Chapitre 6 : La grande annonce
Il leur fallut attendre près de quatre mois pour rendre publiques les raisons de la trêve et les conditions de l'armistice. Bien sûr l'annoncer trop tôt après mon retour aurait semé le doute. Quatre mois étaient suffisants pour que je fasse, mais preuve en tant que première princesse. Ce qui ne fut pas trop compliqué, les gens étaient bien trop concentré sur mon physique proche des canons de la royauté pour s'apercevoir de mon accent et de mon manque de connaissances sur l'aristocratie. Je pense que l'impératrice avait souhaité retarder encore l'annonce, malheureusement la première délégation démoniaque allait arriver dans le mois qui suivait. Il fallait donc, sans plus attendre, préparer le terrain.
L'annonce devait se faire devant l'aristocratie sur le balcon. Bien sûr, ma présence était requise. Pour l'occasion, l'on me vêtit de la même façon que leur de mon arrivée au palais. Une tenue sobre mais grandiose, qui devait sûrement refléter mon innocence et la grandeur de mon sacrifice. Cette démarche me semble toujours n'être pas parfaitement calculée.
L'on cherchait à tout prix à faire de mon la dernière victime innocente des démons. Ce qui ne pouvait en aucun cas être le terreau à la paix voulut afficher. Me présentait ainsi ne fit qu'attiser la pitié et la colère d'une partie du peuple envers les démons qui était alors déjà bien haïs.
Cependant, je n'avais guère mon mot à dire sur le sujet.
La semaine d'avant l'annonce, nous étions que trois parmi les enfants impériaux à savoir ce qui allait de dire. Le dauphin qui participait depuis quelque temps activement à la politique. Je savais d'ailleurs maintenant qu'il connaissait ma véritable identité, ce qui m'avait valu de l'ignorance de sa part, mais jamais de mépris à mon grand étonnement. La véritable première princesse, celle que je remplaçais été également parfaitement au courant. Elle fit d'ailleurs preuve d'une grande sympathie à mon égard, m'aidant au préparatif. Bien qu'elle m'est toujours était sympathique, je n'avais jamais vraiment pu l'approcher tant elle semblait se sentir coupable de mon sort. C'est d'ailleurs ainsi que j'ai compris que c'était seulement sa mère qui avait eu l'idée de ce plan. Et bien sûr, j'étais la dernière princesse à être dans la confidence.
Il est intéressant de remarquer, que ce secret eu l'effet de décupler les ressentiments du reste de la fratrie, ceux restés dans le secret. Les jumeaux n'avaient jamais éprouvé et démontré une telle jalousie et haine à mon égard que durant cette dernière semaine. Si bien que j'avais dû me faire porter pâle pour le dernier repas de famille en grande partie pour ne pas avoir à les croiser. Bien que leur gaminerie me passait au-dessus, il devenait dur de ne pas faire circuler de rumeur peut avantageuse avec eux dans les pâtes.
À l'inverse, Alistair, mon jeune frère de dix ans, a vu sa soif de curiosité grandir à l'approche de l'annonce. Il était déjà le seul de ma nouvelle fratrie à s'être rapproché de moi. Venant souvent dans mes appartements, la plupart du temps fuyant l'un de ses précepteurs pour jouer ou parler avec moi. Si j'avais été très réticente au début, ne souhaitant pas m'attacher à lui sachant mon avenir. Venant souvent dans mes appartements, la plupart du temps fuyant l'un de ses précepteurs pour jouer ou parler avec moi. Je l'ai très vite réellement considéré comme un petit frère. Je pouvais ressentir sa solitude et son sentiment d'abandon, perdu dans sa grande fratrie.
Le grand jour fini par arrivé. Il fallut une grande partie de la matinée pour que l'armée de femme de chambre me prépare. Quand, cela fut fais, je congédiais tout le monde, prenant un temps de solitude pour réfléchir à mon avenir. Je n'avais que seize ans, et pourtant, j'allais devoir me marier. Et non seulement mon promis était un inconnu, mais il venait même d'une autre dimension. Jamais savoir ce que me réservait le futur. Mais je ne pouvais même pas savoir comment se finirait ce mois.
