En position

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Nous sommes en début de soirée, j’ai dormi toute la journée. Cette nuit a été intensive. Sorel voulait me faire jouir au maximum et sans pause, il m’a achevé.

Il entre dans la chambre, tenant un sac ocre et du linge à la main. Mon sexe est détrempé, mon corps ne s’en remet pas. Sans un mot, il me sort du lit et me prépare. Un corset couleur rubis, à dentelles, assorti à des porte-jarretelles et des bas. Il m’enfile une robe rouge par-dessus. Il a choisi la plus courte et la plus éclatante, c’est pour lui d’un symbole de prostitution. Il est parfois cinglé.

— Tourne-toi, m’ordonne-t-il d’un ton impatient, en se reculant de quelques pas.

Je m’exécute, me retourne dos à lui.

— Bon, c’est ton jour, s’exclame-t-il arrogamment.

Il soulève ma robe et me touche longuement les fesses.

— Je te ramène à l’hôtel, m’annonce-t-il d’une voix qui laisse supposer un large sourire sur ses lèvres. Tu seras docile comme je te l’ai enseigné, continue-t-il d’un ton de voix devenu sec.

Je n’ose pas protester.

— Mets-toi en position.

Comme il me l’a enseigné, je me mets à genoux sur le lit, bien écartée, je cambre mon dos et lui présente mes fesses. Il sort du sac un gros plug rouge transparent et le lubrifie. Il lui accroche ensuite une lanière, dans un trou à l’extrémité de l’objet, me l’enfonce délicatement dans les fesses, j’ai mal, mon corps s’avance tout seul par réaction. Je panique, mes fesses se contractent.

— M’emmerde pas, faut que je te prépare, hurle-t-il.

Je sursaute. J’ignore qui seront ces gens avec qui je devrai être sage, ce qu’ils m’infligeront, leur degré de vice. Ces questions sans réponses me terrifient. J’angoisse et il ne m’aide pas, acharné à me préparer. Le gel chauffe déjà l’intérieur de mes fesses, ce qui a pour effet de m’ouvrir. Je lutte pour tenir la position. Mes muscles sont faibles. Il encercle mon ventre de son bras, m’empêche de m’agiter. Il enfonce alors le sex-toy dans mon cul ouvert, prêt à le recevoir, je crie de douleur. Il entoure mes hanches avec la lanière du plug et la fixe par un nœud.

— Voilà, il ne tombera pas. Faut que ton cul soit arrangé. Tu dois être présentable.

Sorel redescend ma tenue et me tend le gag ball, je lui donne naturellement la bouche. Il me bande d’un ruban rouge, un tissu opaque me maintenant dans un noir total. La peur m’excite, je sens déjà mon sexe s’humidifier davantage.

Il me tire du lit et me transporte contre lui. Mes fesses contre son avant-bras appuient sur le plug. Nous y allons. Il nous fait prendre les escaliers, débloque les issues nous séparant de l’extérieur, puis celle qui doit être l’entrée d’un camion. Un léger vent chaud et agréable enveloppe ma peau. C’est la première fois qu’il m’autorise à sortir. Il m’installe debout à l’arrière, me menotte les poignets et les retient à ce qui paraît être une corde suspendue au plafond. Un oiseau au loin commence à siffler. Une fois prête, il ressort en claquant la porte sourde.

Je l’écoute s’agiter à l’avant. Le camion vibre, il démarre.


Nous avançons. Il roule vite. J’ai du mal à rester droite, les virages me font glisser et me font mal aux épaules.

Une dizaine de minutes plus tard, le véhicule freine et s’arrête, laissant le brouhaha de la ville prendre le dessus sur le moteur. Une mobylette passe. Ces bruits m’agressent, me crispent. Je reconnais la lourde grille s’ouvrir. Il nous fait alors entrer dans la propriété privée, dans son agence, coupe le contact et sort. Je l’écoute saluer quelqu’un et tous deux entament une discussion incompréhensible depuis le fourgon. Leurs voix s’évanouissent graduellement. Ces mystères renforcent mon excitation, ma mouille coule sur le haut de mes cuisses.


Sorel revient seul et me libère les bras. Bâillonnée et les yeux bandés, il m’emmène sur lui.

— Tu mouilles bien, continue, m’encourage-t-il.

Mon sexe, sur son avant-bras nu, est tout humide. Chaque mouvement de pas me masse.

Nous entrons dans les murs de l’hôtel, une femme rit aux éclats avec un monsieur. Leur fumée de cigarette m’arrive au nez et me répugne. Fanny a réussi à me faire arrêter. Elle trouvait toujours les bons mots, les bonnes explications pour me faire prendre conscience des illusions matérielles, de leur raison et de leurs conséquences.

Il me présente comme étant sa soumise. Un d’eux passe sa main rude sous mes habits et me pince les tétons. Je ne dois pas bouger.

— Elle est complément docile, ça y est ? s’intrigue l’homme d’un léger accent espagnol.

— Un petit dressage rapide et oui, ça a été assez vite, lui répond orgueilleusement Sorel. Et elle adore ça.

Ils remontent ma robe de façon à découvrir mon vagin et quelqu’un m’entre ses gros doigts froids, pendant qu’un autre touche ma poitrine qui pointe.

— Elle te plaît, tu veux l’essayer ? lui demande-t-il, comme un jouet que l’on se passerait. Je l’ai bien préparée, et calmée, hier.

