Chapitre 8 : Les temps changent
Même si les images du drame ont disparu derrière de beau souvenirs, l'atmosphère reste lourde. C'est Griffing qui réchauffe l'ambiance :
- Bon alors qu'est-ce qu'il y a de beau sur Colfia ?
- Pourquoi ? demande Vestia. Tu veux faire du tourisme ?
- Je m'informe sur mon futur coup de foudre, réplique-t-il avec un sourire narquois.
- Alors il y a le palais royal, une merveille de technologie et d'architecture, surtout venant de vos mondes. D'ailleurs Griffing j'espère que ça va aller, le palais il est... comment dire ? Propre. Je ne sais pas si tu connais ce mot ?
- Rigole, je pense que j'ai le sens le plus facile pour m'adapter. J'attends de te voir dans la boue, princesse.
- Tu serais surpris, répond-elle en lui envoyant un clin d'œil avant de continuer. Sinon il y a aussi nos grandes forêts roses qui sont resplendissantes.
- Rose ? C'est une couleur naturelle ça ? demande Griffing.
- Non, on les a modifiés génétiquement pour être plus durable, résistant et surtout stabiliser les plaques tectoniques en absorbant les vibrations.
- On va pouvoir toucher quelques choses de naturel sur Colfia ? rigole Griffing.
- Notre développement a été destructeur. Et si on ne voulait pas finir sur un caillou stérile, il a fallu améliorer génétiquement notre environnement pour augmenter sa résistance à notre pollution. Une pollution qui a totalement disparu aujourd'hui.
- C'est fascinant, de pouvoir changer la végétation comme ça, souffle Griffing. Moi, on était bien à des années lumières de toutes études de plantes.
Je n'écoute pas vraiment la discussion je suis plutôt plongé dans mes pensées, le regard perdu dans mon ramequin de pommes coupées en tranche. Je repense aux paroles d'Itarra. J'espère pour elle que ça ira et qu'on réussira à lui effacer la douleur qu'elle ressent. C'est Griffing qui me sort finalement de mes pensées :
- Xander, on y va ?
- Yep, dis-je en me redressant brusquement.
Je me lève de ma chaise et les suit jusqu'au poste de commande. En entrant, j'essaye de penser à autre chose pour me concentrer totalement sur la conduite du vaisseau.
Après mettre mis en position sur mon siège, je ferme les portes. Alors que j'allais demander la destination, Vestia m'envoi mentalement l'image d'une planète vue de très haut, sans pour autant être dans l'espace. Aussitôt je forme le portail, qui s'ouvre devant nous. J'active les réacteurs et lance lentement le vaisseau à travers le portail.
De l'autre côté nous volons à des kilomètres au-dessus de gigantesques immeubles. Au-dessus du vaisseau, le ciel jaune dessine une immense planète qui paraît dangereusement proche. Griffing s'exclame :
- Tu ne nous avais pas dit que ta planète aller se faire écraser par une autre !
- Mais nan, c'est Lorquia, une copie artificielle de Colfia, elle est maintenue à distance par de puissant champs électromagnétique, il n'y a aucun danger ! Et puis il n'y a pas qu'elle qui sont proches de Colfia ! De temps en temps, c'est aussi GreenEx ou Platerra, nos deux planètes agricoles que l'on peut apercevoir.
- Ton monde est vraiment étrange, soupire Griffing.
- On est où, là exactement ? je demande ne sachant pas où aller.
- On est à une centaine de kilomètre au nord du palais royal. Je voulais qu'on arrive le plus vite possible au palais pour éviter que la royauté n'ait le temps de craindre l'arrivée d'un vaisseau inconnu.
Je lance le vaisseau dans la direction que Vestia m'indique. Dans cette direction chaque gratte-ciel est plus grand que le précédent jusqu'à atteindre des hauteurs vertigineuses autour d'un puissant laser rouge montant droit vers le ciel, traversant les nuages et éclairant d'une puissante lumière tous les bâtiments aux alentours.
