4* PREMIERS PAS A L'EXTERIEUR POUR MAËLO.
A cause d’une petite tempête de neige sur Argenbagne
depuis quelques jours, Maëlo et son amie sont toujours
dans leur village natal. Dès qu’ils ressentent une accalmie,
ils se préparent à quitter le village. Les tisserands essaient
une dernière fois de convaincre que leur départ est une
erreur, car il n’est pas taillé pour ça. D’autant plus qu’il a déjà
son avenir avec parmi les siens. Voyant sa détermination, ils
se résignent à le laisser tranquille et l’enlacent chaleureusement
avant qu’il ne les quitte. En sortant de sa maison, il dit ne pas
manquer de vêtements dans son inventaire, et qu’il est prêt à
participer à toutes sortes de festival, car il a tous les costumes
qui puisse exister, ce qui fait ricaner son amie. De son côté, Zia
ne manque pas d’alcool et de nourriture offert par les siens, ce
qui n’étonne pas le moins du monde le garçon.
Ils espèrent entendre de grands exploits de sa part, qui
arriveront jusqu’aux oreilles de ces barbares, afin qu’ils puissent les
frimer à la taverne. Zia demande à Maëlo de lui montrer son pass
d’aventurier au niveau des classes, ce qu’il fait sans attendre :
Statut : Paysan.
Classe principale : Mage. 0/10
Classe secondaire 1 : Queux. 1/10
Classe secondaire 2 : Marchand. 7/10
Classe secondaire 3 : Camériste. 0/10
Elle regarde son pass d’un air bizarre. Etonné, il lui demande pourquoi
elle fait cette tête :
« - C’est quoi un Camériste ? demande-t-elle.
- Ha ha, laisses tomber ce n’est pas pour toi ! s’amuse-t-il.
- Aller dis, jveux savoir ! insiste-t-elle.
- C’est quelqu’un qui sert les souverains dans leur chambre. répond-il,
attendant sa réaction.
- T’es vraiment bizarre, jveux même pas savoir pourquoi…
commente-t-elle, pas très emballée par cette histoire.
- C’est simplement pour pouvoir servir les clients les plus capricieux qui
se présenteront dans mon futur restaurant. Au moins avec cette classe
secondaire dans mes bagages, je serai au top niveau ! explique-t-il avec
enthousiasme.
- Si tu le dis. T’as raison, c’est pas pour moi ! » lui confirme-t-elle.
A son tour, il lui demande de regarder son pass voyageur, mais elle refuse.
Fronçant les sourcils puis soupirant, il ne trouve pas cela juste, car elle lui
avait promis de le lui montrer une fois inscrit, puisqu’elle n’a jamais accepté
de le faire depuis qu’ils se connaissent. Au bout de quelques minutes, elle se
résigne à le lui montrer tout en rougissant, ne voulant pas partir d’un mauvais
pied :
Statut : Barbare.
Classe principale : Barbare. 8/10
Classe secondaire 1 : Barde. 6/10
Classe secondaire 2 : Apothicaire. 3/10
Classe secondaire 3 : Nourrice. 0/10
Maëlo s’étonne des classes secondaires de son amie vu que ça n’a rien
avoir avec l’image que les barbares donnent d’eux en général:
« - Nourrice ? Barde ça ne m’étonne pas, tu peux bien entonner des
chants de guerre ce serait normal… mais j’ai du mal à t’imaginer en
nourrice. » s’étonne-t-il.
- Oui monsieur le futur queux ! Je vais pas dire que j’aime pas me
bastonner, mais un peu de douceur ne fait pas de mal de temps en
temps. Malheureusement c’est pas chez moi que jvais voir ce miracle… et
puis j’aimerais bien savoir comment s’occuper des bébés. Confie-t-elle
en rougissant.
- Wow, j’aurais jamais cru ça venant d’une barbare. lâche-t-il.
- T’as pas intérêt à te moquer ! se défend-elle.
- Je ne plaisante jamais sur ce genre de chose ! l’arrête-t-il.
- Oui ben au cas où. termine-t-elle.
- Par contre, vu comment tu es agressive, tu as du pain sur la planche ma
pauvre. assure-t-il.
- mouais je sais, mais rien n’est impossible ! Il faut savoir croquer la vie à
pleine dent ! » s’exclame-t-elle.
Ils décident de dresser un inventaire, de ce que chacun possède. Maëlo
détient des vêtements insoupçonnés et décide de ne pas tout lui montrer,
en rougissant car sa famille est allée un peu trop loin de ce côté-là. Son sac
contient également des livres de recettes tous lus, ainsi que quelques objets
curatifs et de potions de combat. Zia lui demande alors s’il s’est procurer un
familier, ce qu’il confirme. Mais il ne pense pas qu’il lui servira beaucoup sur
le champ de bataille parce que ses capacités sont surtout liées aux finances,
et l’aide surtout pour convaincre les clients d’acheter leurs habits.
