Chapitre 23

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Et peut-être comme une évidence, la colère retomba et de nouveau au travail, je rediscutais avec Paul. Peut-être n'étions nous pas faits pour rester fâchés l'un contre l'autre. Le midi, juste après le repas et avant de reprendre le travail, nous avions pris l'habitude, avec un groupe de collègues, de nous installer dans le bureau pour discuter. Paul, comme toujours savait mettre l'ambiance, il était toujours de bonne humeur, souriant, joueur. Il avait des facilités pour se faire apprécier de tous.

Je commençais à regretter d'avoir supprimé tous nos liens sur les réseaux sociaux et nos échanges me manquaient de plus en plus.

Cet après-midi-là, je m'énervais sur un fichier Excel ne trouvant pas le moyen de faire un graphique proportionnel en abscisse. J'avais toujours été plutôt celle à qui on demandait de l'aide pour ce logiciel, mais maintenant au bureau, Paul avait aussi pris ce rôle.

— Paul, dis-moi, j'aimerais que ce tableau soit proportionnel sur mes deux axes, mais je n'y arrive pas. Tu ne serais pas comment faire ? lui demandai-je en arrivant à son bureau.

— Tu peux être plus précise ?

J'ouvrais mon fichier sur son ordinateur pour lui expliquer plus en détail mon problème, mais après plusieurs tentatives, il s'avéra qu'il n'avait pas plus de solutions à me proposer. Je retournais donc à ma place et cherchais sur des forums. Après près d'une demi-heure, je finis, enfin, par trouver une solution détournée, mais acceptable. Fière de ma réussite, j'envoyais un petit mail à Paul pour lui montrer mon exploit.

« Félicitation, je ne savais pas ☺ »

Il avait répondu, ce n'était pas grand-chose, mais c'était un début. Et puis il avait mis un smiley, ce qui me donna l'impression que sa colère était aussi passée.

Le vendredi midi, je profitais de son dernier message, auquel je n'avais pas répondu, pour lui donner les dernières nouvelles.

« Comme quoi tu ne sais pas tout. Tu ne savais pas non plus que j'avais '' Discuté '' avec Florian. »

« Et ça a donné quoi ? »

« C'est compliqué. »

Dur de résumer en quelques mots, une discussion de près d'une heure. Et puis j'avais dit à Florian des choses sur Paul que n'oserait pas lui dire.

« Disons que, de un, il s'en doutait et de deux il m'a demandé si je l'aimais encore. »

« Et tu lui as répondu quoi ? »

« Que je n'en savais rien ! »

Notre dernière discussion avait été violente et avec douceur, j'essayais de retrouver cette amitié qui me manquait tant. Mais il ne fallait pas que je brûle les étapes et l'inonde de message. Je finirais bien par trouver une autre occasion de lui écrire.

La semaine d'après pendant l'une de nos pauses-déjeuner, Paul en rigolant me demanda d'aller chercher un brownie à la supérette du coin. J'avais envie, à la fois, de lui faire plaisir, mais pas de lui obéir aveuglément. Je descendais donc acheter des tablettes de chocolat pour le café.

Paul sourit en me voyant remonter et le chocolat fut partagé avec mes collègues autour d'une tasse de café.

« Je n'ai même pas eu le droit à un merci ! », lui envoyais-je.

« Tu as eu le droit à plus que ça ! ☺ »

Que voulait-il dire par là ? Il cherchait sûrement à m'embrouiller pour ne pas à avoir à dire merci. Mais j'avais toujours aimé ce jeu entre nous.

J'étais consciente qu'il avait éveillé chez moi le désir de son corps, de ses mains, de sa bouche. En plus d'aimer passer du temps avec lui, pour discuter ou juste être en sa présence, je voulais éprouver le plaisir d'être à lui.

Son absence avait mis un coup de massue à ma libido ou plus exactement à celle destinée à mon mari.

Et le soir quand je m'éloignais de lui les pensées noires resurgissaient et j'éprouvais de nouveau le besoin de lui parler par l'intermédiaire de mon journal.

Parfois, le soir, j'ai besoin de t'écrire, de te dire des choses. Elles restent là cachées dans mon téléphone en espérant un miracle.

Là, c'est mercredi et je pense à toi, comme chaque jour, chaque heure et chaque seconde. J'ai besoin de cette toute petite lueur d'espoir, sinon j'ai peur de mourir. Si seulement toi aussi, tu pensais à nous.

Je suis là dans mon fauteuil, retardant le moment d'aller me coucher à côté d'un homme que je ne désire plus, que je n'aime plus. Peut-être voudra-t-il m'embrasser, et même en imaginant très fort que ce sont tes lèvres qui viennent doucement effleurer les miennes, je n'y arrive plus.
Tu me manques tellement...

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