Suivant les indications de Vestia, je suis le laser et crève la surface de nuage. La scène est alors spectaculaire.
Se dresse au milieu des nuages une énorme demi sphère dorée, couverte d'un gigantesque dôme de verre. A l'intérieur, une immense tour blanche centrale s'élève à des centaines de mètres de haut, traversant largement la paroi du dôme.
Tout autour de cette haute et large structure, il y a un grand et magnifique jardin d'herbe noir duveteuse, parsemé de grandes bandes de fleurs rouges, où chaque extrémité, rejoint de massifs arbres aux troncs blancs et aux feuilles pourpre. L'assemblement donne l'impression d'une coulée de sang sur un lit de cendre. Le contraste entre le jardin et la tour donne un effet impressionnant.
Le tout posé sur le laser rouge, maintenant artificiellement la sphère en suspension.
A notre approche une sorte de passerelle d'embarquement se déplie dans notre direction depuis la coupole dorée. Je demande alors :
- Je m'amarre sur la passerelle ?
- Il n'y a personne d'autres, elle ne peut que nous être destiné, répond Vestia. Ça va le faire ? Tu ne l'as jamais encore fait.
- Je vais essayer, dis-je peu confiant.
Je me concentre, ralentis le vaisseau, et le fait pivoter pour aligner la porte latérale avec la passerelle. J'arrive miraculeusement après avoir transpiré à appuyer délicatement la porte latérale du vaisseau contre l'entrée de la passerelle. J'arrête le vaisseau en suspension au-dessus du vide seulement maintenu à la petite passerelle.
Peu sereins, je relève doucement les mains des deux boules et me tourne vers Vestia :
- Je laisse le vaisseau là ? Il ne va pas tomber ?
- Non, les technologies dans la passerelle permettre de maintenir n'importe quel vaisseau sans risque.
- C'est fantastique, je souffle.
- Bon allez, il est temps de descendre, avant qu'ils ne commencent à trop s'inquiéter.
Tout le monde se lève et la suit vers la sortie. La porte s'ouvre à notre approche, dévoilant dans un long couloir blanc une floppée de soldats armés nous mettant en joues. Leurs visages cagoulés et leurs uniformes totalement noires me font froid dans le dos. J'espère que Vestia sait ce qu'elle fait.
- « Ça commence bien » souffle mentalement Griffing.
- « Après faut les comprendre, on est des inconnues qui débarquent dans le palais royal, il faut bien qu'ils se méfient » suppose Itarra.
- « Sauf que j'ai moi-même fait disparaître les armes de ce monde, pour y prêcher la paix » réplique Vestia.
Soudain un homme s'écrit :
- Vestia ? C'est la princesse Vestia !
- « Wow quelle popularité, souligne Griffing, tu vois ils ne t'ont pas oublié après tant d'année »
- « Super, soupire Vestia, ils ont gardé tout ce que je n'aimais pas »
Les soldats baissent leurs armes et s'incline devant elle. Sur un ton autoritaire, elle dit :
- Qui êtes-vous ? Que faites-vous avec des armes à feu ?
Ils paraissent déstabilisés par la question. Mais avant qu'ils ne puissent répondre, un homme imposant aux mains couvertes de bijoux les dépassent. Il a de longs cheveux blancs lisses coiffées en une fine queue de cheval. Sa peau pale est parfaitement lisse et sans aucun défaut. Devant Vestia il s'exclame :
- Vestia ? Mais comment est-ce possible ? Ne serait-ce d'avoir gardé ta beauté pendant toutes ces années !
- Qui êtes-vous ? demande-t-elle.
- Pardonnez-moi, j'ai oublié de me présenter ce n'est pas tout les jours qu'on ne me reconnaît pas. Je suis Otarin, roi de Colfia, répond-t-il avant de continuer. Mais qui sont ces clowns derrière vous ? Vos serviteurs ? Ils sont drôlement habillés...