Je mouille sur ses doigts qui me malaxent.

— Hum, elle a l’air réceptive, lui répond-il d’une voix basse.

Je ressens le souffle de sa respiration contre mon cou. Il me masturbe par des ronds le clitoris, ce qui me fait gémir tout doucement.

— Prends-la, on n’est pas pressés. On ira après, quand tu l’auras baisé, lui annonce Sorel.

Il m’abandonne maladroitement sur le sol carrelé, à genoux, et me livre donc à son ami. L’homme dézippe la fermeture éclair de son pantalon. Il m’attrape les hanches et me met bien en levrette. Je courbe mon dos pour mieux le laisser entrer. Je m’offre à lui et, sans plus attendre, il me pénètre avec violence. Je me tais, me retiens. Celle qui l’accompagnait gémit timidement, tout proche de nous. Il ralentit et joue avec le plug, servant à m’ouvrir suffisamment les fesses, sans jamais me le retirer. D’un coup, il accélère ses va-et-vient dans ma chatte en me tournant la tête le plus possible vers lui, m’étrangle et me coupe la respiration. Il respire pour deux, et jouit aussitôt.

— Tu es une bonne salope, toi, tu sais rester à ta place.

Il reste de longues minutes en moi. Nous avons dû faire de l’effet à celui qui s’occupe de cette autre femme, car elle se met à crier et de plus en plus fortement. Une fessée résonne dans la salle et je l’entends s’affaler sur le sol. Elle doit se faire prendre par Sercan, je crois reconnaître ses gémissements.

Un silence traverse à présent la pièce.


Je me sens salie, mais j’aime qu’on me prenne sauvagement. Il sort de mon intimité. Je suis toujours bandée, je ne vois rien. Des pas s’approchent de moi.

— C’est bien, Eloïne, me félicite Sorel. Il te reprendra, je te redonnerai à lui de temps en temps. Et que ce soit avec lui ou un autre, je ne veux t’entendre parler avec aucun homme. Pas un mot. Tu gémis, tu hurles, tu jouis. Pas plus.


Il leur précise qu’il les attend ce soir et me reprend contre lui. Il avance, nous entrons dans l’ascenseur. Mon cœur s’arrête. Cet instant s’éternise. Les portes s’ouvrent, une montée d’angoisse me submerge. Je me demande comment j’ai pu être aussi naïve pour en arriver là. L’engrenage de la vie m’a déposé au sanctuaire de la sauvagerie.

Nous sortons et, après une courte marche, il me dénude et m’allonge sur un lit. Il étend mes jambes et mes bras, clipse des attaches aux anneaux de mes bracelets. Il m’ôte le bandeau, je peux enfin le voir. Cet homme et ses expressions qui, malgré sa noirceur, me détendent constamment. Il m’embrasse le front comme à son habitude et m’encourage, d’un geste de la main, à découvrir la salle. Je suis dans une chambre obscure, sans fenêtre ni meubles. Des bougies posées sur les étagères l’éclairent. Un sling occupe quasiment tout l’espace, un fouet est posé sur le siège. Ses yeux sont redevenus durs. Il est un paradoxe, habité par le sadisme et la tendresse. Des godes de tout genre sont éparpillés sur le lit. C’est typiquement aménagé pour une esclave sexuelle.

— Ta chambre. Je viendrai chaque jour m’occuper de toi et t’apporterai ce dont tu as besoin. Comme je l’ai toujours fait. Tu recevras en plus, ici, des invités réguliers. Je te prêterai à des amis. Sois obéissante, bien docile, et il n’y aura pas de problèmes.

Nous nous dévisageons. Ses mots sonnant comme des menaces m’envoûtent.

— Je te ramène une soumise qui a très envie de te revoir, m’affirme-t-il en quittant d’emblée la chambre.


Une blonde d’une trentaine d’années, en nuisette violette, entre alors. Elle est suivie d’une rayonnante femme nue, aux cheveux noirs bouclés, un peu plus jeune. Je me tourne un peu mieux vers elles, le visage de celle en lingerie se métamorphose d’étonnement. Elle accourt vers moi, s’assoit sur le lit et place tendrement ses deux mains douces sur mon cou. Elle est tellement émue. Ses yeux en amande sont d’un bleu glacé. Elle m’embrasse la joue avec la plus grande délicatesse.

— Tu m’as tellement manqué, Loue, où étais-tu passée… me questionne-t-elle d’une voix enrouillée.

Elle me dévore de ses pupilles brillantes d’émotion. Elle me confond avec une autre, je ne suis pas Loue, j’essaie de lui répondre, mais, bâillonnée, mes paroles sont indéchiffrables. J’aimerais que Sorel revienne. La porte est restée ouverte, je déchiffre alors le numéro de ma chambre, la cinq cent seize. Je crie, espérant qu’un habitué passe par là. Mon regard croise celui de son amie qui acquiesce. Elle semble être de son avis, je semble lui avoir manqué à elle aussi. Elle s’agenouille sur moi, les jambes ouvertes et m’expose sa vulve toute trempée sur mes seins. Le désir me submerge instantanément.

— Des anciens arrivent. On va honorer ton retour comme il se doit, me promet la femme à la voix cassée. Tu ne t’enfuiras plus, ma chérie, me chuchote-t-elle en me caressant les cheveux.

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