Une boisson chaude à la main, je sors sur la terrasse. L'odeur fraîche et boisée du pin ainsi que celle de l'herbe coupée me connectent immédiatement à la nature. La brume matinale disparaît petit à petit, révélant un arc-en-ciel de couleurs : le soleil, à peine levé, joue à cache-cache avec des nuages cotonneux dans un ciel azur. S'offre aussi à ma vue une étendue de champs colorés, un mélange de lavande,de blé et de coquelicot. Au loin, l'ombre d'un château surgit sur un coteau verdoyant. Je m'installe sur le muret de pierres qui borde l'extérieur et profite du calme environnant. Seuls les chants d'un coq, réveillé tardivement, et d'oiseaux s'amusant dans les branches des arbres, enchantent le lieu. Un effluve fruité, épicé et floral envahit mes narines, lorsque je porte la tasse à ma bouche. Dès la première gorgée, l'amertume et l'acidité du café s'emparent de mon palais, puis vient la douceur du sucre et le crémeux du lait. Au moment où je termine mon breuvage, un papillon se pose sur ma main. Ses pattes me chatouillent légèrement. Je ne peux pas m'empêcher de toucher ces ailes poilues, douces et délicates. Mon geste le dérange, car il reprend aussitôt son envol. Mon regard suit avec difficulté les va-et-vient du lépidoptère. Il s'efface derrière un mur de la maison. Soudain, je prends conscience que, pour la première fois en trois semaines, mes préoccupations ne me tourmentent plus.

Pour cette partie, j'ai voulu de nouveau travailler la description d'un lieu en jouant avec les cinq sens. Qu'en pensez-vous ?