Chapitre 17 –

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— Sympa la déco. J’adore la lumière naturelle, fit-elle remarquer en regardant les murs sans fenêtres.

— Ne me fait pas regretter de t’avoir fait venir, grogna Nate, un brin irrité.

— L’humour ne semble pas être une qualité familiale, souffla-t-elle avec un sourire en coin.

Nate l’invita à le suivre, la guidant à travers l'immense souterrain. L’endroit était vaste, les plafonds bas, et autrefois, ce garage d’immeuble avait été divisé en box fermés et en place de stationnement. Aujourd’hui, il abritait plusieurs espaces distincts, aménagés de façon pragmatique. Nate commença la visite par la chambre qu’il avait préparée pour elle. Ensuite, il lui montra l’espace de vie, avant de la mener jusqu’à l’infirmerie. Elle siffla d'admiration en découvrant la pièce.

— Tu comptes m'expliquer pourquoi tu as repris contact avec moi, ou je dois deviner ? demanda-t-elle, les sourcils froncés.

Nate referma la porte de l’infirmerie et se laissa tomber sur une chaise à roulettes, visiblement fatigué. Elle s’installa sur la table d'examen, croisant les bras, et attendit, son regard perçant fixé sur lui. Plusieurs secondes s'écoulèrent dans un silence lourd, puis elle quitta de son perchoir, s’élançant vers lui avec un regard soudainement alarmé.

— T’as chopé le virus ?! scanda-t-elle.

— Non ! s’indigna Nate, se levant brusquement et grimaçant.

Elle souffla de soulagement, avant de le scruter de nouveau, moins anxieuse, sans baisser sa garde.

— Rassure-moi, et dis-moi que je ne vais pas perdre mon petit frère, quémanda-t-elle plus calmement.

— Je vais bien, Vi. Je t’assure. J’ai juste besoin de ton aide, confia Nate en la fixant, une note de sincérité dans la voix.

Vivienne passa une main sur son crâne rasé, un geste nerveux qu’elle n’avait pas conscience de faire. Après une seconde de calme, elle lui fit signe de continuer.

Quelques heures étaient passées. La porte de l’infirmerie s'ouvrit. Nate et Vivienne levèrent tous deux la tête dans un mouvement synchronisé, presque imperceptible. Derrière l’écran, Vivienne se tenait debout, un peu en retrait, tandis que Katarzina, imposante et silencieuse, apparaissait dans l’encadrement de la porte. Elle observa un instant les deux autres, avant de lâcher la poignée de la porte, se redressant et joignant ses mains dans son dos, comme si elle attendait qu'on lui donne un ordre. Son passé militaire avait laissé des automatismes à la peau dure.

Nate éteignit l’écran de l’ordinateur d’un geste pressé et se leva, tout en passant une main distraitement dans ses cheveux. Vivienne contourna le bureau pour s’avancer vers Katarzina, un sourire léger aux lèvres.

— C’est une vraie fourmilière ici, lança-t-elle en riant, son regard trahissant la méfiance.

Nate, quant à lui, s’avança au centre de la pièce, créant une forme de barrière entre sa sœur et la maitresse d’armes.

— Voici Katarzina, annonça-t-il d’un ton neutre.

Katarzina le fixa, notant l’évidente ressemblance entre eux.

— Je pensais que cet endroit devait rester secret, répliqua-t-elle, un brin agacée.

— C’est le cas, confirma Nate. Vi est médecin. Elle est ici à ma demande. Je n’ai pas les compétences nécessaires pour soigner Aelis, alors j’ai fait appel à elle.

— Aelis a besoin d’un médecin maintenant ? demanda-t-elle, soudainement suspicieuse. Je croyais que, si tu l’avais laissé retourner sur le terrain, ses analyses étaient bonnes.

— C’est le cas, rétorqua Vivienne d’un ton professionnel. Il a fait du très bon travail.

— Bref ! interrompit Nate, soudain plus pressé. Tu voulais me voir ?

Katarzina se figea, visiblement déstabilisée. Un moment d’hésitation précéda sa réponse.

— Je voulais simplement vérifier si Aelis était là. finit-elle par mentir, d’un ton sec.

— Non, elle est partie en chasse, répondit Nate, sans hésiter.

Katarzina hocha la tête, sans un mot de plus. Elle se détourna et se dirigea vers la porte. Ses gestes étaient mécaniques, bien loin de l’anarchie dont Vivienne avait été habituée dans les camps de rebelles. Nate poussa un soupir de soulagement, tandis que Vi posa une main sur son épaule, son regard interrogateur sans pour autant le brusquer.

— Si tu n’as pas confiance en elle, et qu’Aelis non plus, pourquoi la laisser ici avec vous ? demanda-t-elle, la voix emplie de questionnements.

— Elle a un contrat avec les Sorel, expliqua Nate, le ton un peu plus grave. Aelis doit être sous sa surveillance. Ce n’est pas un choix, mais je préfère ce qui est prévisible à l'aléatoire.

Vivienne observa son frère pendant un instant, avant de s’étirer.

— En tout cas, à part lui charcuter le cerveau, je ne vois pas comment vérifier ta théorie pour le moment, souffla-t-elle.

Nate la regarda intensément, comme s’il cherchait les mots. Il savait qu’elle avait raison ; pour autant, elle avait consenti à admettre qu’elle trouvait les résultats curieux, elle aussi. Vivienne était arrivée quatre jours après les examens réalisés sur Aelis. Il avait trouvé cela judicieux de la faire venir au repère. D'abord, parce qu’il n’avait pas menti en disant ne pas avoir les compétences nécessaires pour s’occuper de la santé d’Aelis. Ensuite, parce qu’il avait décelé quelque chose. Il ignorait quoi exactement. C’était assez subtil. Nate espérait que Vi l’aiderait à comprendre pourquoi la fille des Sorel était si spéciale.

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