Chapitre 2 : une fausse princesse

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L'impératrice était sortie sans plus d'explication me laissant seul avec la gouvernante qui continua un instant à m'observer toujours avec mépris. Maintenant, que la peur était partie, je commençais réellement à être agacé de tous ces regards condescendants. Mais la femme s'adressa soudain à moi sèchement :

– Je suis dame Orella, la gouvernante de sa majesté l'impératrice. Mais à présent, je vais devoir prendre soin de toi. J'exige un totalement respect de ta part. Ton nom ?

Bien que je ne pouvais m'empêcher de me demander pourquoi une dame d'un tel rang avait pour mission de prendre soin de moi et que j'étais plus qu'agacée par le ton qu'elle employait, je me pliai à sa demande avec un salut :

– Je suis Elayne, lavandière. Puis-je savoir ce que l'on me veut ?

La gouvernante me regarda, surprise, comme s'il était incongru qu'une servante sache parler avec un langage châtié. Puis elle hoche la tête :

– Étonnamment, ton nom pourrait être royal. Au moins, nous n'aurons pas à le changer. Je comprends pour quelle raison sa majesté à choisi ta personne. Viens, tu vas remettre tes guenilles et caches bien cette chevelure. Je ne veux pas que l'on nous remarque.

Sans plus attendre, elle me reconduisit dans la pièce précédente. Elle ne prit pas la peine de me laisser de l'intimité pour me changer. Mais en ce temps là, la nudité était une honte que chez la noblesse. Le peuple avait l'habitude de partager des bains publics mixtes. Il me fallut bien moins de temps pour me changer que précédemment. Une fois que ce fut fait, je fus trainé jusqu'à l'une carriole servant à transporter les provisions et serviteurs. Elle mit fit monter sans ménagement. Elle-même avait bien sûr le droit à une voiture.

Nous partîmes sans plus attendre. Visiblement, il n'avait pas pensé que j'avais quelque chose d'important à emporter. Je ne suis même sûr que j'aurais pu protester. Mais vous devez vous demander, pourquoi alors que j'affirme que je pouvais m'échapper, j'ai choisi de me faire emmener comme une vulgaire marchandise ? Ce n'est pas bien compliqué, dans cette situation, si je fuyais, je ne pourrais plus être tranquille. Je n'aurais aucun refuge dans la capitale et je n'avais pas les fonds pour faire un voyage. L'impératrice étant impliquée dans cette affaire, me faire capturer, ce serait ma mort. La justice n'était pas plus quelque chose d'établie, surtout vis à vis d'un crime contre la famille impériale.

Alors qu'en restant docile, il n'allait sûrement pas m'arriver un malheur. J'étais suffisamment importante pour que la gouvernante impériale, une comtesse, m'accompagne et me prenne sous sa tutelle.

Je n'étais suffisamment pas docile pour ne pas harceler mon conducteur pour connaître notre destination. Mais après qu'il ne m'ai pas plus considéré qu'une autre de ses marchandises, j'abandonnais et profitais du temps de voyage pour me reposer. En tant que lavandière, je n'avais pas souvent de temps pour me reposer. Et le travaille était usant, mon dos me faisait souffrir comme si j'étais dans le soir de vie.

Quand j'ouvris les yeux, le soleil à commencer à décliner, mais nous étions enfin arrivé. Devant moi, se trouvait un majestueux manoir au blason impérial. Mon conducteur pesta parce que je ne descendis pas assez vite à son goût ne me laissant pas plus de temps pour observer. Ma carriole, c'était arrêtait devant la résidence des serviteurs à côté des écuries. Alors que je commence à m'y rendre pensant que c'était là ma destination, j'entends dame Orella pester :

– Ne bouge pas si on ne te l'a pas demandé. Suis moi.

Faisant fi de son ton de reproche, je la suivis m'éloignant de résidence pour me rendre vers le manoir en sa compagnie. Elle marchait avec dignité, mais rapidement, me laissant peu de temps pour prendre connaissance des lieux. Cependant, au vu des couloirs que l'on empruntait, nous allions vers les chambres principales de la grande bâtisse. Et je ne me trompais pas, ma guide me fit rentrer dans celle destinée au maître des lieux. J'eus une peur soudaine d'être le cadeau tordu de l'impératrice à un noble. J'avais entendu des rumeurs, qu'offrir une servante pouvait être une forme de corruption.

Pourtant, la chambre était vide. La gouvernante s'installa sur l'un ces canapés, me faisant signe de m'installer en face d'elle. Après une hésitation obtempérais. J'allais enfin connaître la raison de cette situation.

