Transcender

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En descendant du taxi, la démarche de Liz était moins assurée. Sa Maîtresse ne l’avait pas autorisée à retirer le plug et chaque mouvement lui envoyait des décharges mêlées de plaisir, de douleur et de gêne.

Tirée par la laisse, elle faisait de son mieux pour se tenir droite lorsqu’elles arrivèrent devant la porte du bâtiment en tôle, un peu en périphérie de la ville. Les deux videurs à la tête rasée et aux proportions presque inadmissibles leur sourirent avec un regard libidineux. Ils leur ouvrirent grand les portes et elles se retrouvèrent dans un sas où une belle brune plantureuse leur proposa de laisser ce qu’elles voulaient au vestiaire.

— C’est une soirée spéciale, ce soir, rajouta-t-elle. La porte vous mènera dans un autre sas, fait en rideaux. Vous continuerez tout droit et à partir de là, vous serez totalement dans le noir. Ils viennent d’éteindre les lumières pour une heure. L’ambiance est déjà très chaude !

En effet, la surprise de Liz augmenta encore lorsqu’elles se retrouvèrent dans le sas en rideaux. Une fois la porte refermée, elle furent plongées dans le noir complet et la musique, visiblement un groupe en live, était agrémentée de gémissements nombreux, de rires.

La punk sentit la laisse la tirer en avant. Nina lui prit aussi la main, pour qu’elles restent collées l’une à l’autre. Après quelques pas, elle cogna déjà les premières personnes. Bientôt, leurs yeux s’habituèrent quelque peu à l’obscurité et elles pouvaient voir des ombres, mouvantes ou fixes. Difficile de savoir si elles appartenaient à un homme ou une femme avant de s’en approcher.

Nina se mit à ricaner, se penchant à l’oreille de Liz :

— Alors ? Tu en penses quoi ?

— C’est...

Liz eut une sorte de hoquet en sentant une main apparemment virile se poser sur ses fesses, soulevant déjà sa jupe pour chercher le contact de sa peau. Elles étaient maintenant entourées de monde. Peut-être était-ce l’endroit où d’habitude les gens dansaient.

— Y a un homme qui me tâte le cul, Madame, lui souffla-t-elle en le sentant glisser ses doigts jusqu’à sa vulve.

— Alors cambre-toi, lui répondit Nina dont la voix trahissait l’excitation.

Amusée par le contexte, elle s’essaya aussi à tendre sa main devant elle. Une généreuse poitrine sans aucun tissu s’offrit aussitôt à ses doigts fins. Se mordant la lèvre, elle en pinça le téton. La femme lâcha un petit cri de surprise et vint se coller à elle, remarquant la présence d’une laisse.

— Enchantée, je m’appelle Valérie.

— Je suis Nina, et voici Liz. Nous arrivons tout juste.

Liz lâcha un râle alors que l’homme se mettait à la doigter vivement.

— Enchan... tée... réussit-elle à répondre tout de même.

— Hé bien je vois que vous ne perdez pas de temps ! Soyez les bienvenues et passez une bonne soirée ! s’exclama-t-elle en se faufilant entre les gens en ricanant, tâtant de droite et de gauche au petit bonheur la chance.

Une fesse claquée sortit Nina de son observation de la nuit en essayant de suivre la femme du regard. Elle tira sur la laisse et déposséda à ce doigt inquisiteur une Liz au bord de la jouissance. L’homme s’approcha et leur souhaita à son tour une bonne soirée pendant que les deux femmes s’enfonçaient dans la foule.

Des mains les caressaient sur leur passage, des bouches les embrassaient, et elles en faisaient de même. La musique digne d’un film érotique des années 90 ajoutait encore à l’ambiance lascive. Elles-mêmes tâtaient et embrassaient. Des queues bandées, des seins gonflés, des vulves dégoulinantes. L’endroit sentait le sexe à plein nez et Nina se sentait bien. Dans son élément. Elle le fit savoir à Liz en s’arrêtant et en l’embrassant à pleine bouche tout en ouvrant sa robe en grand.

— Lèche-moi, ma chienne. Je veux que tu aies mon goût la prochaine fois que quelqu’un t’embrassera.

