8* L'IRRITATION DE ZIA.
Sur place, ils apprennent qu’il y a eu beaucoup de
disparitions aux alentours de cette forêt, et qu’elle
n’est pas recommandée pour les expéditions de
débutants. Pas nouveau pour Zia évidemment, qui
préfère obtenir de nouvelles informations, celle-ci
datant depuis un moment déjà. Etant de niveau sept
en classe principale, elle a une chance de pouvoir s’en
sortir mais pas les deux autres. Le voyageur se lamente
énervant Zia. Il s’agenouille devant elle en public, la
faisant rougir de honte. Elle lui dit de se relever, lui disant
qu’il ne risque pas de devenir un homme de cette façon,
et que ça ne va pas aider ses compagnons. Maëlo prend
en pitié le voyageur et cherche un moyen de pouvoir l’aider.
Zia est exaspérée par la réaction de son ami. Comment
quelqu’un de son niveau peut-il espérer aider quelqu’un
d’aussi pathétique que ce voyageur, c’est le monde à l’envers.
Elle essaie de trouver une équipe adéquate pour partir
en expédition dans ce lieu, mais personne des environs
n’accepte. Elle propose alors de déposer une requête au
tableau des quêtes dangereuses pour retrouver ses
compagnons, comme ça des voyageurs avec le niveau
adapté pourrait aider à les retrouver. Il refuse car il estime
que la requête coûte trop cher. Elle lui dit alors de se
débrouiller tout seul puisqu’il ne fait pas d’effort lui-même, et
qu’il laisse la sale besogne aux autres. Il s’agenouille encore en
pleurant lui demandant de l’aide, ce qui lui fait sortir de ses
gonds, estimant avoir été assez patiente avec lui, et essaie donc
de le frapper. Maëlo s’interpose :
« - Attends, il y a sûrement une solution qui peut faire plaisir à
tout le monde. Lance Maëlo.
- Ça risque pas de me faire plaisir de toute les façons, alors laisses
tomber ce trouillard, qu’on continu ce qu’on a à faire. S’énerve Zia.
- Calmes-toi s’il te plait, je suis sûr qu’il ne pensait pas à mal.
Essaie-t-il de convaincre.
- Grrr ! Mais t’es trop… arf, fais comme tu veux, je vais aller me
calmer à la taverne, puisqu’on est bloqués ici. » Se désole-t-elle,
en rangeant sa massue.
Elle lui dit alors de trouver une solution pendant qu’elle s’y
calme, se dirigeant vers celle-ci.
Une fois hors de portée, il laisse échapper un soupir de
soulagement et discute avec le voyageur pour trouver une
solution à ce problème :
« - Elle n’est pas commode ta copine… lâche le mystérieux
voyageur.
- Et encore, tu n’as rien vu. Bon, Je ne vois pas comment on
peut t’aider, sincèrement. Je sais à peine me débrouiller, et
si même Zia aura du mal à s’en sortir, c’est chaud. Souffle-t-il.
- Oh mais s’il y a un problème, je pourrais me téléporter en
dehors de la forêt, je suis le spécialiste de la téléportation !
annonce-t-il fièrement.
- Oh, tu es aussi un mage ? Et tu es fort en magie ?
demande-t-il.
- Oui, je suis un super mage. La téléportation, c’est déjà pas
mal non ? Et puis je peux dire que j’en suis devenu expert
dans cette technique ! déclare-t-il sûr de lui.
Ils réfléchissent ensemble à une solution pour accomplir
ce sauvetage imprévu, mais la seule pour eux d’avoir une
chance de les retrouver, est de l’aider à déposer une requête
au panneau des quêtes dangereuses. Comme le voyageur
n’a pas assez d’argent en poche, Maëlo compte demander à
son amie de l’aider financièrement et propose d’attendre le
lendemain, le temps que Zia finisse sa cuite et soit sobre au
moment de la discussion :
« - Je vois qui est le chef entre vous deux, j’espère qu’elle ne
te traite pas comme un moins que rien… Parce qu’en la
voyant, on dirait une personne tyrannique ! s’exclame-t-il.