– Je pense qu'il est temps de t'expliquer pourquoi tu es ici. À partir de maintenant, tu seras la princesse Elayne, née de la première impératrice morte en couches.

Je la regardai ne cachant pas ma surprise. J'avais bien entendu cette rumeur. C'était une belle histoire, mais triste. La première impératrice avait été fiancée à sa naissance à l'empereur. Très jeune, elle était rentrée dans la cours pour apprendre à devenir impératrice. Malgré leurs cinq ans de différence, les deux fiancés finirent par s'aimer sincèrement. Si bien que dès les premiers sangs de la princesse, on décréta le mariage impérial. La princesse n'avait alors que treize ans et le dauphin seulement dix-huit. Déjà à cette époque, cela me révoltait de savoir que des jeunes filles se marier si tôt. Pourtant, en ce temps-là, c'était la norme chez les nobles comme chez les plus pauvres. Les filles qui se mariaient le plus tard étaient les bourgeoises, car elle n'était ni des objets politiques ni des charges à se débarrasser. Parmi les lavandières, j'étais la seule de mon âge à ne pas être marié. Non, que j'avais hâte. Mais revenons à notre histoire. Le dauphin monta sur le trône seulement deux ans plus tard. La nouvelle impératrice tomba enceinte dans l'année. Malheureusement, l'enfant de seulement quinze ans ne survit pas à l'accouchement. L'empereur porta le deuil durant plus d'un an refusant au conseil que l'on marie de nouveau. Cependant, la rumeur voulait que l'enfant eût survécu. Mais étant malade, elle était gardé loin de la capitale.

Je n'y avais jamais cru. Pour quelle raison, le trône garderait une princesse secrète. Et je devais avoir raison, puisqu'on voulait me faire porter ce rôle. Je posai alors la seule question qui me vint :

– Pourquoi ? Pourquoi une humble lavandière doit jouer ce rôle ?

La gouvernant ne fut pas contente de ma réaction.

– Tu devrais être honorée que l'on vous propose de rentrer dans la famille impériale. Rappelles toi tu n'es qu'une sale bâtarde.

Malgré une colère naissante, je ne protestais pas. Elle avait vu ma chevelure. Pour elle, une chevelure aussi claire presque blanche ne signifier qu'une chose. J'étais forcément une bâtarde d'une famille les plus pure et donc des plus nobles. C'était ainsi, toute personne née avec une chevelure trop claire dans le bas peuple était considéré comme un bâtard, même sans preuve. Les cheveux blonds étaient l'attribut des nobles. Pour elle, j'étais sûrement la fille d'un duc de l'empire. Elle ne devait même pas imaginer que j'étais en réalité la fille de l'empereur, lui considérait comme le plus loyal souverain qu'ai connue l'empire. Une fille dont personne ne connaissait l'existence même lui. Si mes calculs était juste, j'étais née dix mois trop tard pour être la véritable enfante de la première impératrice. L'ironie de la situation ne me faisait cependant pas rire. La gouvernante venait en réalité de me faire des menaces à peine voilées. Les bâtardes de noble étaient très mal vues, la noblesse étant parfaite, elle ne pouvait s'abaisser à copuler avec le peuple. Il n'était pas rare, que l'on retrouve un bâtard mort accidentellement. Si je refusais de participer à cette mascarade, je ferais partie de cela.

– Je vois que tu as compris ta place. Nous pouvons continuer.
– Je ne suis pas naïve, vous savez ? La coupai-je estimant qu'il était tant qu'elle comprenne que la menace n'est pas efficace. Je suis une lavandière, nous autres savons tout ce qui se passe. Sa Majesté, l'impératrice ne souhaite pas offrir sa fille aînée à un démon. Elle a convaincu sa Majesté, l'empereur de trouver une remplaçante. Je ne trompe pas ?

La dame me regarda avec un étonnement à peine dissimulé. Elle ne pouvait concevoir qu'une fille de mon rang puisse lui parler ainsi. Elle pouvait encore admettre que j'avais su deviner. Pour les gens comme elle, la plèbe n'avait pas d'intelligence. Avant qu'elle ne reprenne, je continuais :

– Je ne le dis pas pour protester. Comme vous avez essayé de me le dire, je ne suis pas en mesure de protester. Cependant, soyons clair, je suis celle qui vous rend service et non l'inverse. Jamais je n'aurais souhaité devenir une fille de bonne famille bonne à être vendu. Ma vie jusqu'à la était heureuse. Je ne peux revenir en arrière, car vous avez déjà détruit cette vie. Cependant, cela ne veut pas dire que je me laisserai mal traiter.