- Ce sont mes amis, mes partenaires et ils s'habillent comme ils le souhaitent. Mais comment pouvez-vous encore penser à des esclaves avec notre société actuelle qui traite chacun de la même manière.
- Ne restons pas là, ma belle princesse. Entrez dans votre palais, dit-il en se retournant.
Les gardes s'écartent et nous laissent passer. Traversant le couloir blanc, le roi demande :
- Pourquoi êtes-vous revenu, princesse Vestia ?
- Nous ne faisons que passer.
- Vous ne comptez donc pas rester ? Mais pourquoi abandonner une deuxième fois votre peuple qui vous a élevé et adoré ?
- « Reste concis, et ne révèle pas notre mission, s'exclame mentalement Itarra. »
- Je ne compte pas l'abandonner, mais j'ai plus important à faire pour le protéger. Mais dîtes moi. Depuis quand les armes sont de retour à Colfia ?
- Peu après votre départ à vrai dire. Le peuple a été ébranlé lors votre disparition. Votre copine a été victime d'agression, soupçonné de vous avoir enlevé. Nous avons dû la défendre comme bien d'autres personnes de votre entourage. Le retour des armes à feu n'était pas une décision facile à prendre face à toutes les conséquences qui en découlerait, mais sur le moment elle était nécessaire.
- Emma ? Comment va-t-elle ?
- Malheureusement morte de vieillesse, elle a passé sa vie seule à pleurer votre disparition.
La curiosité de Vestia pour les nouveautés de son monde semble s'arrêter là, car tout le reste de passerelle, elle ne dit pas un mot.
Mais à la sortie de celle-ci, Vestia se fige. Devant nous deux femmes vêtu de petites pièces de voiles blanc couvrant uniquement leurs visages, leurs poitrines et leurs tailles. Elles nous attendent, immobiles et silencieuses comme des statues. Vestia s'exclame :
- Dîtes moi que ce sont des robots, Otarin. Dîtes moi que ce n'est pas ce que je pense !
- Mais bien sûr, que ce sont des robots princesse. A quoi d'autres vous pensiez ? En revanche elles sont encore expérimentales, évitez de les toucher.
Je vois devant moi, Itarra donner un coup de coude à Griffing et lui chuchoter discrètement quelques choses à l'oreille. Il fixe alors une femme androïde quelques instants avant de lui renvoyer un signe négatif. Aussitôt je la vois se raidir.
Je me rapproche, curieux de savoir de quoi il parle pendant que Vestia continue :
- Mais pourquoi des femmes dénudées ? Pourquoi avoir besoin de les voir presque nu ? Quelle image renvoyez-vous à tous les visiteurs de ce palais ?
- Mais c'est mon image, princesse ? Personne ne voit le problème, c'est mon style. Je suis sûr qu'enlever un peu de couche vous ferait du bien aussi. Vous vous sentirez plus à l'aise, dit-il en lui caressant la cuisse.
- Mais tu m'as prise pour qui ? s'exclame-t-elle en écartant brutalement sa main.
Pendant que la tension monte entre Vestia et Otarin, je chuchote à Itarra :
- C'est quoi le problème ?
- Ce ne sont pas des robots...
Je me retourne brusquement surpris. Pourquoi le roi a-t-il menti ?
- Méfie-toi, achève-t-elle.
Mais pourquoi ne préviennent-ils pas Vestia ? Ils pourraient même l'avertir mentalement ! Peut-être de peur qu'elle perde ses moyens voyant son monde détruit ? Mais qu'allait-on faire ? On ne pouvait pas juste prendre son Gravter et repartir comme si tout allait bien.
Soudain Otarin s'exclame :
- Qu'est-ce que vous chuchotez derrière ? D'ailleurs vous ne vous êtes toujours pas présenté ! A qui ais-je l'honneur ?