Quelle ne fut pas ma surprise quand l'impératrice elle-même vint me tirer de ma longue méditation. Elle rentra seule dans ma chambre avec toute sa majesté. Je me leva faisant une révérence :
– Je vous salue, mère.
– Ne perdons pas le temps en manière, répliqua sèchement la femme. Êtes-vous prête à jouer votre rôle ?
– Je n'ai pas le choix, me semble-t-il. Mais que sa Majesté se rassure, je tiendrais mon rôle jusqu'au bout. En espérant que cela ne nous retombe pas dessus.
L'impératrice sembla outrée par mes propos cru et manquant de respect. Mais elle comme moi savions qu'elle n'avait pas le choix de les laisser couler. Je souhaitais de mon côté que mon avertissement ne tombe pas à côté. Il fallait qu'elle sache que son plan risqué d'être démasqué avant même le mariage.
C'est sans un mot de plus qu'elle me mena en compagnie d'une armée de garde et de serviteur devant le balcon où nous entendait déjà l'empereur qui me lança un regard plein de tristesse. Ce qui eut le don de m'agacer. Puis les portes du balcon s'ouvrir et le deux souverains s'avancèrent me laissant en arrière. Il n'était pas encore temps de faire mon entrée. Ils furent accueillis avec tout l'enthousiasme que pouvais faire une foule de nobles guindées. Des applaudissements légers mais soutenus et aucune crient. Bien plus loin, l'on pouvait percevoir un accueille bien plus chaleureux et sûrement sincère, m'indiquant que le discours serait retransmis dans toute la capitale par magie.
Le silence revient pour laisser la parole à l'Empereur :
– Chers Sujets, peuple de notre grand empire, ce jour est un jour historique. Ce jour marquera celui où l'horrible guerre qui dure depuis des décennies prendra fin ! Nous avons tous trop sacrifier dans ces batailles pour nous protéger des attaques ennemies. Beaucoup son mort avec les honneurs pour protéger nos terres et notre peuple. Beaucoup ont dû sacrifier leur quotidien, leur pain, leur vêtement... Bien trop de sacrifice honorable et héroïque ont eu lieu. Mais cela ne peut plus durer. Il est du devoir de la famille impérial de vous protéger. Pour cela, un traité sera signé pour s'assurer de votre sécurité. Ce traité sacré et magique ne pourra en aucun cas être rompu. Se traiter assura qu'aucune attaque de démon ne pourra être perpétré sur nos terres en contrepartie, nous ne pourrons leur refuser leur présence. Mais rassurez-vous nos terres resterons notre !
« Malheureusement, pour solidifier cet armistice et le maintenir dans le temps, un mariage viendra sceller l'accord. La première princesse se mariera avec le prince héritier des démons.
C'est alors que je fis mon entrée sous des regards exagérément triste et pour la plupart peu sincères.
Je ne me souviens pas de grand-chose du reste de l'annonce. Bien sûr, certains retrouveront peut-être un jour le contre-rendu de celle-ci, mais je ne pense pas que dans mon histoire personnelle, il soit nécessaire de faire cet effort.
Je suis restée dans un état second une grande partie de la soirée qui suivit. Un banquet en honneur de mon sacrifice eut lieu. Tout au long, de cette soirée de nombreux nobles dames et seigneurs vinrent me faire part de leur condoléance. Si j'avais réellement été la première princesse, j'aurais eu l'impression de faire une rechute et que l'on venait de leur annoncer ma mort. Dans un esprit de soutien familial, je ne suis jamais resté seule de cette soirée. Il y avait toujours un membre de ma famille.