Au lieu de recevoir, le regard mauvais auquel je m'attendais, je la vis réfléchir à mon discours. Je ne peux vous cacher que sur le moment, je fus surprise. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me prenne au sérieux. Ce que j'ignorais en ce temps, c'est qu'en plus d'être la gouvernante de l'impératrice, elle était surtout sa stratège. Et que bien qu'elle puisse avoir des préjugés, elle n'en restait pas moins maline.

– Tu as compris qu'on te sacrifie au prince démon, mais tu ne protestes pas. Tu es prête à jouer le jeu à la condition que l'on te respecte ?
– Vous avez tous compris. Je ne fais pas confiance aux rumeurs. Je ne suis pas une adepte des anges et des divinités. Si je cherche à fuir, vous le tuerez. Autant, essayer de survivre.
–Je ne suis pas sûre de pouvoir te faire confiance, retournai sévèrement la gouvernante. Cependant, je suis prête à te montrer plus de reconnaissance, tant que tu te montres de bonne foi. De toute manière, ici à part quelques personnes de confiance, tous penseront en effet que tu es la princesse. Tu commences dès demain ton instruction. Je vais dès à présent me retirer. As tu d'autres demandes ?

– Y a-t-il une bibliothèque auquel je pourrais avoir accès ?

Elle me regarda avec toujours plus de surprise. Elle devait douter que je sache lire. Pourtant, la plupart des gens du peuple connaissaient l'alphabet. Certes, l'orthographe ou la grammaire nous étaient souvent étrangères. Mais en sachant l'alphabet, cela nous permettait parfaitement de lire.

La noble ne fit cependant pas de commentaire, me donnant juste l'autorisation avant de sortir. Cela me laissa du temps pour réfléchir. J'avais déjà choisi de rester, pourtant, j'avais besoin de temps pour l'accepter.

***

Après son départ, je restais, un long moment, assise, en débat avec moi-même. Une grande partie de moi était convaincue d'avoir fait le bon choix. Malgré les risques, je ne craignais guère les démons et une vie de fuite me semblait fatigante. Mais même si je restais, il me fallait choisir la remplaçante que je devais être. Ce qui me rendrait la vie plus facile, ce serait d'accepter de jouer leur poupée. Me plier à leur désir tant qu'ils me respecte. Cependant, je ne savais si je pourrais le supporter.

Jusqu'à présent, j'avais choisi de jouer la timide. Un rôle assez facile à jouer si l'on mettait de côté ma cheffe. En effet, si je devais supporter le complexe de supériorité de la mégère, le reste du temps mon rôle consistait à rester silencieuse, les yeux baissés. Je n'avais pas un gros égo et avais horreur d'attirer l'attention, cela me convenait à la perfection.

Pourtant, si je choisissais de jouer la parfaite poupée, ma vie serait plus simple, mais je risque fort d'être méprisée. Je ne doute pas que certains chercheront à m'influencer, à me marcher dessus. Et cela, je ne peux l'admettre. Il n'y avait plus aucune raison que je sois discrète. Je ne suis ici que pour jouer un rôle de princesse, mais autant être crédible.

Prise d'une soudaine résolution de rester le plus moi-même pour la première fois de ma vie, je me lève. Il était temps de découvrir où je vivrais pour les mois à venir. La chambre en elle-même faisait la taille de ma maison. Je m'éloignais des canapés qui se trouvaient non loin de l'entré de ma chambre sous forme d'un petit salon de thé. Cet espace était séparé du reste de la chambre par un épais rideau derrière lequel se trouvais un grand lit baldaquin. Les murs étaient couverts de riche tapisserie montrant des scènes de légendes.

Je m'approchai de la fenêtre qui s'ouvrait sur une grande partie du mur. De là, j'avais une magnifique sur le jardin très bien entretenu. Il était impressionnant de voir que vue de cette hauteur, ils avaient une parfaite symétrie. Je me demandais un instant comment les jardiniers, qui eux n'avaient pas la vue du dessus, pouvait réaliser un chef d'œuvre avec autant de précision. Je n'eus pas le temps de trouver de réponse que l'on toqua à ma porte. Je me tournais quand une jeune servante au visage avenant rentra. Je ne lui cachai pas ma méfiance en lui lançant un regard perçant.

Elle l'ignora ma faisant une révérence. Elle suivit l'étiquette, ne donnant pas le salut dû à un membre d'une famille impériale. Soit elle ignorait qui j'étais vraiment, soit elle jouait à la perfection son rôle. Je ne bougeai pas, immobile et observatrice.

