Chapitre 3 : Balade

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- Je n'aime pas les surprises ! marmonnai-je pour moi-même en croisant les bras.

- Tu as dit quelque chose ? s'enquit-il.

- Non, non, rien ! m'empressai-je d'ajouter.

- Mouais …

 Il me prit par la taille et me fis avancer. Je me laissai faire, consciente que je ne faisais pas le poids contre un mec aussi costaud que lui. Quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et que je sentis l'air frais soulever mes cheveux, je restai perplexe, complètement perdue. Nous marchions sur un chemin de sable. Au bout de ce qui me sembla une centaine de mètre pourtant, j'eus une intuition. D'abord, je sentis l'odeur ; puis, un hennissement confirma le sentiment de joie qui montait en moi. Mon instinct avait donc raison !

- C'est pas vrai ! soufflai-je.

 Le bandeau glissa de mes yeux et je découvris deux magnifiques chevaux, une jument alezane et un étalon noir comme la nuit.

- Mais … comment … ? balbutiai-je.

- Un ami à moi a un centre équestre et je me suis dit que ça te plairait de faire une randonnée à cheval. dit-il en regardant derrière lui. Comme j'en ai fait un peu avant, j'ai pensé que ce serai une bonne idée. Donc, j'ai demandé à ta mère de me passer une de tes tenues d'équitation pour ne pas que tu montes en jean.

- Je … Waouh ! murmurai-je en m'approchant de la jument pour lui frotter le chanfrein.

- Elle s'appelle Espoir. L'étalon, c'est Blackraven.

- Corbeau noir ? C'est très joli. Oh ! Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir !

- C'était le but de la surprise.

- Je t'adore ! m'écriai-je en l’enlaçant. Je t'aime, repris-je plus bas, avant de l'embrasser du bout des lèvres.

 Il me tendit alors un sac avec, dedans, mes affaires d'équitations. Je le pris et allai me changer dans les toilettes à côté des boxes. Je revins, vêtu d'un haut beige et d'une culotte d'équitation noire. Pendant que j'étais dans les sanitaires, lui aussi était partit se changer dans la sellerie. Il portait un t-shirt noir avec un pantalon gris. Ce nouveau look lui allait comme un gant !

 Ce fut la plus belle journée de ma vie. Nous allâmes jusqu'à un étang situé à plusieurs kilomètres de l'écurie. Les chevaux répondaient au doigt et à l’œil. Nous traversâmes une immense forêt. Le trajet dura 2h30 si bien qu'il était midi et-demie quand nous arrivâmes. Nous attachâmes nos montures à un arbre et nous installâmes une nappe sur l'herbe, pour le pique-nique que la mère d'Alex nous avait préparé. Au menu, une pizza 5 fromages faite maison. Ma préférée ! Elle était délicieuse.

 Après avoir mangé, nous nous reposâmes sur l'herbe. Blottie contre lui, je sombrais dans un sommeil léger, bercée par le clapotis des vagues sur la rive.

Je me tenais devant un miroir, portant une longue robe blanche. En face de moi, mon reflet. Tout à coup, je vis avec horreur ses yeux devenir bleus perçant en quelques secondes seulement, et un rictus diabolique lui barrer le visage. Mon double porta alors son poignet droit à ses lèvres et le mordit, les yeux toujours plantés dans les miens. Je sentis au même instant une douleur me percer le poignet droit. Je le levais à la hauteur du visage et aperçus la morsure profonde qu’aurait pu faire deux longues dents pointues et aiguisées comme des lames de rasoir. Soudain, j'entendis une voix, d'abord très loin, puis qui se rapprochait.

- Kaitlyn … Kaitlyn !

Le cri que je refoulais au fond de moi depuis le début sortis alors violemment …

- Kaitlyn, chut ! Tout va bien !

- Alex ? bredouillais-je

- Là ! Tu es en sécurité maintenant !

- Oh ! Ce rêve …

- C'est le même que cette nuit, n'est-ce pas ?

- Je … oui … comment tu le sais ? répondais-je, surprise.

- Tu as les mêmes réactions que ce matin. Tu te débattais et quand je t'ai réveillée, tu étais en sueur et tu as hurlé. énonça-t-il comme on récite une poésie.

- Je …, j'hésitai puis me lançai, les yeux rivés sur mes mains, ce n'est pas la première fois …

- Quoi ?!

- …

- Kaitlyn, c'est important !

- …

- S'il te plaît ! me supplia-t-il.

- Il y a déjà eu ce matin …

- Et… ? m'encouragea-t-il.

- Et tous les ans, à la date de mon anniversaire …

- A la même date ? Et depuis combien de temps ??? s'écria-t-il, abasourdi.

- Je ne suis pas vraiment censé en parlé … On me prendrait pour une folle …

- Moi pas !

- Ça a commencé il y a 5 ans. dis-je en soupirant.

 Je lui souris et, désireuse de changer de sujet, je lui demandai :

- Quelle heure est-il ?

 Il regarda sa montre et écarquilla les yeux.

- … On ferait peut-être mieux de rentrer, objecta-t-il, si on veut avoir le temps de faire d'autre chose avant ce soir …

- Oh ! Alors rentrons vite !

