Chapitre 40 - Felix

6 minutes de lecture

19 mai – 21 heures 27

Fukuoka

Suhua referme la porte de notre chambre d’hôtel après avoir dit « bonne nuit » à ma grande sœur. La première et moi avons passé la journée à discuter et à nous taquiner normalement, en glissant des baisers chastes une fois de temps en temps. On n’a même pas discuté de ce que nous étions maintenant.

Je la regarde retirer ses sandales à talons et s’avancer dans la chambre. Elle ferme les rideaux, baisse les volets puis branche son téléphone portable.

Je me lève et la saisis par le poignet.

- Felix ?

Je la force à se tourner vers moi et l’embrasse avec passion. Je passe ma main droite sur sa tête pour retirer l’élastique noir et détacher ses cheveux. Suhua se décale un peu, les joues rosées.

Elle pose sa main sur mon torse et je sens le désir monter en moi. Je n’ai jamais ressenti ça pour une fille, mais le simple fait de regarder Suhua et ses joues roses me donnent envie de lui arracher ses vêtements.

Sauf que je ne veux pas la forcer ou la brusquer, alors je m’éloigne un peu.

- Felix… Je… J’ai envie de… toi…

Je vois ses orteils se replier sur eux-même à travers ses chaussettes blanches. Ses mains sont dans son dos et Suhua fixe le sol. Je m’avance à nouveau et pose mes mains sur ses joues, glissant mes doigts dans ses cheveux. Je relève son visage et me penche pour presser mes lèvres sur les siennes.

Une de mes mains quitte sa chevelure pour venir se poser sur sa taille et la rapprocher de moi. Je joue avec le bas de son haut blanc et elle m’autorise à passer mes doigts dessous. Je remonte ses côtes jusqu’à son soutien-gorge. À ce moment-là, Suhua se colle un peu plus à moi. Nos lèvres ne se quittent pas quand je retire ma main de son haut pour faire glisser la fermeture Éclair de sa mini-jupe noire, qui se trouve sur sa hanche droite. Étant donné que sa jupe est serrée, le vêtement tombe assez difficilement, les chaussettes arrivant à mi-cuisse étant gênantes aussi.

Suhua se met sur la pointe des pieds pour m’éviter de me plier en deux mais sa cheville vacille et elle trébuche. Je la retiens, mais elle se laisse quand même tomber, désormais assise sur le bord du lit. Suhua rit un peu mais ne dit rien.

Je me mets à genoux devant elle pour faire glisser ses chaussettes, révélant ses longues jambes fines et pâles. Lorsque mes doigts remontent sa cuisse pour retirer sa deuxième chaussette, je sens Suhua frémir. Je baisse le tissu blanc puis, après hésitation, reviens lentement vers ses cuisses. J’effleure le coton de son sous-vêtement, fixant Suhua dans les yeux.

- Tu… Tu veux que je…

Suhua, les joues rouges, hoche timidement la tête.

- Oui…

Mon désir augmente lorsque je lui retire son sous-vêtement. Son regard est brûlant. Elle tremble légèrement. J’ai tellement peur de gâcher ce moment ou de ne pas savoir faire correctement. Et si je ne correspondais pas à ses attentes ?

Seulement, j’ai envie de découvrir avec elle ce qu’elle aime, ce qui lui fait du bien. Y aller doucement, au fur et à mesure, quitte à lui demander si ça va à chaque étape.

Alors après un moment d’hésitation, je glisse un de mes doigts en elle. Suhua frissonne. L’intérieur de ses cuisses est chaud, mouillé. Avec lenteur et de façon, je l’avoue, assez aléatoire, j’explore l’intérieur de son intimité, cherchant les endroits qui la font soupirer. Je m’assure qu’elle est prête avant de pénétrer un deuxième doigt. Suhua pousse ses hanches vers moi, cherchant à approfondir le contact. Je me redresse un peu pour l’embrasser. Elle soupire contre mes lèvres.

Je retire mes doigts de son corps puis me remets à genoux.

- Felix, souffle-t-elle.

- Oui ?

Suhua rougit et baisse les yeux, puis finalement les repose sur moi.

- Est-ce que tu peux essayer de…

Son regard glisse sur mes lèvres et je crois que je comprends. Mon rythme cardiaque s’accélère.

- Enfin, c’est Karina qui m’a parlé de ça… Je… Bref… Oublie.

- Non, attends… Tu… as envie d’essayer ?

Suhua souffle un petit « oui ». Je me penche légèrement vers ses jambes, le souffle court et le cœur battant. Ma partenaire écarte les jambes avec timidité, ses mains se posant sur mes épaules.

Je n’ai jamais été aussi proche de quelqu’un. Ça me fait bizarre, mais ce n’est pas désagréable. Est-ce qu’elle ressent la même chose que moi ? J’apprécie notre soudaine proximité.

