’y serai aussi, même si j’arri­verai seulement après le meilleur moment. Le magasin ferme ses portes à 21h. Peut-être aurons-nous l’occasion de s’y voir, alors ?

Nina glissa des billets sur le comptoir en ricanant.

— Il se pourrait bien ! s’exclama-t-elle avant de se retourner vers Liz et l’embrasser à pleine bouche devant la vendeuse. Dis au revoir à la demoiselle, lui fit-elle une fois leurs lèvres séparées.

— Au revoir, mademoiselle, répéta Liz.

Quelques secondes plus tard, elles se trouvèrent dans le taxi. Nina demanda au chauffeur de leur trouver un endroit qui serait désert et où elles pourraient être tranquille un moment. Imaginant déjà les deux femmes l’inviter à les rejoindre à une partie de jambes en l’air, le chauffeur fit vrombir son moteur et les amena en dehors de la ville, en haut d’une falaise.

La vue était renversante. Le soleil touchait déjà l’horizon et après avoir demandé au chauffeur de les attendre dans la voiture, elles se dirigèrent près du bord du précipice d’une bonne vingtaine de mètres. Elles se mirent sous un platane et regardèrent un instant le paysage. Nina portait le collier dans une main et serrait celle de Liz dans l’autre.

— L’endroit parfait pour que je te prenne comme tu me l’as demandé, lui murmura-t-elle.

— N’importe où aurait été parfait, tant que c’était avec toi, lui répondit sa punk.

Nina l’embrassa tendrement, lâchant quelques soupirs d’aise. Les yeux embrumés, elle s’écarta de la punk et lui ordonna d’une voix douce :

— À genoux, Liz.

Celle-ci s’exécuta avec lenteur, le cœur battant la chamade. Elle ouvrit les jambes et posa ses mains sur ses cuisses, paumes vers le haut, la tête baissée.

— Relève la tête et bombe le torse, ma belle.

Liz releva un visage rayonnant de bonheur, sentant déjà sa vulve qui laissait couler un petit filet de cyprine. Nina vint se coller à elle, plaquant le visage de sa soumise entre ses cuisses. Mais celle-ci n’avait d’yeux que pour le visage de sa Maîtresse qui allait lui passer le collier. Elle ne se posait plus de questions. Elle savait que c’était ce dont elle avait besoin. Elle savait que Nina serait la personne parfaite pour la combler à tous points de vue. Et elle avait compris que c’était ce dont elle avait besoin depuis si longtemps, et que même cinq ans auparavant, lorsqu’elle avait précisé à Jean-Paul qu’elle ne serait à lui que lorsqu’elle se présenterait chez lui, une part d’elle-même s’était doutée qu’il ne serait qu’une transition jusqu’à cet acte. La seule fois que Jean-Paul lui avait passé le collier, c’était lorsque Nina était venue. Sur le coup, elle avait voulu de cette mise en scène dans le but de la provoquer, de créer un électrochoc qui la pousserait vers elle. Mais elle comprenait aujourd’hui qu’inconsciemment, elle était déjà à elle. Les quelques jours après cette nuit dans la chambre de Nina, séparées l’une de l’autre par la connerie de Liz, n’avaient-ils pas été une véritable torture pour elle ? Depuis qu’elle avait posé les yeux sur Nina, la punk lui appartenait. C’était, à ce moment, une telle évidence, pour elle. Mais ses pensées furent interrompues par la voix de celle par qui elle allait enfin pouvoir être elle-même.

— Liz, ma Liz, ma douce Liz, lui dit Nina en lui caressant la joue. Tu as su me relever lorsque j’étais à genoux, effondrée. Et aujourd’hui, tu t’es mise à mes pieds par amour pour moi. C’est avec le même amour, incandescent, que je t’offre ce collier, signe de ce que nous sommes ensemble : infaillibles. Tu es ma plus grande force, Liz, et je t’aime de tout mon cœur.

Elle fit le tour d’une Liz qui se mordait la lèvre inférieure pour ne pas pleurer et ouvrit le collier pour le passer à son cou de la même manière qu’elle lui aurait passé un bijou. Liz tendit son cou, frissonnant de joie lorsque sa Maîtresse serra la boucle. Elle déglutit doucement pour sentir le tissu sur sa gorge, contractant tous ses muscles pour s’empêcher de sauter au cou de Nina. Elle sentit les doigts fins de sa Maîtresse caresser son collier tout en revenant devant elle.

Elles se regardèrent en souriant de toutes leurs dents. Un peu stressée par la solennité du moment, Nina agita la laisse devant le regard de Liz qui ne rata pas ses petits tremblements en l’attachant au collier.