« - Elle est surtout plus apte à voyager que moi, c’est une barbare
de niveau sept tu sais, et je ne suis qu’un mage de bas étage. Et
puis, elle n’est pas aussi froide que les gens ne le pensent.
Confie-t-il.
- Si tu le dis. Mais tu es sûr qu’elle acceptera de m’aider ?
s’inquiète-t-il.
- Oui, ne t’inquiète pas, il faut juste lui laisser le temps de se calmer.
Et puis sans elle, je ne pourrais rien faire pour t’aider. Sourit-il
nerveusement.
- D’accord. En tout cas, je te remercie de te donner la peine de venir
à mon secours. » Lui sourit-il à son tour.
Pendant ce temps, Zia retrouve quelques barbares rencontrés dans
un raid de donjon de haut niveau. Elle s’assois donc à leur table après
les avoir salués. Chez eux, ils n’ont en général aucune gêne, et elle est
accueilli comme l’une des leurs. Ils commencent donc à parler des
champs de batailles, des donjons. Elle en profite pour se renseigner sur
la forêt lugubre non loin de ce village, mais ils n’ont pas plus
d’informations qu’elle ne connait déjà à ce sujet. A part avoir entendus
parler de fauteurs de troubles dans le monde, rien à ce propos.
Intriguée, elle essaie d’en apprendre plus sur cette histoire d’énergie a
absorbée, mais ils n’en ont aucune idée, prétextant que les gens sont
fous et font souvent des choses bizarres :
« - C’est quand même la deuxième fois que j’en entends parler en si peu
de temps, c’est une sacrée rumeur dis donc… se lance-t-elle, curieuse.
« - Certaines rumeurs sont vraies et d’autres non, c’est comme ça. Mais
tant que ça ne se passe pas devant moi, je ne pourrais rien confirmer.
Et puis je suis trop occupé à m’amuser youahouhou ! déclare
l’annonciateur de la rumeur.
« - Oh que oui, j’en ai aussi bien besoin ! » clame-t-elle, avant de continuer
de vider sa choppe de cervoise.
Après s’être bien saouler avec ses amis du moment présent, elle rentre à
l’auberge, prend son bain et s’écroule comme à son habitude, dans son lit.
Le lendemain, elle rejoint les deux autres, se demandant ce qu’ils ont
bien pu trouver comme solution, et si c’est du concret. Après une
conversation intense, elle finit par céder, la quête valant vingt pièces
d’or, mais exige un retour de l’autre équipe à la fin du sauvetage. Le
voyageur accepte sans résistance en les remerciant :
« - T’as de la chance que mon équipier insiste vraiment pour t’aider.
Tient-elle à rappeler.
« - Oh que oui, heureusement qu’il y a des gens comme lui, merci.
N’hésite-t-il pas à dire.
« - Quand je pense qu’on serait encore sur le chemin à cette heure-ci,
je suis blasée… si ma famille était là, je peux te dire qu’on ne se serait
pas arrêter ! se plaint-elle.
« - Ha ha, désolé, mais tu me connais ! rie-t-il anxieusement.
« -Mouais, bref passons, plus qu’à attendre de bons samaritains. Et ça
court pas les rues de nos jours. Dit-elle.
En attendant l’acceptation de la quête, Zia propose à son ami de
s’entrainer, histoire de ne pas stagner dans sa progression. Le voyageur
en profite pour visiter tranquillement le village. Une fois disparu, Zia
discute avec Maëlo, tout en se dirigeant vers un endroit propice à
l’entrainement :
« - Tu le trouve pas bizarre toi ? demande-t-elle.
- Oui, mais s’il débute, c’est normal d’avoir peur, regarde-moi c’est pareil.
Répond-il.
- Mais ça n’a rien à voir ! Tu essaies quand même de te dépatouiller au
moins, lui, il me donne l’impression d’attendre tranquillement qu’on
fasse tout pour lui… gémit-elle.
- Euh… je ne sais pas, je suis encore novice. Dit-il.
- On dirait pas qu’il s’inquiète réellement pour ses compagnons de
voyage en tout cas, t’as vu comment il avait l’air de se balader comme
s’il était en vacances ? s’agace-t-elle.
