17* TROISIEME GARDIEN.
Les voici dans la zone de combat du troisième
gardien. Zia tente de provoquer de la même façon
que le précédent, mais sans succès. Maëlo tente à
son tour d’appeler en couvrant de louange, mais
sans résultat non plus. Anton suppose que chaque
gardien apparait selon une façon qui caractérise
leur personnalité. Solveig tente alors de sortir des
textes connus depuis son plus jeune âge. Une heure
passe et toujours rien. Zia s’intéresse aux paroles de
Solveig, voulant améliorer sa classe Apothicaire. Rien
qu’en l’écoutant, son expérience augmente. Mais à la
deuxième heure, elle commence à s’en lasser, car c’est
quelqu’un qui préfère passer à l’action plutôt qu’écouter.
Solveig continue d’énoncer des textes par ci par là, sortis
de différentes catégories :
« - J’avoue que j’admire ta patience, je n’y arriverai pas
moi. dit Zia.
- Je suis quasiment née dedans, autant que ça serve ! »
confie Solveig.
Trois heures après, ils décident de se reposer et
s’endorment tous, mis à part Solveig qui continuent
de conter ses histoires. Ça fait bien cinq heures au
total qu’elle conte ses histoires, mais personne ne
pointe le bout de son nez. Elle regarde du côté de ses
amis qui campent vers une centaine de mètres d’elle,
se disant qu’elle doit persévérer pour le faire sortir de
sa cachette.
Et elle continue, citant les écrits les plus prestigieux
que sa famille lui a inculquée :
« - Ça fait dix heures que je fais mon monologue ! Il va
falloir changer de style. » se décide-t-elle.
Elle commence à parler de livre racontant la misère du
monde, des techniques de survie, de beauté, de
sournoiserie, d’amour, tout ce qui lui passe par la tête,
se disant qu’il y a bien un style en particulier qui va
l’attirer. Elle décide de se reposer, pour reprendre le
lendemain. Pendant qu’elle continue son monologue à
voix haute, les autres recherchent comme ils peuvent
aux alentours. Tout est propre, rien ne traine par terre,
aucun désordre nulle part. un village abandonné qui
semble entretenu par un individu maniaque. Ils n’osent pas
déranger quoique ce soit, de peur que le gardien s’énerve
et n’apparaisse pas jusqu’à la fin de l’évènement, bien que
Zia y soit tentée.
Deux semaines passent et Solveig n’est pas à court
d’histoire :
« - On va pas y passer le mois sérieux, il abuse celui-là !
s’impatiente Zia.
- Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse d’autre de toute façon ?
dit Maëlo, presque aussi impatient que son ami.
- Je sens qu’il n’est pas bien loin, il doit observer depuis
qu’on est arrivés ici. dit Anton, compatissant avec Solveig.
- Mais il ne peut pas se montrer au lieu de nous faire
poireauter pour rien. » se plaint Natz. Quand vient la nuit,
ils s’endorment à nouveau, espérant le trouver le lendemain.
Solveig en a également marre de ne pas pouvoir le faire
sortir de sa cachette :
« - Qu’est-ce que tu veux à la fin… Tu ne vas pas me faire
croire que tu as déjà entendu toutes mes histoires. A moins
que tu ne sois trop fier pour avouer que tu n’as pas encore
entendu tel ou tel récit. » râle Solveig.
Le gardien observe en effet à distance, lunettes de soleil
reflétant la lumière naturelle du moment :
« - Tiens tiens, ça y est, elle laisse tomber ? se dit-il.
- Bon si c’est comme ça, je vais te raconter l’histoire de la
petite sirène, tu vas peut-être kiffer cette fois ! s’agace-t-elle.
- Hm ? Elle n’osera pas, ce n’est pas très glorieux ha ha ! »
pense-t-il.
A sa grande surprise, celle-ci raconte l’histoire de la petite
sirène du début à la fin. Le gardien s’étonne et pense que
c’est sa dernière histoire avant de lâcher l’affaire.
Elle s’arrête pendant un moment et reprend son souffle.
