Rendez-vous bancal

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Qui pouvait bien venir à cette heure tardive ? A vrai dire, je n’en avais pas la moindre idée, et honnêtement, je m’en moquais. L'épuisement avait eu raison de moi. Adam ouvrit la porte. C'est alors que je vis la silhouette familière de Gwen. Elle portait d’un jean déchiré, assorti d'une chemise à carreaux violette et coiffée d'un bérêt mauve qui lui conférait un style extravagant mais charmant. Elle n'était pas venue seule, car Julie se tenait à ses côtés. Je pestais intérieurement. Je n’avais pas envie de sortir, de faire la fête ni même de discuter surtout au souvenir de la dernière soirée.

— Salut les mecs, alors cette première journée ? dit Gwen.

— C’était extraordinaire, répondit Adam. L’université est gigantesque, les cours s'annoncent passionnants, et puis il y avait cette guitare, une merveille à couper le souffle. J'ai tellement hâte de jouer dessus !

— Et toi, Marc ? demanda-t-elle en se tournant vers moi.

— Euh, c’était bien. J’ai bien aimé le cours d’introduction à l’histoire contemporaine.

 Julie n’avait pas dit un seul mot et n’avait pas l’air de vouloir en dire un seul. On aurait dit que Gwen l’avait obligée à venir avec elle sans qu’elle n'ait eu la possibilité de refuser. Cela se sentait, ou peut-être m’en voulait-elle encore pour mon comportement… L’ambiance était devenue lourde ou était-ce encore une fois mon imagination qui me jouait des tours. La fatigue de la journée avait pris le pas sur toutes les envies que j’aurais pu avoir. La faim se réveillait et je n’avais plus qu’un désir : manger un plat chaud dans mon lit et m’endormir tranquillement. Adam cherchait à bousculer ma routine sociale en m'incitant à côtoyer d'autres personnes que lui. C'était une pression difficile à supporter, et je me sentais pris au piège, sans vraiment savoir comment m'en libérer.

 Je n’avais plus le choix, je devais faire quelque chose afin de ne pas paraître étrange, une fois de plus.

— Vous avez faim ? Je mangerai bien une pizza, proposa Adam.

— Excellente idée, répondit Gwen tandis que nous acquiesçons en silence avec Julie.

 A New-York, il valait mieux commander un plat en livraison plutôt qu'acheter des produits à cuisiner. On gagnait en temps et en facilité. Forcément, il ne fallait pas s’attendre à de la nourriture d’excellente qualité, mais c’était, disons, digeste.

 Julie était debout devant la fenêtre qui donnait sur la rue. Elle regardait les gens titubant à l’extérieur de la même manière qu’elle l’avait fait le soir de notre rencontre. Adam venait de se poser sur notre canapé avec sa guitare. Il se tournait vers Gwen qui le regardait jouer des morceaux bien trop mielleux pour ne pas dire, je veux te bécoter. Je décidais d’aller faire la discussion avec Julie au risque de me remettre dans une situation embarrassante.

— Que fais-tu ?

— Rien, je regarde les gens comme tu peux le voir, me dit-elle.

— Qu’ont-ils de si particulier ?

— Tout et rien à la fois.

— Tu ne voulais pas venir ? osais-je demander.

— Ce n’est pas cela, je n’avais pas prévu venir, mais Gwen a tellement insisté que je me suis senti obligée de venir.

— Du coup, pourquoi regardes-tu les gens dans la rue ?

— Pourquoi pas ? me dit-elle en souriant.

— Euh…

— Ne t’inquiète pas, ce n’est pas une question piège. J’aime bien regarder ce tableau qui prend vie devant moi.

 Elle n’avait pas tort et je me mis à côté d’elle afin de regarder en silence cette œuvre mouvante devant nos yeux. On ne prêtait jamais assez attention aux personnes qui nous entouraient. C’était la première fois que j’étais si proche d’elle. Elle sentait le miel et la fleur d’oranger, elle avait les cheveux ondulés, de petits papillons ornaient ses boucles d’oreilles. Je ne pus m'empêcher de détailler les traits de son visage, chaque nuance captant mon attention malgré moi. Elle avait dut le remarquer, car elle se tourna vers moi, ses yeux verts, ambrés me regardaient fixement. Je rougissais.

— Tout se passe bien concernant ton boulot ? m'empressai-je de demander

— Oui, je continue à faire de l’archivage et je prépare un article sur les habitudes des New-Yorkais. Je n’ai pas vraiment le temps de m’ennuyer. Et toi, tu te sens prêt pour ta première année d’études ? répondit-elle.

— Je suis prêt depuis des années et puis, je n’ai pas le choix. J’ai eu une bourse afin d’étudier à New-York. Je n’ai pas vraiment le droit à l’erreur.