- Ha ha ! C’est pas toi qui m’a dit que les apparences sont parfois
trompeuses, et que tu n’aime pas les gens qui jugent les autres sans
chercher à les connaitre ? se moque-t-il.
- Oui, ben là c’est pas pareil tss ! Y a un truc chez lui qui m’énerve, et je
sais pas encore ce que c’est. Mais je préfère suivre mon instinct, plutôt
que de me faire poignarder dans le dos. Assure-t-elle.
- Et moi, je te fais confiance, donc si c’est vraiment un méchant, je suis
sûr que tu le sauras. » Lui dit-il en souriant. Elle rougit alors par ses
paroles, flattée de sa confiance.
Une équipe accepte la requête cinq jours après le dépôt, mais ont
besoin du voyageur pour identifier sur place ses compagnons. Il
demande donc au duo de l’accompagner, n’ayant pas confiance aux
autres :
« - Tu devrais pas nous faire confiance non plus jte signale… se désole Zia.
« - Toi oui, je sais que je ne peux pas te faire confiance, mais ton ami, je
le trouve fiable ! tacle-t-il sans aucune gêne.
« - Euh… quoi ?! Tu oses dire ça, alors que c’est MOI qui ai payé ta foutue
requête ?! s’étonne-t-elle désagréablement. Elle dégaine sa massue, mais
son ami la détourne du voyageur. Comment osait-il lui dire ça, alors que
non seulement elle utilise son argent pour lui, mais elle perd aussi son
temps pour des choses qui ne la concerne absolument pas. Maëlo prévient
alors le voyageur de faire attention à ce qu’il dit parce qu’elle démarre
toujours au quart de tour. Il s’excuse alors de l’avoir vexer, car ce n’est pas
dans son intention.
Ils rejoignent donc l’équipe en question, les attendant à l’entrée de
la forêt. Ils ont l’air expérimentés et ont un équipement d’excellente
qualité. Maëlo semble content du résultat de la requête, mais pas son
amie. Si ce sont des voyageurs d’élites, cela n’exclut pas que certains
peuvent être malfaisants. Ceux-ci précisent que c’est une équipe de dix
personnes mais que pour ce genre d’expédition ils ne sont que trois,
même si un seul d’entre eux est suffisant. Zia pense que ce sont
simplement des frimeurs. En revanche, ce qu’elle trouve étrange, c’est
le fait de ne venir qu’à trois alors que cette forêt est aussi mal réputée
chez les voyageurs d’élites. Peu importe, ce qui l’intéresse pour l’instant,
c’est d’en finir avec cette histoire. Ils s’engouffrent donc dans cet épais
brouillard.
Pendant qu’ils se faufilent au travers de cette végétation dense et
lugubre, Zia observe les trois membres de l’élite. Celui qui a l’air d’être
le plus calme ressemble à un bel oiseau sans ailes avec une crête de
couleur orange clair, ainsi qu’un bec assez fin et court, que Zia s’imagine
déjà le lui attraper en cas d’attaque de sa part. Celui-ci la regarde, comme
s’il se sent visé. Elle regarde alors un deuxième équipier qui ressemble
plus à un crapaud cornu d’Asie qui ne doit pas attirer de beau monde,
selon elle. Elle regarde enfin le dernier d’entre eux, et ressemble
simplement à un humain de base, et son regard parait tout de même
mélancolique. Celle-ci essaie de se concentrer sur sa quête pour vite en
finir avec cette histoire qui prend beaucoup trop de temps à son goût.
Elle les fixe un instant, puis regarde à nouveau devant elle.
Elle se sent vraiment déstabilisée par son entourage. S’occuper de
son ami encore, c’est normal. Mais s’embarquer dans une histoire qui
n’a rien avoir avec eux, avec un voyageur sans dignité et lâche qui n’a
pas la moindre reconnaissance, sans compter des personnes de l’élite
qu’elle ne connait absolument pas, ce n’est pas ce qu’elle peut appeler
un voyage idéal :
« - Ah oui, je m’appelle Agabri, ce sera plus simple pour converser. Dit
celui qui ressemble à un oiseau.
« - Puisqu’on en est aux présentations, je suis Nasuphrys. Continue la
personne aux airs de crapaud.