Elle s’éloigne un peu plus du groupe et décide de
reprendre :
« - Cette fois, je vais te raconter une vieille histoire qui
concerne mon ancêtre. Avant que ce monde n’apparaisse,
d’ailleurs je porte son nom, elle a contribué au
changement. Je n’ai pas les détails exacts mais si tu te
montres, je te parlerai de l’ancien monde. Du moins de ce
que j’en sais. Ce sera ma dernière tentative, je pense
qu’on ne réussira pas l’évènement si tu ne te montre pas
ce soir, on a perdu beaucoup trop de temps et on doit
encore affronter un autre gardien après toi. Surtout que
nous aurons d’autres épreuves plus tard. Même si tu
n’aimes pas Natz, laisse-nous au moins une chance de
passer. » négocie-t-elle.
Sur ces mots, le gardien décide de se montrer devant
elle, pensant qu’elle est plutôt audacieuse:
« - Whouuu, quelle audace, c’est plutôt malin de ta part,
mais t’éloigner de ton groupe en revanche, ce n’est pas
très futé. dit-il en apparaissant devant elle.
- Parce que si je ne l’avais pas fait tu serais venu
directement ? clash-t-elle.
- Non c’est vrai. sourit-il.
- Si je te raconte l’histoire de mon ancêtre de l’ancien
monde, accepteras-tu de nous affronter ? demande-t-elle.
- Hm on va dire que j’accepterai de vous faire passer
l’épreuve. » répond-il.
Elle raconte donc l’histoire de son ancêtre en détail, du
moins ce qu’elle en sait. Finalement, les fameuses dictées
restées en tête, lui servent à quelque chose :
« - Niark ! Je suis le gardien de la connaissance, Kennis.
C’est quand tu veux ! » dit le gardien.
Solveig réveille donc ses amis pour leur confirmer
leur affrontement. Zia fonce encore la première sur leur
adversaire, mais s’arrête juste à côté de Solveig,
trouvant qu’il est bien calme pour une apparition
soudaine. Solveig explique alors la situation, ce qui
oblige son amie à attendre patiemment que tout le
monde se mette en place. Le gardien les salue
calmement avec des lunettes rouge brillant, un chapeau
noir très élégant sur la tête, en costard de luxe à cravate
papillon rouge, d’un sourire éclatant. Une fois de plus,
Natz reconnait leur nouvel adversaire et renvoie la
salutation nerveusement :
« - Ne t’inquiète pas, je ne suis pas aussi rancunier que
les autres, j’ai d’autres choses beaucoup plus
intéressantes à apprendre et à vivre pour ne me focaliser
que sur ce genre de bêtises. Je serais impartial, donc
soyez tranquille de ce côté-là. Cependant, je ne vous ferai
aucun cadeau non plus ! » assure-t-il d’un clin d’œil dont
personne ne remarque.
Cela convient parfaitement à Zia, la mordue du
combat de l’équipe. Et voilà qu’ils partent une
nouvelle fois, dans un combat féroce où la barbare
se jette une fois de plus vers son adversaire, en
première ligne. Cette fois, elle décide d’utiliser, en
plus de sa massue, son fléau d’armes munie d’une
boule piquante. Celui-ci est tout aussi imposant que
sa massue, et il faut une grande force pour utiliser
ces deux armes en même temps. Elle compte donc
manier sa massue avec sa main gauche, et son fléau
d’arme dans sa main droite. Le gardien retrousse
donc ses manches et se prépare cette fois à
attaquer, estimant qu’ils se sont suffisamment
échauffés. Le moindre de ses pas reste furtif, et il
donne l’impression de courir presque sans toucher le
sol, tellement il parait léger et rapide. Ses coups n’en
restent pas moins puissants. Sans froisser son costume,
il arrive à leur infliger pas mal de dégâts.
