01h00 - 02h00

3 minutes de lecture

L'action se déroule encore dans une très grande banlieue au Nord du Caire

Elle est maquillée au plâtre, pourtant son visage semble beau et ne m'est pas inconnu. Il faut qu'elle se dépêche de parler parce que le maquillage commence à prendre et d'ici une heure elle aura le faciès d'un Gremlins sous débridat.

— Pou'quoi 'isquer vot'e vie pour un Di'ecteur de g'and magasin ? lance la déesse meringuée qui manque d' r.

j'ai de l'empathie pour cette femme qui défend certainement une noble cause. Elle a enfilé une robe à étagère en moins pratique. Effectivement, elle porte bien un costume de feu pour la couleur mais pour le reste elle ressemble à un lampion.

Aprés s'être stabilisée, elle ajoute :

— Vous allez mou'ir pou' une cause qui n'est pas la vot'e.

Je la trouve moins sympa du coup. Mais d'où elle sort ? ou ressort ? Une ancienne caissière de chez Leclerc ? Tiens ça rime :)

En tout cas , une allumeuse car quand tu la vois, tu bandes au néon.

Aprés avoir tout dérangé dans les tiroirs de ma mémoire, j'ai enfin trouvé où je l'ai vue la poudrée. En plus, Youssef est en train de boire du sable. Il s'est pas relevé, le caviste, même ses mensonges sont halal, il les débite sous la prière avant de leur tordre le cou. J'aurais dû lui faire avaler la bouteille en verre à l'hôtel mais pas par la voie orale. Parfois, je trouve que les méthodes de Günther ont du bon. Pour résumer, nous sommes à la merci d'une bande de peaux rouges avec une prêtresse qui mène la retraite aux flambeaux.

— Où est Georges ? je tente le coup, on ne sait jamais et ça marche.

Note : pour plus de commodité à la lecture, il a été décidé lors du dernier conseil des scénaristes de remettre les r dans le texte.

— Il est en lieu sûr ! répond la belle qui n'est pas led. Nous le négocierons contre une rançon pour dédommager les cures de désintoxication des caissières de supermarchés malades du syndrome des codes barres qui leur grille le cerveau. Il faut les voir les pauvres, scanner les boites de petits pois avec une lampe de poche.

Une petite larme coula de son oeil et se figea en un petit rond noir qui, maintenant la faisait ressembler à une Geisha.

— Pouvons-nous le voir ? renchérit Ahmed.

La Geisha fait un signe et quelqu'un crie :

— Amenez le prisonnier.

Un homme est soutenu par dessous les bras. Deux molosses nés au rayon Charal le soutiennent. On distingue vaguement une petite tête prisonnière de pectoraux pur boeuf.

Il fait pitié, le Georges, on est loin des selfies avec les hôtesses de l'air. Il a le cheveu hirsute, les yeux troubles des vitraux de la cathédrale de Limoges un jour de pluie quand, tu sais, un petit halo les traverse et vient se coucher sur le dallage froid où chaque pénitent s'agenouille tous les premiers du mois lors des encombrants.

Note : La direction s'excuse pour cette phrase qui aurait dû être coupée au montage. Surtout qu'elle ne veut rien dire. Les encombrants à Limoges sont le quinze du mois.

Sauvez-moi ! crie Georges. Ils me font subir les pires sévices. De la viande bien rouge, saignante à point, matin midi et soir.

De quoi, il se plaint le Dirlo ! lance Gréta qui mate les colosses et se demande s'ils accepteraient de faire un bras de fer avec elle, sachant qu'elle se servirait du bras gauche pour ne pas leur faire mal.

Le Baron précise que manger beaucoup de viande rouge est néfaste pour le transit intestinal et que le fer en abondance détruit les cellules du foie.

Günther acquiesce toujours dès qu'on lui parle de cellules.

Youssef n'a toujours pas bougé d'une coudée et Jack lui sent les fesses.

C'est un tableau digne de la cène de Vinci. Je profite de ce moment de grâce qui ne va malheureusement pas durer.

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