« - Bon ben moi c’est Pax. Termine le dernier.
« - Moi c’est Maëlo, et voici mon amie Zia. Dit le petit mage d’Argenbagne.
« - Je garde mon nom secret, ça fait plus cool ! dit le voyageur mystérieux.
« - Pff ! Un trouillard qui essaie d’être cool, j’aurais tout vu… marmonne
la barbare.
« - Hey ! Ce n’est pas très gentil ça ! se plaint le voyageur.
« - Ce n’est pas très gentil non plus de nous faire dévier de notre route.
Dit-elle d’un ton sec.
« - Ha ha, dans la joie et la bonne humeur… dit Maëlo plutôt gêné.
Si son ami et le voyageur ont l’air admiratifs devant ce groupe, Zia ne
l’entend pas de cette oreille. Ils ne font que parler de leurs victoires
écrasantes face à d’autres équipes, qui soi-disant ne faisaient pas le
poids contre eux. Sans parler des nombreux donjons de haut niveau
qu’ils auraient rasés sans difficultés, en amassant d’excellents butins.
Les évènements auxquels ces messieurs ont participé n’étaient pas à
la hauteur de leurs attentes, ils ont donc préféré les laisser aux plus
petits. Ils rencontrent de temps en temps des adversaires abordable
pour Zia et le trio. A chaque fois qu’elle bat ses adversaires, ils ne
manquent pas de lui dire que ce n’est pas mal du tout, ce qui l’énerve.
Elle le leur fait clairement comprendre, ce qui les incite à arrêter.
Au bout d’un moment, ils voient une caverne assez sombre et
décident de s’y engouffrer. L’un d’entre eux utilise la magie du feu
pour éclairer les lieux. Avançant lentement mais sûrement, ils
remarquent des squelettes de toutes formes et de tout état sur le sol.
Elle plaisante sur le fait que l’un de ces ossements ressemble au voyageur,
qui ne tarde pas à pleurer de d’effroi :
« - Ce n’est pas sympas sniff… pleure-t-il.
« - Arrêtes Zia, il a assez peur comme ça… dit Maëlo.
« - Oh ça va, je plaisante ! Quelle idée d’être aussi peureux… soupire-t-elle.
Plus tard, le voyageur remarque un trou dans la tête d’un crâne
humain et le montre à Zia, en demandant ce qui a bien pu se passer.
En l’analysant, elle découvre que cela a été provoqué par une autre
personne. L’un d’entre eux met en garde contre de possibles spores
néfastes dans l’air qui pourraient les retourner les uns contre les
autres. Pour une fois, Zia est bien d’accord avec cette analyse et
suggère de rester sur leurs gardes. Les trois hommes se vantent tout
de suite qu’ils n’en sont pas à leurs débuts, et qu’en cas de coup dur,
ils seront là pour sauver la situation. Elle les observe d’un air
désespéré par leur ego. Le voyageur dit que le crâne ressemble
étrangement à quelqu’un qu’il connait :
« - J’espère que ce n’est pas un de tes compagnons de voyage…
s’inquiète Maëlo.
« - Non. Il lui ressemble ! Dit-il en montrant Zia du doigt.
Un blanc s’installe, avant que tout le monde éclate de rire,
imaginant le crâne de Zia rempli d’air. En un éclair, elle sort
sa massue et se lance directement sur le pauvre voyageur
bien culotté. Il se réfugie derrière le groupe qui les accompagne,
mais ce n’est pas ce qui lui fait peur. Maëlo la retient tant bien
que mal pour l’éviter de massacrer ce petit insolent. Celui-ci
sourit à Zia, qui bouillonne de colère :
« - Non non non ! Calme-toi s’il te plait, sinon la grotte ça va
s’écrouler ! dit-il, en la retenant.
« - Laisses-moi juste massacrer cette petite merde ! s’énerve-telle.
« - Je faisait référence à la résistance des os, et non à une
métaphore voyons ! Tu ne m’as pas compris ! dit le voyageur, qui
essaie d’éviter le pire.
« - Alors expliques-toi mieux que ça la prochaine fois ! essaie-t-elle
de se calmer.