La punk ne se fit pas prier et se laissa tomber à genoux. Elle releva la robe de Nina et enfouit sa tête entre ses cuisses. Juste derrière elle, un ensemble de gémissements et de clapotements berça Nina pendant que Liz s’appliquait à faire de sa langue la plus belle des armes de jouissance. La belle black ne tarda pas à sentir son sexe exsuder son nectar sur la langue de sa soumise qui en lâchait de véritables roucoulements aigus, signe, elle le savait, que l’excitation devenait intense.

Elle-même se laissa aller à manifester son plaisir. Des bras l’entou­rèrent et des mains lui massèrent la poitrine, rajoutant encore à son état lascif. Ces mains-là étaient viriles, la poigne de l’homme sur ses monts la transportait presque autant que la langue de Liz. Elle s’adossa contre lui alors qu’il tirait sur le tissu pour un accès direct à sa poitrine. Ses doigts se mirent à faire rouler ses tétons déjà durcis et elle se fit féline, ondulant sur la bouche experte de Liz qui s’appliquait à la faire monter le plus haut possible. Elle aspirait sa vulve, la lapait sur toute sa longueur, les mains caressant ses chevilles.

Nina, elle, glissa une main derrière son dos, sentant contre ses fesses l’érection de l’homme qui traitait ses seins d’une si belle façon. Elle pouvait même l’entendre respirer à plein poumons l’odeur de ses cheveux, dans lesquels il avait enfoui sa tête. Elle ne fut aucunement surprise de sentir son chibre sans aucune entrave vestimentaire. Elle lui saisit le sexe avec fermeté, jouant avec son pouce sur son gland turgescent. Il râla de plaisir, pinçant ses tétons un peu plus fort. La contraction se transmit jusqu’à Liz qui appuya d’autant plus son visage contre son sexe et se mit à le frotter, étalant la cyprine de sa Maîtresse sur toute sa face.

Nina se mit à branler l’homme avec vigueur, serrant et desserrant son poing sur sa verge. Elle pouvait le sentir se tendre de plaisir. Ses mains se plaquèrent sur ses seins et elle ondula de plus belle, de tout son corps, ronronnant de plaisir. Sous elle, Liz lâcha ses chevilles. Elle comprit rapidement pour quoi. Deux doigts fins vinrent s’engouffrer en elle. Sa main libre s’accrocha violemment à la crête de sa punk et elle lâcha un cri de plaisir. Liz, concentrée comme jamais sur le plaisir de sa Maîtresse, replia doucement ses doigts et se mit à lui branler le point G avec véhémence, frottant énergiquement son clitoris de l’autre main.

Il ne fallut pas longtemps à Nina pour succomber aux attentions de Liz. Sa prise sur le membre tendu se fit plus farouche encore alors qu’elle sentait son nectar couler à flot sur les doigts de Liz. Prise de tremblements irrépressibles, elle se laissa aller complètement contre l’homme qui pressait sa poitrine comme s’il voulait en extraire quelque jus.

À peine réussit-elle à se reprendre qu’elle attrapa à nouveau la laisse de Liz pour la faire se relever. Se remettant à branler l’homme, elle embrassa sa soumise à pleine bouche. Les mains jusque là diri­gées uniquement sur la poitrine de Nina ne surent plus où donner de la tête. Elles allaient et venaient, de Liz à Nina. Il se plaqua contre les fesses rebondies de Nina et se frotta contre elle, l’excitation de l’homme ayant visiblement monté de plus d’un cran.

— Vous connaissez l’endroit ? souffla Nina en retournant légère­ment la tête vers lui, sans réussir à définir s’il était bel homme ou pas. Amenez-nous dans une chambre.

Elle le sentit se baisser pour remonter son pantalon. Elle en profita pour remettre sa robe dans sa position initiale et se laissa entraînée par la main qui la conduisait à travers la foule en pleine débauche. Liz, au bout de sa laisse, faisait en sorte de rester collée aux fesses de sa Maîtresse qu’elle ne ratait pas de caresser à chaque occasion. La punk avait envie, elle aussi, de débauche. L’ambiance du club plongé dans le noir complet la rendait de plus en plus chienne, et malgré le plug toujours enfoncé en elle, elle sautillait presque derrière Nina, à l’idée d’être utilisée jusqu’au bout de ses limites.

