11* L'EVENEMENT DU COCHON D'OR.
Deux minutes avant que l’évènement ne commence,
Maëlo propose de garder les cochons d’or qu’ils
attraperont pour les cuisiner plus tard. Il commence à
parler des nombreuses recettes qu’il pourrait concocter
avec toute cette viande, et espère essayer toutes celles
qu’il a déjà lu dans ses livres :
« - De la bonne viande juteuse, tout droit sortie du four,
accompagné de bons petits légumes grillés, d’une saveur
exceptionnelle. Des sauces faites maisons sucrées, salées,
aigres, amères, douces, sèches, un peu de tout selon vos
goûts. » s’extase-t-il.
Il part ainsi dans ses délires de cuisines en parlant de
différents plats qu’il pourrait préparer dans un futur
proche. Les délicieuses pâtisseries crémeuses pour les
plus gourmands, à celles plus légères pour les plus
raisonnables. Des décorations délirantes mais accessible
pour les plus passionnés. La cuisine est tout un art, quel
que soit son domaine d’action. Ses diversités offrent la
possibilité de développer ses compétences gustatives,
olfactives et visuelles, le tout dans une gestuelle rappelant
la joie d’évoluer ses capacités créatrices, imaginatives et
sensuelles. Il a tout de même entamé ce voyage pour ouvrir
son propre restaurant à la base. Zia le stoppe net dans sa
lancée avant qu’il ne soit trop tard pour le ramener dans la
réalité. Ils acceptent sa proposition gustative en espérant
ne pas devoir attendre des années.
Anton rappelle que pour l’instant, ils n’ont aucune
viande à cuisiner puisqu’il n’y a pas un seul cochon
d’or dans leur inventaire :
« - Y en aura, pas de souci. Ça lui permettra d’améliorer
ses compétences. Et ça nous remplira la panse mouarf !
s’amuse-t-elle.
- Dans cet évènement, ce n’est pas le nombre qui prime,
mais le poids de tous les cochons d’or obtenus. Il y a aussi
une récompense de classement individuel pour les cent
premiers, en plus de la récompense de celui de l’équipe.
Explique Solveig.
- Les dix premières équipes ? demande Anton.
- Non, les cinq premières. répond-elle.
- Il parait qu’ils sont très rapides, c’est pour ça qu’il y a
un niveau minimum pour s’inscrire. Ils possèdent des ailes
mais ne volent pas très haut. Leur queue en tire-bouchon
leur permette de se propulser sur quelques mètres à grande
vitesse. Ils ont aussi des dents aiguisées, un peu comme les
tiennent. » sourit Natz à Solveig.
- Les miennes sont les plus tranchantes » dit-elle en claquant
ses dents.
- Début de l’évènement ! Vous avez une semaine pour faire le
plein de cochons d’or, tous les coups sont permis, mais
interdiction de tuer qui que ce soit, bonne chasse ! » annonce
le golem avant de disparaitre.
L’équipe était déjà dans le ravin prêt à en capturer un
maximum, car quitte à être bloqué, autant s’amuser.
L’environnement est plutôt paisible, et beaucoup d’animaux
se font entendre dans les environs. Solveig remarque que le
climat est très doux, et que c’est plus le moment de faire une
petite sieste tranquille, plutôt qu’un évènement de cette
envergure. Les arbres alentours sont très costaud, et même
une explosion ne semble pas pouvoir en venir à bout, à vue
d’œil. Natz demande à Zia si c’est le chef de la nouvelle petite
équipe :
« - Y a pas de chef, et c’est très bien comme ça ! répond-elle.
« - C’est bien la première fois que je vois une équipe sans
chef… avoue-t-il.
Des fleurs viennent tout juste d’éclore, et Anton espère
qu’elle ne se prennent aucune attaque perdue pendant les
combats qui risquent de s’enchainer très vite.
Dans cet évènement, Solveig et son ami préfèrent
ne pas utiliser leurs esprits accompagnateurs, se servant
de cela comme un entrainement de groupe sur leurs
capacités personnelles. Après avoir bien admirer leur
environnement, ils décident de passer à l’action pour ne
pas se faire déborder par les autres équipes :
Dans cet évènement, Solveig et son ami préfèrent ne pas
utiliser leurs esprits accompagnateurs, se servant de cela
comme un entrainement de groupe sur leurs capacités
personnelles.