- Je m'appelle Shinen, et je suis rav... commence-t-il.
- Mais qui est cette charmante jeune fille, le coupe le roi ?
Itarra recule d'un pas et me laisse la doubler, ne voulant pas être exposé, déjà à cran. Otarin insiste en pouffant :
- Voyons ! Je ne vois même pas ton visage sous ta capuche. Il ne fait pas froid, vous pouvez vous déshabiller si vous voulez.
- Mais tu te rends comptes, de ce que tu dis ? l'incendie Vestia. Je me demande vraiment si tu ne m'as pas menti au sujet de ces serviteurs.
- Il a menti, répond à sa place Griffing. C'était de vraies femmes.
Sans chercher à vérifier l'information elle hurle presque :
- Comment est-ce possible, qu'un peuple comme le nôtre ait pu descendre aussi bas ?
- Vestia, il faut ouvrir les yeux ! tonne en retour Otarin. Les ressources de cette planète ne sont pas infinies ! On est plus à l'âge d'or d'antan ! On a construit trois autres planètes artificiellement, on a robotisé la quasi-totalité de la société, on a atteint le bout, on n'a pas pu continuer ainsi. Il a fallu faire des sacrifices.
- Pas de ressources pour des robots, mais suffisamment pour équiper une armée ? Et puis, je te rappelle que Lorquia, GreenEx, et Platerra ont été construit à partir de météore et d'astéroïdes ne venant pas de cette planète.
- Vous voyez c'est pour ça que je vous ai menti ! Parce que j'étais sûr que vous alliez vous énerver. Vous avez toujours regardé le monde avec les yeux d'une gamine ! La réalité est dure et il faut l'accepter.
- La Colfia que je connais l'a pourtant fait pendant un peu moins de dix ans !
- Avant d'imploser ! Et maintenant elle tient moins debout qu'avant le désarmement !
On arrive devant un ascenseur ou plutôt une sorte de navette car il fonctionne sur trois axes. Ses parois sont faites de verres. Quand la navette crève la surface du jardin glissant sur un angle de la tour blanche. La vue est juste époustouflante et vertigineuse.
Dans l'ascenseur, la tension est telle que l'atmosphère est électrique. Vestia est rouge de colère, le roi semble ne rien n'en avoir à faire, comme Shinen complètement à l'ouest. Je remarque en revanche Griffing et Itarra sur la défensive.
Ce qui est sûr, c'est qu'on est bien loin de ce qu'avait raconté Vestia. Ce qui est moins sûr c'est comment ça allait se finir. Pouvons-nous laisser ce roi réduire en esclavage ces femmes ?
Tendu Vestia reprends :
- Même si tu étais obligé d'utiliser des serviteurs. Pourquoi autant les humilier ?
Il souffle et s'exclame comme un père se fâchant :
- Vestia... Pourquoi cherchez-vous autant le conflit ? Vous m'aviez dit que vous n'étiez pas revenu pour le pouvoir alors pourquoi vous en occupez ? Vous vous comportez de la même façon que ces anciens qui n'aimaient pas vos réformes, que vous traitiez d'obsolète.
Les portes de la navette se réouvrent sur une salle de banquet, avec un plafond extrêmement haut, où y est fixé un gigantesque luminaire fait de dizaines de barres lumineuses.
La salle est totalement circulaire et les murs de verre permettent de voir de tous les angles la ville que le palais domine. On peut voir au loin tous les gratte-ciels, qui de notre point de vue sont ridiculement petit.
Au milieu de la pièce se dresse une table où six couverts ont été préparé avec une montagne de mets fumants. Il y a de tout. Des fruits de mer exotiques servis en abondance étrangement semblable à ceux sur Terre. Il y a aussi des viandes rôties alléchantes tranchées, des entrecôtes juteuses et des rôtis d'agneau parfumés entouré par de colorés légumes. Enfin il y a un énorme plateau de dessert avec des pâtisseries et des fruits frais à tremper dans des coulis de différentes couleurs harmonieuses.