Elle découvrait de nouveaux plaisirs de la soumission, compre­nait que l’emprise mentale liée à celle physique était quelque chose qui exacerbait les sensations. Et si jusque là, elle s’était laissée surprendre par les injonctions de Nina, elle était bien décidée à ne plus le montrer. Elle s’exécuterait sur-le-champ, ferait la fierté de sa Maîtresse et l’inciterait à l’utiliser, encore et encore. Elle aurait pu être surprise, il n’y avait pas si longtemps encore que quelqu’un puisse se soumettre à ce point. Mais elle y était et souhaitait le vivre à fond.

Lorsque l’homme repoussa un rideau qui semblait les mener dans un couloir, lui aussi plongé dans le noir complet, Liz laissa un peu de distance entre elle et Nina. Ainsi, sa Maîtresse devait littéralement la tirer. Par petits à-coups, elle sentait sa tête partir en avant, entraînée par le mouvement de Nina. Elle s’en mordit les lèvres et poussa le plaisir à rejoindre ses mains dans le dos, même s’il était impossible à son amour de le voir.

Ils tournèrent sur la droite et arrivèrent dans un nouveau cou­loir. Cette fois, il y avait de petites lumières vertes. Chacune au-dessus d’une porte, indiquant sûrement que toutes les chambres étaient libres. L’homme les embarqua dans la première, sur la gauche. Aussi rapidement qu’elle put, Liz se mit à genoux aux pieds de Nina. La tête baissée, elle ne vit pas la réaction de l’homme, lorsqu’il alluma la lumière. Elle était persuadée qu’il allait adorer.

Contrairement à ce qu’elle crut, il y eut comme un flottement. Une ou deux secondes ou personne ne bougea ni ne parla. Peut-être l’homme les scrutait-il ? Peut-être que Nina appréciait ce regard ? Elle ne comprit ce petit moment de malaise qu’en entendant la voix de sa Maîtresse :

— Dites-moi, bel homme... On ne se serait pas déjà croisé quelque part ?

Liz frissonna. L’homme du bar dont elle avait bu le sperme ? Cela aurait été un heureux hasard, tout de même !

— Je ne pense pas, lui répondit l’homme en s’avançant avec assurance vers elles. Je me souviendrais d’une telle beauté.

Nina sembla accepter le compliment et alla se frotter à lui, la main qui tenait la laisse posée sur son entre-jambes. Elle le palpait et d’où elle était, Liz devinait facilement qu’il n’avait pas débandé ou presque. La punk, les mains croisées dans le dos, se délectait du spectacle de cette main sur le pantalon qui ne pouvait plus cacher son érection.

L’homme fit tomber sa veste, puis sa chemise, sur le fauteuil tout près. Levant les yeux, Liz vit sa carrure, ses muscles saillants. Trop saillants. En temps normal, elle n’aurait pas vraiment aimé ça. Mais rien n’était plus normal, surtout depuis ce collier. Rien que de voir la bouche de Nina se poser sur ces pectoraux protubérants, elle sentait la chaleur de son bas-ventre se diffuser dans tout son corps, et inonder son cerveau.

Ça y est, elle le savait. La chienne était en chaleur. Elle allait prendre les devants, provoquer, attiser. Elle décroisa ses mains et en passa une sur l’intérieur de la cuisse de Nina, remontant directement jusqu’à son sexe encore trempé, et plaça la deuxième sur celle de sa Maîtresse, caressant la verge de l’homme avec elle.

Dans un geste rapide, Nina retira pourtant sa main et utilisa la bout de la laisse pour lui claquer un sein.

— Salope ! s’exclama-t-elle. Tu peux pas attendre un peu ?

— Pardon Madame ! répondit aussitôt Liz en reprenant sa position initiale, tête baissée.

