J’ai vu…
J’ai vu...
Des plages de sable blond et brûlant, des rivages aux galets gris et froids
Des voûtes célestes azurées, des ciels de neige à tomber ou de pluies espérées
Des étangs de poupées, des lacs aux rives lointaines
Des montagnes lactescentes, des collines jaunissantes
Des mers déchaînées, des océans pacifiques
J’ai vu...
Des forêts humides, des sylves entières s’enflammer
Des champs de blés dorés, des plaines verdoyantes
Des terres ébène et fertiles, des sols arides et incultes
Des soleils incandescents percer dans l’aube glaciale
Des étoiles par milliards puis une seule filer et disparaître
J’ai vu...
Des printemps aussi ardents qu’un été, des hivers plus doux que l’automne
Le feu et la cendre, des cascades d’eau limpide et fraîche
Des vents glacés et violents, des brises légères, des souffles chauds
Des nuits diaphanes et des jours ténébreux
Des pays gigantesques, des villes factices, des villages authentiques
J’ai vu...
Des mélodies envoûtantes et des chants affligeants
Des parfums entêtants, des senteurs délicates et des effluves infects
Des danses endiablées, des corps impassibles
Des édifices fastueux surchauffés n’abriter personne, quand des enfants miséreux tremblants de froid s’endormaient sans toit
Des matins ordinaires où il ne manquait personne et des soirs de fête où tout le monde manquait
Puis, j’ai posé mon regard sur l’Homme, et là j’ai vu...
Des larmes ruisseler et des rires exploser
La peur paralyser et l’audace animer
La haine vomir et la passion dévorer
L’envie déserter et le dégoût envahir
La certitude aveugler et le doute éclairer
La misère sourire et l’abondance se lamenter
L’enfance s’évanouir, la jeunesse s’étioler, la vieillesse s’ancrer
J’ai vu naître et renaître, vivre et survivre, renoncer et mourir
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