Chapitre 59 : Riposte et secours

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FLIBERTH


— Quel était ce cri ? paniqua Vendri, calant malaisément son épée entre ses doigts.

— Impossible à savoir, répondit Fliberth, conservant son sang-froid. À moins que… Tant qu’il ne s’est pas répété, c’est bon signe, non ?

D’un regard chancelant, Vendri se braqua dans une position contraire à son ami. Tout juste réussissait-elle à réfréner le flageolement de ses jambes. Elle qui n’a jamais peur de rien, d’habitude… Fliberth se força alors à agrandir ses perspectives, ce qui noua sa gorge. C’est bel et bien justifié dans ce cas-ci. D’abord une colonne de magie éclatante, et maintenant ça. Qu’est-ce qui nous attend encore ? Et surtout, qui en réchappera ?

— Mes espoirs sont éteints, déplora Vendri.

— Nous l’avions dit, Vendri ! exhorta Fliberth. Nous nous battrons jusqu’à la fin.

— Guide-nous, Fliberth. Nous nous fions à toi depuis toujours.

Une veine saillit sur la tempe du garde pour qui la pression s’accumulait. Grincer des dents l’aida à se ressaisir tant le tumulte local s’inscrivait dans les affres du moment. Un excès de confiance, peut-être. Par-delà ses subordonnés, à qui il lui incombait de les cornaquer, une voie s’obstruait du fait des assauts incessants de leurs adversaires. Ils s’imposaient dans chaque direction, envahissaient chaque parcelle de rue. Toute échappatoire ou accès paraissait alors hors d’atteinte.

— Maintenant, avant qu’il ne soit trop tard ! insista Vendri.

Aux impulsions de la garde s’animèrent confrères et consœurs. Ils restaient toujours l’affût d’une lame ennemie là où le flux était annihilé. Parmi eux se distinguaient Taarek et Janya dont le retrait relatif aurait détonné en de distinctes circonstances. Une mine morose, cerclée de larmes à peine séchés, déparait le premier tandis que les nerfs de la seconde se durcissaient davantage à chaque seconde.

— C’est encore pire que durant nos prédictions, souffla Taarek. Zech, Hatris… Vous n’auriez peut-être pas voulu voir ça.

— Le meilleur moyen de leur rendre honneur est de remporter la victoire ! décida Janya. Vendri a raison, nous devons agir.

Il y a un temps pour les sanglots. Peu savent les réfréner alors que leurs amis succombent les uns après les autres. Docini m’a accordé sa confiance et ce n’est pas seulement sa déception que je crains. Si j’ai été choisi, c’est bien pour éviter un maximum de victimes.

Comme beaucoup lors des instants précédant un déferlement de violence, Fliberth fut tenté de clore les paupières et de gamberger. Il en réalisa la futilité lorsqu’il obtint la vue d’ensemble des environs. Des renforts couraient depuis la direction du levant, vers laquelle il mena ses propres troupes, avant de désigner ses cibles et de solliciter ses alliés :

— Gardons la même disposition qu’à l’extérieur ! somma-t-il. Mages, archers, arbalétriers, à l’arrière ! Fantassins, à l’avant ! Détruisons leurs lignes !

De courtes secondes de suspension précédèrent le sempiternel entrechoc.

Durant l’assaut s’estompait la notion de temps et d’espace. Il devenait ardu de reconnaître qui que ce fût quand les inflexibles forces sourdaient sans interruption. Fliberth distinguait encore ses alliés de ses ennemis bien que cela relevât du défi. Parfois il remarquait Janya et Taarek s’enfoncer dans une succession éperdue d’assauts, comme pour oublier les récents événements. Souvent il apercevait Vendri abattre un adversaire sans vergogne, puis appeler ses homologues à s’en inspirer.

Il s’agissait toutefois de rares et espacées éclats au sein de la pénombre. Du moins était-ce le cas avant que la magie tramât à hauteur des toits. Jets incandescents, obscurs et scintillants se combinèrent en un ensemble aveuglant. Retombèrent telles des ondes de choc sur les défenseurs de la cité. De massifs gravats voletèrent à l’instar des particules de sable et de poussière pour un effet similaire. Quelques-uns choyaient à la retombée des sorts, les autres résistaient. Outre le contact des armes hachait le kurta à la rencontre du flux, ce qui créait parfois des tourbillons spiralant de part et d’autre de l’allée. Sorts ciblés ou de zone, rayons ou orbe, cela importait peu à leur détenteur, tant ils bombardaient sans relâche.