— Relève-toi et retire cette veste, Liz. Elle te vient de ce côté rebelle, et je te veux docile à souhait, ce soir.

— Bien, Madame, lui répondit Liz en s’exécutant.

— Maintenant, tu vas remercier le chauffeur de nous avoir trouvé ce magnifique endroit.

Liz eut une petite seconde de blocage, mais hocha la tête et suivit Nina qui tirait déjà sur la laisse en se dirigeant vers la voiture. Elle ne put s’empêcher de reluquer le derrière de sa Maîtresse, moulé dans cette robe et qui se trémoussait de gauche à droite à chaque pas. Nina fit le tour de la voiture et vint ouvrir la portière conducteur. Le chauffeur sursauta presque et allait sûrement leur dire quelque chose, mais ses mots restèrent bloqués quand il les vit ainsi.

— Ma belle Liz a quelque chose à vous dire, déclara Nina.

— Merci de nous avoir trouvé ce magnifique endroit, dit-elle un peu timidement, ne sachant trop ce qu’attendait vraiment Nina d’elle.

Mais la réponse à cette question ne se fit pas attendre. La femme noire lui prit la veste des mains et lui donna à la place un préservatif avec un regard libidineux vers le chauffeur.

— Elle veut dire qu’elle veut vous remercier... vraiment.

— Oh ben c’était pas grand-chose ! s’exclama celui-ci. Mais je vais sûrement pas offenser deux si belles femmes en refusant des remerciements aussi généreux.

Le type n’était pas vraiment beau. C’était surtout dû à sa moustache. Un peu rondouillard, il semblait pourtant plutôt en forme. Nina et Liz avaient bien évidemment remarqué l’alliance qu’il portait mais elles savaient toutes les deux que cet intermède n’arriverait jamais aux oreilles de sa femme.

Nina tira d’un coup sec sur la laisse et Liz tomba à genoux.

— Vous permettez ? demanda-t-elle en se mettant au-dessus d’elle, comme si elle allait la chevaucher.

Sans même attendre la réponse de l’homme, elle défit les boutons de son pantalon et en sortit un chibre déjà tendu. Elle ne doutait pas que Liz allait le faire bander encore plus. Le chauffeur se tourna sur le côté et Liz ne tarda pas à l’avaler, ouvrant grand la bouche pour refermer ses lèvres sur sa garde. Il avait un sexe épais mais dont la longueur pouvait lui permettre de l’avaler entièrement sans trop en perdre le souffle. Pendant ce temps, Nina fouillait encore dans son sac à main. Liz se demanda furtivement ce qu’elle avait encore pu prévoir.

Mais l’homme montait déjà dans les tours. Sûrement qu’il devait être excité depuis bien longtemps. La présence des deux femmes dans son taxi, l’idée de les suivre toute la soirée dans les endroits les plus torrides de la ville... Oui, sûrement que cette pipe n’allait pas durer longtemps.

Nina reprit la laisse en main alors que Liz allait et venait le long de la verge de l’homme avec force bruits de succion. Il râlait déjà de plaisir, lançant pour Nina :

— C’est une superbe chienne que vous avez là, madame.

— C’est la chienne ultime, lui répondit-elle en ouvrant un peu la robe de Liz par le bas. À quatre pattes, Liz.

La punk ne se fit pas prier. La réponse de Nina venait de lui donner encore plus d’entrain à sa tâche. Elle présenta sa croupe à sa sombre Maîtresse avec une indécence qui frôlait l’obscénité. Elle en profita pour faire descendre le pantalon de l’homme jusqu’à ses chevilles et se remit à le pomper avec la voracité d’une goule sur son repas. Elle salivait abondamment et imaginait facilement sa Maîtresse surexcitée par cette vision. L’homme, lui, se laissait simplement faire en gémissant, bien conscient que le jeu était surtout entre elles, mais attendant son moment.

Nina ouvrit la porte arrière et revint rapidement. Liz l’espérait et elle en eut la confirmation en sentant le cuir sur ses fesses. Elle était partie chercher leur nouveau martinet et faisait rougir copieuse­ment le fessier de sa soumise. Relevant les yeux sur le chauffeur, elle comprit qu’elle ne devait pas trop tarder.

Liz sentit le froid du métal entre ses fesses et eut le réflexe de se tendre. Mais Nina poussait. Elle poussait doucement le plug que Liz connaissait par cœur puisque c’était le sien. Branlant d’une main le chauffeur, elle tourna son visage vers Nina, un sourire au coin des lèvres :

— Tu l’as pris dans ma table de nuit avant de partir, Madame ?

— Il te va si bien, lui répondit Nina en plantant son regard dans le sien.