Juste d'un regard j'en ai l'eau à la bouche. Le roi nous invite alors :
- Allez-y, je vous en prie, asseyez-vous !
On prend donc place autour de l'immense table. Otarin est en bout de table, Vestia s'est mis à sa droite, peut-être pour permettre de protéger au moins un côté de la table. Je m'assois à côté d'elle, Itarra à ma droite. De l'autre côté se placent Griffing et Shinen.
Avant que Shinen n'ait le temps de saisir quoi que ce soit sur la table, Itarra intervient mentalement :
- « N'y touches pas ! Vous ne mangez rien à ce qu'il y a sur cette table ! »
Même si je meurs d'envie de dévorer la montagne de plats alléchant, les images de ma vision me revient et me refroidit rapidement.
C'est Vestia qui relance la conversation :
- Vas-y changeons de sujet. Que sont devenu mes parents ? Qu'est devenu mon peuple ?
- Tu veux décidément perdre ton sourire, Vestia ! dit le roi se mettant à la tutoyer
- Pourquoi mon peuple est-il vraiment devenu a-t-on image ?
- Wow, la chatte sort ses griffes. Beaucoup de gens ont été comme toi, un peu réticent. Mais comme tous les autres, après avoir choisi, une ou deux filles sur Lorquia, tu changeras d'avis.
- Des filles ?
- Ou des garçons comme tu veux ? Chacun ses goûts. Ils sont tous indignes de liberté de toute façon.
- Ça ne vous dérange pas d'utiliser des humains comme de vulgaires animaux ! l'attaque Itarra.
- Comment as-tu pu détruire absolument tout ce qui faisait l'harmonie de Colfia ? renchérit Vestia. Quel est le plaisir de détruire des milliards de vie ?
- Attendez ! s'enquit le roi les calmants d'un geste de la main. Ils sont heureux, je leur augmente grandement leur niveau de vie en échange de leur service.
Il presse une bague, et quelques instants après les portes de l'ascenseur se rouvrent. Surpris je regarde des femmes rentrer. Elles sont cinq, toutes habillées d'une tenue orientale, fait de plusieurs voiles couleur rubis, quasiment transparents, reliés entre eux par de fines chaînettes dorées.
Je détourne aussitôt le regard gêné.
C'était la goutte de trop. Otarin l'avait cherché. Itarra hurle en se levant :
- Comment vous pouvez être aussi ignoble ! Vous n'êtes qu'un porc écervelé !
Les femmes indifférentes s'approchent chacune d'un d'entre nous. Vestia se lève et d'un geste indique aux femmes de s'éloigner. Celle-ci l'ignore comme si elle ne l'avait pas vu, et lui saisit même le bras.
Je suis stupéfait quand Vestia s'écroule dans ses bras. Je ne comprends pas ce qui se passe, j'entends derrière moi de la vaisselle qui se casse, des cris. Mais avant que je ne puisse réagir, une main s'enroule autour de ma gorge. Le geste est doux et sensuelle, mais en même temps que la main s'enroule, je sens quelque chose de métallique se déplier autour de mon cou.
Je perds finalement toutes sensations et contrôle de mon corps. Au moment où celui-ci s'écroule, des bras me rattrape et me couche délicatement sur le sol.
Ma tête lâche me permet par hasard de voir que nous sommes tous dans le même état. Otarin se lève à son tour et s'exclame :
- Je vais vous raconter une histoire. Il y a un peu plus de 180 ans, la famille royale, ta famille, a détruit les classes sociales en élevant grâce à la technologie la classe populaire. Alors oui, les pauvres étaient contents, ils n'avaient plus besoin de travailler. Mais de mon côté, du côté de la haute bourgeoisie, ça a bien grincé des dents. Etre au même niveau que le reste de la population, nos égos en ont pris un sacré coup. Plus possible de se faire envier, de se vanter d'avoir ce que les autres n'avaient pas ou de faire partie de l'élite. Les robots était énervant, déprimant, nous empêchant toute appréciation de la souffrance des efforts de nos serviteurs.