Tel le commencement, mais dans des proportions bien plus élevées. L’écoulement de magie se rythmait au retentissement des armes. Si accoutumé à ces sons, Fliberth les jugea presque harmonieux, mais élimina vite cette pensée de son esprit. Il se concentra d’autant plus qu’il était immergé au centre de la confrontation. Là où les entailles se devaient d’être surmontées. Là où les abstractions s’entremêlaient, entre instinct et réflexion, avec des impacts claironnants comme issue.

C’était pour lui l’opportunité de s’affermir en tant que chef. Quitte à réveiller des réminiscences aussi douloureuses que ses blessures. Peut-être qu’un excès de frénésie animait ses foulées et ses courbes, mais il les appliqua avec netteté et précision. Fliberth se mouvait à dextre à chaque estocade de sénestre. Il reculait à chaque assaut frontal. Et opérait inversement dès que se ressentait la nécessité. Sous ses ripostes calanchaient une multitude d’adversaires. Sous ses ordres se marquait une significative avancée.

S’opiniâtrèrent aussi de féroces rangés adverses contre laquelle nombre des leurs périrent. Assister à la perte des siens révulsa Fliberth pour qui l’habitude n’en devenait plus supportable. Alors il répliqua sur un grognement, et le déchaînement s’ensuivit.

Deux soldats belurdois chutèrent sur un unique lancinement. Le chef s’élança d’un pas vers l’avant et surprit un milicien qui se déroba maladroitement. Il abattit un de ses confrères, introduisit son épée par-delà sa brigandine. Pivotant sur lui-même, il esquiva une offensive de biais, bien que le cimeterre le frôlât d’un cheveu. Il désarma l’assaillant avant de lui fendre le crâne du tranchant de son épée. Un tel fracas résonna que plusieurs belligérants tressaillirent, comme si la vue du garde en mouvement permanent suffisait à les paralyser. Chaque fois qu’ils le pensaient vulnérable, Fliberth se plaçait à hauteur de ses compagnons, et leur contre-attaque redoublait d’intensité. Sang et sueur l’emplissaient sans le ralentir. Sur son passage, entre deux halètements, des armes se croisaient implacablement. Puis une nouvelle brèche se créait, sitôt comblée par les combattants survivants, et le cycle se répétait.

Nous progressons à peine ! Nous ne viendrons jamais au bout de cette armée, à ce rythme, malgré les forces que nous avons réunies !

À l’impétuosité de tout un chacun s’ensuivaient naturellement les répercussions. Aux yeux de Fliberth, c’était comme si davantage de violence était réclamée à chaque trépas, à grands renforts de vociférations. Suite à quoi une myriade d’images s’imprima dans sa tête telles des gravures. Celle de Vendri dont le courroux s’accentuait à mesure qu’elle accumulait ses victimes. Celle de Janya dont l’épée virevoltait d’une épée à l’autre en se rougeoyant. Celle de Taarek aux cris supplantant les larmes comme ils abattaient ses adversaires l’un après l’autre. Tous ses amis d’antan et de maintenant pour qui la bataille relevait d’une question de survie.

Le cœur du chef semblait se rétracter lorsqu’il assistait malgré lui à la perte d’un des siens. Des souvenirs s’évanouissaient dans le creux du moment. Juste de vifs éclairs jaillissant lors de ses parades. Pourtant le passé motivait, l’incitait à s’ériger dans une allée déjà dégorgeant de sinistrés.

Une étroite ouverture se présenta à lui, hélas elle était inaccessible. Fliberth récolta en revanche un coup de marteau.

