Chapitre 1
« Oh ! Maintenant, ça suffit, ça commence à bien faire ! »
« Mais regarde-toi ! C'est toi qui te mets dans des états pas possible ! »
L'homme d'une soixantaine d'années qui est mon père, s'en va rejoindre sa chambre en prenant le temps de claquer la porte au nez de ma mère. Celle-ci fit demi-tour en direction de sa propre chambre, fatigué par ces disputes sans fin. Moi, je n'étais pas entrain de les observer tranquillement, mais j'étais dans ma propre chambre. Après avoir eu l'impression que l'on m'appela, j'avais enlevé mon gros casque noir de mes oreilles pour mieux entendre. Il ne me fallut que quelques secondes avant de prendre conscience qu'il s'agissait en réalité d'une autre confrontation entre mes parents.
Quand j'ai cru que c'était fini, j'entendis ma mère re-sortir de sa chambre en trombe pour aller toquer à celle de mon père qui se situait qu'à quelques mètres de la sienne, et de la mienne. Je n'étais pas étonnée, non. Il arrivait souvent que ma mère parte brusquement après une confrontation avec mon père avant de revenir sur ses pas, pour à nouveau envenimer la discussion. J'imagine que c'était pour elle un moyen de prendre le temps de formuler l'un de ses arguments.
« Je te demande de m'aider, et voilà que tu y mets de la mauvaise foi ! Oui, c'est que de la mauvaise foi ! », dit - elle d'un ton déterminé se voulant blessant.
« Mais qu'est-ce que tu me racontes encore ?! Tu me demandes de t'aider, je m'arrête dans mon propre travail, pour venir te voir, et tu ne fais que me reprocher la moindre chose, alors à la fin, j'en ai marre tu te démerdes toute seule ! » dit-il exaspéré.
Il y a bien longtemps que ces confrontations sans fin rythme mon quotidien ainsi que celui de mon frère. C'est pourquoi, après en avoir assez entendu, et avoir trouvé la raison pour laquelle ils se disputaient cette fois, je remis mon casque fatiguée et désireuse d'oublier cette ambiance venimeuse qui régnait dans la maison.
Je me remis confortablement dans mon lit, la musique "The Scientist" de Codplay, dans mes oreilles. Le téléphone à côté de moi, je restais là dans ma chambre, à ne rien faire. Qu'est-ce que je pourrais bien faire ? De la peinture ? Non, « il y aurait une odeur immonde », qui gênerait ma mère. Jouer à un jeu vidéo ? Non, « je passe déjà suffisamment de temps sur les écrans, je ne fais que ruiner mon intelligence ». Essayer de nouvelles coupes avec mon lisseur ? Non, « je ne fais qu'abîmer mes cheveux ».
Alors je suis là, sur mon lit une place, la tête dans les étoiles, à rêver, à imaginer une vie saine et remplis de douceur. Dans ce rêve, je serais en ce moment même accompagné de mes deux parents qui s'aiment fort, dans un musée. Nous profitons du début des grandes vacances pour passer du temps ensemble, sachant qu'en septembre je m'en irais loin d'eux pour continuer mes études. Je m'imagine discuter avec eux de ce que leur apporte l'art. Leur demander d'un air enjoué, s'ils trouvent cette statue esthétique ? Ou qu'elle est l'histoire que peut raconter cette peinture ? Et, à la fin de cette journée, je posterais ma sortis en famille sur les réseaux sociaux pour que mes amis voient que je profite de mes vacances que je suis aussi heureuse qu'eux de pouvoir partager ma vie remplie de paix et de bonheur.
Oui, j'en rêvais de cette vie.
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