L’homme sembla s’en amuser, mais Nina la tira et elle dut se mettre à quatre pattes pour la suivre jusqu’au pied du lit. Nina déposa alors son sac à main sur le matelas et fouilla dedans. Elle savait très bien ce qui allait suivre et se prépara déjà à recevoir les coups de martinet. Et pour montrer à sa Maîtresse qu’elle avait intégré l’idée qu’elle n’aurait pas dû prendre cette initiative, elle plaqua sa joue contre le sol et se cambra au maximum pour lui offrir sa croupe.

Sans prévenir, la morsure se fit sentir, lui faisant lâcher un cri de douleur. Elle n’y était pas allée de main morte, mais Liz réussit à prononcer :

— Merci Madame, pardonne ta chienne, cette salope qui sait pas se tenir.

Cette fois, Nina avait concentré son attention sur sa vulve. La douleur lui arracha des larmes et un cri encore plus puissant, aussi­tôt suivis d’un sentiment de bien-être. L’excitation et la douleur la faisaient déjà partir dans sa bulle, sa douce bulle.

— Bouge pas, lui lança une Nina dont la voix ne trahissait aucune douceur.

Liz ne s’en inquiéta pas. Devant un public, elle se devait d’être encore plus sévère, ne supporter aucune incartade de la part de sa soumise. Et sa Maîtresse alla retrouver l’homme, la laissant ainsi au sol, la croupe rougie et tournée vers eux. Nina posa à nouveau sa bouche sur son torse, ponctuant ses mots de baisers, alors que ses mains s’occupaient déjà du pantalon.

— Veuillez l’excuser, c’est une incorrigible gourmande.

Pour toute réponse, Liz n’entendit qu’un râle de plaisir. Le pantalon venait de tomber au sol, et elle avait forcément dû le prendre dans sa main. Elle ne pouvait les voir, mais savait très bien ce qui se passait. Nina passait ses délicieuses lèvres sur la peau de l’homme. Elle, elle aimait beaucoup les muscles. Alors elle s’en régalait. D’une main, elle massait les bourses pleines de l’homme. Celui-ci lâcha un petit crissement de douleur lorsqu’elle serra ses dents sur son petit téton. Elle ricana et il en fit de même.

Liz sentit sa vulve se mettre à couler en sachant ce qui était en train de se jouer. Si Nina n’allait pas dominer l’homme comme elle le faisait avec elle, elle était en train de le diriger de la manière qu’elle le souhaitait. Jusqu’au moment où il allait la pilonner, c’est elle qui aurait le dessus. Liz en était persuadée. Et elle en fut fière. Fière de s’être donnée à une femme aussi complète, aussi parfaite.

Aux bruits de baisers et au râle que lâcha l’homme, Liz comprit que Nina s’était agenouillée pour se régaler de son membre. Les bruits de succion ne tardèrent pas à faire naître en elle une folle envie de se caresser et il lui fallut une grande inspiration pour y résister. Sa Maîtresse léchait le gland turgescent de sa proie, lui laissant croire un instant qu’il serait le centre de l’animation.

— Allonge-toi, finit-elle par lui dire d’une voix pareille à une caresse.

Alors qu’il s’exécutait, Nina revint chercher Liz, la tirant par la laisse pour la faire monter sur le lit. Toujours à quatre pattes, la punk se retrouva face à face avec le chibre tendu de l’homme. Elle s’en lécha les babines. Si le corps musculeux de l’homme n’était pas vraiment à son goût, la puissance de cette érection la rendait lascive, sans parler de sa taille impressionnante.

Sa Maîtresse tira sur sa robe pour la lui retirer et lui asséna une virulente fessée en lui ordonnant :

— Allez, suce, maintenant ! Et rends-moi fière !

Liz lui lança un regard en coin, plein de perversion. Elle lui sourit en se mordant la lèvre et se dirigea vers l’entre-jambe de l’homme qui lui souriait de toutes ses dents. Elle ne fit pas dans la sensualité et la précision. Liz aspira son gland et fit coulisser dans sa gorge le maximum de ce pieu charnel jusqu’à sentir un haut-le-cœur lui serrer la gorge. Pourtant, elle se retint le plus possible. Un deuxième haut-le-cœur contracta violemment sa gorge et son estomac et elle remonta le visage, la bave au menton, plantant un regard de feu sur l’homme pour en admirer l’effet.