Il fait une pause en sirotant une coupe de vin, puis continue :
- Ce n'était qu'une bombe à retardement. Cette bombe explose il y a 160 ans, avec la perte des titres honorifiques différenciant encore les riches des autres vulgaires familles populaire en leurs donnant des avantages.
Il refait une pause cruelle et reprend :
- La décision est prise parmi les plus puissantes familles de renverser le pouvoir. C'est dix jours avant la date du coup d'état que tu disparais. Quand quelques jours plus tard, le monde a perdu espoir, la majorité de Colfia, ta petite amie et ta famille te pleurs tous en cœur. Cette nuit-là, nous avons pénétré le palais, bien armé contrairement à la maigre sécurité que tu avais instauré. Merci encore, maintenant que je peux te le dire en face.
Il repose bruyamment sa coupe de vin, et s'avance vers Vestia avant de lui caresser la joue en continuant :
- Pour marquer le coup et annoncer que la famille royale avait changé, on a balancé leur corps par-dessus bord. C'était fascinant. Une impression de revivre. On a entendu les cris de terreurs des gens en bas, depuis les jardins du palais. Ta mère a d'ailleurs repeint toute la façade d'un immeuble, les robots ont galéré à nettoyer les vitres pendant plusieurs jours.
Le silence durant cette pause, témoigne de l'efficacité de ces bijoux neutralisant, car sinon, il ne serait sûrement plus qu'un tas de cendre. Il reprend et ces termes sont encore plus violent :
- Ta copine n'était pas comprise dans ce bain de sang. Je l'ai gardé et comme chaque lesbienne de cette planète, réduite en esclave. Les femmes appartiennent aux hommes et ne peuvent être perdu aux bras de femmes. Tous se sont inclinés devant moi, et m'ont satisfait une à une. C'est l'une des premières choses que j'ai faite en prenant le pouvoir. Puis plaidant l'épuisement des ressources, j'ai provoqué une inflation importante qui a rendu à la noblesse son pouvoir. J'ai peu à peu fait disparaître les robots pour les remplacer par des humains. J'ai pu de nouveau faire partie de cette élite en haut de cette échelle que vous aviez détruite.
Otarin s'accroupi au niveau de Vestia et lui dit :
- Vestia quoi qu'il arrive, que tu le veuilles ou non tu seras ma reine. Je ne te laisserais pas le choix. Je ne peux pas me priver du plaisir de dominer avec l'une des plus grandes femmes de notre histoire à mes pieds.
Il se relève, me contourne et en donnant un violent coup de pied dans les côtes d'Itarra, il l'insulte :
- Et toi sale garce, je vais te baiser si fortement que tu oublieras qui tu es. Et c'est toi qui deviendras ma truie écervelée.
Je suis terrifié par ce qu'il se passe. Par la perte totale du contrôle de la situation mais par-dessus tout je suis terrifié pour Itarra.
Je repense à ce qu'elle m'a dit cette nuit, sa peur. Je ne veux pas qu'elle le revive, voire qu'elle vive son pire cauchemar. Je tente de bouger, mais aucun de mes muscles ne répond. Je suis désolé...
Je tente désespérément de contrôler l'eau mais encore une fois rien ne se passe. Une larme se met à couler sur ma joue alors que l'impuissance me ronge de remords persuadé que j'aurais pu mieux faire, réagir plus rapidement. Lui éviter l'horreur encore une fois.
Je l'entends être traîné hors de la pièce, tandis que d'autres servantes arrivent, injecte quelque chose à la gorge de Griffing et Shinen avant de les emmener. Puis vient mon tour, et tout devient noir.
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