Chapitre 5 : Apprentie mage

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Il ne me fallut pas longtemps pour trouver la grande bibliothèque dans le palais. Bien que ce fut une grande merveille et une fierté pour l'empire, elle restait fermée au visiteur. Seules les personnes avec une autorisation spéciale ou les membres de la famille impériale pouvaient y entrer. C'était triste qu'un tel savoir datant de plusieurs millénaires soit gardé pour un petit nombre, mais j'étais à présent la première princesse.

En me voyant arrivait, les gardes furent surpris. Ils ne me reconnurent pas. Ce qui n'avait rien d'étonnant, aucun portrait n'existait de moi, et s'il n'était pas en poste leur du banquet ou de mon arrivé, ils n'avaient aucun moyen de savoir qui j'étais. Cependant, ils restèrent parfaitement dans leur rôle, me saluant avec le respect dû à l'aristocratie. C'était une erreur que je leur pardonnais sans mal. Avant même que je n'ai pu parler, l'un des gardes s'adressa à moi avec révérence.

– Mes hommages gente dame, puis je voir votre autorisation pour que vous puissiez allez plus loin.

Je lui souris avec politesse, mais Aliéna me devança pour lui répondre. Elle gardait toujours son rôle de servante, et elle savait que la règle voulait qu'en effet, ce soit elle qui m'annonce :

– Vous avez devant vous, Son Altesse Elayne, première princesse de notre grand empire.

Aussitôt, les gardes firent une grande révérence, gardant le dos courbé pour se faire pardonner de leur erreur. Ils n'avaient même pas imaginé que ce fût un mensonge. Mais bien mal avertie serait celui qui osait usurper l'identité d'un aristocrate. C'était d'autant plus vrai quand il s'agissait de la famille impériale. Je leur fis un nouveau sourire avec le plus de gentillesse :

– Redressez-vous, votre erreur est pardonnée quand je vois la rigueur dont vous faîte preuve. J'aimerais que vous vous détendiez, nous allons sûrement avoir à nous croiser encore quelques fois.

Les hommes se redressèrent. Je pouvais encore lire de l'inquiétude dans leur regard. Leur ignorance pouvait malheureusement être considérée comme un crime et punie sévèrement. Mon pardon voulait dire beaucoup de choses pour eux. Je ne ressentais cependant aucune satisfaction dans leur regard plein de reconnaissance. Je n'appréciait pas que la vie d'individu dépende de s'il me reconnaissait.

Je rentrais dans la bibliothèque sous leur regard. Le bruit de la lourde porte se refermant derrière moi me soulagea grandement.

Bien qu'elle soit difficile d'accès, l'on pouvait apercevoir quelques silhouettes se mouvoir dans le dédale de savoir. La bibliothèque impériale d'Imatall fut la première bibliothèque remarquable que je pus visiter et elle reste malgré tous ces millénaires d'existence l'une des plus belles et impressionnante. Le regard ne pouvait percevoir la fin de cette bibliothèque qui se dressait sur plusieurs étages. Chaque étagère haute de trois mètre étaient remplie de parchemin, recueille, grimoire, et autre livre. Entre les rayonnages de lourde table de chêne permettait l'étude sous la lumière artificielle d'orbe magique. Aucune flamme n'étant autorisé dans l'enceinte de ce lieu de savoir sacré.

Il y en avait partout, dans tous les sens que je ne savais par où commencer.

Un scribe m'apercevant se dirigea vers moi avec empressement. Je m'apprêtais à me présenter quand il me fit une révérence :

– Votre Altesse, c'est un honneur pour moi de vous accueillir dans notre belle bibliothèque. Puis-je savoir si vous cherchez quelque chose en particulier ?

Je dissimulais ma surprise sous un sourire polie et lui répondit aussitôt :

– La lecture est un refuge fort agréable. Serait-il possible de me faire visiter ce havre de savoir ?

– Bien évidemment, laissez-moi vous guider.

Bien que je cherchais quelque chose de bien précis, je ne souhaitais pas le révéler. Et je dois bien vous avouer qu'à ce moment ce lieu avait titillé ma curiosité, faisant passé mes recherches sur un second plan.

Il fallut tout le reste de l'après-midi pour me faire visiter l'entièreté des dédales. Autant, à cause de la grandeur des lieux que du fait de ma grande curiosité. Je ne me gênais pas pour poser tout un tas de question sur le rangement parfois étrange des étagères, sur l'ancienneté des documents, sur la véracité de ces derniers...

Quand enfin, je quittais les lieux, fatigué mes heureuses, le soleil disparaissait. Cette visite, détaillée de la bibliothèque, avait été une bonne idée, sans cela, il ne fait aucun doute que j'aurais vite été perdu. Je comprenais maintenant pour l'empereur ne s'y rendait jamais préférant envoyer des serviteurs ou des scribes.

