Retour aux sources
Nous allions au pas.
J'étais monté sur Phœbé qui enscensait de la tête en hénissant doucement de tant à autre. Je la menais d'une seule main, au côté de Michel. Nous étions silencieux, lui concentré, moi, préoccupé par ce que jedécouvrais de moi-même. Je m'interrogeais sur ma dangerosité. Je me souvenais de mes cousins dératisant la cours à coup de pelle. Et je fus horrifié lorsque je compris que le mouvement était imprimé dans ma mémoire musculaire et que j'aurais pu en faire autant. Je revoyais mamère filer la laine et je savais d'où me venait ma "fémininé". Tout était dû à l'observation et ce don exceptionnel.
À quel destin les dieux me préparait-il ? Je n'osais imaginer ce qu'il en serait dans une vie où je verrais un humain égorgé un mouton pour le sacrifice... le hennissement de Phœbé me ramena à la réalité. Le chemin qui serpentait entre les colines se divisait. Je prenais à gauche et Michel entraîna à notre suite la phalange armée qui nous suivait à la même allure. Je repris mes pensées intenses et finit par me rendre compte que le don que j'avais était inné, mais il ne tenais qu'à moi de me servir de ce que j'en apprenais. Je pouvais même transformer et amméliorer ce que je voyais. Je n'ai jamais eu besoin d'attacher un mouton pour le tondre, et je n'ai jamais fouetté un bœuf pour tiré la charrue.
Mais un autre don était en moi en parallèle : qui m'avait appris à rajeunir un rat ? je fouillais dans ma mémoire. Personne ne m'avait appris. Et d'ailleurs, je n'avais fais à cette instant là, aucun effort de volonté comme j'ai dû en faire par la suite au centre de régénération vétérinaire. Ce don là aussi était en moi depuis toujours. Je fus à cet instant comme éblouis au point qu'inconsciemment, je stoppa mon cheval. Michel me jetta un regard perplexe. Je descendit de cheval et je couru vers la rivière dont mon ouïe avait reconnu le cour. Je plongeais ma tête dans l'eau et la fraîcheur me remis du mal-être qui menaçait de me faire convulser.
Michel m'avait suivi, il s'agenouilla près de moi.
— Tu vas bien, mon frère ?
Je me redressais et le regardai. Je lisais dans ses yeux toute l'inquiétude de celui qui est responsable de moi. Je lui balbutiais que la ferme de mes parents se trouvait derrière la prochaine colline et que j'avais besoin d'une pause et d'une hydratation adaptée. Nous étions à l'ombre d'un saule, sous lequel j'avais grandis, au pied de la rivière. L'instant fatidique approchait et à force de pensé à mes capacités que je découvrais, j'avais oublié de me préparer la confrontation directe avec mon père... Je me sentais misérable.
Michel appela :
— aspirant Théocrite, pied à terre !
L'adolescent pas plus âgé que moi descendit de cheval et s'approcha.
— Tu vas resté ici avec notre frère Adelphos.
— Oui mon général.
Michel se tourna vers moi et me demanda confirmation.
— Derrière cette colline, n'est-ce-pas ?
— Oui. À l'heure qu'il est, vous y trouverez Irénée, ma mère, ma cousine, Andromaque, mes cousins André et Isidore. Mon père et mon oncle doivent encore être aux champs.
— Le nom de ton père est ?
— Nestor et son frère Petros...
Il avait une énergie active et déterminé lorsqu'il se releva. Il enfourcha son cheval et lança la marche au trot... en dernière position de ce défilé était une charette sur laquelle était posé une cage au barre de fer tressé. C'était la prison portative qui allait faire voyager les miens de leur ferme au centre du ministère de la sécurité de la ville. Si il m'avait laissé seul, je me serais sens doute effondré. Mais la présence du jeune aspirant me donna la force de résister à mon malaise. Il avait étaler son himation à l'ombre de l'arbre et m'invitait à m'allonger et reprendre des forces.
Moins d'uneclepsydre plus tard, j'entendis de loin les cris de rages approcher dans notre direction, ainsi que le trot des chevaux qui venait. je me dressa d'un bon, et, me soutenant à l'arbre, je vis surgir du virage la phalange, avec Michel à sa tête. Ils se dirigeaient vers nous sous les insultes des prisonniers, surtout les hommes qui les maudissaient. Michel, gardait son sang froid et arrêta tout ce petit monde, une fois parvenu à notre hauteur. Ce fut ma mère qui m'apperçu en premier. Elle ne réagis que par un sourire discret. Elle n'avait opposé aucune résistance, au dire de Michel. Par contre, les adultes masculins arrêtèrent leur insultes, quand ils me reconnurent avec stupéfaction. Michel, descendit de cheval et s'approcha de moi.
