Chapitre 21

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Alanguis l’un contre l’autre, German demanda :

- Pourquoi des larmes ? J’avoue que c’est la première fois que je fais pleurer une femme et j’espère que ce n’est pas mauvais signe.

Eva rit de bon cœur, mais resta muette.

- J’aurais tant aimé te connaître plus tôt. Et ce soir, je pense avoir vécu une vraie première fois.

German resta interloqué. Il appuya sa tête sur sa main pour mieux la regarder.

- Alors là, je suis vraiment flatté Mlle Aguillar

Elle lui sourit et vint nicher son nez sur son torse alors qu’il lui caressait les cheveux.

Le lendemain Eva se réveilla, le corps de German enchevêtré au sien. Ce qu’elle avait vécu cette nuit avec lui, elle n’avait pas de mot pour le décrire. De l’amour, elle n’avait connu jusqu’à présent que le côté le plus sombre, le plus sale. Personne n’avait jamais vénéré son corps comme German l’avait fait. C’était exactement le mot, elle s’était sentit vénérée, respectée. Elle le regarda et caressa ses épaules de ses ongles. Elle embrassa son torse, s’enhardissant, elle prit son mamelon entre ses dents, jouant avec lui de sa langue. German émergea du sommeil gémissant, elle leva les yeux sur lui un sourire coquin aux lèvres, elle glissa son corps nu contre le sien. Puis elle releva le torse et les hanches pour le prendre en elle. Les mains appuyées sur son torse, elle attisait son plaisir lentement, très lentement sans précipitation, mais avec intensité. L’orgasme les prit ensemble et Eva resta quelques minutes la tête dans son cou avant de se dégager. German lui sourit :

« J’avoue que c’est le meilleur réveil que j’ai pu avoir depuis longtemps.

Elle rit. Il ne l’avait pas vu souvent rire et il la trouva magnifique dans sa joie pure.

German se leva remis son bas de pyjama.

« Je vais prendre une douche et m’habiller, on se retrouve au petit-déjeuner ? Dit-il en se penchant pour l’embrasser.

En sortant de la chambre d’Eva par le balcon, il fut surpris par son frère qui fumait une cigarette sur la terrasse. Un sourire en coin, il dit alors que German s’approchait :

« Je crois que tu t’es trompé de chambre frérot.

- Je...

- Pas à moi petit frère, je te connais trop bien. Si tu crois que j’ai loupé la façon dont tu la regardes.

- Comment ça ?

- German, c’est bon, tu es un grand garçon, si tu as envie de jouer au patron séducteur pas besoin d’excuse. J’avoue que je suis surpris, car elle ne ressemble vraiment pas aux filles que tu as l’habitude de nous ramener. Elle n’est pas blonde, pas peinturlurée et celle-ci a une cervelle.

German sourit au trait d’humour de son frère.

- C’est vrai, et elle est bien plus que ça d'ailleurs. »

Quand il arriva dans la cuisine, Eva aidait déjà sa mère, les deux femmes discutaient du repas de Pâques.

« Cela me ferait plaisir Mme Baxter.

- Ah German, bonjour.

- Bonjour maman dit-il en l’embrassant sur la joue.

Eva lui sourit et il lui retourna un clin d’œil discret en retour.

- Eva voudrait cuisiner demain pour le repas mais…

- C’est une très bonne idée maman, Eva est une excellente cuisinière.

- Surtout avec votre fils comme assistant. Dit-elle en pouffant.

Julia entra dans la pièce, la petite Louisa dans un bras et Axel dans son autre main.

- Qu’est-ce que j’entends ? On voudrait faire cuisiner German ! Je vous préviens, je refuserai de m’alimenter si c’est le cas. Dit-elle en ébouriffant les cheveux de German qui levaient les yeux au ciel.

Ce moment était très intime, Eva avait presque l’impression de faire partie de cette famille. Elle aurait aimé avoir un foyer comme celui-ci, sur lequel on peut se reposer, mais cela n’avait pas été son cas. Son foyer se résumait à sa mère. Elle ne savait pas qui était son père. Et sa mère travaillait tant qu’elle avait peu d’occasions de la voir. Souvent livrée à elle-même. Elle regardait la tablée devant elle posant le pot de jus d’orange fraîchement pressé sur le centre de la table, sa gorge se serra se sentant presque de trop ici. German, qui semblait ne rien manquer de ses émotions, la regardait sourcils froncés.

- Axel un tour sur la plage avec ton oncle préféré et Eva cela te dit. Dit German en prenant Axel sur ses genoux et en souriant à Eva.

- Super ! On fera un château !

- Sans problème.

- Je n’ai pas amené de maillot avec moi. Dit Eva timidement.

- Oh, j’ai ce qu’il te faut, Eva. Dit Julia.

Sur la plage ils construisirent ensemble un château de sable qui ma foi n’était pas si mal, ils rirent beaucoup. Un moment German ne put résister et embrassa Eva. Se retournant vers Axel qui ne leur prêtait tout à fait attention et lui dit

« C’est un secret.

- Quoi que tu fais un bisou à Eva ?

- Oui.

- Mais papa l’a déjà dit à maman ce matin alors c’est pas vraiment un secret.

German et Eva se regardèrent ; Eva piqua un fard et devint si rouge qu’on aurait pu penser qu’elle avait pris un coup de soleil sur le nez.

- Ça c’est ma famille ! Rien ne peut rester secret. J’ai croisé mon frère ce matin en sortant de ta chambre et…

- Oh, mon Dieu se dit Eva en se prenant le visage dans les mains. J’ai tellement honte.

Il lui abaissa les mains et la serrant aux épaules de son autre bras, repris sa bouche.

- Pas question d’avoir honte Eva. Et ma famille n’est pas du genre à juger…

- Oui, vous avez l’air très uni.

- Nous le sommes et encore plus depuis la mort de mon père.

- J’aurais aimé avoir une famille comme la tienne. Je n’ai jamais eu un déjeuner comme ce matin. J’étais souvent seule…

Il caressa ses cheveux.

- Je n’ai jamais eu d’oncle ou de tante pour m’amener sur la plage. Ni même de père d’ailleurs. En y pensant, je ne suis même jamais allé à la plage en France.

Il fut pris d’une émotion forte lorsqu’il imagina une petite Eva seule assise à une table vide.

- Et ta mère ?

- Ma mère, c’était une mère célibataire très jeune qui travaillait beaucoup du lundi au samedi et parfois même le dimanche pour que je puisse avoir un toit et manger à ma faim.

German resserra son étreinte et l’embrassa sur la tempe.

- De quoi est-elle morte ?

- Cancer, elle a lutté, mais la maladie a été plus forte. Je me suis retrouvée complétement seule à dix-sept ans.

- Qu’est-ce que tu as fait ?

- J’ai été mise en foyer jusqu’à mes 18 ans puis la société m’a laissé tomber elle aussi.

- Que s’est-il passé ensuite ?

Elle hésita avant de répondre.

- J’avais une amie qui a pu me recueillir. Et à vingt ans, je suis partie pour travailler chez Bouchard.
Un demi-mensonge qui ne prêtait pas à conséquence pensa-t-elle.

German sentit qu’il n’en saurait pas plus pour le moment. Pourtant, il sentait que ses deux ans cachaient le mystère de sa vie parisienne. Qui l’avait recueilli ? Et alors que s’était-il passé pour qu’elle parte à l'autre bout du monde ?

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