Au même instant, elle poussa d’un coup sec et sentit le jouet s’enfoncer dans son cul. Liz grimaça en lâchant un « aaaaahhh ! » de douleur, rapidement suivi d’un râle de plaisir. Aussitôt, elle reprit le chauffeur en bouche, bien décidé à le faire gicler.

Mais Nina avait récupéré son bout de laisse et la releva, puis la tourna vers elle pour l’embrasser, alors que le chauffeur en profitait pour se débarrasser définitivement de son pantalon et ses chaussures.

Nina tendit le préservatif à l’homme qui s’empressa de l’ouvrir et le dérouler sur sa queue bien plus large, finalement, que ce qu’avait vu d’abord Nina.

— Assise, lui dit-elle simplement.

Le bijou entre les fesses de Liz faisait déjà son effet. Le regard de la punk trahissait déjà un état proche de la jouissance. Nina se doutait bien que ce membre, en écartant ses chairs, allait la faire partir instantanément. Doucement, Liz s’empala sur le sexe du chauffeur et une fois totalement remplie, cela ne rata pas. Elle fut prise de petits tremblements, tous les muscles tendus, le visage tordu comme sous la douleur, mais le regard suppliant.

Nina termina d’ouvrir sa robe et donna un petit coup sec sur la laisse pour réveiller Liz.

— Allez, petite salope. Fais-le jouir, donc !

Liz la regarda avec une joie intense. Elle se mit aussitôt à monter et descendre, sans la quitter des yeux, comme si elle lui disait « Tu vas voir ce que tu vas voir ». Nina savait qu’elle continuait de jouir en même temps. Liz était de celles qui pouvaient se laisser aller à des orgasmes multiples. Chose qu’elle avait elle-même découverte en sa compagnie. La tenant par la laisse, elle la regardait chevaucher cet homme avec fougue. Le chauffeur de taxi ne se laissait pas aller non plus. Il la fessait allègrement et chaque fessée faisait grimacer Liz qui redoublait d’ondulations avec ses reins. Nina ne put se retenir plus longtemps.

Alors que le chauffeur la plaqua contre lui en la tirant par les cheveux pour se mettre à la baiser avec une certaine violence, Nina se mit à la fouetter de nouveau. Le ventre, les seins. Chaque coup de martinet semblait faire jouir Liz encore plus fort. Même lorsqu’elle recevait les lanières en plein visage, son regard remerciait sa Maîtresse, puisque sa bouche n’était plus capable que de faire sortir des cris de douleur et de plaisir.

Jusqu’à ce que le chauffeur lui-même la relève. Nina dut user de la laisse pour ne pas qu’elle s’écroule par terre tellement son geste avait été incontrôlé. Il se mit debout presque dans le même mouvement et sourit à Nina, retirant déjà sa capote :

— Je peux lui jouir dessus ? demanda-t-il, tout sourire et hale­tant, le visage pivoine.

— À genoux ! s’exclama aussitôt Nina en la dirigeant vers le bas avec la laisse.

L’homme vint se placer devant elle, prêt à lui décharger sur le visage, quand Nina attrapa sa crête pour lui faire baisser la tête.

— Un shampoing ne fait jamais de mal.

Elle échangea un clin d’œil complice avec l’homme et il se plaça comme il fallait pour décharger sa semence dans la crête de Liz. À chaque jet de foutre, Nina plongeait sa main et l’étalait sur tout son crâne.

Quelques secondes plus tard, le chauffeur se débattait avec ses vêtements pour les repasser alors que Liz s’était relevée face à sa Maîtresse, un sourire rayonnant sur le visage :

— Madame... J’aurais jamais cru que ce genre d’acte humiliant puisse être aussi... épanouissant ! Merci Madame ! Putain ce que je t’aime !

Elles s’embrassèrent longuement, laissant leurs mains se balader sur leur peau, avant de s’éloigner l’une de l’autre pour retourner dans le taxi. Le chauffeur était encore légèrement essoufflé et leur souriait dans le rétroviseur :

— Ce petit quart d’heure-là, je vous le compterai pas ! Où est-ce que ces dames se rendent, maintenant ?

— Au club 96, répondit Nina.

Le chauffeur lui lança un regard ravi avant de passer la première. Liz, elle, semblait surprise.

— Ben dis donc, t’as pas chômé pendant mon absence. Trouvé une boîte de nuit où aller, et pompé un mec dans les chiottes. Moi qui pensais avoir encore quelques trucs à t’apprendre...

Elles rirent ensemble, avant que Nina ne lui dévoile son secret :

— Le mec dont tu as bu le foutre y sera. D’une pierre deux coups. Efficacité, ça s’appelle !

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