Chapitre 23 : Volontés entremêlées (1/2)

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NAFDA

La bataille avait débuté sous les meilleurs auspices. Pourtant était-elle tombée brutalement, du moins Nafda le concevait, perchée sur un flanc humecté.

Ruya zi Mudak, tu te trahis facilement. L’assassin se remémorait l’époque où, prisonnière de Phedeas, elle endurait le dédain de la jeune rebelle. À ce moment, Ruya s’effaçait sous le charisme de son amant. Des centaines d’hommes et des femmes bataillaient désormais derrière elle, se conformaient à chacune des instructions. Alors que sa carnation cuivrée et ses longues mèches frisées la distinguaient peu dans la vastitude de l’empire, les peintures verdâtres sur ses joues et sa veste croisée et anthracite la particularisaient. La minceur de son gabarit ne l’empêchait nullement de s’imposer sur le terrain d’affrontement. Elle avait troqué ses bracelets ambrés contre des renforcements en cuir, résistant aux assauts adverses, esquissant d’agressives courbes de sa lance argentée.

Nous avons triomphé de bien plus menaçant. Tu viens juste de donner une nouvelle opportunité à notre glorieuse meneuse de défendre sa patrie. Il existait une guerrière dont les rugissements surpassaient ceux de Ruya. Coiffée d’un casque conique, équipée d’une cuirasse en acier aux fines plaques et frappé d’écarlate par endroits, Bennenike rassurait ses troupes par la simple familiarité de son attirail. Elle portait deux cimeterres en acier par lequel trépassaient ses ennemis l’un après l’autre. S’élargissait son sourire à l’accumulation de ses victimes qu’elle piétinait sans vergogne. Se dilataient ses yeux baignés d’un éclat incessant lorsqu’elle hélait ses subordonnés, des forces agglomérées en houleuses vagues qui déferlaient la moindre de ses impulsions.

Aussi brillante stratège que politicienne. On a eu beau l’accuser de privilégier le trône, elle est restée accoutumée à la guerre qu’elle dirige avec brio. Noki Gondiana, pouvez-vous en dire autant ? Entre l’engagement et la réalité se creusait un gouffre que Nafda observait avec dédain. Noki avançait certes à bon rythme, complétant les ordres de l’impératrice par les siens, mais elle ne se positionnait pas au-devant de l’entièreté des troupes. Une brigandine flavescente à carreaux enserrait sa fine silhouette, grâce à laquelle elle bondissait entre ses fluides foulées. Une lame en laiton incrustée de cuivre et ciselée à ras du manche portait ses attaques vives et précises. Sur son bouclier en cuir épais rebondissaient les flèches adverses à défaut de dévier les sorts.

Et parmi ces illustres noms, certains seront inscrits définitivement dans les livres d’histoire. D’autres sombreront dans l’oubli ou, pire encore, seront déformées par le passage du temps. À nous d’agir pour modeler l’avenir à notre guise. Je ne serais pas condamnée à devenir témoin, c’est bon l’époque où j’errais dans les rues de la capitale. Nafda détaillait chaque événement se déroulant devant ses yeux. Du plus petit soldat consumé par un jet de foudre à la horde de belligérants collisionnant dans un impact retentissant. Tant l’averse que la brume obstruaient la vision, ce même s’ils avaient choisi d’entamer l’assaut au sein d’une plaine dénudée à l’inexistant relief. Les gouttes chutaient si lourdement que leur bruit couvrait de nombreux cris. Les rafales s’engouffraient à une telle intensité que seules les plus fortes voix perçaient.

Or ce n’était guère le rôle attribué à Nafda. Non qu’elle fût l’unique à se dresser à l’écart de l’affrontement principal, à l’abri des regards antagoniques, toutefois son statut particulier était connu de l’ensemble de ses alliés. L’assassin à qui la guerre avait réussi, dont les dagues fauchaient aussi bien sous la lueur éblouissante de l’astre diurne que dans les ombres les plus opaques. Cette fois-ci, les directives de sa maîtresse étaient sans équivoque : elle ne devait pas charger comme une milicienne ou une soldate.

Sa contemplation se poursuivait en l’attente de son heure. Sonder dans une placidité absolue en dépit de l’accumulation constante de dépouilles. Privilégier l’individualité même si la collectivité primait dans de telles circonstances.

D’abord, il y avait Koulad. Lui qui avait subi le sermon de son épouse pour avoir laissé échapper Oranne avait prêté le serment de se rattraper. Aussi s’élançait-il à ses côtés, abattait sa hallebarde avec impétuosité. Il ne daignait même pas esquiver, trop focalisé sur la portée de ses coups, trop occupé à riposter au gré de ses vociférations. Il se ramenait sans cesse à hauteur de son épouse, pour qui brûlaient ses prunelles, même si des lacérations maculaient sa brigandine et ses épaulières. Koulad se synchronisait auprès d’elle. Œuvrait pour le retour de la hardiesse et de la reconnaissance. Qu’il marche sur ses pas si cela l’enchante, tant qu’il se rend utile.