Après avoir bien admirer leur environnement, ils décident
de passer à l’action pour ne pas se faire déborder par les
autres équipes :
« - Par ici les cochons ailés ! » s’écrit Zia en fonçant une fois de
plus dans le tas, disparaissant de la vue des autres. Ils se
demandent si elle va réussir à en avoir beaucoup à elle seule,
ce qui ne serait pas étonnant vu sa force et son habilité au
combat. Elle revient quelques secondes après car elle ne sait pas
où se défouler. Les membres de l’équipe rigolent de sa bêtise
gentiment.
« - Par ici la furie, mais évites de faire du bruit, tu risques de les
faire fuir et ce n’est pas sûr que tu puisses les attraper aussi
facilement que tu le crois. » conseille Natz.
« - Oh ça va, t’as qu’à juste nous montrer et on fera le reste. »
dit-elle.
« - Je ne sais pas comment elle va bien pouvoir améliorer sa classe
nourrice, c’est mal barré… » se dit Maëlo.
Anton ramasse des herbes sur le chemin, se disant que ça
pourrait leur être utile. Il compte sur l’alchimie de son amie pour
en fabriquer des remèdes au cas où leur magie serait épuisée en
cours de route, même s’ils ont déjà un petit stock conséquent de
ces remèdes. Natz les amène vers un petit groupe de cochons
d’or. Anton met en place un plan de capture désignant Maëlo
pour sa barrière magique. Il devra emprisonner tout le groupe
juste après que Natz les téléporte au centre. Ce sera rapide et
efficace. Mais une fois téléportés au centre et la barrière établit,
les cochons d’or s’affolent et s’enfuient dans tous les sens. Ils sont
tellement rapides que même Zia ne sait plus où donner de la tête.
Natz se cache derrière Solveig et s’aperçoit que certains
cochons deviennent rubis :
« - Attention, ceux qui deviennent rouge attaquent ! prévient Natz.
- C’est maintenant que tu le dis ! dit Zia.
- C’est maintenant que je m’en rappelle! répond-il. Maëlo lance
des sorts de capture mais rate ses cibles.
- Je comprends mieux le niveau minimal imposé… » se plaint-il. Ils
essaient tant bien que mal d’en attraper mais sans succès. Zia
propose de détruire tous les obstacles alentour, mais Anton
très connecté à la nature refuse d’impliquer les plantes qui n’ont
rien demandée. L’un d’entre eux fonce tout droit sur Solveig.
Poignards en mains, elle compte attendre le dernier moment pour
lancer une attaque. Arrivé à quelques centimètres, Zia balance un
coup de massue et obtient le premier cochon d’or de l’équipe.
« - Merci. dit Solveig.
- Apparemment quand ils chargent quelqu’un, ils se concentrent
que sur leur cible, ça va être moins compliqué finalement. » explique
Zia.
Ils essaient donc de les provoquer pour faire en sorte de se
faire charger par les cochons d’or. Chacun d’entre eux jouent les
appâts pendant que le reste s’occupe de vaincre les cochons d’or.
Solveig en profite pour augmenter son expérience d’assassin, en
utilisant différentes techniques à chaque fois. Anton en fait de même
pour sa catégorie, en voyant son amie se démener. Maëlo essaie de
suivre le rythme, espérant servir à quelque chose dans cet évènement.
Natz en attrape quelques-uns même si ce n’est pas grand-chose pour
accéder au classement individuel. Au bout d’un certain temps, plus rien
ne reste dans la barrière. Ils changent donc de zone pour répéter ce
cycle. Anton essaie néanmoins de changer de tactique pour augmenter
leur expérience de combat et éviter de n’avoir toujours qu’une seule
alternative.
Le deuxième jour, ils essaient d’attaquer en solo afin d’atteindre
chacun son cochon d’or, toujours avec la barrière activée pour éviter
qu’ils ne s’échappent. Maëlo en profite pour essayer d’améliorer sa
technique psychique spéciale. Après une succession d’échec, ils
reviennent à la première méthode pour les capturer. Le troisième jour,
ils retentent une nouvelle stratégie en solitaire, mais jamais trop éloignés
les uns des autres en cas de besoin. Ils commencent à peine à réussir
certaines captures, mais toujours insuffisant, et reviennent encore à
l’ancienne méthode pour en finir plus rapidement. Le quatrième jour, ils
réussissent enfin à s’en capturer sans l’aide d’équipiers, et finissent le
boulot jusqu’au bout cette fois. Ils décident de reprendre la première
méthode jusqu’à la fin cette fois-ci, car cela reste un évènement entre
plusieurs équipes et ils ne peuvent pas se permettre de trainer trop
longtemps. Ils tentent donc d’en capturer un maximum avec leur
meilleure stratégie, celle du début.