Dès le lendemain matin, je m'en retournais à la bibliothèque. Pour mes premières semaines, rien ne m'avait été imposé en dehors des repas familiaux. Ce temps libre, je comptais bien le mettre à profit. Sans une hésitation, je m'avançais vers l'aile de la bibliothèque qui m'intéressait. Là se trouvait déjà quelques savant, étudiants qui ne me prêtèrent guère d'attention.

N'aimant pas me faire remarquer, j'avais insisté le matin même pour avoir une tenue aussi sobre que possible étant donné mon rang. Pour beaucoup, je devais ressembler à une jeune aristocrate. Cela attirait moins les regards que la pauvre première princesse.

Je parcourus rapidement les rayons à la recherche d'un bon commencement. Mon regard se porta sur un recueil intitulé : «La magie : les bases», simples, sobres. Je tendis la main pour l'attraper quand une douce voix grave me fit sursauter :

– Si vous êtes une novice, je vous déconseille de commencer par là.

Je me tournais vers un homme d'une quarantaine d'années au regard sage. Je l'observais pour essayer de comprendre qui il pouvait être. S'il avait une posture droit et digne ressemblant à celle des nobles, il n'en avait pas l'habillement. Une tunique sobre, mais de qualité, des chaussures usée, sa coiffe avait perdu sa plume. Il avait également les mains pleines d'encre. Je ne le voyais cependant pas scribe. Il avait ce regard fou que l'on attribue soit au sage soit au demeuré.

– Je m'excuse, mes manières aurait-elle choqué la gente dame, déclara-t-il voyant que je ne lui répondais pas.

–Non, je préfère de loin votre façon de vous adressez à moi que celle des autres.

Aliéna ne put retenir un petit cri outré, toujours dans son rôle. Je l'ignorais profitant d'avoir en face de moi quelqu'un qui ne connaissait ni Elayne la lavandière ni Elayne la première princesse :

– Je me questionnais juste sur qui étais en face de moi.

– Un simple mage, me répondit-il.

Mon instinct me soufflait que ce n'était pas l'entière vérité, mais j'acquiesçais de bonne grâce. Après tout, je ne lui disais pas non plus l'entière vérité sur mon identité.

– Et c'est en tant que tel que vous me conseillez ?

– Sans aucun doute. Mais je peux vous assurer que vous ne regretterez pas de suivre mes conseils. Ces livres sont datés. Rien n'est vraiment faux, mais ce n'est absolument pas optimum.

– Et pourquoi avez-vous la gentillesse de me conseiller ? Le faite vous a chaque jolie dame qui se présente.

Son regard se pose sur moi, m'étudiant avec attention. Il semblait soudainement prendre conscience de mes charmes.

– Il est vrai que votre élégance a dû vous amener beaucoup de gentillesse. Mais c'est plutôt votre curiosité et votre soif de savoir qui m'a amené à vous. Il est malheureusement rare de voir une personne tel que vous s'intéresser aux basse besogne.

Une réflexion intéressante qui sortit de son contexte historique vous semblera peut-être étrange. De nos jours, la magie est un art noble et pratiquer de la magie est considéré comme le travail le plus noble qui soit. Il n'y a qu'à observer toutes les personnes influentes actuelles, elles cherchent par tous les moyens à être qualifiée de mage.

Mais il est important de se rappeler qu'en ce temps la magie n'était pas aussi rare. Bien que les grands mages ne se croisaient pas à chaque coin de rue. Posséder de la magie n'avait rien d'extraordinaire. Par conséquence, on ne la percevait pas de la même manière. Pour un noble, il était mal vu de se servir de la magie. En effet, cela revenait à faire les tâches de ses serviteurs.

Cependant, l'enseignement de la magie n'était pas non plus pour la bas peuple, trop pauvre pour s'éduquer à cet art complexe. Les mages venaient donc pour une grande partie de la bourgeoisie ou de noble déchu. Et moi, cela n'avait toujours pas fait rêver. Qui ne rêverait pas de s'aider de la magie pour remplir les tâches les plus complexes.

– Les personnes telles que moi ? Je le repris avec le sourire. Les femmes ou les nobles.

– Malheureusement les deux. Bien que je dois avouer avoir plus vu de nobles dames que de nobles seigneurs s'intéressent aux arts obscurs.

Le franc-parler de mon interlocuteur me fit sourire. Contrairement à Aliéna qui était de plus en plus en colère et qui ne pu se retenir :

– Vous ne savez pas à qui vous vous adressez, s'exclama-t-elle outrée avant que je ne la coupe.

