**Slam Slam — Mon cri est tombé**
— Hōru Arekusandà
*Inspiration et hommage : Nancy Sinatra*
Ils avaient le feu.
Moi, j’avais le fond.
Ils jouaient aux poètes,
moi j’écrivais au front.
Ils lançaient des vers,
mais moi, c’était mes plaies.
Et quand je parlais vrai,
c’est leur silence qui me saignait.
**Slam, slam — ils m’ont tiré.**
**Slam, slam — j’ai vacillé.**
**Slam, slam — le goût du fer.**
**Slam, slam — je gis par terre.**
Je n’étais pas dans leurs cercles,
je n’avais pas leur flamme.
J’étais juste un cri
dans un corps en flammes.
Ils disaient : « Tu n’es pas des nôtres. »
Ils riaient de mes larmes,
mais moi, j’écrivais à même la peau,
avec la rage comme seule arme.
**Slam, slam — j’ai explosé.**
**Slam, slam — je les ai visés.**
**Slam, slam — mes vers comme balles.**
**Slam, slam — ma rime cardinale.**
J’ai écrit leur silence,
j’ai gravé mes douleurs.
Ils voulaient l’élégance,
je leur ai offert mes peurs.
J’étais pas une page,
j’étais une prière éventrée.
Un psaume pour les oubliés,
une rature qu’on n’a pas effacée.
**Slam, slam — ils m’ont tué.**
**Slam, slam — je suis tombé.**
**Slam, slam — plus de lumière.**
**Slam, slam — juste la poussière.**
Mais j’ai relevé le front,
même couvert de suie.
J’ai recousu mon nom
dans le souffle de la nuit.
J’ai rechargé ma voix,
non pas pour qu’on m’écoute,
mais pour que la page entière
serve de riposte à leur doute.
Maintenant que j’écris,
c’est pour survivre aux flammes.
Et mes poèmes, crois-moi —
c’est plus des mots, c’est des armes.
**Slam, slam — je suis vivant.**
**Slam, slam — à contretemps.**
**Slam, slam — plus qu’un écrit.**
**Slam, slam — c’est mon cri.**
Il y avait ma mère, assise au fond.
Elle croyait que j’étais monté pour lire.
Mais j’étais venu mourir debout,
pour que l’absence devienne empire.
Et quand tout est retombé,
le silence me semblait pire.
Alors j’ai lâché ce dernier vers :
**Slam, slam — c’était moi ou le vide.**
© Hōru Arekusandà — Tous droits réservés.
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