Zia n’hésite pas à se lancer à sa poursuite et tente de
lui faire un maximum de dégâts, mais celui-ci esquive ses
coups, en ripostant au tac au tac. Quand elle se fait éjecter
par un coup trop puissant pour être retenu, Solveig
balance à son tour ses attaques d’assassin, sans plus de
succès que son amie. Si elle peine à bloquer quelques
attaques frontales, la rapidité de leur adversaire l’oblige
néanmoins à s’éloigner de temps à autre. Anton n’hésite
pas lui aussi, à profiter de la concentration de Kennis vers
ses amies pour utiliser des sorts rapides afin de le paralyser.
Celui-ci esquive assez facilement, et Maëlo essaie de renvoyer
les attaques esquivées en miroir pour les ramener vers leur
adversaire. Le corps à corps n’étant pas le point fort de Natz,
celui-ci attaque à distance, sans que cela ne nuise à ses
camarades. Le gardien tente de se rapprocher de lui, mais
Natz voit clair dans son jeu, et préfère maintenir une certaine
distance avec lui, tout en continuant ses attaques répétées.
De temps en temps, Kennis tente d’esquiver au dernier moment
ou dévier les attaques de Natz vers le reste du groupe, mais
celui-ci maitrisant très bien ses techniques, les annulent lui
aussi, au dernier moment :
« - ça sert à rien d’utiliser mes propres techniques contres mes
camarades, j’assure trop de ce côté-là, bleeeeeh ! dit-il
nerveusement, en lui tirant la langue.
- Fais en sorte que ça dure ! » réplique l’adversaire.
A un moment, il semble analyser le groupe, mais
contrairement au précédent gardien, il fixe Zia. Dans
un élan, il devient beaucoup plus rapide qu’au début
et s’occupe en premier d’Anton, qui a l’air d’être la tête
pensante du groupe et décide de l’isoler, en l’enfermant
dans une de ses boîtes magiques, le faisant disparaitre
à la vue de tous :
« - Anton, non ! Qu’est-ce que tu as fait de lui ?! s’exclame
Solveig.
- Ne t’inquiète pas, je l’ai juste téléporté dans une autre
dimension pour l’isoler du groupe, mais il a de quoi
s’occuper jeune fille hé hé ! » assure-t-il.
Pas d’accord de cette action, Solveig se jette sur lui pour
l’obliger à le ramener vers eux. Mais au moment où elle
pensait le toucher, il l’enferme elle aussi dans une boîte
dimensionnelle, en la faisant disparaitre à son tour. Il se
retourne vers Maëlo et juste avant de pouvoir le toucher
lui aussi, Natz utilise une de ses techniques de
téléportations, celle utilisées contre les cochons d’or pour
Zia, et réussi à ramener celui-ci près de lui :
« - Ha ha, ça change de te voir en mode protection amicale,
tu es sur la bonne voie on dirait cette fois mon grand ! »
s’exclame le gardien, toujours avec le même sourire éclatant.
Zia, n’ayant pas perdue de sa hargne au combat, tente
à nouveau de le massacrer, mais celui-ci est trop rapide
pour elle, et il tente de la toucher pour l’enfermer, ce qu’elle
esquive automatiquement. Natz s’élance vers lui mais
toujours à bonne distance, en lui envoyant des sorts
minimes de toutes sortes, faisant réagir le gardien :
« - Arf … qu’est-ce que tu attends pour te battre à fond, tu sais
très bien que tu ne me battra pas avec tes pichenettes !
s’agace-t-il.
Il fonce alors droit sur lui et se rapproche trop rapidement
pour que celui-ci ne puisse esquiver. Natz érige alors une
barrière maléfique instantanément en guise de protection,
ce qui le stoppe net dans sa course et le fait disparaitre. Il
annule sa barrière mais ne voit plus son adversaire. En
regardant sur sa gauche, il l’aperçoit juste derrière Maëlo,
mais n’a pas le temps de le prévenir. Kennis réussi finalement,
à enfermer Maëlo dans une autre dimension.
Zia rage, mais ne fonce plus tête baissée, et préfère se
rassembler avec Natz. Elle lui fait alors des reproches pour
l’inciter à se donner à fond contre leur adversaire :
« - Il a raison, t’attends le déluge pour te battre à fond ?!
s’irrite-t-elle.
