Morgane, Océane et Marina, les soeurs de l'empire d'Atlantide

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Je me débâts tant bien que mal, mais encore une fois, je ne sais pas nager. Mes efforts sont donc vains et je me sens couler de plus en plus profondément dans l'eau froide de ce vaste océan. Seulement, cette fois, je sais que personne ne viendra à notre secours car il n'y a aucun témoin de notre chute. Je sens les larmes me monter aux yeux : je vais mourir sans pouvoir le sauver . . . Oh, pourquoi ? ! C'est si injuste !

Au même moment, je sens des bras m'entourer et me tirer vers le haut. Tiens . . . Éoline sait nager ? Je ne le savais pas . . .

Je sens ma tête émerger de l'eau et prends une grande inspiration, mais les violentes vagues de la tempêtes viennent recouvrir mon visage et je bois la tasse. Je crache l'eau et tousse, tentant de reprendre correctement mon souffle du mieux que je peux.

Je tourne ensuite la tête en direction de la personne qui me secoure. Je ne vois d'elle qu'une longue chevelure d'un beau bleu verdâtre. Je me laisse emmener, trop fatiguée pour faire quoi que ce soit d'autre.

Ma sauveuse finit par me hisser sur un rocher qui trône au milieu de l'océan, puis s'assied à mes côtés. Ce n'est qu'alors que je remarque sa longue queue de poisson. C'est une sirène !

Elle a un beau visage à la peau claire et aux traits fins. Elle me fixe de ses grands yeux bleus en souriant. Deux créatures identiques ne tardent pas à arriver, transportant mon amie et son aigle. Elles les installent à leur tour sur le rocher. Adler se secoue pour essorrer ses plumes trempées, tandis qu'Éoline se redresse doucement. La sirène qui m'a sauvée nous demande, d'un ton bienveillant :

- Comment vous sentez-vous ?

- Ça va, merci. Et toi, Éoline ?

- Je vais bien, me rassure-t-elle avec un doux sourire.

- Tant mieux. On aurait été bien attristées d'arriver trop tard.

- Qui êtes-vous ?

- Je m'appelle Morgane et voici mes soeurs Océane et Marina. Nous sommes des sirènes de l'empire d'Atlantide. Notre cité se trouve dans les profondeurs de ces eaux.

- Vous avez de la chance de ne pas avoir chuté dans les eaux glacées du nord, ajoute sa soeur Océane. Si vous aviez survécu au choc thermique, nos cousines n'auraient fait qu'une bouchée de vous !

- Vos cousines ? demande Éoline, intriguée.

- Oui, ce sont aussi des sirènes, mais à l'apparence terrifiante et mangeuses d'Hommes. Elles se servent de leurs belles voix pour attirer les marins et les dévorer.

- Rassurez-vous, ajoute Marina, la cadette, vous ne craignez rien avec nous. Nous ne sommes pas comme elles. Nous aidons les êtres humains qui ont le malheur de se noyer quand nous le pouvons.

- Et cela nous donne l'occasion de faire de nouvelles rencontres, c'est plutôt amusant, conclut son aînée.

- Et bien, merci beaucoup de nous avoir sauvées. Nous avons eu de la chance de tomber sur vous, déclare mon amie.

- Au plaisir, répond Morgane, mais si nous pouvons nous permettre un conseil, vous ne devriez jamais sortir en mer par un temps pareil. C'est dangereux comme vous pouvez le constater.

- Oui, ne recommencez pas, dit Marina.

- Merci du conseil, fis-je en souriant, mais nous n'avions pas prévu cette tempête et puis nous devons . . .

Je regarde brusquement partout autour de moi et demande :

- Où est-il ? Où est le coffret ?

- Tiens, dit Océane en me le tendant. Je l'ai remarqué et je l'ai récupéré en me disant que tu serais heureuse de le retrouver.

- Merci beaucoup !

Je reprends la petite boite en bronze et l'ouvre pour m'assurer que le charbon y est toujours, ce qui est heureusement le cas. Je demande ensuite aux sirènes :

- Sommes-nous loin du royaume de l'eau ?