Son heaume eut beau limiter les dommages, il tomba tout de même à la renverse. Tant de vibrations le déstabilisèrent et suscitèrent l’intervention de ses alliés. Tandis que des filets de sang sourdaient par endroits, il était étalé sur le pavé à l’instar de ses homologues blessés ou décédés. Des éclats de douleur l’ankylosaient, des tremblements l’assaillaient de partout. Mais le bourdonnement de ses tympans ne l’empêcha guère de reconnaître la voix de Vendri. Son amie s’était intercalée entre son assaillant et lui. Genou droit fléchi à l’arrière, sa lame inclinée vers sa droite. Marteau et épée se heurtèrent à plusieurs reprises. Entamèrent leur propre mélodie au sein de la discordance. Et quand la garde se dressa de toutes ses forces, une tête supplémentaire vola hors de son tronc.

Victorieuse, Vendri aida Fliberth à se redresser, et s’autorisa même un sourire. Elle s’est bien ressaisie depuis le temps. Elle aurait pu même diriger les troupes à ma place !

— Ils nous assaillissent les uns après les autres ! râla-t-elle. Repartons, Fliberth, nous ne pouvons pas te perdre !

— Je ne suis pas indispensable à la victoire, contesta le meneur, mais je ferai tout pour y contribuer !

Le sourire persista et étincela dans un contexte plus que réclamé. C’est ce qu’elle voulait entendre. Fliberth et Vendri sollicitèrent encore leurs compagnons dont les armes et le flux se manifestèrent dans une confrontation sans fin. Tout se répétait et rien ne se préservait. Rien ne s’adoucissait et tout s’amplifiait. Des craintes se matérialisèrent même tant des rangées entières s’écroulaient les unes après les autres. De quoi désespérer les uns, de quoi exhorter les autres à imposer leur vengeance à grands renforts de cris étouffés.

Proche d’estoquer une autre milicienne, Fliberth ralentit l’allure en avisant des ondes magiques se répercuter en une succession de salves. Des soldats s’alignèrent et combinèrent leurs forces. Si quelques-uns succombèrent, d’autres dévièrent le sort qui se répercuta contre un mur à proximité.

De l’éboulement subséquent surgirent des cris de frayeur. Hommes et femmes s’éloignèrent autant que possible du lieu d’impact, mais pour certains, le glas avait déjà retenti. De volumineux pans de moellons, chamottes et plâtre les ensevelirent en abondance. Sur un fracas terrible se propagèrent ensuite des volutes de poussière et d’escarbille, lesquelles s’épaissirent à force de fendre l’air.

Exactement comme la brèche, à une échelle à peine plus réduite. Alarmés, les mages à l’abri s’efforcèrent de dissiper les retombées. Les répercussions se faisaient cependant pléthoriques. Une centaine de malheureux des deux camps expira, leurs poumons saturés de cette souillure. Même les rescapés virent leurs yeux s’irriter et l’intrusion s’immiscer jusque dans leurs narines, leur arrachant une toux impitoyable.

Les murmures s’affadirent dans une lugubre mélodie.

Sitôt l’opacité disparue que cliquetèrent derechef les armes. Fliberth était encore ébranlé, ses membres le rudoyaient toujours, mais on requérait son appui. À lui appartenait le rôle de se distinguer au sein de la mêlée. Ni le poids des ravages ici-bas, ni la marée adverse n’étaient censés l’entraver.

— Vous n’apportez que la destruction avec vous ! dénonça une jeune milicienne en sanglots. Nos compatriotes sont reclus dans leurs demeures, et vous tentez de les écraser dans vos ruines !

Nous n’avons pas provoqué cet effondrement, ce sont eux qui… Le meneur s’octroya un instant de réflexion, lors duquel la cogitation et l’instinct allaient de pair, lors duquel une vision d’ensemble se découvrit à lui. Autour de lui s’amoncelait ladite dégradation qu’une sinistre teinte vermeille tapissait. Et si les dégâts ne suffisaient pas à soulever son cœur déjà secoué, il n’avait qu’à contempler la débâcle derrière lui. Il se devait de gamberger au-delà du flux et reflux incessant, alors il pourrait agir hors de son échelle.

Cette brèche devait nous procurer un avantage. Zech, Hatris, c’est ce que vous vouliez… Mais elle a l’air aussi d’avoir déplacé les combats. Des hordes de miliciens et soldats déferlent de l’extérieur à l’intérieur d’Amberadie. Si seulement nous étions capables de…

Une ouverture. Il nous faut une ouverture. Et pas que pour nous.

