New York & autres découvertes

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 Le mois de septembre débuta avec son lot de découvertes et de surprises. J’avais pris le temps de découvrir le quartier et les différentes boutiques, restaurants et autres endroits où je pourrais m’installer pour lire des livres. Je découvris ainsi un tout petit parc ombragé fort agréable pour mes futures lectures.

 Adam, quant à lui, préféra rester à l’appartement pour jouer de la guitare et écrire des chansons. Il était clair que la musique était sa passion, et je savais qu’il passerait beaucoup de temps à travailler à son instrument dans les années à venir.

  En descendant les marches de notre immeuble, je fus accueilli par le brouhaha de la rue, un flux continu d'énergie et de mouvement. La ville ne s’était pas réellement endormie durant la nuit et elle semblait maintenant bel et bien réveillée. Le ciel était d’un bleu clair avec quelques nuages isolés qui cherchaient désespérément à se réunir afin de déverser quelques gouttes sur les habitants, mais en vain. La journée s’annonça resplendissante et j’étais d’excellente humeur pour débuter ma vie de New-Yorkais.

 Je tournai la tête à gauche puis à droite. Je ne savais pas encore où me rendre. C’était cela l’aventure dans une ville inconnue : un point de départ – l’appartement – et un point d’arrivée, le meilleur endroit – mais entre les deux, c’était l’inconnu. Il fallait prendre des décisions pour avancer. Je scrutai les environs et à l'angle de la rue, une supérette et quelques vitrines prometteuses attirèrent mon regard. C’était probablement la zone la plus animée du quartier. À droite, je ne vis que des immeubles aux couleurs éparses qui ne m’inspiraient guère.

 Le choix fut donc fait. Je partis à gauche pour me rendre d’abord à la supérette afin d’acheter quelque chose à grignoter pour poursuivre ma balade citadine. J'entrai dans le magasin pour trouver mon Saint-Graal de la journée. Mon choix s’arrêta sur un petit paquet de bonbons qui me semblait parfait pour se promener. Je sortis avec mon petit sachet en main, prêt à partir à l’aventure dans l’immensité de New-York.

 Je continuai mon trajet en observant les moindres détails de la ville, les briques de certains immeubles se reflétaient sur les immenses baies vitrées de buildings gigantesques. D’autres étaient habillés de grandes fresques urbaines, des œuvres d’art grandeur nature, parfaitement intégrées à l’environnement urbain. C’était un spectacle fascinant pour un jeune de la campagne qui n’avait rien connu d’autre qu’une petite ville de 80 000 habitants.

 Au fur et à mesure que mes yeux arpentaient la ville et toutes ces découvertes, je m’enfonçais un peu plus dans le ventre de la bête. Jusqu’à atterrir en plein milieu de Manhattan contre mon gré. Je décidai qu’il était temps de faire une pause et de profiter de ce lieu idyllique. Je pris le livre que j’avais emporté avec moi et commençai ma lecture. La journée avait bien avancé et le soleil était à son zénith. Il était temps pour moi de rentrer à l’appartement et d’accomplir la tâche la plus ingrate de la journée : ranger notre nouvelle habitation. J’avais commencé à avoir faim, mais je me réjouissais à l’idée de retrouver Adam et de discuter de toutes les découvertes que j’avais faites.

 J’arrivai dans l’appartement prêt à débuter ma tâche fastidieuse et j’eus une première surprise : Adam n’était plus là. Il n’était ni dans le salon rempli de nos affaires, ni dans sa chambre encore vide. Il ne fallait pas que je l’attende, il ne reviendrait peut-être que tard le soir.

 Je décidai donc de m’attaquer seul au rangement de l’appartement afin de prendre possession des lieux le plus rapidement possible. Je pris un papier et je notai dans les moindres détails les tâches à effectuer afin d’être le mieux organisé et d’avancer. Je commençai par transférer les meubles et les cartons dans chacune des pièces pour libérer de l’espace dans le salon. Il me fallait de l’espace pour monter les différents meubles.