- Nous sommes à mi-chemin entre le pays de l'eau et celui de la terre, m'informe Morgane.

- Attendons la fin de la tempête, cette fois, me conseille Éoline. Nous ne devons pas commettre la même erreur deux fois de suite.

- Oui, tu as raison. Espérons juste que cela se calmera vite.

- Nous allons rester avec vous jusqu'à ce que vous repartiez, nous dit la plus grande des trois soeurs.

- Merci, c'est gentil, remarqué-je en souriant.

- D'ailleurs, qui êtes-vous ? nous demande Marina.

- Je suis la reine de l'eau Oriane et voici ma meilleure amie la gardienne de la cité de l'air Éoline.

- Oh, quel honneur de vous rencontrer ! s'exclament-elles en même temps.

Nous leur adressons nos plus beaux sourires. L'aînée déclare :

- Nous n'avions plus vu de souverains humains depuis le commencement de la guerre.

- Vraiment ? demandé-je, étonnée.

- Oui, confirme Océane. Nous préférons ne pas nous mêler des problèmes des humains. Leurs guerres sont d'une telle violence que nous faisons tout pour nous en préserver. C'est pourquoi nous n'avions plus quitté l'empire d'Atlantide jusqu'à apprendre que le conflit s'est enfin terminé.

- Sage décision, remarque la gardienne de la cité de l'air.

- Vous parlez comme si vous aviez connu les débuts de la guerre, mais vous semblez pourtant si jeunes . . .

- Les sirènes vivent bien plus longtemps que les humains, nous informe Marina. En revanche, contrairement à vous, nous n'avons pas d'âme éternelle et nous transformons en écume à notre mort.

- Oh, je vois . . .

La pluie ne tarde pas à cesser et le ciel commence à se dégager. Les vagues deviennent de plus en plus calmes. La tempête se termine enfin ! Hélas, nous ne pouvons pas encore repartir car Adler est toujours trempé. Je pousse un soupir. L'aube se lève à l'horizon, le temps passe si vite !

Nous patientons toute une matinée sur ce rocher. Nous nous nourrissons de poissons que nos nouvelles amies ont la gentillesse de nous apporter. Il me suffit de les faire cuir à l'aide ma maitrise du feu pour les rendre mangeables.

Le soleil est haut dans le ciel lorsqu'un bâteau approche. L'une des trois soeurs nous dit :

- Vous allez pouvoir rentrer chez vous à l'aide de cette embarcation. Bonne chance et à la prochaine !

Sur ces mots, elles plongent dans l'eau. Éoline se lève et agite ses bras afin d'attirer l'attention des marins. Ces derniers jettent l'ancre et s'arrêtent à notre niveau. L'un d'eux nous demande :

- Qu'est-ce que vous faites là, Mesdames ?

- Nous avons besoin d'aide pour retourner au royaume de l'eau ! Pouvez-vous nous y emmener ?

- On vient justement de là-bas ! nous dit un autre. Montez !

Ils nous tendent une planche sur laquelle nous marchons pour monter à bord. L'un des marins parle au capitaine du bâteau, qui nous dit :

- On veut bien vous ramener au royaume de l'eau, mais on doit d'abord finir notre pêche.

- S'il vous plait, nous ne pouvons attendre. Le roi de l'eau est mal en point et nous lui apportons de quoi guérir, le supplié-je.

- Oh, ne seriez-vous pas . . .

- Si, je suis son épouse.

- Je me disais bien à vos cheveux flamboyants que vous ne pouviez être qu'originaire de l'empire du feu. Bon, je vous conduis de ce pas au pays de l'eau, Votre Majesté, dit-il en me faisant la révérence.

- Merci, mon brave ! lui exprimé-je avec mon plus grand sourire.

L'homme tourne les talons et retourne à la barre de gouvernail pour piloter son bateau.

De mon côté, je prie de toutes mes forces pour que nous n'arrivions pas trop tard. Il ne nous reste plus que trois jours et demi pour sauver le roi de l'eau Kaï . . .

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