- Je ne peux pas me permettre de débloquer toutes mes
facultés ! La dernière fois que je l’ai fait, il y a eu des morts !
Tu es bien gentille, mais je bats déjà à fond tel que je suis !
s’agace-t-il également.
- J’en ai rien à faire de ce qui va arriver, monsieur je me
contrôle à la perfection ! Tant que t’es pas capable de détruire
toute la région avec un seul souffle, c’est que t’as pas de
raison de pas débloquer tes soi-disant capacités ! clame-t-elle.
- Je ne te connais pas suffisamment pour faire ça ! Si je devais
écouter n’importe qui à chaque fois, je ne serais pas sorti de
l’auberge ! lui renvoie-t-il.
- Justement, pourquoi te priver puisque tu me connais pas ?! »
insiste-t-elle, sous le regard intrigué du gardien.
Il les laisse débattre pour voir Natz se battre au maximum
de ses capacités :
« - Non, je refuse. Déclare-t-il.
- Très bien. Mais je te préviens. Si jamais il réussit à
m’enprisonner comme les autres sans que tu te sois
réellement battu à fond, je te défonce comme au bois du
courroux. Et cette fois, non seulement je m’excuserais pas,
mais en plus, je t’aiderais pas à guérir. Dit-elle d’un ton sec.
- Quoi ?! t’es pas sérieuse là ! s’exclame-t-il.
- Oh que si ! Et j’empêcherai même les autres de t’aider, tu te
débrouilleras tout seul ! On trouvera bien ce village sans
l’aide de qui que ce soit ! Y a pas de négociation possible.
J’aime pas les gens qui n’exploite pas son potentiel comme
il faut. Répond-elle sombrement.
- Ho Ho ! Mais c’est qu’elle me ferais presque peur, ha ha ! Il a
mal choisi son équipe finalement. » Pense Kennis, curieux de
voir la suite.
Les deux compagnons continuent leur discussion:
« - Même si je pouvais y a une autre zone après, je risque de pas
faire long feu si je fais ça… ça dure pas indéfiniment… essaie-t-il
d’argumenter d’un air anxieux.
- T’avais qu’à y aller à fond dès le début. Ah oui, et je précise
que je te frapperai avec mon fléau d’arme, en plus de ma
massue. Alors je suis pas sûre de te laisser dans un état
suffisant pour pouvoir rentrer à quatre pattes. Tu me diras,
si t’arrives à ramper ce serait pas mal ! termine-t-elle
froidement sans lui laisser le temps de répondre, en se
dirigeant directement vers leur adversaire, donnant des
frissons dans le dos à son interlocuteur.
- Mais… t’abuses… elle est pire que ces gardiens
de mère nature celle-là… quelle tyran. » Lâche-t-il.
Le gardien est amusé par la situation et se demande
si Natz craint vraiment de se faire frapper par cette fille,
ou s’il fait juste semblant, bien que ses frissons aient l’air
bien réels. Il fonce alors sur Natz, qui n’arrange pas sa
situation. Celui-ci ne fait qu’esquiver et rester à distance,
sans rien changer de son comportement. Le faisant
tellement reculer qu’il s’éloigne progressivement de Zia :
« - Va voir ailleurs si j’y suis, espèce de sadique. lance Natz,
qui essaie tant bien que mal de ne pas dévoiler sa puissance.
- Je t’ai connu beaucoup plus puissant et sûr de toi mon grand !
continu-t-il de plus belle, voulant absolument lui faire dévoiler
son énergie.
- Je croyais que tu n’étais pas rancunier. lance le petit mage.
- Ha ha, oui c’est vrai, mais pour le coup je suis très curieux. On
n’est pas suffisamment éloigné pour que tu te battes plus
sérieusement ? Profites-en avant que je ne change de cible ! »
sourit-il d’un ton narcissique.
Natz se dit alors que s’il arrive à enfermer Zia, elle le lui
fera payer de ses coups dévastateurs qu’il n’a plus envie
de subir.