– Je suis Aliéna, je serais à votre service durant votre séjour ici. Je pense qu'il faut que je vous dise tout de suite que Dame Orella m'a mis au courant de votre situation. Cependant, pour que vous puissiez jour votre rôle correctement. Nous ne pourrons jamais en parler. Il faudra vous convaincre d'ici quelques mois que vous êtes réellement la première princesse malade.

En l'écoutant, je compris tout de suite qu'elle avait pour rôle de me surveiller pour dame Orella. Cela ne me dérangeait pas. Il était normal qu'elle ne me fasse pas confiance, et je ne doute pas que tous les gens du manoir soit en réalité à son service. Je ne fie qu'acquiescer sans faire de commentaire.

– Je suis également venue vous annoncer que l'on va vous préparer pour votre bain. Avant cela, votre repas vous sera servi dans votre chambre.

Alors qu'elle finissait de le dire, une armée de serviteur amena une table qu'ils préparèrent avec grand soin. Aliéna me proposa d'attendre dans le boudoir pour ne pas être dérangé. N'ayant pas d'autres occupations et me sentant mal de juste les observait, je suivis son conseil. Le petit boudoir étant fort confortable. Je parcourus rapidement la petite bibliothèque triste de ne voir que de la littérature pour dame, rien qui ne m'en apprendrait plus sur les démons. Alors que je m'approchais de la porte l'entrouvrant et constatant qu'il ne restait plus qu'Aliéna et une autre servante, je m'apprêtais à sortir quand leur conversation me parvint.

– Tu te rends compte, je vais devoir servir une bâtarde qui doit déjà pour se prendre pour la princesse.

– C'est sûr qu'elle ne pourra jamais arriver à la cheville de notre feu maîtresse. D'un autre côté, il est de notre devoir de protéger les petites sœur de notre altesse.

– Je devrais encore porter le deuil de la vraie princesse. J'ai l'impression de la trahir.

J'eus un frisson. J'avais tort, la princesse malade avait existé. Et visiblement, elle n'avait pas disparu depuis longtemps. La tradition voulait que les servants proches de leur maître devaient porter le deuil durant une saison. Je me sentis triste pour elles qui n'avaient pas eu d'autres choix que de servir une remplaçante plus qu'en colère devant le mépris évident qu'elles me portaient. Ils allaient me falloir du temps pour qu'elles cessent de m'en vouloir et je savais maintenant que je ne pouvais pas leurs faire confiance.

– En plus, tu ne l'a pas bien vu. Mais elle ressemble vraiment à une de ses dégénérées de bâtarde. Franchement, elle ne peut que nous amener du malheur. Finalement, heureusement qu'elle va être vendu aux démons. C'est sûrement sa place !

Le rire de sa collègue me dit soupirer. La haine qu'elles me portaient devint moins excusable. Je n'appréciais guère la méchanceté due à l'ignorance et aux préjugés. Je choisis ce moment pour sortir. Droite, fière avec une démarche noble :

– Je ne connais pas mon père, mais il semble que vous connaissiez plus mes origines que moi.

Aliéna palis et me regarda. J'en conclus qu'elle savait que j'avais sans nul doute plus d'importance qu'elle aux yeux de dame Orella. Puis elle reprit contenance :

– Tu prétends que ta chevelure n'est pas la preuve de ton impureté ? On sait très que cela suffit comme preuve.

– Mes cheveux ? Tu savais que régulièrement des caravanes de marchands arrivent du nord ? Et devine quoi, leurs cheveux sont aussi claire que les miens. Tu savais qu'il existait des personnes souffrant d'une maladie qui leur donnait des cheveux plus blanc que les miens. Je pourrais te donner plus de raison pour te prouver que je ne suis pas la fille cachée d'un noble que tu pourrais m'en donner pour l'inverse.

La servante serra la mâchoire, sûre de ses convictions, mais sans mots pour les défendre. Sa collègue reculait également, son regard ne manquant cependant pas de la maudire. Si elle l'avait pu s'en aggraver sa situation, elle se serait signée pour repousser le mal. Je n'étais pas particulièrement énervé. Ces femmes se protégeaient dans leur croyance. Elles y trouvaient du réconfort comme beaucoup trop de pauvre gens. Je trouvais cela triste et rageant. Mais je n'en voulais pas à ces femmes-là.