 Je rougis. Un sourire se dessina sur ses lèvres et il me serra contre lui. J'enfouis mon visage dans son torse puis l'aidai à ranger le pique-nique. Nous revînmes vers les chevaux. Ils se reniflaient mutuellement et avaient l'air de s'entendre très bien. Alex accrocha le panier à la selle de sa monture puis nous montâmes.

 Sur le chemin du retour, nous ne parlâmes pas beaucoup, chacun étant plongé dans ses pensées. Tout à coup, j'eus une idée. J'observai discrètement Alex durant à peu près trente secondes, puis demandai à ma jument le galop. Répondant « au quart de tour », elle détala, laissant mon mec derrière, perplexe et confus. Il se reprit et, se prenant au jeu, il fit partir son étalon à toute allure mais ne réussit à nous rejoindre. Je riais aux éclats pendant qu'il encourageait Blackraven à accélérer. Un tronc d'arbre, sûrement tombé dans la journée, nous fis soudain face. Sans hésitation, je me mis en équilibre et sautai l'obstacle sans difficulté. Je ralentis et me retournai juste à temps pour voir mon homme franchir le tronc tout aussi aisément.

 Le visage éclairé d'un grand sourire, il m'avoua qu'il pratiquait toujours l'équitation et que s'il avait mentit, c'était pour m'en faire la surprise après. En réalité, les deux chevaux étaient à lui. Son père lui en avait fait cadeaux le jour précédant. Je regardai alors mon petit ami avec un œil nouveau et remarquai enfin sa position. La position d'un cavalier aguerrit … comme moi ! J'éclatai de rire. Il se joignit à moi. L'atmosphère était à l'allégresse.

- Alors comme ça, tu montes toujours à cheval ? le questionnai-je, entre deux hoquets.

- Je n'ai jamais arrêté. m'expliqua-t-il.

- Donc … ça fait combien de temps ?

 Je le vis compter mentalement les années.

- Ça fait … 14 ans … soit, à l'âge de 5 ans … et si je me souviens bien, toi aussi, n'est-ce pas ?

- Oui … Alors, on a commencé au même âge … soufflai-je

- Hum … oui ! sourit-il

- Waouh !

- Comme tu dis ! fit-il, avant de partir au trot

 Avec Espoir, je le rattrapai très vite. Quand nous arrivâmes aux box, nous étions tous les quatre essoufflés. Nous dessellâmes nos montures, les brossâmes puis nous les mîmes au pré. Comme ils avaient un abri, s'il pleuvait, nous n'aurions pas besoin de sortir pour les rentrer. Je n'avais même pas remarqué que les écuries étaient derrière la maison.

- Hum … il y a une douche ? demandai-je.

- Oui, même deux ! Une en haut et une en bas.

- Oh ! Cool !

 Nous rentrâmes. Il était 16:27 à ma montre.

- Viens, je te montre la salle de bain ! lança-t-il

- Merci!

 Je passai dans la chambre récupérer mon sac puis suivi Alex. Je fermai la porte de la salle de bain, me déshabillai et entrai dans la douche. Je mis dix minutes à me laver et cinq autres pour enfiler ma robe moulante noir et des sandales assorties. Je me coiffai les cheveux rapidement puis sortis. Il m'attendait devant la porte. Il s'était aussi douché et avait revêtu sa plus belle chemise.

- Vous êtes magnifique, Mademoiselle Graham, dit-il en s'inclinant.

 Je gloussai.

- Vous de même Monsieur Mommsen !

 Il redevint sérieux.

- Alors ? Que veux-tu regarder ? me demanda-t-il

- Je ne sais pas. Il y a quoi ?

- Attend, je vais voir …

- Je peux préparer du pop-corn si tu veux.

- Super idée, il y en a dans la cuisine, à ta droite !

- Okay, merci.

- Hum … Tu aimes les films d'horreurs ?

- Oui, j'adore ça ! dis-je en sautant sur place, comme une gamine.

 Il rigola puis partit et je l'entendis monter à l'étage. J'entrai dans la cuisine et fouillai un peu partout avant de trouver du pop-corn et des fraises tagada dans un placard. Je me souvins alors d'un tutoriel vu sur YouTube. Je mis le sachet de pop-corn au micro-onde et ouvris le paquet de bonbons. Je les versai dans une casserole, découverte par hasard en fouinant, avec un peu de lait et fis chauffer à feu doux. Pendant que ça fondait, le micro-onde se mit à sonner. Je sortis les pop-corn et les transvasai dans un saladier puis j'allai chercher la casserole et versai le mélange fraise tagada-lait sur les pop-corn.

- Mmm ! Ça sent bon ! dit Alex en arrivant, cinq DVD sous le bras.

- C'est un test ! le prévins-je. Je n'ai encore jamais essayé.

 Il prit un pop-corn teinté de rose et le posa sur sa langue.

- Alors ?

- … C'est … Délicieux !!!

- C'est vrai ?

- Bien sûr !

 J'en goûtai un moi-même. Effectivement, c'était super bon !

- Génial ! m'exclamai-je

- Allons dans le salon, je vais te montrer ce que j'ai trouvé.

Comme promis (et prévu) voici le chapitre 3 !

N'hésitez pas à commenter et annoter le texte pour me donner des pistes d'améliorations !

Et si l'histoire vous plait, lâchez un j'aime ;)

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