Si c’est un mage puissant, ce n’est pas quelqu’un qui
renforce son corps tous les jours et risque une nouvelle
fois de se faire briser les os :
« - Je n’aurais aucun mal à me battre à fond contre toi,
mais si les autres sont blessés voire pire, ce n’est pas pareil.
laisse-t-il échapper.
- Ah là là, je voulais au moins que tu dégage ton énergie
maléfique si attirante, tu aurais pu régler ta force par la suite,
mais tu n’arrives même pas à réfléchir à ça, tu n’es pas prêt à
accueillir la deuxième chance que mère nature t’as donné,
c’est déplorable. En plus, je ne vois pas pourquoi tu parles
des autres, puisqu’il ne reste que cette fille dans les parages,
et elle est éloignée. souffle le gardien, assez déçu.
- C’est vrai, il n’a pas tort… je suis vraiment pathétique. Si je
le voulais vraiment, je n’en serais pas là… » se blâme Natz
intérieurement.
« - Très bien, j’espère que la fille va mieux me divertir dans ce
cas ! » dit-il en s’arrêtant d’un seul coup, puis se retournant en
direction opposée. Natz se rend alors compte que la distance
est énorme et qu’il n’a fait que reculer depuis le début, chose
qu’il trouve encore plus pathétique de sa part.
Il s’arrête à son tour :
« - Il doit être en train de bouillonner intérieurement de
me voir dans cet état, il est vraiment sadique. pense
intérieurement le petit mage.
- Bon ben, à la revoyure mon grand ! s’exclame le gardien,
décidé à retourner vers Zia. Natz l’arrête alors avant qu’il
ne soit trop tard.
- Attends, c’est bon tu as gagné, laisse-moi le temps de me
concentrer alors. » lance-t-il nerveusement.
Kennis se retourne agréablement surpris et montre son
approbation :
« - Ils abusent quand même, ils sont tous entrain de me
forcer la main là ! » se plaint Natz intérieurement.
Celui-ci se concentre alors pour se calmer et mieux dévoiler
son potentiel, espérant ne blesser personne de son
entourage. Se déverse alors une immense énergie maléfique
enveloppant son corps à vue d’œil, un mélange de mauve
et noire comme des flammes venues d’ailleurs. Une fois
terminé, il rouvre les yeux et leur couleur virent désormais
au mauve sombre et brillant à la fois dans leur couleur
dorée de base. De petites cornes dorées sortent du haut
de sa tête et ses dents ont l’air aussi aiguisées que celles
de Solveig.
Son déploiement de force prend fin:
« - Et voilà le petit démon que j’attendais. dit calmement
Kennis montrant à nouveau son sourire éclatant.
- Ne m’appelle comme ça s’il te plait, je n’en suis pas un. »
Demande calmement Natz, sans aucune nervosité
désormais.
Celui-ci acquiesce et leur duel commence intensément par
des attaques de grandes envergures.
Zia arrive au bon moment pour admirer le spectacle. Elle
n’en croit pas ses yeux :
« - Il cachait bien son jeu ce faux petit trouillard. »
s’exclame-t-elle presque jalouse de son niveau.
Elle aperçoit alors ses cornes et se demande si ce
n’est pas un démon, un de ces gardiens d’énergies
maléfiques, dont elle a entendu parler plusieurs fois
dans ses histoires de famille. Certains sont mauvais et
s’en servent pour leurs propres intérêts ou servent des
personnes malsaines. D’autres servent la planète en
absorbant l’énergie maléfique pour la purifier et la
rendre à celle-ci. Mais d’après certaines légendes, ces
démons bienfaisants sont devenus très rares et
préfèrent servir les mauvais penchants de l’humanité.
