Chapitre 4 : Agression

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 Blottie contre Alex, je tremblais. Je n'aimais ce film d’horreur. Je me cachai les yeux dans son épaule au moment où un zombie se fit décapiter par l'héroïne. Au bout d'un moment, il arrêta le film.

- Tu es sûre que ça va ? s'inquiéta-t-il en remarquant mon trouble.

- … Pas vraiment … Mais continue !

- Non, de toute façon, je l'avais déjà vu. Je reviens, je vais poser le plat dans la cuisine et je te rejoins dans la chambre, d'accord ?

- Mmm …

 Nous nous levâmes et j'allai directement dans la pièce. Je tirai les rideaux puis me mis sous les draps. Je me déshabillai jusqu'à être en sous-vêtements. J'entendais mon cœur battre dans ma poitrine. Je me mis alors sur le dos. Posant mes mains sur mon ventre, je fermai les paupières et je me concentrai sur ma respiration. C'est alors que des pas s'approchèrent et que la lumière s’éteignit. Le bruit d'un tas de vêtements qu'on laisserait tomber par terre se fit entendre. Le lit grinça sous le poids d'un corps.

- Tu dors ? chuchota Alex

 Malgré l'obscurité, j'ouvris les yeux et lui souris. Certes, ce n'était pas la première fois que je le voyais en “petite tenue” ou en maillot de bain, mais cela me fit un choc de le voir ainsi. Il avait pris des abdos et du muscle, depuis la dernière fois que je l'avais vu comme ça. Il s'allongea près de moi. Je me pelotonnai contre lui, l'embrassai dans le cou et remontai jusqu'à ses lèvres. Ses mains se baladaient dans mon dos, me faisant frissonner. Le contact de nos deux peaux provoquait en moi une chaleur, insoutenable si celle-ci ne se serai révéler être de l'amour.

- Tu es prête ?

- Oui … soufflai-je.

- Je ne te forcerai à rien, tu le sais ? Et si je fais quoi que ce soit qui te fasse mal, dit le moi. me chuchota-il au creux de l'oreille.

 J'acquiesçai, sentant le désir monter en moi peu à peu. Je savais qu'il avait déjà de l'expérience et cela me rassura. Même si c'était ma première fois, je devais avouer qu'il était habile de ses doigts. Doucement, il me mit en confiance, m'embrassant dans le cou et sur ma poitrine qu'il avait dénudée quelques minutes plus tôt. Lorsque le moment vint, j'eus un peu mal mais la douleur fut vite remplacée par une sensation de plaisir que je n'avais jamais connu avant. Je me laissai alors portée par cette nuit, profitant de ce moment unique avec celui que j'aimais.

Mardi 27 Juillet

 C'est un rayon de soleil qui me tira de mon sommeil. Je me trouvais tout contre le torse d'Alex, plus précisément dos à lui. Je sentais la chaleur de son corps contre le mien. « Il dort encore », pensai-je en entendant sa respiration lente et régulière. Doucement, je me dégageai de ses bras et sortis du lit. J'attrapai la nuisette noire posé sur la commode puis, sur la pointe des pieds, je me rendis dans la salle de bain. En face de la porte se trouvait un miroir mural. L'ignorant à moitié, j'allai au lavabo et me lavai le visage. Je respirai lentement, me remémorant progressivement les événements de la veille. Puis, une question s'imposa dans mon esprit. « Avais-je changé ? » La glace au-dessus affirmait le contraire. Mais ne montrant que mon visage, j'étais réticente à la “croire”.

 Revenant au miroir mural, je constatai que, malgré tout, j'étais restée la même qu'avant, du moins, physiquement. Du haut de mon mètre 65, le visage légèrement rougi, les pommettes plutôt hautes, les cheveux mi- longs, ondulés et châtains, les yeux noirs, j'étais celle que j'avais toujours connue. Alex ne mentait peut-être pas finalement, en répétant sans cesse que j'étais belle. D'ailleurs, en parlant du loup :

- Bonjour ma belle !

 Je me retournai, un sourire charmeur aux lèvres et m'approchai de lui. J'entourai son cou de mes bras.

- Tu sais que tu es à croquer dans ce short ? minaudai-je en lui mordillant la lèvre.

- Et tu l'es encore plus dans cette nuisette. fit-il en m'attirant encore plus à lui et en posant ses mains sur ma taille.

 Je respirai son odeur, le plus beau parfum qui puisse exister sur Terre. Je m'écartai et lui demandai :

- Quelle heure est-il ?

 Il fit mine de regarder une montre imaginaire avant de me répondre avec un grand sourire :

- Je n’en sais absolument rien !