« - Même si c’était drôle de voir que tu te sens autant visée hé hé !
se moque-t-il.
« - Hey, ne vas pas trop loin, je ne pourrais pas toujours la retenir
tu sais… conseille Maëlo.
« - Ok ok, je m’excuse ha ha ! » s’amuse-t-il, avant de continuer sa
route, bien éloigné de celle-ci.
« - Rigoles bien ptit con… continue comme ça et tu reverras jamais
la tête de tes compagnons… marmonne-t-elle, en serrant les dents.
Quelques heures plus tard, ils se retrouvent bloqués par un mur
de roses de toutes les couleurs. C’est la chose la plus belle qu’ils
voient depuis qu’ils sont dans cette forêt. Zia propose de détruire
ce mur en dégainant encore une fois sa massue. L’un d’entre eux lui
demande si c’est tout ce qu’elle sait faire, dégainer son arme. Elle lui
répond que c’est déjà pas mal et qu’elle ne compte pas admirer les
roses toute la journée, surtout qu’elle en a déjà admirer de bien plus
belles ailleurs. Le trio commence à émettre des hypothèses sur ce
que cela pourrait être, en proposant de mettre en avant leur
prodigieuse magie, puis se retourne vers le lieu-dit. Le voyageur est
déjà devant ce mur et tend la main pour toucher ces jolies roses :
« - Elles sont super douces ces pétales de fleurs! » dit-il avec le sourire.
« - Imbécile ! » crie alors Zia. Tout à coup, son corps se fige et devient
mauve. Maëlo essaie de l’attraper mais l’un d’eux le retiens et lui dit
qu’il est sûrement contagieux. Les tiges essaient alors d’envelopper
le voyageur qui est paralysé par ces fleurs, et pétrifié de peur.
Personne ne sait quoi faire pour l’aider et le groupe décide de
s’éloigner, le laissant à son triste sort :
« - Vous n’allez quand même pas me laisser comme ça ! » s’écrie-t-il.
« - T’avais qu’à pas toucher n’importe quoi aussi. » répond Zia.
« - Pitié, aidez-moi, je ne veux pas finir comme ça ! » implore-t-il.
Après avoir émis toutes les solutions possibles sur la table pour
voir quelle serait la meilleure d’entre elles, ils tentent d’abord
d’utiliser leur magie à tour de rôle, mais sans succès. La magie
élémentaire de chaque élément, des sortilèges qui peuvent annuler
d’autres sorts, même celle de la capture. Ils essaient alors de
balancer des objets de combat d’assez haut niveau, mais cela ne
fonctionne pas non plus. Zia se demande s’ils font vraiment tout ce
qu’ils peuvent pour l’aider ou si c’est juste de la poudre aux yeux.
Elle pense qu’ils auraient pu attraper le voyageur dès qu’il a touché
les roses à l’aide de leur prodigieuse magie, comme ils l’ont si bien
énoncé auparavant. Malheureusement, ils décident de s’arrêter car
selon eux, ils ont fait de leur mieux pour le sortir de là, mais sans
succès, et ne veulent pas être la prochaine cible de ces roses
bizarres :
« - Bon au vu de la situation, on ne peut plus rien pour toi et puisque
tu es notre poule aux œufs d’or, il vaut mieux oublier la
récompense, ce n’est pas la peine de s’attarder plus longtemps. »
dit calmement Pax.
Ils ne voulaient tout simplement pas trop se casser la tête pour un
débutant pareil, se dit automatiquement Zia, qui n’a aucune
confiance en eux depuis leur rencontre. Maëlo leur demande s’il n’y a
vraiment aucun moyen de le sortir de là. Les trois personnes se
regardent et haussent les épaules en leur faisant face :
« - Ces roses absorbent la magie de toute sorte, on ne peut rien faire.