– Et c'est très bien comme ça. Aliéna, va me chercher mon éventail s'il te plaît ?

Je n'aimais guère lui donner des ordres, mais parfois, il fallait faire des concessions. Je reçus un regard noir de sa part. Elle n'était pas dupe. Je présageais déjà la grande discussion qu'on allait avoir ce soir. Mais je préférerais me concentrer vers l'étrange homme.

– Désolée pour cela. Aliéna tient bien plus à l'étiquette que moi.

– Votre relation me semble intéressante.

Je ne pu m'empêcher de sourire. L'homme en face de moi n'avait rien d'habituel, mais avait également un bon sens de l'observation. Cela aurait sûrement dû m'inquiéter, me faire craindre pour mon secret. Mais il n'en fut rien. L'on pouvait sûrement le mettre sous une forme de naïveté ou d'immaturité. Cependant, je voulais faire confiance à ce mage incongru.

– Je n'en doute pas, mais revenons plutôt à notre sujet. Que conseillerez-vous à une personne curieuse qui s'intéresse à ses arts obscurs ?

– Je lui demanderais tout d'abord quelle est cet intérêt. Est-il de la simple curiosité ou une soif d'apprendre à le pratiquer ?

– Je vous répondrai sans hésitation que la deuxième proposition me convient le mieux bien que je doute en avoir le temps.

– Dans ce cas, je ferais à cette personne deux propositions. L'une étant de lire, ce manuscrit qui vient tout juste de paraître à l'intention des jeune étudiant de l'académie. Son savoir est bien plus actuel et la pédagogie plus adaptée à notre époque. L'autre proposition, c'est de devenir durant un temps mon apprenti.

Je pris le livre qu'il me tentait sans hésitation, remarquant que la couverture en cuir était toute neuve et que nul ne l'avait encore ouvert. Comme il le sortait de sa sacoche, je ne doutais pas qu'il lui appartînt. Je pris le temps de répondre à sa deuxième proposition. Je ne vous cache bien que la tentation était bien trop forte pour que je refuse. Cela ne m'empêchait cependant pas de réfléchir à la question. Mon nouveau statut ne permettait certes bien pas des possibilités nouvelles, mais je doute que parmi elles se trouvait devenir apprentie d'un mage inconnue.

– La personne est profondément touchée par la proposition et voudrait de tout cœur l'accepter. Cependant, sa réalisation lui semble impossible.

– Je peux vous assurer que cela est possible à partir du moment que cette personne puisse passer plus d'une heure à la bibliothèque plusieurs fois par semaine.

Un sourire éclaircit mon visage. J'eus à peine le temps d'accepter son offre que ma compagne revint n'arrivant pas à cacher sa colère. Pour calmer, la tempête qui s'annonçait, je ne retirai pas de mon nouveau maître lui assurant faire une bonne lecture.

Malheureusement, je ne pus éviter la tempête. J'avais réussi à faire sortir de ses gonds ma chère servante personnelle qui me reprocha aussitôt que l'on fut dans mes appartements mon comportement de roturière. Ce fut terrible, et je ne pus m'empêcher de sourire devant le long monologue accusateur de la pauvre Aliéna.

Ne vous en offusquez pas, mon sourire n'avait rien de moqueur. Je crois que j'étais même plutôt fière. Cela faisait longtemps que la jeune fille ne m'avait pas adressé la parole de manière aussi directe. Mais je lui étais également reconnaissante. Il fut un temps où, pour une telle erreur, elle aurait préféré s'en plaindre à Dame Orella. J'espérais que cela signifiait qu'elle me portait suffisamment de sympathie pour pas de dénoncer. Quand elle eut fini sa longue tirade essoufflée, je lui fis mes excuses qui étaient parfaitement sincères.

Toutefois, son regard dubitatif me fit comprendre qu'elle, elle n'y croyait pas.

– Ma chère Aliéna, je soupirais tristement. Je vous assure que je suis sincèrement désolée. Je ne vous ai pas pris assez en considération. Je n'ai écouté que ma curiosité, faisant fi de vos émotions. J'aurais dû avoir plus de tact.

Ma servante soupira alors totalement dépitée :

– Votre Altesse, ce qui m'afflige, c'est que vous n'êtes pas désolée pour les bonnes raisons. Dois-je vous rappeler ne faire peu de cas de mes sentiments. Vous devez absolument vous comporter comme votre rang vous le demande. Si la supercherie est découverte, vous pouvez être sûre que seule nous deux en pâtiront.