Arrivé au sixième jour, un énorme cochon d’or apparait, et c’est
à l’équipe qui portera le dernier coup qu’il appartiendra. Pensant
qu’il est plus lent que les plus petits, plusieurs équipes se jettent
dessus espérant obtenir le jackpot. Mais à leur grande surprise, il est
beaucoup plus rapide que ceux qu’ils capturent depuis le début.
Certains réussissent à le toucher mais sa jauge de santé ne diminue
pas de beaucoup de pourcentage, et les dégâts infligés sont mineurs.
Sur cent pourcent de santé, il se retrouve à quatre vingt dix-neuf
pourcent de santé, avec des points de dégâts vraiment insuffisant
pour le vaincre. Progressivement, les équipes se redirigent vers les
autres cochons d’or et essaient de rattraper le temps qu’ils ont perdu
sur le plus gros. Zia décide alors de miser sur le gros cochon pour
épater la galerie, un défi assez stimulant pour une barbare :
« - Je pensais pas être aussi excitée par cet évènement ! A nous le gros
cochon ! s’exclame-t-elle.
Sans surprise, elle réussit à l’attirer et à l’énerver. Petit problème
auquel ils ne s’attendaient pas. Celui-ci étant énervé, montre sa triple
rangée de dents aiguisées, et durci ses ailes aussi dures que de l’acier.
En déployant ses ailes, un rocher tout près se brise en mille morceaux.
Des griffes acérées sortent de ses pattes de cochon. Cela fait partie
des mystères de ce monde. Ses yeux deviennent rouge vif et pétrifie
sur place Zia qui ne peut plus bouger le petit doigt. Il fonce alors sur
elle, et au moment où il allait l’exploser, Natz intervient en la récupérant
avec une technique de téléportation, celle-ci se faisant par un tunnel.
Elle évite de justesse ce coup explosif. Solveig en profite pour
l’emprisonner par des liens de magie noire accompagné d’un sort de
paralysie de Maëlo. Anton lance quant à lui un sort de sommeil
pour booster l’efficacité de l’emprisonnement de son amie. Natz
téléporte une nouvelle fois Zia, mais cette fois-ci directement au-dessus
de l’animal. Ils apparaissent donc avec un magnifique nuage bleu clair.
Zia ne se ménage pas pour frapper celui qui a bien failli l’exploser,
toujours sous l’influence de l’adrénaline, et réussie à le cogner pendant
deux petites heures jusqu’au coup final, obtenant ainsi le jackpot
pour son équipe. Grâce aux sortilèges en magie noire de Solveig,
personne n’a réussi à leur piquer leur poule aux œufs d’or, même si dans
ce cas présent c’est plutôt leur gros cochon d’or. Celle-ci annule tout
de suite ses sortilèges qui servent à repousser les autres voyageurs. Zia
est complètement épuisée, et essaie de reprendre son souffle comme
elle peut. Mais rien n’est encore gagné, car il reste encore trois heures
avant la fin de l’évènement. Anton se dit qu’ils auront de quoi cuisiner
pendant un bon moment. C’est la première fois que nos amis voient
Zia aussi essoufflée, mais elle ne s’en soucie pas le moins du monde.
A la fin de l’évènement, le golem apparait :
« - Fin de l’évènement ! Félicitations à tous les participants. Veuillez
patienter une heure avant les remises de récompenses. Tout vous sera
directement envoyer dans votre interface. La route est désormais
débloquée, faites bon voyage ! » annonce-t-il avant de disparaitre avec
la barrière qui bloquait jusqu’alors le chemin.
Zia remarque le clin d’œil à son encontre avant sa disparition, ce qui
lui donne des frissons dans le dos, espérant ne pas avoir affaire à lui dans
une de ses futures quêtes. Du moins, pas avant qu’elle ne soit assez forte
pour le battre. Son père lui a bien prévenu de ne jamais défier un
gardien de la planète au risque de pouvoir le rencontrer dans une quête
quelconque, ce qui pourrait en venir à échouer bêtement celle-ci. Si un de
ses objectif est de mettre un peu de douceur dans son comportement,
c’est mal parti, elle a déjà un accrochage avec le golem, quelle poisse !
Tant pis, elle verra bien comment cela va se passer pour la suite. En
attendant elle rejoint Natz et toute l’équipe, s’étant éloigné un peu plus loin.