 C’était la première fois que je disais tout haut mon ressenti par rapport à mes études et au poids que j’avais sur le cœur : la peur de l’échec. Elle semblait comprendre mon ressenti ou voulait-elle être juste gentille :

— Tu vas y arriver, les études ne sont qu’une étape supplémentaire en direction de ta vie professionnelle.

 Une fois de plus, elle avait raison. C’est ce que je me disais en permanence depuis cinq ans. Mais cette conviction que j’essayais de graver au plus profond de mon être afin de survivre à mon quotidien. Elle avait forcément la vie dure et la moindre épreuve créait un doute suffisamment puissant pour tout chambouler. Ces simples mots que venait de dire Julie m’avaient réconforté. Ils m’avaient donné plus de force que mes propres plans et autres schémas organisationnels que j’avais tenté, en vain, de mettre en place.

— Que veux-tu faire ? me demanda-t-elle en se tournant vers moi.

— Quand ? Maintenant ? Je ne sais pas, répondis-je penaud.

— Viens, suis-moi, proposa-t-elle sans attendre d'autres réponses de ma part.

 Elle se tourna alors vers la porte sans un mot supplémentaire et je décidais de la suivre. J’aurais voulu manger ma part de pizza puis prendre mon livre pour finir par m’endormir dans mon lit après cette longue journée. Cependant, elle avait réussi à réveiller ma curiosité.

 La nuit tombait sur les colossaux buildings de la ville et un nouveau cycle de personnes s’éveillait : les travailleurs du soir, les gens festifs ou les noctambules. La ville s’animait différemment et Julie en avait conscience. Elle marchait à côté de moi sans rien dire, elle semblait être familière à ce théâtre de rue. Je restais silencieux, n’osant tout simplement rien dire par peur de dire des bêtises. Nous avançions, nous frayons une place dans les quartiers de plus en plus animés. Elle continuait à avancer et je me laissais guider.

 Au bout de quelques minutes, nous arrivions dans un bar à tapas où jouait un groupe de musique latine. Dans la chaleur du petit restaurant, Julie s'empara de ma main, m'entraînant vers la piste de danse sans un mot. Incertain et gauche, je me laissai guider par elle, essayant de dissimuler ma gêne. Mon corps n’avait pas l’habitude de faire cela et je devais ressembler à un manchot empereur mais elle s’en moquait. Elle virevoltait se moquant du regard des autres, elle semblait libre. Elle semblait bien différente de la fille que j’avais rencontrée dans le Hair of the Dog. Elle m’éblouissait, tout semblait simple pour elle et elle était finalement actrice de sa vie. Tandis que moi, je restais dans ma chambre à lire des scènes de vie dans mes romans, sans la regarder directement et encore moins à agir. En simple pantin, je la regardais danser.

— Viens, on va s’asseoir à une table. Tu aimes les tapas ?

 Est-ce que j’aimais les tapas ? Je n’en savais rien puisque mes aventures culinaires se résumaient au repas que me préparait ma mère et à mes quelques plats new-yorkais : des nouilles instantanées et des pizzas principalement. Je me sentais à nouveau ridicule.

— Ne t’inquiète pas, tu es dans le meilleur bar à tapas de toute la ville. Je vais commander pour nous deux.

 Je venais de me rendre compte que je n’avais même pas pensé à prendre mon porte-monnaie. Je n’avais même pas mon téléphone.

— Je n’ai pas pris mon porte-monnaie, disais-je embarrassé.

— Ce n’est pas grave, j’ai le mien, me dit-elle. Et puis c’est moi qui t’ai embarqué dans cette petite escapade donc je t’invite, cela me fait plaisir.

— D’accord…

 J’avais honte une fois de plus, j’avais le talent pour me mettre dans des situations délicates quand il s’agissait des autres.

 Un serveur s’approchait de nous. Il avait peut-être entendu notre conversation ou bien était-il prévenant, ressentant le moment idéal où il devait visiter une table de clients. En tout cas, il venait nous voir au moment opportun.

— Bonjour Julie, que puis-je vous servir aujourd’hui, salua-t-il.

— Bonjour, je souhaiterais une assiette de tapas, une assiette de charcuterie ibérique ainsi que deux verres de Sangria, s’il vous plaît.

— Très bien, je vous prépare ceci.

 Ce n’était visiblement pas la première fois qu’elle venait dans ce restaurant. Mais j’étais surtout surpris par son assurance sans faille à commander notre repas. Il m’aurait fallu une éternité avant de prendre une décision et j’aurais sûrement bégayé face au serveur.

— Alors d’où viens-tu au juste, me questionna-t-elle.

 M’avait-elle si bien cerné qu’elle savait que je n’allais probablement pas parler par manque de confiance ? Elle avait décidé de lancer la conversation et cela m’enlevait un poids non-négligeable pour le jeune homme timide que j’étais.

