Il arrive . . .

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Je suis sur le point de quitter mes appartements pour aller à la rencontre du roi de l'eau qand ce dernier fait son entrée. Il me demande, d'un air intrigué :

- Que se passe-t-il ? Je viens de croiser le médecin et, lorsque je lui ai demandé quel était son verdict, il m'a juste dit, en souriant, de vous poser la question.

- C'est moi qui ai tenu à vous en informer en personne.

- Et . . . Qu'est-ce que c'est ?

- C'est juste la nouvelle la plus formidable qui puisse exister ! m'exclamé-je en prenant ses mains dans les miennes.

Il me regarde avec étonnement, ne comprenant pas où je veux en venir. Je lui annonce sans plus attendre :

- Je porte notre enfant ! Nous allons devenir parents, vous et moi !

Il se fige sous l'effet de la surprise, puis son regard se pose sur mon ventre avant de remonter à mon visage. Un sourire se dessine lentement sur ses lèvres et il me prend dans ses bras pour me faire tourner en l'air en s'exclamant :

- C'est absolument merveilleux !

Je pousse un petit cri de surprise, ne m'attendant pas à ce qu'il s'emporte de la sorte. Il me repose au sol et son sourire s'efface pour laisser place à une expression navrée :

- Oh, je suis désolé, je devrais être plus délicat avec vous . . .

- Je ne suis tout de même pas en verre, vous savez ? rétorqué-je en rigolant.

La nouvelle ne tarde pas à se répendre dans tout le château, évidemment. J'ai droit aux compliments et aux présents de tous les courtisans et toutes les courtisanes. Ce sont surtout des robes amples faites pour cacher les rondeurs ou des vêtements et jouets destinés au futur enfant. Je ne sais pas vraiment comment réagir face à toute cette attention alors je me contente de remercier mes sujets pour leur bonté.

Évidemment, Madame Delaigue et sa fille sont parmi les premiers à être prévenus et, depuis, j'ai droit aux petits soins de ma dame d'honneur qui ne cesse de me donner mille et une recommendations pour que la grossesse se passe au mieux.

Un matin, une envie de sucre me prend et je demande donc à l'une de mes femmes de chambre :

- Pourriez-vous m'apporter une pâtisserie, s'il vous plait ?

La domestique est sur le point de s'exécuter, lorsque la duchesse intervient :

- Je regrette, Votre Majesté, mais vous ne pouvez manger de pâtisseries avant la naissance de l'enfant.

- Ah, vraiment ? Et pourquoi cela ?

- Les pâtisseries sont majoritairement constituées d'oeufs crus, ce qui est mauvais pour vous dans cette période. Si c'est pour satisfaire une envie de sucre, vous pouvez toujours manger une recette à base de fruits.

Je fais la moue, déçue de ne pas pouvoir déguster de pâtisseries comme je le souhaitais. Je tente de me consoler en me disant que les recettes à base de fruits sont tout aussi délicieuses, mais rien ne pourra remplacer le bon goût d'une crème légère et sucrée à souhait.

Cette containte ne m'afflige heureusement pas bien longtemps puisque je finis par pencher pour les aliments salés, mais ma dame d'honneur est extrêmement stricte sur mon alimentation, m'interdisant fermement de consommer du thé, des viandes ou poissons mal cuits ou fumés, des produits laitiers à base de lait cru, des pâtisseries et j'en passe. Elle m'accompagne également dans mes promenades pour s'assurer que je ne réalise aucun acte imprudent et me déconseille de dormir sur le dos, assurant que cela pourrait être dangereux pour l'enfant et moi.

Je lui suis reconnaissante de veiller sur moi avec autant de bienveillance, mais je dois avouer que je la trouve un peu surprotective. Personne ne s'est jamais comporté de la sorte avec moi, pas même ma propre mère. Je ne suis donc pas habituée à de tels égards et c'est la raison pour laquelle son attitude me met parfois un peu mal à l'aise. Cependant, c'est ce côté attentionné, bienveillant et protecteur que j'apprécie chez elle et qui fait que je la considère comme une seconde mère.

Le temps passe. Les mois suivent les semaines et les jours. Mon ventre s'arrondit petit à petit et les nausées ne cessent qu'au bout du premier trimestre de grossesse. Je dois avouer que je suis soulagée à l'arrivée de ce moment, sentant que la période la plus difficile est passée. La seule chose qui reste embêtante est la fatigue qui est toujours bien présente.

Un jour, je confie à Kaï mon seul sujet d'inquiétude :

- Je suis triste à l'idée que notre enfant naisse au milieu d'un conflit pareil. Qui sait quand vous devrez repartir au combat ? Le pauvre sera constamment inquiet pour son père et ne sera jamais réellement en sécurité . . .

- Calmez-vous, me dit-il en prenant ma main. Je suis tout aussi désolé que vous à l'idée que notre enfant connaisse les mêmes souffrances que nous avons vécues, mais nous n'avons pas à nous inquiéter parce que nous sommes là pour le protéger. Je ne laisserai jamais aucune menace l'atteindre, je vous le jure, déclare-t-il en embrassant ma main.

Je lui souris tendrement, encore une fois reconnaissante d'avoir un époux aussi merveilleux, et lui demande :

- Est-ce que vous préférez que ce soit une fille ou un garçon ?

- Peu importe, répond-il. Tout ce qui compte, c'est qu'il soit heureux et en bonne santé.

- Oui, vous avez raison.

- Et vous ? N'êtes vous pas inquiétée par l'accouchement qui approche ?

Je réfléchis un instant, puis réponds :

- J'avoue que j'appréhende un peu la douleur, mais d'un autre côté, je me dis que ce n'est pas cher payé pour avoir la chance de rencontrer notre enfant. Je suis prête à supporter ce qui m'attend pour lui donner la vie.

- Vous êtes courageuse et déterminée, je vous reconnais bien là.

Je lui souris.

Les mois défilent à toute vitesse et avec l'arrivée de l'automne, puis de l'hiver, nous sommes assurés qu'aucune bataille ne surviendra avant le retour du printemps car les pouvoirs des soldats du feu sont plus affaiblis en ces deux saisons. Nous sommes tous rassurés par cette promesse temporaire de paix et de tranquilité, mais nous restons paradoxalement inquiets car nous savons qu'elle ne durera pas éternellement.

Les jours s'écoulent malgré tout paisiblement et le printemps arrive.

Un soir, je suis réveillée par de violentes contractions au niveau du ventre. Elles sont si douloureuses que je suis incapable de bouger. Je porte ma main à mon ventre et gémis de douleur. Cependant, la seule pensée qui me vient à l'esprit est :

"Il arrive . . ."

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