Lorsque Fliberth empala son assaillant, une illumination éclaira son visage ravagé.

— Évacuez les citadins ! hurla-t-il.

Des bribes de confusion régnait au sein des troupes plongées dans le tumulte. Beaucoup dévisagèrent leur chef.

— Tous ces bâtiments ! désigna-t-il. Les citoyens s’y sont réfugiés pour y être à l’abri ! Mais maintenant que nous bataillons à l’intérieur des murs, ils sont en danger ! Changeons de configuration. Repoussons les lignes adverses tout en les secourant et créant un passage.

Un déplacement massif s’opéra sitôt l’instruction assénée. Nous aurions dû y penser quand nous avons élaboré notre stratégie. Une population entière prise en otage. Par milliers ils luttaient dans cet enchevêtrement de rues, de venelles et de places, désormais ils agissaient de concert à la rescousse des habitants. Fliberth et Vendri restèrent au front tandis que Janya et Taarek accoururent dans les maisons. Il était difficile de dénombrer combien y entrèrent, ni combien s’imposèrent près de la faille des fortifications. Le métal résonna toujours, les sorts s’abattirent de plus belle, mais un autre objectif motivait les forces alliées, prodiguèrent une distincte perspective.

C’était la première fois que Fliberth apercevait des citoyens d’Amberadie. Au début, l’intervention fut couronnée de succès. Gardes et mages escortaient des quidams horrifiés et tâchés de plâtre et de poussière hors de la bataille, non sans rencontrer quelque résistance sur le chemin restreint. Nul ne savait encore où ils se réfugieraient à la place, mais cela ne revêtait guère d’importance, tant qu’ils se trouvaient véritablement à l’abri.

De multiples files massives émergèrent de part et d’autre de l’entrée ouest. Sinistrés abandonnant leur foyer, coincés entre d’opiniâtres belligérants, victimes d’une guerre s’étendant jusqu’au joyau même de l’empire. Les uns trébuchaient parfois, les autres s’effaraient souvent. Au moins disposaient-ils d’une échappatoire vers laquelle ils affluèrent en formant leurs propres rangées.

Cette évacuation incita Fliberth et Vendri à donner le meilleur d’eux-mêmes. Sous leurs directives se complémentaient encore et toujours les fantassins enrayant la progression de leurs adversaires, pour que les combattants à distance les assainissent de projectiles physiques ou magiques. Ils assenaient, paraient, ripostaient. Quand surgissait la contre-attaque, matérialisée en insurmontables obstacles, ils s’évertuaient à ne pas flancher. D’innombrables vies dépendaient de leur capacité à conserver leur mur. Peut-être présentaient-ils des failles par endroits, mais elles étaient comblées par les survivants. Lesquels s’impulsaient nonobstant leurs larmes, jurant d’en découdre quitte à côtoyer un prématuré crépuscule.

De son côté, les traits de Fliberth s’allégèrent. Pour sûr que les pertes zébraient sa figure de plis moroses, mais savoir que leur sacrifice sauvait des vies modérait le fardeau des derniers instants. Taarek et Janya émergèrent des demeures avec des familles entières dont ils assurèrent l’escorte, et la démarche se poursuivit partout ailleurs dans le quartier. De quoi emplir l’organe vital de baume au moment de maintenir les rangs. Les militaires eurent beau surgir des ruelles, les miliciens eurent beau anéantir ou désaxer les sorts, les inquisiteurs eurent beau taillader âprement quiconque approchait trop de leur lame, personne n’était en mesure de les arrêter. À ce rythme, la bataille promettait de se propager dans chaque parcelle d’Amberadie.

Où que tu sois, Jawine, sache que nous faisons de notre mieux. Comme tu m’as appris, tu te souviens ? Utiliser nos talents combattifs afin de sauver des vies. Nous avions commencé par des dizaines, puis des centaines de personnes. Aujourd’hui, cette mission prend une toute autre ampleur. Cette responsabilité, je l’assumerai quoi qu’il arrive.

