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Je renais !

Sors de la baignoire en fredonnant C’est une belle journée, après avoir lavé mes idées noires.

J’en avais bien besoin, tellement que j’crois m’être assoupie.

Pose la serviette chaude en velours sur mes seins chauds. Le ventre, le visage, les cheveux, les arpions…

Dehors, des enfants jouent au ballon et une voiture peine à s’garer.

J’ouvre la fenêtre et une odeur de lavande séchée prend d’assaut la pièce. C’est à cause que le clampin du dessous en fait des décoctions qu’il laisse à la fenêtre pour capter les rayons solaires et mes ovaires dans un bocal à anchois alors forcément, ça r’monte. J’attrape le tract que j’ai récupéré dans la boîte aux lettres. Publicité étrange avec une donzelle presque à oualpé devant des palmiers frappés par le vent, le slogan dit qu’il faut tenter de vivre. Quand j’repose le papelard, je me rends compte qu’il fait étrangement froid pour un soir d’été.

J’vérifie combien me reste d’serestas.

J’bois un café pour me régénérer et m’dis qu’les murs sont toujours désespérément blancs. Puis j’regarde les peintures préraphaélites que j’ai accrochées pour contrer ça. Circé. Feuilles d’automne. Et Lady Lilith. Peut-être que j’devrais retirer cette affiche en papier journal, plié en quatre, de Belmondo dans Un singe en hiver. Puis aussi celui de Depp à l’époque d’Arizona Dream qui zieute le plafond.

J’m’allonge sur le canapé. J’pense que j’ai eu droit à un excellent bain et j’commence à lire Le Soleil des Scorta jusqu’à ce qu’Eugénie m’appelle mais je n’réponds pas.

Ouais, l’envie d’bouquiner passe alors autant m’allonger sur mon lit pour y fumer un joint que je pense avoir peut-être un peu trop chargé, d’ailleurs. Effectivement. J’tousse.

Songe à m’faire jouir mais je crois avoir trop la flemme et rien ne m’excite vraiment là. À travers les stores vénitiens, je vois les palmiers frémir sous la brise, puis je reviens sur la masturbation puis les palmiers puis je regarde ailleurs et là, je me dis qu’il faudrait un ventilateur mural.

Voudrais bien m’remettre à la peinture. Ou au dada. J’allume la radio sur le refrain de My Happy Ending alors je l’éteins la radio, je l’éteins. J’repense sans raison à cette phrase de Shirō Ishii qui dit qu’il suffit d’un rien pour briser des consciences.

Une libellule arrive et s’pose sur mon épaule, je la renvoie chier.

La plainte douloureuse d’un chat qui miaule.

J’passe la nuit entre pioncer sur mon fauteuil, me réveiller pour chasser la migraine et les vertiges, fumer des joints en écrivant des conneries puis repioncer sur mon fauteuil. Dans cet ordre.

J’vomis un café au milieu de tout ce machin.

Quand l’aurore arrive, j’en ai marre de recommencer alors je décide d’aller m’coucher.

En me retournant sous les couvertures, je sens comme les secondes éponger mes yeux noyés d’un souvenir mais ce n’est qu’une fausse alerte. Tout est déjà sec.

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