Et puis, Xeniak et Djerna emboîtaient immanquablement ses foulées. De profonds sillons zébraient leur figure qui s’assombrissait à chacun de leurs assauts. Les égratignures, ils n’en avaient cure, puisqu’ils se contentèrent de râles lorsque des armes traversaient leur garde et ripaient sur leur équipement. L’un frappait et l’autre bloquait. Le premier évitait et le deuxième répliquait. Si coordonnés qu’ils progressaient sans peine nonobstant la densité adverse. Le couple, bien remarqués en comparaison d’autres miliciens, demeuraient malgré tout dans l’ombre de leur équivalent impérial. La frustration les accable ? En même temps, ils ne peuvent plus décharger leur colère sur la pauvre Oranne, donc ils doivent compenser.

Par contraste, Badeni se faisait plus discrète. Rarement ratait-elle ses cibles qu’elle embrochait de sa lance, ce nonobstant l’absence d’un œil. C’était avec minutie qu’elle franchissait les remparts de la mêlée, hélant ses alliés de temps à autre, mais avançant surtout seule. Plus elle se frayait dans la brume bientôt teintée d’écarlate, plus son corps s’usait à force de sollicitations. Grinçant des dents, s’essuyant le front ruisselant de sueur comme d’eau de pluie, elle braquait son arme au gré du mouvement général. Parfois elle haletait, et alors détonnait la dureté de son expression, comme la pointe ensanglantée de sa lance décourageait toute offensive frontale. Elle non plus ne renonce jamais. Nostalgique du temps où elle avait une plus grande autorité à la guerre ? Le métier de garde assure la sécurité, mais ce n’est jamais ce qu’elle a désiré, sinon elle ne serait pas borgne.

Aux côtés de sa dirigeante, Reino perçait aisément les flancs adverses. Le conseiller se targuait d’affronter plusieurs ennemis en même temps, son court sabre glissant d’une main à l’autre. Il démembrait, décapitait et éventrait sans s’éreinter, toujours à l’affût d’une rétorsion inopinée. D’un rapide jeu de jambes il dansait, s’éloignait de Noki pour mieux revenir vers elle lorsque les circonstances l’exigeaient. Tels des éclairs clignotaient des lueurs autour de lui alors qu’il traçait une tranchante voie. Lui, simple conseiller ? J’en doute. Il doit cacher quelque chose. Aurait-il simplement imité Noki en alliant à la politique l’art de la guerre ?

Enfin, Ségowé intriguait. La jeune fille s’était attifée d’un accoutrement semblable à son aînée bien qu’elle eût favorisé des nuances plus froides. Tout comme elle brandissait une arme similaire, le fer luisant cependant en lieu et place du laiton. Son visage se tordait de temps en temps à la vue de ses ennemis, surtout quand ils se révélaient du même âge, et son retrait relatif avait de quoi susciter la curiosité. Ségowé se référait davantage à sa sœur qu’à son impératrice à l’avenant. S’insérait là où Noki l’ordonnait, glissant sa lame sous des entrailles sitôt à portée d’adversaires interloqués. Elle se serait bien entendue avec Dénou. Un peu plus âgée, peut-être, mais nourrie de ce même esprit d’une jeunesse privilégiée. Au moins Ségowé n’a pas peur du champ de bataille… Quant à sa loyauté, nous verrons vers qui elle se dirige. Très bientôt.

Elle avait assez observé, assez patienté. Ce qu’il lui restait à accomplir serait délicat mais rapide. Sondant la mêlée, spécifiquement une brèche vers laquelle se faufiler, Nafda se raidit à la contraction de ses muscles. Là où s’enchevêtraient les ambitions sifflait l’agonie, un milieu auquel elle s’acclimatait malgré elle.

Les tressaillements devaient être refoulés au contraire des frissons. Plongée au lointain, l’assassin défourailla, et ses dagues vibrèrent sitôt hors de leur fourreau. Ses poils se hérissèrent, son cœur battit la chamade.

Nafda fonça.

Dès qu’elle s’approcha de la lutte, l’assassin ressentait la désagréable impression de s’enfoncer dans la bourbe. Il s’agissait juste d’une herbe humide, creusée de fange par endroits, où sang et traces de pas affadissaient le vert naguère éclatant. Rien qui pût la ralentir tant ses enjambées s’avéraient légères et diligentes. Lames courbes calées sur ses paumes, mue par son impulsion, elle s’infiltrait dans la kyrielle de belligérants, surgissait de biais afin de mieux les surprendre.