 Puis, il m'embrassa doucement. J'éclatai de rire. Il essaya de me reprendre dans ses bras mais je me défilai juste avant et courus vers la chambre, Alex sur mes talons. Depuis qu'on s'était rencontrés, je ne me souvenais pas l'avoir battu à la course, si bien qu'il me rattrapa avant que je n’ai pu atteindre le lit. Rieur, il me souleva comme si je ne pesais rien, déposa un baiser sur mes lèvres puis me plaqua sur la couette et commença à me chatouiller.

- Non, non, arrête ! le suppliai-je. Je ferai tout ce que tu veux !!

- Tout ce que je veux ? répéta-t-il.

- Oui, tout, je te le jure !!! gémis-je.

- Tu sais qu'il ne faut jamais jurer ? dit-il en stoppant ses mains, un sourire sadique sur le visage.

- Oui, je sais ! Mais si c'est le seul moyen pour que tu arrêtes, alors, je continuerai !!!

 C'est alors que mon portable sonna. Victorieuse, je me débattis pour me tourner et l'attraper pour répondre. Dans un coin de ma tête, je notais l'heure : 9:00. Bizarrement, le numéro affiché à l'écran était masqué.

- Allô ? fis-je.

- …

- Allô ? répétai-je, Qui est à l'appareil ?

- …

 Je regardai Alex, perplexe. « Qui est-ce ? » articula-t-il. Je haussai les épaules en secouant la tête. J'allai raccrocher quand :

- Tu n’es pas comme les autres. Souviens-toi de ça car cela te sauvera la vie plus tard. Cependant, prépare-toi car vendredi, tu mourras, et ce sera ta renaissance. dit une voix féminine qui me fit peur, sans que je sache pourquoi.

- Quoi ? Mais de quoi vous …

 Sans me laisser finir ma phrase, la voix me raccrocha au nez. Puis, plus rien, rien que le bip sonore d'une fin d'appel. J'en restai bouche bée et laissai tomber le portable sur le lit. Je n'osais plus bouger, de peur que ce qu'avait dit la femme se réalise. C'est alors qu'à ma grande surprise, je me mis à trembler.

- Qui c'était ? demanda Alex.

- Une … folle … réussis-je à dire.

- Mais … qu'a-t-elle dit pour te mettre dans cet état ? s'inquiéta-t-il.

 Je déglutis.

- Elle … elle … a parlé … de ma mort … et de … ma renaissance … ? soufflai-je, encore sous le choc.

 Il me considéra avec étonnement.

- … Oui, c'était sûrement une folle ! Serait-ce trop te demander à quand est prévu ton soi-disant « trépas » ?

 C'était de l’Alex tout craché, ça, il disait ce qu'il pensait et ne tournait jamais autour du pot.

- A vendredi … prochain …

 Alors, à ma grande surprise, il explosa littéralement de rire.

- Quoi ???

- Excuse-moi mais c'est tellement … tu la crois vraiment ?

- Je … je ne sais pas … peut être …

- Non, parce que si … Bon, écoute-moi, tu n'as pas à t'en faire car, d'abord, il est peu probable que tu meurs dans les jours suivants, même vendredi, et ensuite parce que je suis là pour te protéger de ce genre d'incident, princesse. Ne l’oublie pas !

- Chut ! Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça ! m'écriai-je en plaquant une main sur sa bouche.

- Tu es beaucoup trop influençable et crédule ! Ce n’était qu’un canular et tu y as vraiment cru ?

 Hilare, il m'emprisonna sous lui, de tel que sorte que je ne pus plus me défendre lorsqu'il recommença à me titiller les côtes du bout des doigts.

Vendredi 30 Juillet

 La « menace » de la folle ne m'avait pas quitté un seul instant depuis son appel. Pourtant, ce vendredi, Emma m'invita à dormir chez elle. Ignorant la voix qui hurlait « n'y vas pas » dans ma tête, j'acceptai. On se fixa le rendez-vous à 18:00 devant sa maison. Je passai l'après-midi à faire une liste des choses à emporter.

 Il y avait dix minutes de marche entre chez elle et chez moi mais je pris mes précautions et partis à 17:40 après avoir appelé Alex pour lui expliquer mes « plans » de la soirée. Quand je sortis dehors, le soleil était encore haut dans le ciel. Mes parents m'avaient autorisé à y aller à pied à condition que j'emporte une lampe torche, « au cas où » avaient-ils plaidé. Je commençai à jouer avec en m'engageant sur le chemin menant à la rue devant la propriété. Je décidai de mettre de la musique avec mon portable et de chanter :

« Et si j'étais née en 17 à Leidenstadt

Sur les ruines d'un champ de bataille… »

 Je passai devant l'école primaire quand j'aperçus quelqu'un derrière moi à une centaine de mètres. Anxieuse, j'accélérai et la panique me gagna quand je vis l'inconnu faire de même. Oubliant complètement ma destination première, je tournai à droite dès que j'en vis l'occasion. A cause de ma précipitation, je ne reconnus pas la ruelle dans laquelle je m'aventurais. C'est à ce moment que le cauchemar commença.