– Écoutez, je ne vous veux pas de mal. Je comprends vos croyances, je ne vais pas les changer. Dans quelques mois, on me donnera à un démon. Je vous propose donc un terrain d'entente. Je suis moi-même une ancienne servante. Je n'aurais pas beaucoup besoin de votre aide hormis pour me vêtir sûrement. Enfin bref, faisons en sorte de ne pas trop se croiser. Je ne souhaite pas que dame Orella vous reproche votre manque d'implication. Nous discuterons de cela plus tard. Je n'ai pas mangé de la journée, si vous voulez bien m'excuser.

Je les ignorais et me rendis sur la table. Ce n'était pas par prétention ou par mépris juste pour établir le rapport de force. Cela ne me plaisait pas, vous pouvez me croire. Mais je savais très bien comment les humains devenir cruel quand ils étaient blessé et qu'il se pensait supérieur.

Seule Aliéna resta durant que je profitais du repas. Cela me paraissait étrange d'être ainsi observé pendant que je mange. Elle était très discrète, c'était à peine si je la remarquer quand elle remplissait mon verre vide. Mais cela me gêner tout de même. Je n'avais pas l'habitude que l'on me serve et je ne voulais pas la prendre. J'essayai de lui proposer de se reposer dans le boudoir. Personne ne s'en rendrait compte. Mais rien à faire, s'y la servante me détestait, elle n'en restait pas moins extrêmement professionnelle. Je me rendis compte que je ne risquais pas grand-chose de sa part, hormis la gêne que me procurait sa présence.

Malgré cela, je profitai de cette merveille pour les papilles. C'était sans nul doute la première fois que je mange des mets si délicats.

Quand j'eus fini de me nourrir, l'armée de serviteur revint pour débarrasser. Tandis que je fus emmenée derrière le paravent derrière lequel se trouver une grande bassine d'eau fumant et odorante. Une odeur agréable de lavande et de rose. Je voulus me préparer pour le bain, seule, mais de nouveau, Aliéna sans me laisser le choix m'aida à me dévêtir. Elle eut tout de même la gentillesse de me laisser seule pour le reste de mon bain. Je fus soulagée, je n'étais pas encore prête de ressembler à une noble au point que l'on me lave. Je n'avais en aucun cas honte de mon corps comme je l'ai déjà expliqué, mais j'aimais garder mon indépendance.

Elle revint pour me remettre mes vêtements de nuit. Une longue robe blanche simple, mais en soie. Je n'avais jamais mis un vêtement aussi délicat et agréable à porter. Pourquoi donc les nobles s'embêter à porter des tenues trop lourde, serrait et chaude alors qu'ils avaient la possibilité d'avoir des vêtements aussi doux. Après qu'elle ai fini de réchauffer mon lit à l'aide d'un chauffe-lit, Aliéna se retira me remettant une lettre venant de dame Orella :

«Voici quelques instructions supplémentaires,

Je dois bien évidemment vous rappeler que vous retrouvez pour la première fois des forces après avoir été fragile toute votre vie. Comportez-vous en conséquence, ne courez pas, marchez peu, refusez tout cours trop physique pour l'instant. Votre maladie expliquera également votre ignorance et votre incompétence. Mais ayez le devoir de la montrer le moins possible. J'ai été surprise de voir que vous pouvez cacher votre horrible accent. Faites le.

Vous allez commencer votre apprentissage dès demain. Partez du principe, qu'aucun de vos professeurs ne son au courant de vos origines. Je ne souhaite pas devoir entendre des réflexions de leur part. Si vous avez besoin de conseil, demander à Aliéna, elle est au courant et elle a toujours servit la famille impériale. Elle connait bien les règles et à toute ma confiance. Vous trouverez ci-joint la liste de vos prochains cours. Ne vous inquiétez pas, Aliéna saura vous guider.

Je vous redonne l'autorisation de vous rendre à la bibliothèque. Je vous demande juste de prendre en compte mes précédents conseils. Ne vous y rendez jamais seule. Un membre de la famille impériale est toujours escorté.

Vous avez deux mois pour devenir une parfaite princesse.

N'oubliez pas de bruler ce mot.»

Je soupirais me relevant pour me rendre devant l'immense cheminée. Je sentais dans cette lettre de sentiment contraire. Je devais avoir suffisamment impressionné la dame pour qu'elle croit que je sache lire sur ma simple parole. Mais je sentais sa réticence. Elle ne pouvait croire qu'une simple lavandière puisse se faire passer pour une véritable princesse impériale. Je sentais également sa frustration de quitter sa maitresse pour prendre soin du impostrice. J'allais devoir lui prouver le contraire !

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