L'EVEIL FORCÉ

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Et cela n’en demeurait pas plus facile pour autant.

D’ailleurs tout le contraire se produisait en son esprit, les idées contraires fusaient à une vitesse ahurissante.

Depuis sa plus tendre enfance, tout le monde le maternait ! Et il se comportait en réalité comme les autres le désiraient. Il ne jouait que le second rôle.

Jamais il n’eut la prétention d’être là ! Ses études, il ne les avait pas choisis ! Ce pantalon, cette chemise, cette cravate, ainsi que tout cet accoutrement ridicule, non plus ! Il se contentait d’appliquer les codes vestimentaires liés à sa fonction.

Rentrer dans le moule faisait partie de son quotidien et ce même moule l’avait pris en étau à la perfection, qu’il lui aurait fallu des tonnes de lubrifiants pour en ressortir.

Mais que pouvait-il faire ? Tourner le dos à tout ? Oublier sa propre vie ? Rompre les chaines de l’asservissement qu’il s’imposait jour après jour ? Cela demeurait bien plus facile à dire qu’à faire.

Même si l’envie s’imposait à lui de plus en plus telle une évidence, comment allait-il pouvoir subvenir à ses besoins les plus primordiaux ? La réalité de ses maigres économies lui laisserait à tout casser un mois de répit avant de reprendre le dessus.

Et si pour une fois, s’oubliant totalement, il ne choisissait plus la voie de la raison ? Si pour une fois une seule, il se décidait à apparaitre tel le maitre de sa destinée ? S’il s’affichait grand et fort face à l’adversité, sans se laisser dicter ses choix par des événements extérieurs ?

Il se retourna instinctivement comme poussée par une rage émanant du fond de ses tripes, et avant qu’il ne puisse réellement s’en rendre compte. Il avançait, marchant sans but le long de ses rues parisiennes bondées de monde qu’auparavant il affectionnait tant et qui maintenant le dégoutaient si amèrement que cela lui provoquait des nausées incontrôlables.

Tel le rappel des chaines qu’il avait du mal à briser, son téléphone sonnait à tout va, les appels se multipliaient à un tel point, qu’il ne parvenait plus à supporter ce son strident émanant de cet objet. Dans un excès de fureur, il s’en saisit et le fracassa au sol de toutes ses forces.

Les heures défilaient à toute allure, et pourtant lui ne faiblissait pas. Il continua encore et encore à errer sans conviction aucune, jusqu’à n’en plus pouvoir. Vidé de toutes ses forces, il s’affalait parterre, le long du canal, et s’endormit

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