Entre les mages, archers et fantassins de la sédition se propageait une ombre que nul n’avait anticipé.

Une présence supposée discrète, qui se révéla au moment où les rebelles s’orientaient vers de plus directs opposants.

Nafda saisit cette occasion. D’une roulade vers l’avant elle s’intercala entre une paire d’épéistes : se redressant en une seconde, elle tournoya sur elle-même et les égorgea au dépourvu. Ce fut au rythme de leur borborygme qu’elle para une troisième assaillante, rugissant derrière elle, femme aux yeux mouillants et à la hache dentelée. Les tranchants se croisèrent à plusieurs reprises, desquels fusèrent des étincelles, contraignant l’assassin à se fléchir. Mais elle désaxa l’arme et transperça son épigastre avant de faire volte-face. Au-delà des agonisants se dressait un mage se croyant en sécurité derrière son égide hyaline. Des tremblements l’ankylosèrent au moment où Nafda la déchira en une batelée de particules. Tout juste réussit-il à déployer un rayon lumineux, que son agresseuse déjeta avec aisance, puis il trépassa, torse traversé par les lames.

Ces obstacles se résumèrent bientôt à des cadavres qu’elle toisa. Car sa principale cible bataillait par-delà la rangée d’opiniâtre défenseurs. Tantôt éraflée, tantôt frôlée par un sort, Nafda se voyait à peine entraver sous la nuée d’attaques adverses. Elle identifia la silhouette, s’en rapprocha peu à peu, referma soigneusement ses doigts sur sa poignée.

Et elle fondit sur Ruya.

Hélas, comme si une étincelle d’instinct l’avait préservée, la meneuse l’avait repérée à temps. Dagues et lance s’entrechoquèrent en un instant, après quoi Nafda atterrit à quelques mètres en face de la guerrière. Laquelle dardait des yeux à son intention comme la rejoignit aussitôt une cohue d’alliés.

— Telle est la stratégie de l’impératrice réputée maîtresse de guerre ? persiffla-t-elle. Enchaînée, tu ne représentes pas un grand danger.

— Mais je suis libre, répliqua Nafda, un sourire en coin de visage. Et avant d’être arrêtée, je peux faucher des dizaines de vies sur mon passage.

— Tu es bonne assassin mais piètre duelliste, Nafda. Je vais te le prouver.

Elle se souvient de mon nom. Elle se souvient de ce qu’elle m’a infligé. Et pourtant, elle ne me connait qu’en surface. Sur cette pensée naquirent des plis dans le visage de l’assassin, dont elle se servait pour dévisager son adversaire. Une inspiration avant l’assaut et elle se rua derechef. Succéda une nouvelle collision des armes, se heurtèrent les combattantes dans leur poussée. Ni la viscosité de la boue à leurs pieds, ni la frénésie de la lutte alentour ne les freineraient. Secondes après secondes, minutes après minutes, elles tournoyèrent autour de l’autre, affaiblirent leur garde, et peut-être que le harassement les guetterait.

Mais Nafda s’arrêta à temps et sonda ses alentours ce faisant. Même si une partie de l’attention s’était réduite vers elle, elle ne se retrouvait pas assaillie plus que de coutume. La jeune femme s’animerait par cet avantage comme elle faisait coulisser ses lames entre ses doigts. Ruya évite les choix d’instinct. Elle aurait pu envoyer ses mages sur moi, mais elle est consciente que je dévierais ou absorberais leurs sorts. L’acier triomphera-t-il de moi ? De sombres perspectives devaient être rejetées. Surtout que Ruya s’était parée d’un sourire outrecuidant, ajustant les pans de sa veste, sa lance tourbillonnant au gré de ses mouvements. Son répit s’acheva à la contre-attaque de Nafda. Des coups de plus en plus véloces se multiplièrent. À chaque entrechoc se courbèrent davantage les belligérantes. Elles se mouvaient en permanence : à dextre ou à sénestre, peu leur importait, tant que leur arme se glissait sous les défenses adverses. Tout ce qu’elles récoltèrent furent de légères taillades, tout juste bonnes à les exhorter davantage par les éclairs de douleur. Danse, danse, danse ! Ton glas n’en sera que plus satisfaisant.

Suite à un saut, Nafda se réceptionna malaisément. Ses semelles menaçaient une fois encore de s’enfoncer dans la fange si elle ne privilégiait pas la souplesse. C’était un répit lors duquel elle souffla, assez éloignée de son opposante qu’elle continua de dédaigner. Elle flanchera d’ici peu. Ce sera sans doute le moment où elle interpellera ses alliés. Je serai prête. Une jambe fléchie, l’autre tendue, l’assassin adoptait une posture versatile. J’anticiperais d’autant mieux la prochaine attaque.