Pendant ce temps, Nina avait fait glisser sa robe au sol et la regardait faire.

— Encore ! s’exclama-t-elle.

Liz prit une grande inspiration et engloutit la queue de l’homme dans sa gorge. Cette fois, celui-ci l’attrapa par la nuque et lui décocha plusieurs coups de reins en râlant de plaisir.

— Hummmm... Tu la sens bien, ma grosse queue ? Hein, p’tite pute ?

Liz profita du moindre moment pour relever sa tête, avant d’avaler de l’air à plein poumons, la bave reliant ses lèvres au mem­bre impitoya­ble de l’homme. Alors qu’il allait l’obliger à l’avaler encore une fois, Nina fit son apparition, grimpant brusquement sur le lit :

— Mais c’est qu’il va me l’abîmer, le vilain, fit-elle en se hissant à califourchon sur lui.

Malgré le semblant de panique dans la voix de sa Maîtresse, Liz n’était plus vraiment maîtrisable. Se mettant à branler l’homme, elle plongea sa tête de façon à sucer ses bourses rasées. L’une après l’autre, les deux ensemble, sa main coulissant le long de cette verge qu’elle aimerait tant voir écarter les chairs de sa Maîtresse.

L’homme ricanait autant qu’il gémissait de plaisir.

— Il va falloir l’attacher, sinon il va nous baiser trop fort... Avec tous ces muscles...

Avec des gestes doux et empreints de sensualité et d’autorité mêlées, Nina passa les menottes aux poignets de l’homme, l’attachant ainsi aux barreaux du lit. Liz s’était remise à le pomper comme une furie, les yeux braqués sur la croupe de Nina juste devant elle. Lorsque sa Maîtresse se retourna pour la regarder, elle comprit que quelque chose n’allait pas, mais il lui fallut entendre sa voix pour redescendre :

— Arrête-toi, Liz... Tout de suite ! explosa-t-elle dans un sanglot.

La punk en sursauta, tournant le visage vers la mine décomposée de Nina alors qu’elle tenait encore la bite de l’homme dans sa main. Elle braqua son visage sur l’homme qui parut un instant aussi surpris qu’elle. Mais ça ne dura pas. Il sourit en coin, fixant Nina dont les larmes commençaient à couler.

Liz se leva et vint prendre Nina dans ses bras, la serrait fort en lui demandant :

— Qu’est-ce qui se passe, bébé ? Dis-moi ce qu’il y a...

Tournant le dos à l’homme allongé sur le lit, elle ne fit qu’enten­dre sa réponse à lui :

— J’ai cru que tu te souviendrais vraiment pas, dit-il calme­ment.

Liz se retourna tout en gardant un contact physique avec Nina.

— Se souvenir de quoi, exactement ? demanda-t-elle avec un ton menaçant qui pourtant n’entama pas le sourire de l’homme.

— C’est lui, répondit Nina dans un sanglot. Dans le parc... C’est lui qui m’a violée.

Le sang de Liz ne fit qu’un tour. Et elle n’était pas du genre à se soucier du fait qu’étant attaché, il ne pourrait pas se défendre. Son poing s’écrasa sur sa joue, le violeur ayant eu le réflexe de tourner le visage pour éviter de se faire exploser le nez. Il fit du mieux qu’il put pour se protéger le visage avec son bras, mais la position n’était pas des plus idéales. Les coups de poing pleuvaient et il sentit son arcade exploser dans un jet de sang, alors que Nina criait sur Liz pour qu’elle s’arrête.

— Ne fais pas ça, s’il te plaît ! Arrête !

Il fallut à Nina prendre Liz dans ses bras pour qu’elle finisse par s’arrêter, reculant d’un bon pas sans le quitter des yeux. Le gars sut qu’il ne s’agirait sûrement que d’une pause.

— Faut lui couper les couilles, à cette tapette ! éructa une Liz hors d’elle.

— Non, s’il te plaît, Liz... Allons nous-en, simplement... Je t’en supplie...

Recroquevillée sur elle-même comme au premier jour, Nina réussit à calmer Liz. La punk s’avança quand même vers l’homme pour lui cracher dessus avant de récupérer leurs vêtements et attirer Nina vers la sortie. Mais avant qu’elles n’y arrivent, la voix de l’homme, hilare, se fit entendre :

— Tu m’as même pas remercié !