Ce qui me marqua le plus c'est Alistair qui fondit en larmes dans mes bras oubliant un instant la foule qui nous observait. Cela n'avait rien de noble ou de royale, mais c'était totalement honnête et d'une sincérité déchirante. Je me retirais aussitôt de table, pour ne plus le donné en public. Avec douceur, je le ramenais dans mes appartements.
– Il ne faut pas être triste, lui chuchotai-je en le prenant dans mes bras. Je ne vais pas mourir ou disparaître, c'est juste un mariage.
– Non, pleurnicha le garçon. Veux pas que tu partes ! Ils sont méchants les démons.
Habituellement, Alistair faisait tout pour paraître plus mature qu'un garçon de son âge ne devrais l'être. Mais à cet instant, il faisait tomber tout les masque et ressemblait à n'importe quel petit garçon de dix ans. Elle s'assit dans un fauteuil et le prit sur ses genoux. Il plaça sa tête sur mon épaule laissant son chagrin s'exprimer. Quand il fut un peu calmer, je lui chuchotai :
– Il ne faut pas que tu t'inquiètes pour moi. Je suis forte et je sais ma défendre. J'ai survécu à bien pire.
– La maladie c'est pas comme les démons. Les démons, ils sont méchants volontairement.
– Nous pensons qu'ils sont méchants, pourtant, je suis certaine que les petits démons pensent que nous sommes les méchants.
– Mais c'est faux ! On est pas méchants ! Ils tuent et ils aiment ça !
Je souris tristement devant son obstination. Je ne le ferais pas changer d'avis. On lui avait conté tant d'histoire horrible depuis son enfance que c'était impossible. Pourtant, j'aurais aimé lui faire comprendre que comme tous les humains ne sont pas gentils, tous les démons ne doivent pas être méchants.
– Moi, je suis sûre qu'ils pourront pas me faire de mal. Tu te souviens, je serais protégé par le traité. Tout comme nous, ils veulent la fin de cette guerre, ils ne veulent pas non plus être punis en rompant le traité. Je serais en sécurité.
Je vis alors une lueur d'espoir dans ses yeux. S'il ne pouvait pas croire en la bonté de cette race venu d'une autre dimension, il croyait en la puissante de la magie. Toutefois, si mes paroles l'avaient rassuré sur mon sort, sa tristesse restée profonde :
– Je veux pas que tu partes ! Je vais être seul de nouveaux !
– Ce n'est pas parce que je ne serais plus à tes côtés physiquement que je ne serais pas avec toi par la pensée. Tu pourras m'écrire autant que tu le souhaites, je te jure que je répondrais à chacun de tes messages. Et puis tu n'es pas seul. Si tu n'arrives pas à te rapprocher de nos frères fait toi d'autre amis. Tu n'avais pas parlé d'un garçon de ton âge.
– Mais ce n'est pas pareil. Toi, tu es ma sœur.
– Oui et je le serais malgré la distance. Et savoir que tu as un ami de confiance cela me rassurais beaucoup.
– Mes précepteurs m'ont dit que ce n'était pas bien. Que je ne devais pas parler à un roturier.
Ces mots m'attristèrent grandement. J'avais été contente d'apprendre qu'Alistair, c'était trouvait un ami. Ce garçon trop solitaire m'attristait. Et voilà que les adultes qui l'entourait l'empêchait de se sociabiliser pour une histoire idiote de rang.
– Tu l'aimes bien ton ami ?
– Oui.
– Tu lui fais confiance ?
– Oui.
– Alors continue à le voir. Certes, tu es un prince, mais il est également important de connaître le monde qui nous entoure. Je suis sûr que ce garçon aura plein de choses importantes à te faire découvrir. Mais si tu veux continuer à le voir, il faut que tu le protèges, car il n'a pas le droit de te parler.
La conversation ayant dévié, le garçon sembla oublier sa peine et devenir pensif. Je prenais beaucoup de risque en lui proposant de continuer son amitié, mais je ne voulais pas pour lui, une enfance solitaire comme avait été la mienne.
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