Très vite Fliberth déchanta-t-il.

La volée de hurlements ne lui parut pas sortir de l’ordinaire, de prime abord. Peu à peu, entre deux croisées de lames, les regrets le tourmentèrent. Il se retourna brièvement et aperçut un milicien embrocher un citadin de sa lance. D’autres gravats furent arrachés d’un toit et broyèrent sous le poids une demi-dizaine de malheureux. Une jeune femme chuta avec son bébé dans ses bras, sauf qu’elle ne se releva jamais.

En un instant s’annihila l’espoir qu’il s’agissait d’incidents isolés. Si la fuite de certains citadins avait été réussie, se hissant même au-delà des forces incommensurables hors de la cité, beaucoup avaient aussi rencontré le trépas. Bientôt leurs dépouilles s’accumulèrent avec celles des troupes alliées ou ennemies. Bientôt leurs borborygmes se mêlèrent aux autres. Bientôt les gémissements de désespoir heurtèrent tel un aveu d’échec.

Une opposition éparse mais déchirante s’accumula à cette débâcle. Plusieurs familles refusèrent d’abandonner leur bercail, redoutant de connaître une fatalité semblable à leurs compatriotes. Pire encore, quelques soutiens de l’impératrice répliquèrent avec violence. Ce fut avec un choc doublé d’affliction que Fliberth et Vendri avisèrent des collègues succomber sous des coups de poignards et de dagues et de citoyens. Que les assaillants périssent en retour achevât de les faire sombrer.

Contempler ce décor macabre les rembrunit par surcroît.

Non, ces innocents n’auraient pas dû mourir ! Tant d’enfants et de vieillards parmi eux… Des vies que nous nous étions appliqués à préserver. Des dommages collatéraux d’une folie qui doit prendre fin, et pourtant loin de s’achever. À quoi servent leurs appels de détresse si nous y répondons aussi mal ? Ça veut dire qu’ils ne sont protégés nulle part ? Ni dans leurs caves, où tout peut s’ensevelir sur eux, ni à l’extérieur, où ils sont pris entre deux armées.

— Nous avions promis de les protéger ! beugla un milicien. Vous avez tout gâché !

— Protéger seulement les partisans de Bennenike, rectifia Vendri. Vous assassinez les autres en hésitant à peine !

Fliberth favorisa l’offensive comme réplique. Rien ne put alors tempérer sa fureur, pas même d’exécuter ses ennemis. Des gouttes de fluide vital jaillissaient parfois entre ses larmes sans qu’il faiblît pour autant. Il se ruait à l’aveugle, oubliait de siffler des instructions, se déchaînait impitoyablement. Si bien que Vendri, pourtant assaillie de sanglots, dut l’interpeller elle-même.

— Pitié, garde ton sang-froid ! implora-t-elle. Sinon nos efforts auraient été vains !

— Et pourquoi, à la fin ? Pour que nous retardions la mort des plus chanceux ? C’est donc ça, la guerre, la vraie. Celle qui n’épargne personne, celle qui ravage des pays entiers, celle où l’histoire s’écrit de sang et non d’encre.

— Oui… Et nous devons y participer. La remporter, même.

— Comment ? Nous avions obtenu l’avantage, nous avons même pris des initiatives, et ça continue ! Tu disais ne plus avoir d’espoir, Vendri ! D’où vient ce regain d’optimisme ?

— Je ne suis pas optimiste, juste confiance. Je sais qu’il fait sombre, Fliberth, mais est-ce que tu aperçois l’horizon par-delà ce dédale de rues ? Cette cité doit être secourue. Et c’est notre rôle.

Impossible de sécher les pleurs. Inconcevable de se ruer vers l’avant sans que les pertes arrière impactassent. Toutefois le soutien de Vendri l’encouragea dans son rôle de meneur.

Surtout que, peu après, un nom mentionné par les inquisiteurs radicaux fit hérisser ses poils et craquer ses poings.

Nous avons arrêté Soverak depuis un moment. Nous craignons Godéra depuis longtemps. Lui, par contre, nous l’avons oublié et sous-estimé. Plus pour longtemps.

Approche, Meribald, et affronte-nous !

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