— Tu me confirmes bien les individus interpelé, frère Adelphos ? Le visage de mon père n'était plus qu'une déformation de haine. Mon oncle n'était plus que mépris. Mes cousins et cousine étaient apeurés... Je hochais la tête.
— Oui, Général... ce sont bien les membres de ma famille.
Michel regarda cette échantillon d'humanité et dit dans un sourire à peine contenu :
— À mon avis, tu as été adopté !
Ce fut une explosion de rire dans toute la phalange. J'étais attéré de voir ma mère rire aussi. Quand à mon père, il hurlait que par ma faute, les bêtes avaient été laissé aux champs... mon sang ne fit qu'un tour.
— Général, on ne peut laisser les animaux livré à eux même, surtout les moutons...
Michel avait repris son sérieux. Il évalua d'un coup d'œil ses forces en présence. Il désigna 4 de ses soldats et leur ordonna de m'accompagner jusqu'à la ferme.
— Tu as jusqu'au couché du soleil, petit frère. Prends tout ce qu'il y a à prendre. Cette ferme est voué à la ruine, par décision préalable du gouverneur. Alors tout ce que tu peux sauver, âmes et biens, sauve-le.
Je remis ainsi les pieds à la ferme. Je pris le chariot, y attela l'âne tout en appelant les moutons qui vinrent en trottant et en bêlant de joie. Ils ne m'avaient pas oublier, et l'âne non plus.
Je fis entassé dans le chariot par les soldats qui m'accompagnait de la vaisselle, de la laine, le métier à tisser de ma mère, des fruits et des légumes, 6 poules chétives, un coq dégarni, et je courus aux champs détacher les bœufs de la charue... Je les emmenais avec moi et je sentais leur souffle de bonheur. Ils meuglaient de reconnaissance en galopant derrière moi.
Tout ce qui avait été entassé dans le chariot était trop lourd pour l'âne qui hahana de chagrin... Je le dettelais et lui demandais pardon. Il posa sa tête sur mon épaule et me donna un coup de langue à l'oreille, J'attelais au charriot les bœufs enthousiates. Ils avaient senti le changement dans leur condition. Et avec un redoublement d'énergie, ils se mirent bravement à tirer le charriot remplis de vaisselles, de meubles, de victuailles et de volailles caquettantes joyeusement. Le soleil n'était pas couché que nous retrouvâmes Michel.
Pendant que les soldats qui m'avaient accompagné faisait leur rapport, je faisais la traite des brebis qui bêlaient doucement, me racontant leur misère et le soulagement de me voir de retour. Les soldats allumèrent un feu sous une marmites et j'y versais le lait qu'ils firent chauffer. J'entendais la fin du rapport d'une oreille distraite :
— Il a parfaitement assimilé votre pouvoir de commandemant, mon général
Et Michel répondit dans un sourire :
— Il fallait bien quelqu'un pour diriger les opérations en mon absence. J'ai dû séparé la femme des hommes, ils l'auraient écharpée ! De vrais sauvages !
J'avisais la cage et en effet, ma mère n'y était plus. Je la cherchais des yeux et apperçu à l'ombre du saule, une forme allongée sur plusieurs himations. Je couru vers elle, elle se redressa et me tendis les bras, je m'y jettais avec bonheur en pleurant de joie.
— Mon sauveur, me dit ma mère. Je te demande pardon : j'étais tellement occupée à rester en vie que je ne t'ai pas protégé comme il fallait...
Ces paroles tombaient sur mon cœur comme une pluie sur la braise. Je n'avais pas les mots pour exprimer ma douleur et mon soulagement. Je n'avais que les larmes et ma mère pleura avec moi, me tenant serré dans ses bras. Je ne revins à la réalité que lorsque Théocrite nous apporta un chacun un bol de lait. Il nous transmis les ordres de Michel.
— Dès que nous aurons mangé, nous remontons en selle, Nous amenageons les meubles dans le chariot pour vous laisser de la place, sœur Irénée, vous y serez bien.
— Où nous emmenez vous.
— Votre époux et son frère ainsi que la progéniture de ce dernier seront emmenés au ministère de la sécurité. Mais vous irez au centre de réparation.
Je regardais l'aspirant, attéré, il souleva la manche de ma mère, elle avait été mordue profondément à l'épaule et au bras. Je maîtrisais une nausée qui me plia en deux.
— Respire, mon enfant, me dit ma mère. C'est moins grave qu'il n'y paraît et je serais bien soignée.
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