La fin du Creux
Le fil épais se redresse, portée par une constellation de morceaux de toiles que l’araignée continue d’enrichir. Le processus d’élévation est exponentiel, et bientôt, le câble prend l’allure d’un monolithe brandi vers le ciel.
Ses braises crépitent et effleurent celles de l’autre câble qui tend de plus en plus dans la direction de son autre moitié.
Des éclairs surgissent et s’épousent.
Les formes torturées du Creux s’illuminent.
Les murs de métaux se gorgent de lumière. La soie qui entoure les câbles fond sous la chaleur des retrouvailles, et le magma roule sur les plaies et les soudent ensemble, réunissant les deux moitiés.
L’araignée sent les fils sous ses pattes se dérober.
Elle regarde partout autour d’elle, et la soie s’embrase de toutes parts, tandis que la lumière arrache chaque millimètre de terrain aux ténêbres.
L’arachnide, sans savoir pourquoi, s’effondre avec la strate dans cette lumière pure.
Si pure qu’elle rend toute forme indistincte.
Jusqu’à l’araignée elle-même.
Le Creux devenu lumière se met à trembler, alors que ses hauts murs s’activent et que des pistons pulsent dans le métal un liquide sombre qui active toutes les parties de la structure. Des bruits stridents d’aciers que l’on tordrait résonnent dans cet univers manufacturé.
En traversant l’épaisseur des limites de cet étrange monde, à travers la faille de lumière qui laisse désormais jaillir celle des entrailles du Creux, la réalité de cet abysse se révèle :
Des yeux qui n’ont rien d’organique s’illuminent en clignotant.
Le robot s’active.

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