Elle ne s’était néanmoins guère préparée à l’irruption de Koulad. Par-delà un chapelet de rebelles subclaquants approchait le milicien. Ruya fut bouche bée devant lui mais elle obliqua avant qu’il pût fendre quoi que ce fût. Le tranchant frôla la meneuse qui réprima un cri. La lance prolongea son bras, et fusa sur son braillement en direction de son nouvel adversaire. Bien qu’il bloquât, Koulad s’arc-bouta un peu, ébranlé par la puissance du coup.

— Pourquoi vous incrustez-vous ? râla Nafda. C’est mon duel !

— Bennenike a placé trop de confiance en toi, blâma Koulad. Tu n’avais qu’un seul rôle, celui d’occire Ruya, et tu as échoué.

— J’étais en train de l’affronter ! Vous ne m’avez pas laissé l’achever.

— Ruya se dresse en face de moi, bien en forme. Visiblement, tu n’as pas compris : soit tu assassines, soit tu te retires. Je suis le meilleur guerrier parmi nous et c’est donc moi qui la vaincrai en combat singulier.

Bien des injures furent intériorisées. Quelle vendetta l’inspire ? Cela en devient puéril. Il souhaite tous les honneurs pour lui ? S’appesantir était futile même si ses nerfs se durcissaient : Nafda trouverait sa voie ailleurs. Or perdit-elle l’espace qu’elle s’était octroyée au resserrement des troupes autour d’elle. Des mages rebelles rejoignirent leurs équivalents fantassins, ensemble contre une rangée de miliciens aux côtés de Koulad. Lequel beugla quelques vagues instructions avant de poursuivre son duel contre Ruya. La hallebarde se cogna contre la lance plus brutalement que les dagues, mais Koulad peinait tout de même à pénétrer dans sa garde. Entre les instants de tâtonnement retentissaient le signal de la riposte. Des guerriers assaillis, des rebelles bousculés, et la délicate sensation d’un métal ne s’érodant guère à force de frictions. Il ne s’en sortira pas tout seul et ne l’admettra jamais.

— Dans l’ombre des autres, nargua Ruya dans la valse qu’elle réalisait avec son arme. De ton oncle et de ton épouse. Comment te sens-tu à ce sujet, Koulad ?

— Tu es bien renseignée, concéda son adversaire. Mais tu ne recevras aucune réponse. Mes sentiments ne doivent pas interférer. Palabrer lors d’une bataille est déjà assez malvenu !

— Tant pis pour toi. Vu ton regard méprisant, tu penses pouvoir me faire tomber comme Phedeas ? J’ai été trop stupide pour qu’il se joue de moi, mais je ne reproduirai jamais ses erreurs. Je ne l’aimais déjà plus au moment de son trépas. Et toi, est-ce que Bennenike t’aime encore ?

Du sang s’était accumulé sur la figure de Koulad comme ses mains s’étaient resserrées autour de sa hampe. Ni une, ni deux, il assaillit en grognant, paré à fendre le crâne de la meneuse. Il s’en déroba d’un pas de côté, après quoi Ruya désaxa la hallebarde de son opposant. L’imbécile ! Elle disposait d’une brèche assez large pour embrocher Koulad, mais en ripant sur le sol, elle se limita à transpercer son épaule.

Le hurlement subséquent l’encouragea à poursuivre.

Étalé par terre, se crispant du fait de sa géhenne, Koulad trémulait en essayant de se saisir de son arme. Planait l’ombre au-dessus de son corps fragilisé, pernicieuse et opaque, une lueur braisillante complétant la fatuité.

— Djerna, Xeniak ! implora-t-il. Aidez-moi !

— Tu n’appelles pas ta propre épouse ? fit Ruya, se dressant de toute sa hauteur. Trop éloignée, peut-être ? Dommage, j’aurais espéré qu’elle assiste à ta fin.

Jubiler ou déplorer ? Spectatrice malgré elle, pourtant contrainte de se défendre face à des séditieux dans ses alentours, Nafda sourit face à la détresse de Koulad. Djerna et Xeniak se hâtèrent sitôt qu’ils perçurent la voix déformée de leur meneur. Rythmés par l’urgence d’intervenir, obstrués par l’incessant flot des troupes. Il y avait de plus proches miliciens et aucun ne réussissait à repousser assez d’adversaires pour voler au secours de Koulad. Je pourrais, hélas trop d’ennemis me barrent le passage.

Ruya bascula avant le geste fatal.

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