Je dépose légèrement mes lèvres sur son intimité, et Suhua frémit. Je relève la tête.

- Tu as envie que j’arrête ?

Elle secoue la tête de gauche à droite.

- Non. Continue.

Je m’exécute, embrassant à nouveau l’intérieur de ses cuisses. Suhua enfonce ses ongles dans ma peau, soupire, glisse ses mains dans mes cheveux. J’hésite un peu avant de pénétrer ma langue à l’intérieur d’elle. Suhua gémit faiblement et pousse ses hanches en avant.

J’aime sentir son bassin bouger sous mes lèvres. Avant, ça m’aurait dégoûté. Mais je réalise que c’est surtout un moment d’amour et de proximité. Il n’y a rien de honteux ou de répugnant à ça.

- Felix… soupire Suhua, ses mains jouant avec mes cheveux.

Quand je sens ses cuisses trembler et que je réalise qu’elle est au bord de l’orgasme, je retire mes lèvres de son intimité. Suhua soupire de frustration et laisse tomber son dos sur le lit. Je la rejoins dessus, mon désir grandissant toujours plus. J’ai envie d’être en elle.

Je ne sais pas si c’est son cas, mais elle se redresse sur ses coudes pour m’embrasser. Mes lèvres sont encore humides de ce que je viens de faire, et je trouve ça beaucoup trop sexy qu’elle m’embrasse quand même.

Je m’allonge au-dessus d’elle, m’appuyant sur mes avant-bras pour ne pas écrabouiller son corps. Je passe ma main sur sa taille nue, sa peau douce sous mes doigts. Je lui retire son top et fais glisser les bretelles de son soutien-gorge.

Suhua, probablement gênée de sa nudité, demande si je peux éteindre la lumière. J’opine du chef et me relève pour aller appuyer sur l’interrupteur, puis je reviens au-dessus d’elle. Mon cœur s’accélère.

Ma partenaire retire ma chemise et mon pantalon, puis mes sous-vêtements. Je suppose que le fait d’être dans le noir enlève une certaine gêne. Je me penche par-dessus le bord du lit pour ouvrir le tiroir de la table de chevet et j’en sors un préservatif. J’en avais acheté après que Suhua m’ait rejoint dans mon lit, bourrée, prête à coucher avec moi. J’avais peur qu’un évènement similaire survienne et qu’on n’ait rien pour se protéger.

Je mets la protection puis demande à Suhua son autorisation pour la pénétrer. Elle me la donne et je pousse en elle, essayant d’être le plus doux possible. Elle gémit, un mélange de plaisir et de douleur.

- Ça va ?

- J’ai mal.

- Je peux arrêter. Il suffit de me le dire, Suhua.

Elle secoue la tête.

- Je veux que tu continues.

- D’accord. Préviens-moi si tu changes d’avis ou si quelque chose ne te plait pas.

Suhua acquiesce. Je lui laisse encore un peu le temps de s’habituer à ma présence puis je commence à bouger, d’abord légèrement. Je dépose un baiser dans son cou.

Je veux qu’elle se sente aimée, pas seulement désirée.

- Tu… tu peux a… accélérer…

Je fais ce qu’elle dit, augmentant un peu le rythme. Suhua enfouit son visage dans mon cou, son souffle caressant ma peau.

Quelques minutes après, ses cuisses se remettent à trembler. Nos plaisirs atteignent leur paroxysme en même temps.

- Fe… Felix…

Je ralentis jusqu’à m’arrêter, puis je me retire. Je fais glisser la protection et essaye de la fermer, sans trop savoir si c’est ça qu’il faut faire, puis je la jette à la poubelle.

Je retourne dans le lit et me glisse sous la couette, à côté de Suhua que je distingue dans la pénombre. Ses lèvres entrouvertes sont gonflées et légèrement humides, ses yeux brillent, ses joues sont roses… Son souffle est légèrement saccadé.

Je la regarde puis l’attire dans mes bras, entrecroisant nos jambes.

- Je t’aime, Suhua.

- Je t’aime aussi, Felix…

Je la serre plus fort contre moi.

- Je ne te l’ai pas demandé, tout à l’heure, mais… Est-ce que tu veux bien être ma petite amie ? Ou « Can I be your boyfriend ? *».

J’ai peur de ce qu’elle pourrait répondre. Le fait de m’avoir dit « je t’aime » et d’avoir fait l’amour avec moi ne veut rien dire, après tout. Et je sais que Suhua a peur de l’attachement.

- Oui… Je… je suis bien avec toi.

Mon cœur s’accélère et j’embrasse Suhua.

- Bonne nuit.

- Toi aussi.

Elle pose sa tête sur mon torse nu et ferme les yeux.

*“Est-ce que je peux être ton petit ami ?” paroles de la musique Case 143 de Stray Kids

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