 Je me mis à courir, la terreur me tordant l'estomac. Je le sentais derrière moi, ombre à ma poursuite. J'arrivai tout à coup dans un cul-de-sac. Pas de sortie possible. J'étais prise au piège comme une souris coincée par le chat. Tremblante de peur, à cause de l'homme, et de colère, contre moi-même pour m'être faite avoir malgré l'avertissement de la femme et mon pré-sentiment, je me retournai, essayant tant bien que mal de me rappeler les quelques cours d'autodéfense que m'avait donné mon père. Je le vis s'approcher de moi et sentis ses doigts se refermer autour de ma gorge sans que je ne puisse faire un mouvement. Il me plaqua contre le mur derrière moi. Une alarme s'alluma alors dans mon cerveau et je me débattis. Mes pieds étaient suspendus à 30 centimètres du sol en béton. Je. Ne. Pouvais. Plus. Respirer.

 C'est alors qu'il se passa quelque chose que, ni moi, ni mon agresseur, ne comprîmes. Cependant que j’étouffais, mon dos commença à chauffer, d'abord doucement, puis à me brûler avec une telle intensité que je me tortillais et gémissais de plus belle pour y échapper. Ce fut à cet instant précis que nous fûmes tous les deux projetés à terre par une force inconnue émanant de derrière moi.

 A quatre pattes, je tentai difficilement de reprendre mon souffle et de m'éloigner de l'homme. Je levai la tête pour essayer de comprendre ce qui c’était passé. Ce que je vis me pétrifia littéralement sur place. Une jeune fille aux cheveux mi- longs et châtains foncés se tenait devant mon assaillant. Mais ce ne fut ni son courage, ni sa soudaine apparition qui m'horrifia. C'était son physique … MON physique ! Cette fille … c'était moi ! En dépit de ses yeux rouges vibrant de fureur qu'elle vrillait sur l'homme à ses pieds, elle me ressemblait avec une telle précision que s'en était terrifiant. Plusieurs mots me traversèrent l'esprit à cet instant « Surnaturelles, impossible, pas réel ! Pas réel !!!!! »

 Elle ouvrit la bouche pour crier mais aucun son n'en sortis. Pourtant, l’individu se boucha les oreilles, se releva et partis en courant, hurlant comme un possédé. Ébahis, je réussis à me relever nonobstant les difficultés que j'avais pour respirer correctement. Mais dès que je voulus « me » remercier, mon autre moi m'adressa un clin d’œil avant de s'évaporer en un petit nuage qui fondis sur moi. Elle s'insinua en moi, par la bouche, le nez, tous les pores de ma peau, aussi « facilement » que quand elle en était sortie, mais sans douleur cette fois. Une minute plus tard, mon portable sonna dans la poche intérieure de ma veste. Alors que je décrochais, sa luminosité me fit penser que je n'avais plus, ni mon sac à dos, ni ma lampe torche. J'avais dû les perdre lors de la poursuite.

- Allô ? fit la voix d'Emma.

- Salut …

- Est-ce que ça va ???

- Je … crois …

- Ça fait quinze minutes que tu devrais être arrivée. Qu'est-ce que tu fabrique ???

- Heu … je … j'arrive !

- Tu as besoin qu’on vienne te chercher ? Tu n’as pas l’air d’aller bien …

- Non, ne t’inquiètes pas, j’arrive.

 Abasourdie, je raccrochai. Vingt-cinq minutes. Je regardai autour de moi, complètement perdue après ce qui venait de se passer. Qu’allais-je lui raconter ? Au prix d’un gros effort, je réussi à me relever. Je tremblais de partout mais réussi tant bien que mal à reprendre mon chemin pour arriver « saine et sauve » chez ma meilleure amie.


Et voilà le chapitre 4 qui, je l'avoue, est l'un de mes chapitre préférés comme c'est vraiment à partir de maintenant que tout va s'enchainer pour Kaitlyn. J'espère qu'il vous plaît et qu'il vous donne envie de lire la suite (qui viendra dans pas longtemps)
N'hésitez pas à commenter et annoter le texte pour m'aider ainsi que voter pour lui, ça me ferai super plaisir :D

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