Il se raconte même qu’il n’y en a plus un seul de
bienfaisant depuis quelques siècles. Elle se demande si
ce n’est pas une âme égarée par des histoires effacées
au fil du temps, puis se focalise sur le combat qui se
déroule sous ses yeux. Sous cette forme, Natz pare la
plupart des attaques du gardien. Il semble être différent
en matière de compétences, et sa façon de se déplacer
est devenue plus offensive que défensive. Il n’hésite plus
à se battre au corps à corps et s’en sort très bien. Le
combat dure à peine une dizaine de minutes mais reste
intense. Il perd face au gardien, ne pouvant maintenir sa
forme indéfiniment.
Zia en profite pour asséner un double coup avec ses
deux armes en même temps juste derrière la tête de
Kennis, qui se croyait seul avec Natz. Celui-ci s’étonne
également de la voir débarquer et regarde le gardien
s’effondrer net. Voyant qu’il est en plein K.O technique, il
le rattrape avant qu’il ne tombe sur les roches détruites par
les deux compères, et lui éviter des blessures
supplémentaires inutiles. Zia suggère de continuer de le
frapper pour être plus sûre de l’avoir, mais Natz lui assure
qu’il ne se réveillera pas tout de suite. Elle le félicite pour
son combat remarquable et lui demande de continuer à
se battre de la sorte à l’avenir, ce qui cloue Natz sur place,
s’attendant au contraire des reproches quant à son
apparence et énergie bizarre :
« - T’as vite repris ton apparence humaine dis donc.
dit-elle en souriant sincèrement, ce qui est rare envers Natz.
- Les dernières fois où je me suis laissé aller, je n’ai pas
vraiment fait des choses dont je suis fier. avoue-t-il.
- Génial ! s’exclame-t-elle.
- Je ne vois pas en quoi c’est génial. fait remarquer celui-ci.
- Mouahaha, ça fera un type hors du commun de plus dans
l’équipe, c’est trop cool ! » clame-t-elle.
Sa phrase le fait sourire parce qu’ils ne sont pas vraiment
dans la même équipe, et pour elle c’est comme si c’est déjà le
cas. A ce moment-là, les trois autres amis apparaissent juste
devant eux, en pleine forme. Ils confient avoir eu quelques
épreuves face à eux chacun de leur côté, avant de se
retrouver. Maintenant, ils se demandent ce qu’il va se passer
avec le gardien assommé. Zia montre sa massue, mais Natz
l’incite à ne pas le frapper une nouvelle fois, précisant que
pour le moment, c’est le seul gardien à ne pas leur mettre de
bâton dans les roues vis-à-vis de son passé. Elle accepte et
range sa massue, demandant comment le réveiller dans ce
cas-là. Anton utilise sa magie blanche pour le remettre
d’aplomb en posant ses mains sur l’arrière de sa tête, point
d’impact de la double attaque de Zia. Il se réveille encore
sonné et voient que les voyageurs restent quand même à
trois mètres de lui.
Au lieu de se lever, il décide de s’assoir en tailleur, en face
d’eux :
« - Arf, bien pensé, je n’ai rien vu venir. C’est un coup à me
broyer le crâne… » parvient à dire Kennis en se frottant la
tête, encore endoloris.
« - Je m’excuse, mais je voulais absolument que ça
fonctionne. » s’excuse Zia.
« - Je confirme que ça a fonctionné. Enfin bref, félicitations,
j'ai bien aimé tes histoires petite Solveig, et vous avez tout
donné. Très bon travail d’équipe en général, un
développement personnel a travaillé pour chacun d’entre
vous sans exception. Et toi, apprend à canaliser ta force, tu
risques de tuer quelqu’un dans un simple duel un de ces
jours. Mais je vous félicite vraiment pour votre combat. Je
vous souhaite bien du courage pour la prochaine zone de
combat. Bonne chasse ! » conclut-il.
Une lueur blanche cette fois, apparaît non loin d'eux. Avant
qu’ils ne décident quoique ce soit, le gardien offre un livre
légendaire à Solveig. Contrairement aux autres gardiens, il
ne se téléporte pas de sa zone, et reste assis en se frottant
la tête, en attendant patiemment qu’ils s’en aillent. Ils
rejoignent ainsi la prochaine zone d'un pas décidé, sans
baisser leur garde.
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