« - Au contraire, il sera très utile, car il a un esprit très analytique, et sera
sûrement capable de prédire des attaques ennemies avec de l’expérience.
Tout est bon à prendre dans un combat. » explique-t-elle.
Il en prend note et s’occupe à son tour de l’inventaire de son amie, qui
est déjà assez bien remplie, puisqu’elle est voyageuse depuis ses cinq ans :
« - En tout cas, je suis content d’avoir fêter mes douze ans avant de partir !
s’exclame-t-il.
- Oui haha ! Les débuts d’un futur homme ! » se moque Zia en lui tirant la
langue, que Maëlo renvoie automatiquement.
- Et toi d’une future femme ? taquine-t-il.
- Oh ça va, je les ai fêtés y a trois mois déjà mon grand ! » embête-t-elle.
- Oui ben c’est trois mois, pas trois ans non plus ha ha ! » s’amuse-t-il.
Elle possède pas mal d’objets rares et épiques, mais rien de plus normal vu
le butin que les barbares amassent pendant leurs raids. Son sac est rempli
de nourriture et d’alcool, ce qui n’étonne pas du tout son ami:
« - Ah oui, dans le prochain village faudra que tu te dégote un autre familier
pour du pur combat. Vu que t’es pas costaud, vaut mieux compter dessus.
Mon premier familier vient de là-bas, et je l’ai boosté au max hé hé ! Bon j’en
ai plusieurs, mais sans lui je ferais moins la maligne ! » déclare-t-elle.
« - Comme tu veux. » dit-il en haussant les épaules.
« - Tu devrais plus t’y intéresser, c’est pour toi, moi j’ai déjà ce qu’il faut… » se
désole-t-elle.
Evidemment, plus leur niveau de classe principale et secondaire
augmentent, plus ils ont accès à de meilleurs outils correspondant.
C’est valable aussi bien pour les objets que les familiers et esprits.
Maëlo s’inquiète quant à sa faible capacité au combat, que ce soit au
corps à corps, ou même magique, et ne peut s’empêcher d’en faire
part à son amie :
« - J’espère qu’on ne va pas tomber sur de gros monstres dès le début…
s’inquiète-t-il.
- T’inquiète pas, je serai toujours pas loin de toi, et j’interviendrai si t’y
arrives pas. rassure-t-elle.
- Tu crois que je vais vite progresser ? demande-t-il.
- Je prévois que ta vitesse et ton agilité augmentera considérablement
en essayant d’esquiver les attaques des adversaires, par la même occasion
ton endurance. Ta résistance sera mise à l’épreuve car tu te recevras
certainement des attaques pendant ces actions. explique-t-elle.
- ça ne me rassure pas vraiment là… gémit-il.
- Par contre on est plus au village, donc les développements solitaires tu
peux tout de suite oublier. Du moins pour l’instant. dit-elle.
- Je sais, on en a déjà parler. J’espère juste que je vais pouvoir m’améliorer
comme il faut. répond-il.
- T’as pas le choix si tu veux survivre ha ha ! Mais évites de penser que je
pourrais t’aider à coup sûr, car rien n’est jamais prévu dans la vie.
Conseille-t-elle.
- Encore moins rassurant. se plaint-il.
- Et t’inquiète pas pour ta magie, tu es un mage alors tu vas forcément
progresser. On fera des combats et des entrainements en alternance dès
qu’on pourra. » dit-elle en souriant.
Elle affirme que même si elle a pas mal d’expérience en tant
qu’aventurière, elle a encore beaucoup à apprendre, car voyager
avec sa famille est une chose, mais maintenant elle ne pourra plus
compter sur leur aide pour l’aider dans ses combats en cas de coups
dur, et ça lui donne l’occasion de se surpasser plus que d’habitude.
D’ailleurs, elle ne cache pas son enthousiasme de devoir se débrouiller
seule. Elle se justifie d’office avant que son ami ne se sente vexé par
ses paroles, et confirme qu’elle ne sera pas seule puisqu’il l’accompagnera,
mais que ce n’est pas la même chose que d’être entourée de guerriers
aguerris, qui prennent la plupart du temps toutes les décisions sans qu’elle
n’ait l’occasion de donner son avis.