Les deux femmes se retournèrent vers lui. Tout un chacun se dirait que le premier réflexe fut de lui sauter à la gorge pour le faire taire. Mais elle restèrent bouche bée. L’homme était là, atta­ché, et non content de leur sourire, il leur sortait cette insanité. Liz s’apprêtait à s’avancer vers lui et lui faire sentir des remerciements maison, quand elle sentit le bras de Nina lui barrer le chemin.

Nina avait peur. Mais ce moment de panique intense qui lui avait fait redevenir la femme perdue qu’elle avait été après son viol était passé. Grâce à cette phrase, quelque part. Elle sut immédiate­ment qu’il n’y avait qu’une chose à ne pas faire : fuir. Cette fois, elle devait l’affronter et ressortir vainqueure. Elle prit dans les bras de Liz le martinet parmi les fringues et s’avança vers lui :

— Te remercier de quoi ? demanda-t-elle avec une voix chevro­tante malgré sa détermination naissante. Te remercier de m’avoir détruite ? Te remercier de toutes ces nuits sans dormir ?

Elle se mit à lui asséner des coups de martinet, de toutes ses forces. Sur le visage, les bras, le torse. Et pourtant, il serrait les dents et ne lui donna pas le plaisir de lui faire entendre sa douleur.

— Te remercier d’avoir été à deux doigts de gâcher ma vie ?

— Deux doigts ! cria-t-il.

Ce qui eut pour effet de stopper le martinet. Elle allait l’écouter, alors il ne lui donna pas l’occasion de relever le bras :

— À deux doigts seulement. Tu l’as rencontrée après ça, hein ? demanda-t-il avec un coup de tête vers Liz qui restait clairement sur le qui-vive, prête à lui arracher les tripes au moindre signe de son amour. T’as touché le fond et t’as traîné dans des endroits où la p’tite bourgeoise que t’étais serait jamais allée sinon, hein ? Puis t’es tombée sur elle. Et regarde-toi, maintenant. Belle, fière, le martinet à la main. T’arrives même à me faire face. Je t’ai pas détruite, je t’ai construite.

Nina resta le fixer un long moment. Elle semblait ailleurs. Elle le revoyait sur elle, l’insulter et la baiser sans qu’elle ne puisse rien faire. Elle revoyait sa descente aux enfers, jusqu’à sa rencontre avec Liz.

— Nina... Écoute pas ce cinglé, il raconte que de la merde. Défonce-lui sa gueule, c’est tout ce qu’il mérite.

Mais Nina regardait cet homme qui l’avait violée. Elle ne pou­vait s’empêcher de le haïr, d’avoir envie de l’étriper et de s’’en faire un boa avant de retourner dans la salle danser. Mais quelque part... Sans ce viol, il était clair qu’elle n’aurait sûrement jamais rencontré Liz, elle serait encore cette petite étudiante pleine de préjugés sur ses contemporains, elle n’aurait pas vu le vrai visage de son frère et l’aimerait encore naïvement sans que ce ne soit réciproque.

La main de Liz sur la sienne la sortit de ses pensées. Elle braqua les yeux sur elle et se mit à pleurer. Liz remarqua immédiatement ce que ces larmes signifiaient. Et elle ne l’accepta pas.

— Nina, lui dit-elle en posant sa main sur sa joue avec une extrême douceur.

— Elle peut pas fermer sa gueule, la souillon ? lança l’homme dans l’espoir qu’il garderait le dernier mot.

— Nina, regarde-moi ! s’exclama Liz en lui prenant le visage et ignorant le violeur. C’est que de la merde, tout ça ! Si t’en es là aujourd’hui, c’est pas parce qu’il t’a violée, merde ! C’est parce que t’es une belle personne, que t’as su tirer le meilleur du pire... C’est pas cet enculé qui m’a amenée là-bas, pas lui qui m’a embrassée, pas lui qu’a débarqué chez moi. C’est toi... Et toi seule ! Parce que t’es merveilleuse, parce que t’as su ce dont t’avais besoin. C’est pas lui qui t’a mise sur mon chemin pour me faire sortir de ma coquille. Bordel, Nina ! C’est juste un malade. Tu crois vraiment qu’il a fait ça pour toi ?