— Je viens de Danbury dans le Connecticut. Ce n’est pas très loin de New-York, mais je n’avais jamais eu l’occasion de venir. Et toi ?

— Je suis New-Yorkaise de la pointe de mes cheveux au bout de mes escarpins. Mais j’ai aussi passé une partie de mes études à Paris afin d’y découvrir la culture française et de me perfectionner dans le journalisme aussi. Merci, ajouta-t-elle tandis que le serveur déposait deux immenses ardoises.

La première contenait de la charcuterie que je ne connaissais pas et de l’autre, des sortes de toasts de couleurs variées qui me semblaient tout autant inconnus.

 Elle prit un tapas et mordit dedans puis but une gorgée dans son verre. Elle semblait totalement à l’aise. Face à cela, moi, complètement terrifié. Je ne savais même pas si je devais prendre une fourchette, s’il y avait un rite particulier pour goûter à ces mets, j’étais perdu. Je franchis le cap. Je saisis un toast garni de ce qui semblait être de la tomate et le glissai entier dans ma bouche, espérant éviter tout débordement maladroit. Ce n’était pas de la tomate ou pas seulement, il y avait du piment. Je sentis ma bouche s’incendier, ma langue avait doublé de volume, mes yeux se mirent à pleurer et ma gorge à s’enflammer de douleur.

 Julie rit. Elle leva la main et le serveur vint immédiatement.

— Pourrions-nous avoir du pain et un verre de lait, s’il vous plaît ? dit-elle.

— Bien sûr, je vous apporte cela de suite, lui répondit-il en souriant.

 Se moquait-il de moi ? Julie aussi ?

 Il revint quelques secondes plus tard avec une corbeille remplie de morceaux de pain ainsi qu’un petit pichet de lait. Elle prit un morceau, le fit tremper dans le lait avant de me le donner.

— Tiens, cela va atténuer la sensation de brûlure à cause du piment.

 Je n’hésitais pas une seconde et je le mis dans ma bouche. Le feu qui avait envahi ma gorge et mon œsophage vint de se calmer puis à disparaître en laissant quelques traces de son passage récent. J’avais encore du mal à parler et je ressentais un engourdissement de ma langue. Je pris une gorgée de lait qui vint atténuer enfin cette sensation étrange.

— Je croyais que tu savais que cela contenait du piment, me dit-elle d’une petite voix.

— Non, du tout, disais-je en baissant la tête.

 Une fois de plus, ma non-sociabilité m’avait porté préjudice au point de ne ressentir à cet instant que de la honte au point de vouloir prendre une cape d’invisibilité, me cacher dessous, rentrer chez moi et me mettre sous ma couette pour l’éternité.

— Sache que tu n’as pas besoin d’avaler le toast d’un coup, m'expliqua-t-elle d’une voix douce. Cela se déguste par petite bouchée et si tu n’es pas habitué à manger épicé, tu peux te diriger vers cela, en pointant l’assiette de charcuterie.

— D’accord, je vais faire cela.

 Je reprenais un morceau de pain afin d’éradiquer une bonne fois pour toutes la moindre douleur de ma gorge.

— Sinon, qu’étudies-tu ? poursuivit-elle, son visage rayonnant de curiosité.

— Je me passionne pour la littérature, je voudrais travailler dans l’édition de romans même si c’est un métier complexe.

— Tous les métiers sont difficiles, mais si tu essaies de réaliser un rêve pour une passion, cela deviendra plus simple. Puis tant que tu n’auras pas essayé, tu ne pourras pas savoir.

— Et toi, pourquoi as-tu choisi le métier de journaliste ?

— J’ai été contraint de suivre la voie que mes parents avaient tracée pour moi. Je n’ai pas eu le choix dans un sens. J’adore écrire sur ceux qui reflètent la société et j’avais profondément envie d’être journaliste, mais mes parents ne m’en ont pas laissé le choix.

 Les minutes se transformèrent en heure, notre discussion en divagations et il était finalement 2 h du matin lorsque l’on sortit du bar afin de rentrer chez nous. Julie avait décidé de me suivre jusque chez moi afin de retrouver Gwen et de la ramener chez elle.

— Avec elle, on ne sait jamais, dit-elle.

 Ce qui pouvait tout et rien dire, mais je ne pouvais nier que c’était la même chose de mon côté avec Adam. On descendit les rues du Lower East Side en silence, Julie continuait à se dandiner au rythme d’une musique inexistante. Tandis que moi, je la suivais en me demandant ce qu’elle pouvait bien penser.

