29 décembre. Survivre !

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Laissez moi dormir ... j'ai si froid

Les grattements dans son cou l'en empêchent. Ce type lui fait mal avec ses ongles ! Et qu'est-ce qu'il a à crier ainsi ? Elle est étendue sur le côté sur l'épais coton glacial. Il lui faut un moment pour comprendre que c'est de la neige. Le saut, le vol, tout lui revient maintenant. Elle a perdu conscience, plusieurs minutes après avoir senti Tintin s'avachir dans son harnais. Pourvu qu'ils n'aient pas trop dérivé !

Bobette tente de se relever, mais Tintin, attaché à elle et toujours inconscient, l'en empêche. Elle arrache son masque devenu inutile, défait les deux mousquetons qui la relient au jeune homme.. Milou saute de joie, c'est lui qui farfouillait dans son cou, pour la réveiller. Comment diable a-t-il bien pu sortir seul du sac isothermique ? Et depuis combien de temps sont-ils là ? Elle jette un oeil à sa montre. Trois heures du matin. Ils ont du toucher le sol vers une heure trente cinq. Sans le chien, elle aurait pu s'enfoncer dans un sommeil sans retour. L'animal saute et bondit, tout excité, pour attirer son attention.

Tintin !

Elle se précipite, ôte le casque et le masque à oxygène. Le jeune homme ne répond pas à ses invectives, il ne réagit pas quand elle le secoue. Elle tente quelques petites gifles, sans succès. Inquiète, elle approche sa joue de sa bouche. La respiration est très faible, comme le pouls d'ailleurs. Ses joues et ses lèvres sont froides, trop froides, même par ce froid glacial. Elle panique quand elle constate le teint grisâtre. Hypothermie !

Putain, tu vas pas me lâcher avant que ça ne commence !

Elle avise, tente de faire le point. Ils sont étendus à quelques mètres d'une lisière boisée, le parachute s'est emberlifiquoté dans les arbres. La longue et profonde trace dans la neige lui fournit l'explication. Ils ont atterri dans ce champ, le vent les a entraînés jusqu'au moment où les sapins ont fait obstacle à la voile. Elle fera le point plus tard, il faut avant tout mettre Tintin à l'abri.

Bobette s'affaire à récupérer sa voile. Une fois fait, elle y enveloppe tant bien que mal son compagnon et tire le colis ainsi confectionné vers la forêt. Il fera déjà plus chaud à l'abri du vent. Au milieu des arbres, elle trouve une petite zone dégagée. Pas le temps de chercher autre chose ! Elle tente d'arracher des branches aux sapins, mais avec pour seule aide son couteau de poche, ça lui prend un temps fou. Tant bien que mal, la jeune fille confectionne un tapis de branchages qui les isolera du sol. Elle s'affaire sans discontinuer, rassemble du bois mort et prépare un feu, puis entreprend de découper le parachute en deux. Milou, qui semble avoir compris la gravité de la situation, ramène une à une dans sa gueule toutes les branches mortes qu'il peut trouver alentour.

Elle qui, il y a une heure encore, avait si froid, est maintenant en nage. Elle plie soigneusement la moitié du parachute pour le poser sur le tapis de branchages et d'épines. Le matelas ainsi confectionné doit faire environ trois mètres par deux. Elle allume le feu en prenant garde à la direction du vent. A peine perceptible à l'abri de la forêt, il ne faudrait pas qu'une braise enflamme le parachute, ils mourraient tous dans d'atroces souffrances. Tant pis, en restant à trois ou quatre mètres, ça devrait le faire ! Elle déshabille Tintin le couche sur le côté sur le matelas de fortune, le recouvre du reste du parachute soigneusement plié lui aussi en de nombreuses couches successives, recouvre encore le tout de branchages, allume le brasier un peu à l'écart. Pourvu que la forêt le dissimule suffisament !

Epuisée, elle se déhabille à son tour, ne gardant que ses sous-vêtements. Elle étend leurs treillis côté feu par dessus la couverture improvisée. Ils sont fait de coton ignifugé, cela leur assurera un minimum de protection. Elle veut y croire en tous cas.
Enfin, elle agrippe Milou et se glisse dans le dos du reporter, forçant Milou à s'étendre sagement contre le ventre de son Maître. Elle entoure de ses bras le malheureux et se blottit contre lui, s'assurant de maintenir la plus grande surface de peau possible en contact avec lui. Elle colle ses pieds aux sien, ils sont glacials.

Toute la nuit, elle lui frictionne les mains, le dos, le torse. Comble de l'ironie, elle se démène tellement qu'elle en attrape chaud. Elle n'en peut plus. Exténuée, elle lutte contre le sommeil. Dans un sursaut, elle prend les mains de l'homme dans les siennes et se colle à lui plus encore.

Et elle s'endort.

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