Chapitre 40 : Samy "Attention..."

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J'aperçois le papillon. Je n’en reviens pas de la capacité de Sarah à voir le moindre détail sur un cliché. J'observe la photo avec plus d’attention. Un jeune homme est de dos, appuyé sur son vélo. J'agrandis l’image et découvre l’insecte posé sur le guidon proche d’une main fine. Je me retourne pour regarder s’ils sont toujours là. Mes yeux balayent les alentours, quand une silhouette disparaît derrière la tour. Je m’approche et constate que le papillon est toujours posé sur le petit muret. L’éphémère semble m’attendre. J'admire ses ailes bleues ourlées d’un liseré jaune. Je reprends mon téléphone pour capter l’instant. Cet insecte m’a toujours fasciné. Il virevolte de fleur en fleur. À mon tour, je l'ajoute sur le croquis en le posant sur le nez du dragon. Devant le dessin, je souris.

Après quelques minutes, je range mes affaires dans mon sac à dos. Plus de temps à perdre, mes nouveaux amis doivent m’attendre au bar. Pas question de traîner plus longtemps, je veux aussi aider aux préparatifs de la soirée. Je longe le port et laisse derrière moi les tours. Ce voyage est un livre d’histoire ouvert sur le monde. Songeur, je ne vois pas le danger s’approcher. Un scooter déboule du coin de la rue.

  • Samy, crie Alexandre pour m’alerter.

Le choc est impressionnant et me projette sur le trottoir. Sophie se précipite à son tour. Le mec sur l’engin à moteur se relève sans trop de mal.

  • Sophie va chercher Maël, lance Alexandre tout en vérifiant mes signes vitaux.

Aussitôt la jeune femme court pour rejoindre le bar. L’accident a eu lieu juste à dix mètres de là. Sophie entre en trombe dans la pièce et essaye de reprendre son souffle pour pouvoir donner les informations.

  • Putain Sophie, tu es toute blanche ? Tu ne vas pas bien ? dit Maël constatant qu’il y a un problème.
  • Appelle les pompiers. Suis-moi. C’est Samy.

Maël ne comprend pas ce qui se passe, mais laisse la gestion du bar à sa serveuse et part derrière Sophie. Arrivé au croisement, il voit Alexandre, assis, proche d’un corps gisant sur le trottoir et se précipite.

  • Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demande Maël le plus calmement possible.
  • Le jeune avec son scooter l’a percuté, c’est allé très vite. Il l’a déséquilibré et il a dû se taper la tête sur le trottoir. Heureusement, son sac à dos a amorti sa chute.
  • Les pompiers ne vont pas tarder. Samy tu m’entends ? questionne Maël.

Quand tout à coup, je me mets à tousser et bouger.

  • Où suis-je ? demandé-je en essayant de me relever.
  • Reste allongé en attendant les secours, me conseille Alexandre.
  • J’ai un ces maux de tête, dis-je en passant mes doigts sur mon cuir chevelu.
  • T’inquiète, ça va aller. Tu t’appelles comment ?
  • Samy.
  • Tu as quel âge ?
  • Vingt ans. Et si c’est pour un date, on aurait pu faire ça différemment.
  • Bon, tu dis des bêtises, ça me rassure, dit Maël tout en me tenant la main.
  • Non, mais qu’est-ce qui s’est passé ? Je regardais avant de traverser et plus rien.
  • Tu as eu un accident avec un scooter.
  • Scooter 1 – Samy 0, et dire que j’ai jusqu’à maintenant éviter les voitures folles. J’aurais dû garder mon casque, dis-je en grimaçant.

Alors que nous plaisantons, les pompiers arrivent. Alexandre et Maël font un compte rendu de la situation. Les secouristes m'allongent sur le brancard et continuent à m’interroger. Le chef rejoint les jeunes gens restés sur le bord de la route.

  • Il va passer la nuit en observation, leur précise-t-il.
  • Oui, je comprends, ajoute Alexandre… au cas où il y aurait un traumatisme crânien.
  • Est-ce que nous pouvons l’accompagner ? demande immédiatement Sophie.
  • Un de vous seulement peut monter dans le fourgon. Vous êtes de sa famille ?
  • Non, juste une amie, il est de passage à la Rochelle et il ne connaît personne. Alexandre, tu me rejoins là-bas.
  • Je viendrai aussi, dit Maël sans hésitation.

Sophie assise à mes côtés, m’observe avec un voile dans les yeux.

  • T’inquiète, j’ai la tête dure, lui dis-je pour la rassurer.
  • Eh, c’est moi qui te console et pas l’inverse, me gronde-t-elle.
  • Peut-être, mais tu es là et c’est tout aussi important.

Sophie prend ma main dans la sienne et la serre.

  • Tu peux me rendre un service s’il te plait.
  • Oui dis-moi.
  • Vérifie que mon portable est encore en état. Il faudra que j’appelle mes parents pour les rassurer.

La jeune femme attrape le sac à dos et se met à fouiller dans les moindres recoins.

  • Je ne le trouve pas, il est peut-être resté sur le trottoir. J’envoie un message à Alexandre pour qu’il aille voir.

L’ambulance arrive au centre hospitalier, je suis pris en charge par le médecin urgentiste qui à nouveau me pose tout un tas de questions. De son côté, Sophie sort pour essayer de joindre son chéri.

  • Tu as réussi à retrouver son portable ? demande-t-elle avec une légère angoisse.
  • Oui, c’est bon. Il était toujours là. J’attends Maël, il ferme le bar et on vous rejoint à l’hôpital.
  • Comment va-t-il ? entend-elle au loin.
  • Alexandre, rassure Maël, le médecin vient de l’emmener pour faire des examens. Prévenez les copains qu’on remet le pique-nique à demain, ajoute Sophie et elle raccroche pour attendre dans le hall.

**

Dans la voiture d’Alexandre, les notifications fusent dans tous les sens et Maël répond à chacune d’elles jusqu’à ce qu’il réalise qu’il faut qu’il prévienne les deux invités de son grand-père.

  • Alex, faut qu’on fasse un détour par chez Marius, pour poser Arthur et prévenir Victor que la soirée est repoussée.
  • Après, s'il faut je vous accompagne, propose Arthur. J'envoie un message pour le prévenir. Il sera sûrement ravi de passer un peu plus de temps avec son grand-père.
  • Son quoi ? répondent à l'unisson Alexandre et Maël.
  • Oui, c'est bien ça.
  • Tu plaisantes, j'aurais un cousin. Mais ce n'est pas possible, il m'en aurait parlé, dit Maël encore sous l'effet de l'annonce.
  • Apparemment, ton père et sa mère seraient frère et sœur..
  • Attends, il faut que je remette les choses dans l'ordre. Mais oui, bien-sûr Joséphine, dit Maël.
  • Ok, on fait le crochet, je pense que nous n'avons plus le choix, ajoute Alexandre sentant que son ami a besoin de reprendre ses esprits. De toute façon pour l’heure, nous ne pourrons sûrement pas voir le blessé. J'irai chercher Sophie dès que je vous aurai déposés.
  • J’appelle mon grand-père pour le prévenir qu’on arrive.
  • Vas-y doucement, il va s’inquiéter. Je te rappelle que nous avons mangé ensemble à midi et comme nous tous, il a vraiment apprécié Samy.
  • Qui ne l’aimerait pas ? Il a franchement quelque chose de différent, ajoute Maël avec un doux sourire.

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