Liz lâcha un soupir de soulagement en voyant dans les yeux de Nina qu’elle avait enfin fait mouche. Nina lui sourit en remontant ses épaules. À son tour, elle posa sa main sur la joue de Liz, les yeux humides d’amour.

— Attends, bordel... commença l’homme en sentant qu’il était foutu, cette fois. Je suis désolé... C’était une belle connerie, je le sais. Je vais aller me dénoncer à la police, vous m’y amenez, même !

Il s’agitait tout seul sur le lit, tirant sur ses bras pour tenter de se détacher ou de casser les barreaux, alors que les deux femmes restaient se fixer. Elles semblaient presque se parler par télépathie, tellement ça durait et que plus le temps passait, plus elles souriaient. Finalement, c’est Nina qui rompit le silence entre elles :

— Ensemble... Infaillibles.

Elle n’eut pour seule réponse qu’un baiser impérieux de sa punk. Puis elles se tournèrent ensemble vers le violeur de Nina. Il s’arrêta aussitôt de s’agiter, le regard suppliant et déglutit difficilement. Elles durent bien lui concéder cela. Il n’était pas mauvais joueur et savait s’avouer vaincu. Il ferma les yeux et se mit à respirer à fond, sachant qu’il allait souffrir.

Mais les coups ne se mirent pas à pleuvoir. Alors il rouvrit les yeux pour découvrir une Liz et une Nina radieuses, lui présentant un gag ball, un miroir de poche et une boîte de ce qu’il comprit être du fil dentaire. Il leur offrit un regard étonné et Nina dit à Liz :

— Mets-lui le gag ball... Faudrait pas qu’il rameute tout le monde.

Les yeux de l’homme s’écarquillèrent alors qu’il vit Nina balancer le miroir contre le mur et en ramasser le plus gros bout. Il n’eut même pas le temps de se mettre à crier pour appeler au secours que Liz lui enfournait déjà la balle dans la bouche. Il se remit à s’agiter et la punk eut un mal de chien à refermer la ceinture derrière sa tête.

— Faut qu’il arrête de bouger, déclara une Nina radieuse en tendant le fil dentaire à Liz.

Elle ne sembla pas comprendre tout de suite, mais Nina lui expliqua rapidement, avec un coup de tête vers l’entre-jambe du violeur :

— Vu qu’on n’a rien pour lui attacher les jambes, on va faire en sorte que de lui-même, il n’ait pas envie de bouger d’un poil.

— Ohohoh ! s’exclama Liz en commençant à dérouler le fil. Rappelle-moi qu’il faut absolument qu’on définisse un mot pour mettre fin aux séances, toi... Tes idées commencent à me faire froid dans le dos !

— Hummffff ! Hummmffff ! Hummffff ! s’exclama l’homme en agitant les jambes alors que Liz tentait d’attraper son service trois pièces.

Il commençait déjà à baver, les yeux presque exorbités par la peur. Avec un calme olympien qui fit dire à Liz qu’il valait mieux en finir au plus vite avec cette correction avant qu’elle ne dérape, Nina plaça son morceau de verre cassé contre la gorge de son violeur.

— Tu ne bouges plus, pendant que ma copine s’occupe de toi.

Aussitôt, Liz fit plusieurs tours de fil dentaire autour des bourses de l’homme, serrant bien, puis encore d’autres tours autour de sa verge rabougrie. Elle tira d’un coup sec pour voir la réaction. Le type lâcha un cri étouffé par le gag ball, et les deux femmes sourirent.

Aussitôt, Nina s’installa sur le rebord du lit et posa la pointe du bout de miroir cassé sur la peau du ventre de l’homme. Elle l’enfonça doucement, jusqu’à voir une goutte de sang perler. L’homme semblait résistant à la douleur. Mais lorsque d’un coup sec, elle lui fit une entaille, une ligne droite de travers, il hurla de nouveau. Son bassin, par réflexe, partit en avant et Nina put voir le fil se resserrer un peu. Heureusement, Liz avait laissé un peu de mou. Et cette torture-là semblait l’amuser au plus haut point.