Certes, elle participait à de nombreux raids de donjons élevés mais se
trouvait toujours avec plus fort qu’elle, ce qui ne lui laissait pas beaucoup
de possibilités d’étendre toutes ses capacités. Elle se dit simplement qu’elle
pourrait peut-être avoir une autre approche dans telle ou telle situation, et
non toujours brandir son arme. Elle se rappelle une scène en particulier et
en fait part à son nouveau compagnon de route qu’une fois, ils avaient
rencontré une autre équipe en direction de leur quête. Celle-ci avait
simplement demander où se trouvaient un lieu précis qu’ils recherchaient,
et malheureusement pour ses membres, sa famille a réagi comme à son
habitude, comme des barbares, effrayant ces nouveaux aventuriers. Un
peu trop direct et agressifs dans leurs paroles, et il est vrai que quand une
personne n’y est pas habituée, elle peut très vite se sentir agressée. Elle pense
qu’à ce moment-là, ils auraient pu réagir avec un peu plus de douceur, mais
bon, ce qui est fait est fait.
Sur le chemin, ils rencontrent d’autres aventuriers en mauvais état, se
soignant avec des potions basiques de leur inventaire :
« - Zut ! Foutus Gluants ! Ils ne nous ont pas ratés ! se plaint l’un d’eux.
- Ils nous ont pris par derrière… poursuit une autre.
- Bonjour, vous avez besoin d’aide ? demande Maëlo.
- Non merci, nous sommes complets ! dit une troisième personne.
- Il vous a pas demander si vous êtes complet ou non, mais si y a besoin d’aide.
Un simple non suffit, tant mieux, ça nous retardera moins. » dit-elle d’un ton sec.
Ils remarquent alors que le compagnon de route de Maëlo est une barbare :
« - Ah euh… désolé… non merci, nous n’avons pas besoin d’aide… dit la fille
d’une voix tremblante, espérant ne pas attirer ses foudres après la réponse d’un
de ses équipiers.
- ça va, jvais pas vous bouffer non plus… par contre c’est bizarre, y a pas de
monstre dans les parages d’habitude. s’étonne-t-elle en essayant d’adoucir
sa voix.
- Faut croire qu’ils sont sortis faire la fête… dit l’un des aventuriers.
- Mouais bon, on y va Maëlo ? demande-t-elle à son ami.
- Vu qu’ils sont sain et sauf d’accord ! » répond-il, avant de les laisser dans
leur coin.
Plus loin, ils tombent sur le soi-disant groupe de monstres, composés
uniquement de Gluants. Zia propose alors à son ami de commencer à
s’entrainer. Il rétorque qu’il n’a qu’un bâton de mage de base pour se
battre. Elle lui répond qu’il peut très bien combattre des Gluants, surtout
qu’ils font partis des adversaires les plus faciles à vaincre. Malgré les conseils
de son amie, le garçon a beaucoup de mal à accomplir ses actions. Il n’est
capable de lancer aucun sort de magie vers ses adversaires. Il en ressort de
sa magie du feu qu’une petite flamme à peine suffisante pour allumer une
mèche. Pour ce qui est de celle de l’eau, elle reste quasiment inexistante,
seule une toute petite goutte d’eau apparait à chaque tentative. Pour la terre,
il peut à peine remuer discrètement une minuscule zone d’un centimètre de
rayon. Celle du vent, une brise à peine perceptible peut se faire sentir et
encore, uniquement dans un lieu en absence de courant d’air, aussi minime
soit-il. Pour ce qui est des sorts de guérison, il n’est pas en mesure d’utiliser
une seule technique de base.
Il n’a pas encore essayé la magie noire, mais a bien trop peur de tenter le
coup, en raison de ses nombreux échecs :
« - Je n’arrive pas à lancer un seul sort ! se lamente-t-il en plein combat, éviter
les attaques de ses adversaires.
- Arf, tapes les avec ton bâton alors ! » essaie-t-elle de l’aider, même si elle
sait qu’à la base, ce n’est pas fait pour ça. Il suit alors les conseils de son amie,
mais a tellement peur, qu’il ferme les yeux en essayant de frapper à l’aveuglette.
Zia tente de lui faire prendre confiance en lui mais sans succès. Au bout d’un
certain temps, il est complètement épuisé sans avoir réussi à toucher une seule
fois ne serait-ce qu’un adversaire. Elle intervient donc et se débarrasse
facilement des Gluants :
« - La prochaine fois t’y arriveras, n’abandonne pas. » tente-t-elle de le rassurer.
- Désolé, j'ai paniqué. dit-il d’un air honteux.
- Fais pas cette tête, c’est pas la fin du monde. T’inquiète pas, des adversaires,
y en aura, c’est pas ce qu’il manque. » rassure-t-elle.
Il prend alors des potions dans son inventaire pour récupérer sa santé et son
mana, qui sa source d’énergie pour utiliser sa magie :
« - La prochaine fois ce sera la bonne ! » dit-il pour s’encourager.
- Tu auras de quoi faire, je viens de me rappeler qu’avant d’arriver à Villeurzieu,
on doit d’abord passer par le bois creux. informe-t-elle.
- Ah oui c’est vrai qu’il y a une grande forêt avant le village. » répond-il.