Ils reparlent encore de ce qui s’est passé la durée de l’évènement et se
demandent quelle place ils ont bien pu atteindre, espérant au moins
être dans le top cinq du classement. Les autres aventuriers ne sont pas
moins fatigués qu’eux et certains viennent leur adresser la parole pour
échanger leurs péripéties. Heureusement que tous ne sont pas
désagréables, c’est d’ailleurs comme ça que beaucoup font connaissance.
Certaines personnes se sont échanger leurs coordonnées via leur pass,
et notre groupe d’amis ne fait pas exception à la règle. Natz refuse
d’enregistrer qui que ce soit, prétextant le complotisme ou les embuscades
furtives. Zia indique qu’elle est peut-être parano, mais elle vient de trouver
pire dans ce domaine. Une heure après, ils reçoivent leur récompense
comme promis. Leur équipe s’est classé première avec un grand avantage
par rapport au cochon d’or le plus gros. Zia ayant portée le dernier coup,
c’est à elle de répartir les récompenses.
Il y avait de l’argent, de l’équipement, et autres broutilles. Il y avait aussi
des points d’expérience à partager :
« - J’ai pas besoin d’équipement, c’est vous qui voyez. » dit-elle.
Ils se répartissent donc l’équipement sans se battre. Natz ne faisant pas
parti de l’équipe, il n’a droit à rien. Une fois tout répartis, ils le regardent
et se disent que c’est injuste, car il a bien participé lui aussi.
« - Tu aurais pu lui donner quelque chose quand même. se plaint Maëlo.
- C’est pas moi qui fixe les règles, j’y peux rien moi. » se défend-elle.
Elle se sentait mal, surtout qu’il l’a tout de même sauvé du boss de
l’évènement. Natz les rassure que ce n’est pas bien grave, et que ça fait
longtemps qu’il ne s’est pas amusé de la sorte.
Anton le regarde bizarrement et demande comment est-ce qu’il
connait le comportement de ces animaux alors que c’est censé être un
nouvel évènement:
« - Une intuition ! répond-il amusé.
- J’ai une idée, on ne peut peut-être pas partager les récompenses
d’équipe directement à la source, mais ça ne nous empêche pas de
donner ce qu’on veut de notre propre interface, si ? questionne Solveig.
- Mais non c’est vrai ! » s’exclame Maëlo. Chacun d’entre eux partage
les gains depuis leur propre interface. Sauf Zia qui reste scotchée au sien.
« - Tu ne vas quand même pas donner une petite pièce de bronze
symbolique j’espère… soupire Maëlo.
- Non…mais… j’ai plus du tout de place dans mon inventaire… » dit Zia
qui n’en revient pas.
Le gros cochon d’or obtenu avait pris toute la place restante de son
inventaire. Elle a même une boîte bonus en réserve rempli de cette
viande qui se videra au fur et à mesure qu’elle l’utilisera :
« - En plus il me semble que cette viande ne se donne pas car c’est un
boss d’évènement. dit Natz qui n’aimerais pas être à sa place.
- Et je suis pas radine Maëlo, pour qui tu me prends ? » dit-elle, en
reprenant ses esprits.
Elle partage à son tour l’argent avec Natz en le remerciant de l’avoir éviter
ce coup explosif :
« - Un petit bisou amical ? » s’amuse-t-il en tendant sa joue.
« - N’abuse pas non plus, juste merci. » dit-elle.
Il hausse les épaules en s’attendant à cette réponse :
« - Ne t’inquiète pas, dans mon village il y a d’excellent cuisinier qui
pourraient préparer des plats légendaires avec tout ça. » assure-t-il.
Ils s’éloignent des autres voyageurs en continuant leur chemin vers le
prochain village.
A quelques kilomètres de là, ils décident d’établir un campement
pour la nuit, de soigner leurs blessures et se reposer. Pendant qu’ils sont
allongés, Maëlo discute avec son amie et lui dit que ce serait bien que
Natz fasse aussi parti de l’équipe. Zia répond qu’elle s’en fiche et qu’il
n’y a pas de chef dans l’équipe. Il sourit se disant qu’elle est trop fière
pour accepter tout simplement qu’elle commence à s’attacher à lui
aussi. Elle rajoute que de toute façon ça ne sert à rien puisqu’il les
accompagne pour rentrer à son village natal. Ils s’endorment dans une
nuit calme et étoilée. Au bruit d’une légère brise dans les feuillages
alentours.
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