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Le retour à Pagar Alam se fit sans problème particulier. Andrew, fiévreux, dormit sur la banquette arrière. Une fois arrivés devant la maison de location, il tituba jusqu’à sa chambre et se mit au lit sous une pile de couvertures.
Les autres ressentaient une profonde fatigue, mais le soulagement d’avoir réussi à prélever des échantillons et à placer la balise les maintenait dans une forme d’euphorie. La première chose que Dewi entreprit fut de mettre tous les échantillons en sécurité dans la maison. Les prélèvements nécessitant le froid furent transférés de la glacière au congélateur, tandis que le reste était stocké dans la zone la plus fraîche de la maison.
— J’irai demain à Bandar Lampung pour préparer l’envoi des échantillons destinés aux analyses génétiques, dit-il. Je partirai avec Sinta, et à nous deux cela devrait aller assez vite. Nous serons de retour dans deux jours.
Sinta était déjà dans la cuisine et préparait un solide déjeuner. Elle adorait cuisiner et avait naturellement pris ce rôle en charge. Depuis les plaques où grillaient du riz et des légumes coupés en petits morceaux, elle lança d’une voix forte :
— Oui ! Nous devrions pouvoir boucler les manips et l’envoi en une journée, ou une journée et demie. J’en profiterai pour contacter les gens de la plateforme de séquençage afin de m’assurer qu’ils traiteront nos échantillons en priorité. Nous avons déjà un accord.
Avant de passer à table, Stella alla voir Andrew. Elle retrouva les autres cinq minutes plus tard et expliqua qu’il était fiévreux et toussait, mais ne voulait pas voir de médecin. Il se donnait jusqu’au lendemain pour aller mieux sans traitement.
— Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, expliqua Dewi, étonné par l’entêtement de l’Anglais. Il est évident qu’il a attrapé un virus, ou autre chose, et qu’un médecin pourrait l’aider à aller mieux rapidement…
Stella, qui venait d’essayer de convaincre son ami de se faire soigner, acquiesça d’un signe de tête résigné.
— Il dit que c’est juste un coup de fièvre et qu’il ira mieux rapidement. Dans le cas contraire, il verra un médecin.
— OK, mais demain, Sinta et moi serons sur la route de Bandar Lampung, et tu seras donc seule avec ce malade récalcitrant. On pourrait te laisser la voiture et faire notre trajet en taxi. Je vais appeler Iman pour qu’il nous conduise. Ça s’était bien passé, l’autre fois, avec lui ?
— Oui, il est très sérieux… Et merci Dewi, je serai plus tranquille avec le 4x4 sous la main !
Sinta apporta un plat garni de riz parfumé et d’un bel assemblage de légumes grillés. Le tout était complété par des bananes plantain frites. Les trois scientifiques mangèrent de bon appétit avant de se laisser aller à une délicieuse sieste réparatrice.
Deux heures plus tard, ils étaient debout et scrutaient le moniteur montrant les données transmises par le satellite. Numéro 1 s’était éloigné de la caméra 41 et s’était enfoncé dans la forêt. Le point lumineux indiquant sa position était maintenant immobile sur l’écran.
— Je crois qu’il se repose, tout comme nous l’avons fait, marmonna Dewi, les yeux rivés sur l’écran. Le capteur audio ne transmet que des bruits de fond. Il ne discute avec personne, et aucun bruit particulier n’est détecté à proximité du collier.
— À mon avis, il fait une pause, mais n’a pas encore rejoint son groupe. C’est une question de temps, mais cela va se produire ! dit Stella, optimiste. Elle avait l’impression que le plus dur était derrière eux.
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