- Oui, et c’est parfait pour s’entrainer, on pourra alterner les combats et les
entrainements là-bas, c’est nickel ! » s’enflamme-t-elle. Son ami est beaucoup
moins enthousiaste, mais pense que c’est sûrement le mieux pour progresser.
Nerveux à l’idée de traverser la forêt qui précède le village où ils doivent
se rendre, Maëlo tient son bâton de mage dans ses deux mains, décidé à
l’utiliser et à ne pas le perdre pendant les combats à venir. Zia essaie de le
rassurer tant bien que mal que cette forêt n’est pas la plus hostile qu’ils sont
sur le point de traverser. Surtout que celle-ci est encore assez loin, et qu’ils
auront tout le temps d’y penser après. Mais son ami ne peut pas s’empêcher
de s’inquiéter sur ce qui pourrait se passer. Et s’il ne tient pas face aux
adversaires les plus faibles qu’il soit, ou qu’il prenne peur et en reste pétrifié,
s’il ne fuit pas la queue entre les jambes. Tout ce qu’il peut se dire pour le
moment c’est de pouvoir faire de son mieux car il ne veut pas décevoir son amie :
« - Tu t’es renseigné sur cette forêt ou pas ? demande-t-elle.
- A part qu’il y a des monstres, non. Pourquoi ? demande Maêlo.
- Parce que je sais que tu es très à cheval sur ton hygiène, mais dans le bois
creux, y a aucune rivière ni point d’eau pour se laver. lui informe-t-elle,
s’attendant à ce qu’il devienne hystérique :
- Rien du tout ? demande-t-il.
- Non. Et je pense qu’on va y rester un bon moment. Continue-t-elle en le
regardant.
- D’accord… et combien de jours d’après toi ? demande-t-il à nouveau.
- Vu ton niveau, il faudrait plutôt que tu demandes, combien de mois ?
Et je ne peux pas encore te le dire, faudra voir comment tu progresses.
Avoue-t-elle.
- On parle bien de ne pas se laver pendant plusieurs mois, mais t’es
malade ? ! C’est impossible Zia, non, impossible ! s’exclame-t-il, clairement
choqué par la nouvelle.
- Oh ça va, tu vas pas mourir, tu seras bien content de progresser ! » dit-elle,
essayant de dédramatiser la situation.
Maëlo n’est pas du tout d’accord avec ce qu’il vient d’apprendre.
L’hygiène corporelle est très importante dans sa famille, et il ne se
passe pas un seul jour où il ne se lave pas. Il pense pouvoir supporter
quelques jours, et encore, difficilement. Mais quelques, mois c’est
inimaginable.
Comme prévu par son amie, il devient hystérique et estime qu’un minimum
d’hygiène est de mise, quel que soit son environnement :
« - T’abuses, à t’entendre c’est comme si le monde allait s’écrouler, mais
c’est pas le cas jte signale… » se désole-t-elle.
« - peut-être que vous avez l’habitude de pas vous laver, mais chez nous
c’est tous les jours qu’on entretien notre corps ! » blâme-t-il.
« - Hé ho ! On n’est pas des cochons non plus, on se lave aussi hein ! Mais
quand on peut pas, on peut pas, faut pas chercher plus loin ! Plus vite tu
progresseras, plus vite tu te laveras, alors prends sur toi… » se défend-elle,
essayant d’ignorer ses propos pour ne pas se vexer. Après tout, c’est
peut-être une barbare, mais elle reste une fille. Voyant qu’il n’a pas vraiment
le choix, il se résigne en déprimant, pensant prendre un immense coup à sa
dignité. Zia se dit qu’il en fait tout un plat pour rien, mais essaie de changer
de sujet en attendant d’arriver à destination.
Petit à petit, il en revient à stresser à nouveau en pensant à ce qui les
attend dans cet endroit:
« - Concentre-toi sur un seul élément par jour, tu verras que tu progresseras
mieux. J’ai remarqué que tu alterne tous les éléments les uns après les autres,
mais c’est pas bon. Comme monsieur préfère s’améliorer tout seul, je t’ai
laisser galérer dans ton coin, mais maintenant qu’on voyage ensemble, je vais
pas me gêner pour t’aider. explique-t-elle.
- Pff d’accord, je veux bien essayer ta méthode, je verrais bien. Répond-il.
- C’est ça que j’aime pas chez lui, il arrive pas à progresser, et ça se demande
encore si la technique des autres lui conviendra ou pas, parce que monsieur
le futur queux préfère travailler tout seul. » rouspète Zia en serrant les dents.
Quelques instants après, ils arrivent enfin devant cette immense forêt à l’air
pas très accueillante. Maëlo retient son souffle, et se demande s’il aura le
courage de pénétrer dans ce lieu hostile.
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