Et les objets de combat quel qu’ils soit restent inefficace. Aurevoir. »
termine froidement Agabri. Les tiges ont maintenant atteint la bouche
du voyageur qui ne peut plus prononcer un seul mot. Les trois
personnes partent sans se retourner. Zia, après avoir observée la
situation, embarque également Maëlo sur son dos jusqu’à ce qu’ils
arrivent hors de portée de ces tiges. Maëlo commence à pleurer car il
ne veut pas l’abandonner sans rien essayer. Zia lui dit alors de se
calmer parce qu’elle compte gérer ce problème elle-même, sans ces
idoles inutiles.Il lui demande pourquoi elle l’a embarquée comme ça :
« - Ça absorbe la magie, et même si tu n’es pas encore puissant, tu risque
d’en pâtir aussi. Les tiges ont l’air assez lentes à la détente, donc même
s’il est nul, elles lui absorbent quelque chose. Sors les anti- paralysies,
l’antipoison et le parchemin pour analyser les états d’altérations. Je
m’occupe du reste. Explique-t-elle.
« - Ok, fais attention… s’inquiète-t-il.
Elle retourne donc vers le voyageur et sort son tympanon de barde en
jouant une mélodie expresse pour communiquer avec les plantes sur
un temps très court.
Une fois les tiges desserrées, elle fait disparaitre son instrument de
musique et dégaine sa massue pour frapper très fort le voyageur. Les
liens se détachent et le garçon est projeté à quelques mètres plus loin
en lâchant un cri de douleur. Elle le rejoint et lui demande si c’est
supportable. Il la remercie mais l’informe que c’est douloureux. Zia sourit
et lui dit que ce n’est pas fini, car il est hors de question qu’elle le touche
pour être contaminée. A ce moment-là, il repense à toutes les fois où elle
s’est retenue de le frapper et devient tout pâle. Elle lui assure qu’il n’en
mourra pas mais que pour une fois, elle l’aide avec plaisir. Elle se sert
ainsi de sa massue pour l’éloigner de la zone de danger et pense faire
cela jusqu’au bout. Pendant ce temps, Maëlo termine les derniers
préparatifs. Il repense alors au trio emplis de vantardise depuis le début
de leur entrée dans ce lieu, et se dit que c’est vraiment écœurant:
« - On aurait mieux fait d’y aller nous-même dès le début, Zia est
tellement parano que ce garçon n’aurait pas eu le temps de
s’approcher de ce foutu mur ! » s’exclame-t-il, en attendant impatiemment
que son amie ne revienne. De leur côté, le pauvre garçon se ramasse des
coups de massue à la chaine.
Au bout d’un certain temps, il crache de plus en plus de sang. Après
s’être excusé de l’avoir provoquer depuis le début, il la supplie d’arrêter
avant que ses os ne se broient et que sa peau ne se déchire. Elle
s’arrête un moment et se dit qu’elle y est peut-être allée un peu trop fort,
car il a l’air assez mal en point. Mais elle ne peut tout de même pas le
toucher avant qu’il ne soit analysé, sinon elle risque elle aussi de se
faire contaminer. Une idée lui vient en tête en quelques secondes. Elle
place alors le bout de sa massue sur le ventre du pauvre pantin, lui dit
de s’accrocher et le pousse le long du sol pour atteindre Maëlo.
Celui-ci les voit arriver avec le voyageur au sol et ne veut même pas
imaginer ce qu’elle a bien pu lui faire pendant le trajet, mais est soulagé
de le voir en vie :
« - J’ai préparé ce que tu m’avais demandé. » dit-il.
« - Parfait, d’abord il faut une goutte de sang pour mettre sur ce
parchemin, il analysera automatiquement ce qu’il a, et donnera le
remède en conséquence. » assure-t-elle en regardant le concerné.
« - Qu’est-ce que tu comptes faire? » imaginant déjà le pire.
« - N’aies pas peur, c’est juste pour prendre le sang que t’as déjà sur la
bouche. » réplique Zia, comprenant tout de même sa réaction.
Elle place alors la goutte de sang sur le parchemin qui analyse tout
de suite le problème. Les fleurs ont secrété une substance
paralysante et empoisonnante vers son système nerveux. Il faut donc
une potion anti-paralysie, puis une deuxième pour l’antipoison, et
attendre quelques minutes avant que cela ne fasse effet. Maëlo le fait
ingurgiter gentiment les potions l’une après l’autre, à trente secondes
d’intervalles, puis attend que cela fasse effet.
