Mémoires : dix-huitième fragment

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En attendant, je continuais d'aller à l'école. Souvent, une désagréable impression m'accompagnait, celle d'être suivie. Attentive à ce qui m'environnait, je ne voyais rien d'anormal. La folie devait me guetter. Avoir vécu deux ans sur le qui-vive laissait des traces. D'ailleurs, je ne savais pas si mes cicatrices s'estomperaient un jour. J'arrivais toutefois à retrouver des joies sincères avec mon amie qui revenait tous les week-ends.

La plainte enregistrée, s'accompagna d'une injonction d'éloignement. Je n'étais pourtant pas plus rassurée par cette mesure. Je restais persuadée qu'il n'en ferait aucun cas. De toute façon, le dispositif déclencha une réaction immédiate de sa sœur qui mit ses avocats sur l'affaire.

Je fus convoqué pour une confrontation. Cela me mit dans un état d'anxiété proche de la névrose. Ils me donnaient cinq jours pour me préparer à cette rencontre. Mon avocat, un ténor du barreau, choisit par ma bienfaitrice, et elle-même, m'accompagnèrent.

J'arrivais à la confrontation une boule au ventre. Lui aussi se fit assister par son avocate que je reconnus pour l'avoir déjà vu entre ses jambes. Comment cette femme pouvait-elle le défendre ? Elle devait bien savoir le monstre qu'il était en réalité ? Ou sa monstruosité m'était-elle réservée ?

Ses yeux bleus se posèrent sur moi d'une lueur d'avertissement que personne ne remarqua. Moi seule pouvais décoder leur langage. Mes mains se mirent à trembler de façon imperceptible.

Je répondis aux questions, à demi-voix, tête baissée, n'osant pas le regarder. Mon avocat m'encouragea à être plus explicite, sans succès. Sa présence me tétanisait. Mes réponses restaient vagues, confuses.

Quand vint son tour, il brilla d'éloquence. Il raconta l'histoire d'une jeune-fille perdue à qui, il avait tout donné, tout fait. Ne lui payait-il pas ses études ? Mais la petite fille était instable. Elle avait même été internée une fois, il en fournit les preuves. En proie à un syndrome de la persécution, elle montrait des signes de démence. L'enfermer était une mesure nécessaire. Il clamait haut son incompréhension des charges qui pesaient contre lui. Le plus fort, il me pardonnait.

Pourtant, malgré l'ignominie de son discours, je restais, assise, sans voix.

La situation se retournait encore une fois contre moi. Les autorités, sans preuve réelle et sérieuse de séquestration, décidèrent de lever les charges contre lui.

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