J'eus alors un pincement. Elle avait parfaitement raison. La famille impériale serait sans nul doute ébranlée un temps, mais cela ne les touchera pas autant que ma servante ou moi-même. Pour pouvoir atténuer le scandale, on nous accusera d'avoir cherché à duper l'empire. Mais pour autant, je ne comptais pas m'arrêter.

– Vous êtes bien clairvoyante, ma chère. Cependant, je compte tout faire pour me préparer et pour survivre.

– Je m'excuse, mais je ne vois pas le rapport avec le fait de vous laisser insulter par un simple mage.

– Le monde des démons et un monde rempli de magie. Je pense que pouvoir la contrôler me laisse un avantage en cas de problème.

– Cela n'explique pas pourquoi…

– Cet homme est un savant. Apprendre directement d'un connaisseur, plutôt que des livres, ne peut être que bénéfique. Cependant, il ne faut pas que l'on sache que la pauvre première princesse à peine rétablie se plonge dans les arts les plus bas.

Aliéna me comprenait bien mieux qu'elle ne le laissait penser. En cet instant, elle comprit plusieurs choses. La première, c'est qu'elle ne pourrait me faire changer d'avis si je souhaitais apprendre les arts obscurs. J'espère même qu'elle souhaitait m'accompagner dans la démarche pour assurer ma survie. La deuxième chose, était qu'effectivement, si je me lançais dans cet apprentissage, il valait mieux que je reste discrète.

Après cette discussion, ma compagne ne me fit plus de remarque sur le sujet, ne participant pas pour autant à mes escapades.

En dehors des repas avec ma nouvelle et aimable famille, je passais la plus grande partie de mon temps à m'entrainer en secret à la magie. Pour cela, mon temps était partagé. Je passais la plupart de mes après-midi à la bibliothèque. Là-bas, je rencontrais mon nouveau maître, tous les deux ou trois jours. Il avait accepté sans question mon besoin de discrétion et maintenant, nous nous voyons dans une salle d'étude privative de la bibliothèque.

Je dois bien vous avouer que moi, la future la reine des enfers, connue pour sa grande maîtrise des arts obscurs, je n'en menais pas large. Lors de ma première visite, une peur monopolisée mon esprit. Celle de n'avoir aucun potentiel. Quand je m'en ouvris à l'homme qui devait m'initier, cela le fit rire de tout son cœur.

– Vous pensez vraiment que je vous aurai proposé de vous guider si je n'avais pas ressenti votre potentiel.

– Je croyais que pour connaître le potentiel d'un individu, il fallait se servir d'une pierre sacrée, répliquais-je aussitôt, légèrement agacer de sa moquerie.

– Sûrement pour un examen officiel. Ou alors pour vérifier son propre niveau. Mais n'importe quel bon mage est apte à ressentir le potentiel d'un individu. Bien sûr, il est possible de le camoufler, mais ce n'est pas le cas pour un novice.

Je pris le temps pour l'observer. J'avais besoin d'être sûr de son honnêteté. Je n'avais jusqu'alors jamais eu à donner ma confiance à personne d'autre que ma mère. Je n'avais malheureusement pas confiance en aucune personne de mon entourage. La famille royale et dame Orella n'hésiteront pas à me jeter en pâture si leur plan venait à se savoir. Je n'avais guère plus de confiance en Aliéna, qui était bien plus royale en dame Orella. Je me servais juste de sa sympathie et de la peur de ce qui lui retomberait dessus si mes plans à moi échouer, pour qu'elle ne dénonce pas mes écarts. Je me sentais peut-être mal, j'avais beaucoup de sympathie pour elle.

Mais je ne pouvais seulement qu'accorder ma confiance à la personne en face de moi. Sans aucune assurance qu'il ne la trahisse pas. Pourtant, mon observation me rassurait bien plus que ma raison ne l'aurait souhaité.

Nous avons passé les mois suivants à étudier la magie. Heureux de mes progrès, il ne me parlait jamais de mon identité, respectant mon souhait d'anonymat. Je ne pouvais donc pas lui parler de mes craintes sur le monde des enfers. Mais l'on échangeait sur plein d'autre sujet intéressant et tout aussi impersonnel.

Bien que tout comme moi, il aimait son anonymat, j'avais compris certaines choses sur lui. Il avait reçu l'éducation d'un noble. Et j'étais intimement convaincue qu'il ne venait pas de n'importe quelle famille. Cependant, je ne lui en parlai jamais.

Quelques mois ne permettent pas de devenir un mage. Même avec un instinct ou un talent, devenir un vrai mage nécessité un long et fastidieux apprentissage. Et si mon maître était toujours content de mes progrès, je savais à peine les bases et avais toutes les peines du monde à les maîtriser. Et pourtant, je n'allais bientôt plus avoir le temps. Bientôt, les évènements allaient se précipiter.

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