Le garçon retrouve progressivement sa couleur de peau initiale, puis ses
capacités motrices, pendant les soins des blessures causées par Zia, que
Maëlo lui prodigue. Le futur queux regarde d’un air désapprobateur son
amie, lui disant qu’elle s’est vraiment bien défoulée sur ce pauvre garçon :
« - Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même, il devait s’attendre à un retour
de bâton. Au moins, il est toujours en vie, et ce n’est pas grâce aux
messieurs de l’élite ! se défend-elle.
Elle s’excuse quand-même pour les grosses blessures, car elle est
allée trop loin. De toute façon, le garçon dit ne pas avoir le choix que
de rester avec eux s’il veut survivre.
Ils sortent de la caverne et s’éloigne de celle-ci en passant par
au-dessus :
« - Tu parles de la crème de la crème, ils m’ont largué comme un
déchet… » s’énerve le voyageur.
« - Ils ont pas tort dans un sens, t’es inutile et tu fais n’importe quoi.
En plus de ta faiblesse, t’as pas d’honneur. » se moque-t-elle.
« - Ce n’est pas une raison de me malmener non plus ! » se plaint-il,
se souvenant encore de ce qu’il s’est passé.
« - Quand on demande de l’aide, on la ramène pas ! » se justifie-t-elle.
« - Bonjour l’ambiance … » chuchote le futur queux. Le garçon avance
grâce à Maëlo qui le soutien. Zia le regarde tituber et regrette d’être
allée aussi loin, même s’il méritait une punition. Elle s’excuse alors de
s’être emportée de la sorte, précisant qu’elle ne pensait pas qu’il serait
si mal en point. Maëlo lui fait remarquer que tout le monde ne suit pas
un entrainement robuste dès la naissance. Elle rougit et s’excuse
encore devant son ami :
« - Jamais vu une barbare s’excuser devant plus faible que soi… Aïe , j’ai
les os broyés, ça fait trop mal… » pense-t-il, ne pouvant s’empêcher de
faire couler des larmes de douleur.
Ils s’arrêtent un moment à la demande du voyageur, car il n’en peut
plus. Maëlo s’attend à ce que son amie le clash pour le retardement,
mais elle n’en fait rien. Au contraire, elle s’approche et s’assois avec
eux. Le voyageur se demande ce qu’elle va faire si près. Elle demande
s’il y a des fractures, et son ami répond que oui, il en a pas mal, et pas
que des petites. Elle regarde encore le voyageur qui pense qu’elle a va
encore se moquer de son corps peu endurant. Elle se tient alors la
tête comme si elle est gênée :
« - Je suis vraiment désolée pour la casse, je me suis emportée, et j’ai
pas gérer ma force comme j’aurai dû le faire.» dit-elle sincèrement.
Maëlo soupire et ne s’étonne pas de sa réaction. Le voyageur est
bien étonné, surtout qu’avec la force qu’elle a, elle n’est pas obligée
de s’excuser. Elle cherche quelque chose dans son inventaire, et en
sort des potions curatives épiques. Elle avoue n’en avoir qu’une
dizaine, mais c’est le prix à payer pour son exagération. Maëlo
confirme que ça ne peut qu’être mieux qu’une potion basique. Elle en
donne donc une au voyageur, qui l’avale sans attendre. Les plus
grosses fractures se soignent en quelques minutes. Celui-ci se sent
beaucoup mieux mais n’est pas complètement guérit. Elle lui donne
donc une deuxième fiole qu’il ne devra pas boire avant cinq bonnes
heures, ce qui devrait complètement le guérir. Il accepte sans
demander son reste. Elle lui demande de ne plus la provoquer parce
que c’est dans sa nature de répliquer de cette façon, et qu’elle ne s’en
rend pas forcément compte. Sans lui laisser le temps de répondre, elle
leur annonce qu’ils doivent reprendre la route, même s’ils marchent
doucement, car rester sur place trop longtemps dans un endroit hostile
est totalement déconseillé. Ils reprennent leur route, et le voyageur a
moins de mal à se déplacer, même si ce n’est pas encore parfait. Maëlo
s’arrête brusquement, arrêtant les deux autres par la même occasion.
A quelques dizaines de mètres de là, d’autres individus se tiennent
devant eux.
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