 On arrivait devant notre immeuble, je regardais notre étage, les lumières de notre appartement étaient éteintes. Je posais le badge sur la serrure électronique de la porte et on montait les marches en silence. J’ouvris la porte du troisième étage. L’appartement était vide, dans la pénombre et parfaitement silencieux. Personne. Julie me regarda. Elle devait être aussi surprise que moi. Je me dirigeai vers la porte de la chambre d’Adam, je frappai délicatement sous peine de le réveiller. Aucune réponse. J’entrouvris la porte et je vis Adam et Gwen sous la couette dans le lit. Je refermais immédiatement la porte pour ne pas me faire remarquer.

— Euh… Comment te dire cela.

— Ils sont dans le même lit, dit-elle. Je ne suis pas bête.

— Je n’ai pas dit cela.

— Bon, je vais rentrer, dit-elle passablement agacée. Je vais m’appeler un Uber.

— Non, il vaut mieux que tu dormes ici plutôt.

— Je ne suis pas Gwen, Marc. Je ne couche pas.

 Je n’avais pas dit cela, je ne l’avais pas même sous-entendu et pas même pensé. Je voulais juste être serviable et je voulais lui éviter des soucis supplémentaires.

— Non, je te laisse mon lit et tu rentreras chez toi demain. Il vaut mieux éviter de traîner seul la nuit, non ?

— En effet, c’est une bonne raison. Tu n’as pas tort, mais cela ne te dérange pas ? reprit-elle.

— Non, je vais dormir sur le canapé. Ce n’est pas un souci.

 Je préparais rapidement mes affaires dans la chambre, un de mes coussins et un plaid. Je mis tout cela sur mon nouveau lit d’appoint en pensant à la fourberie que venait de réaliser d’Adam. Il me le revaudrait assurément. J’aurais dû me douter que ce fût une affaire bien étrange, un coup de Trafalgar qu’il avait soigneusement préparé en vue de capturer sa proie. Il était comme cela Adam, un vrai coureur de jupons. Pauvre Gwen, elle était si gentille.

 Mince, j’avais oublié mon livre pour m’endormir. Je me levais en direction de ma chambre qui était celle de Julie le temps d’une nuit. Je frappais ou plutôt je tapotais à la porte afin de ne pas faire trop de bruits.

— Oui, entre, dit-elle.

— J’ai…

 Elle était là, debout, me tournant le dos, cherchant quelque chose dans son sac à main. Elle portait son haut, mais n’avait plus son pantalon. Elle avait de longues jambes fines, des pieds fins et une culotte rouge avec un papillon brodé dessus. Je restais immobile devant cette scène stupéfiante et inhabituelle, voire inédite pour le garçon timide que j’étais.

— Tu as oublié quelque chose, me demanda-t-elle en tournant la tête vers moi.

— Ah, euh oui. J’ai oublié mon livre qui se trouve sur ma table de chevet. Peux-tu me le donner s’il te plaît ?

 Elle n’hésita pas une seconde. Elle semblait parfaitement à l’aise dans cette petite chambre new-yorkaise avec mes posters au mur, ma vieille lampe de chevet et un drap-housse représentant la maison Serdaigle. Elle s’approcha de moi.

— Tiens, dit-elle en me tendant le livre.

— Merci.

 Elle fit un pas vers moi, me fit un baiser sur la joue.

— Passe une bonne nuit, Marc.

— Toi aussi, Julie.

 Et elle ferma la porte. Je me dirigeais vers le canapé, mon livre à la main, la langue encore douloureuse de mon expérience gustative, le cerveau embrumé par ce dernier événement. J’enlevais mon pantalon en repensant à ses jambes. Je décidais de dormir le plus rapidement possible afin d’affronter ma future journée de cours et surtout d’oublier ce que je venais de voir. Je lus quelques pages de mon livre et le sommeil m'embrassa doucement, emportant avec lui les réminiscences d'une soirée inattendue.

 Le lendemain, je me levais tôt et plutôt de bonne humeur. Je décidais de préparer le petit-déjeuner pour tout le monde. Adam se leva quelques minutes après que j’aie terminé de faire couler le café. Il sortit prêt, habillé et avec sa guitare au dos et une seule phrase sortit de sa bouche :

— Pas le temps, j’y vais, à ce soir.

 Je n’avais pas eu le temps de dire un seul mot que la porte d’entrée s’était déjà refermée. Il faut dire que je ne m’étais pas rendu compte de l’heure avancée. J’avais cours, mais Gwen et Julie ne s’étaient pas encore levées lorsque j’eus fini de me préparer. Je décidais de laisser les deux tasses de café sur la table accompagné d’un petit mot :

"Coucou les filles, Profitez du café fraîchement préparé. Vous trouverez également des céréales dans le placard. N'hésitez pas à vous servir, comme si vous étiez chez vous. On a dû se rendre en cours avec Adam. Je vous laisse le double des clés que vous pourrez mettre dans la boîte aux lettres. Passez une bonne journée. Marc."

 Il était temps de se rendre en cours pour ne pas être en retard.

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