 L’appartement commença à prendre forme et à ressembler à un vrai lieu de vie. Je pris mon carton de vêtement, principalement des t-shirts geek et quelques jeans, que je rangeai soigneusement dans la petite commode de ma chambre. Ils retrouvèrent leur position initiale, une manière de me rassurer, mais aussi un toc que j’avais depuis mon plus jeune âge. J'accrochai quelques posters que j'avais choisis de prendre avec moi et sortis mes objets les plus précieux et indispensables à mes yeux : mes livres et ma lampe de chevet. Cela pouvait sembler bête, mais j’y accordais une grande importance. Ils auraient pu être le poids de mon passé à Danbury. Je les vis plutôt comme un guide vers mon avenir new-yorkais.

  Satisfait, je contemplai ma chambre transformée, désormais accueillante et imprégnée d'une chaleur propre au foyer. Mais bien évidemment, ce n’était que le début puisqu’il fallait encore que je range le reste de l’appartement. Il y avait encore beaucoup à faire, beaucoup trop, comme ranger la vaisselle dans la cuisine, brancher la télé, positionner le canapé…

 Je relevai mes manches, prêt à affronter la suite de mon épreuve du jour tel un aventurier qui affronte des épreuves pour atteindre le trésor. Il faut avouer qu’organiser ma chambre avait été une broutille comparée à la suite. Adam avait bien plus d’affaires que moi et surtout, il fallait aussi s’occuper des pièces communes. La journée avançait et il me restait plus que trois cartons à ranger. J’ouvris le premier qui contenait les assiettes et les couverts. C’était parfait. Je commençai à avoir sacrément faim.

 Il devait être très tard, et je n’avais pas vu le temps passer. Je regardai mon téléphone : il était 20 heures et j’avais reçu 4 appels de maman. Elle n’avait pas pu s’empêcher de prendre de mes nouvelles et de m’appeler, mais 4 fois, c’était beaucoup. Adam n’était toujours pas rentré et n'avait donné aucun signe de vie.

 Je décidai d’appeler ma mère pour lui donner des nouvelles et faire un bref compte-rendu de ma journée new-yorkaise.

— Allô, m’man, comment vas-tu ?

— Ah, mon chéri ! Tu ne m’as pas donné de nouvelles. Je commençais à m’inquiéter. Alors, comment s’est passé ta première journée à New-York ? Tu es bien installé ? Et ton propriétaire ? s’exclama-t-elle.

 Je n’avais pas eu le temps de placer un seul mot que ma mère m’assaillait déjà de questions. Une avalanche de questions qui me submergeait avant que je n'aie pu dire quoi que ce soit.

— Je vais bien, maman. Tout se passe très bien ici. Je viens de terminer l’emménagement de l’appartement. Je suis allé faire un tour dans les rues de New-York ce matin, la ville est extraordinaire. J’ai même découvert un petit parc près de chez nous pour se poser et lire des livres. Il y a également quelques boutiques et petits restaurants dans le quartier. C’est vraiment un lieu idéal qu’Henry a trouvé.

— D’accord. Et as-tu pu trouver le métro ? As-tu fait des courses ? me demanda-t-elle.

  Elle déversait une cascade de questions, une mère cherchant à apaiser son inquiétude pour son fils parti s'installer dans une nouvelle vie. J’étais parti et c’était une étape complexe à franchir pour une maman poule. Je faisais tout pour la rassurer, mais c’était inévitable. Après cinq minutes d’un interrogatoire important sur mon nouveau style de vie, je finis par raccrocher enfin.

 Bon, ce n’était pas tout. J’avais faim et Adam n’avait toujours pas donné de signe de vie. Je décidai d’envoyer un SMS pour avoir de ses nouvelles.

— Hey, tu es où ? On mange ensemble ?

Je reçus une réponse immédiate de sa part, ce qui était plutôt étonnant.

— Je suis chez une fille, je te raconterai. Ne m’attends pas. À demain.

 Le message était clair. Je pourrais profiter de la soirée avec un bon plat de nouilles instantanées et un bon livre. Un quart d’heure plus tard, je me posai enfin dans mon lit. Je m’accompagnai d’un livre sur l’architecture et les différents monuments de New-York pour en apprendre un peu plus sur la ville.

Dix minutes et les mots commencèrent à danser devant mes yeux. L'épuisement de la journée m'emporta rapidement dans le sommeil. Il fallait bien commencer quelque part, et celle d’aujourd’hui fut finalement très satisfaisante pour un petit gars de Danbury.

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