Nina posa à nouveau le verre sur sa peau et avec moins de patience, lui fit une nouvelle entaille. Il hurla à nouveau mais réussit à ne pas bouger du tout.

— Plus que six, dit doucement Nina.

— S’il bande pas, c’est pas drôle, lança Liz.

Tenant le fil tendu, elle se pencha et entreprit de le sucer. Elle prit son sexe en bouche et le suçota sous le regard amusé de Nina :

— T’es encore plus sadique que moi, lui fit-elle avant de revenir à ses entailles comme s’il n’y avait personne d’autre avec elles.

Alors que Nina formait un cercle sur sa peau, l’homme comprit qu’elle écrivait sur lui. Lorsqu’elle lui dit « Plus que quatre », il sut donc qu’elle parlait de lettres. Mais il ne bronchait plus. Il laissait ses larmes couler et se concentrait. Liz le pompait avec énergie et il sentait son membre grossir malgré lui, petit à petit, commençant à lui lancer des pics de douleur à son tour.

Il pleurait comme un enfant lorsque Liz releva finalement la tête vers Nina, lui présentant l’érection de l’homme. Le fil dentaire disparaîssant presque sous la peau de sa verge et Nina eut une grimace de compassion avant de se tourner vers lui :

— Tu vois ? Tu bandes, c’est que tu aimes ça, non ? Comme moi quand je mouillais, hein ?

De rage, elle lui entailla encore le ventre d’un trait droit, puis un rond, puis un autre trait. Elle se leva enfin et admira le résultat en prenant du recul.

— Pfiouuu... Je suis un peu déçue. Avec tout ce sang, on voit pas grand-chose.

Les draps en étaient imprégnés, ainsi que la peau de l’homme. Nina en avait même sur les mains. Elle s’approcha de lui et utilisa la chemise de l’homme pour essuyer, puis reculer à nouveau. Cette fois, le mot était bien visible : « VIOLEUR ».

— Mieux ! fit-elle en voyant Liz commencer à dérouler le fil. Laisse le fil, Liz.

La punk haussa les épaules et la rejoignit, jetant un coup d’œil sur l’homme.

— Bravo, lui dit-elle en l’embrassant. Tu veux un coup de main pour remettre ta robe ? Ce serait dommage que tu la taches.

Alors que les deux femmes se rhabillaient, l’homme continuait de pleurer, tourné comme il pouvait sur le côté pour faire couler sa bave sur les draps. Son sexe était redescendu mais ce n’était plus la douleur physique qui le torturait. Il devinait bien qu’elles allaient le laisser là, à la vue de tous et que tout le monde allait savoir ce qu’il était.

Nina décida de ne même pas laisser la clé des menottes et qu’il soit ainsi exposé tout le temps que durerait sa libération. De son côté, Liz fouillait la veste de l’homme et en sortit son porte-feuilles. Elle déposa son permis de conduire près de lui et prit sa carte d’identité.

— Comme ça, on sait comment tu t’appelles et où tu vis. Passe une bonne soirée !

Elles ouvrirent la porte pour remarquer que les lumières avaient été rallumées. Un groupe passait par là, en riant, visiblement aussi éméchés qu’excités. Ils s’arrêtèrent net en remarquant le sang sur les mains de Nina et jetèrent un coup d’œil à l’intérieur.

L’homme ne faisait plus aucun bruit, les femmes tracèrent leur chemin en se tenant par la main. Le temps que les quelques personnes sortent de leur brouillard alcoolique, elles étaient déjà aux toilettes en train de se laver les mains. Heureusement, le sang ne résista pas longtemps et elles se dirigèrent vers la sortie pour récupérer leur veste.

Elles se rendirent d’un pas pressé jusqu’au taxi et Nina le pressa de se dépêcher de les ramener à l’hôtel.

— Pas si bonne soirée que ça ? demanda le chauffeur en voyant l’ambiance froide qui régnait dans le taxi.

Aucune des deux ne répondit. Alors que le taxi s’engageait sur la route, les deux videurs tentaient de leur courir après. En vain.

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