Chapitre 4

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 Personne n'aime le lundi, c'est un fait avéré. Andrea l'aimait encore moins que la moyenne. Pour Alexandra, c'était un jour comme un autre. De toute façon, avait elle l'habitude de dire, on ne pourra pas le supprimer, alors autant faire en sorte que ça se passe bien !

Ils arrivèrent dans l'amphi un peu avant le début du cours, et la brune força son ami à se mettre au milieu et non dans le fond, car elle savait pertinemment qu'il allait dormir si elle ne le surveillait pas de près. Une fille voulut se mettre à côté d'elle, mais lorsqu'elle croisa le regard d'Alex, elle préféra mettre un fauteuil de distance entre elles deux. L'amphi comptait 400 places et n'était jamais complètement plein, alors Alexandra n'aimait pas qu'on vienne se coller à elle, préférant avoir un minimum d'espace vital.

Contrairement à elle, Andrea était très sociable, il avait des amis partout où il allait.

  • Salut mec ! dit un gars en s'asseyant à côté du blond, ça a été ton week-end ? Ton chien de garde t'a laissé sortir ?
  • Le chien de garde t'emmerde, Steven ! gronda Alexandra qui savait de qui il parlait.
  • On a été chez mes parents, rien de fou, rit Andrea. Mais à ta place j'aurais un peu plus de respect pour Alex, elle peut être dangereuse, tu sais !
  • Oh la la ! On peut plus rigoler de nos jours c'est dingue ! Faudra que je te raconte, j'ai attrapé une bombasse en boîte samedi soir !
  • Bien ! résonna la voix du professeur, Nous allons commencer !

Les deux garçons se turent, ils savaient que ce prof là n'aimait pas les bavardages et interrogeait seulement les élèves indisciplinés. C'était un cours sur la phonétique anglaise, Andrea savait qu'il devait suivre attentivement, car il avait du mal avec cette matière. Contrairement à lui, Alexandra, qui était à moitié irlandaise, s'ennuyait beaucoup, elle attendait surtout le cours de littérature. Sous ses airs impénétrables se cachait un coeur tendre qui rêvait de romance. Après quelques histoires d'amour désastreuses, elle ne croyait plus à la femme parfaite, celle qui ferait de nouveau battre son coeur.

 L'heure de la pause déjeuner arriva, Alex et Andrea allèrent dans le centre ville se chercher un sandwich dans leur boulangerie préférée. Ils allèrent s'asseoir sur un banc, et se mirent à essayer de deviner la vie des passants avec leur style vestimentaire.

  • En vrai, dit Andrea, pourquoi on fait ça alors que même nous les gens pensent toujours qu'on est des musiciens râtés à cause de notre look ?
  • Cherches pas, répondit son amie, c'est un truc de nana.
  • J'ai une tête de nana ?! s'offusqua faussement le jeune homme en se levant, regardes un peu toute cette virilité qui ne demande qu'à être entourée de femmes sublimes !

Alexandra ne put s'empêcher de rire, son ami savait toujours tourner les choses en dérision. Ce dernier était conscient que la jeune femme avait un certain manque de confiance en elle et était perdue s'il ne l'aidait pas à sociabiliser un peu. Ado, il avait eu le béguin pour elle, avant qu'elle ne lui fasse clairement comprendre qu'elle n'était pas attirée par les garçons. Cela ne les avait pourtant pas empêché de coucher ensemble quelques fois, même s'ils regrettaient toujours le lendemain. Andrea espérait sincèrement que son amie retrouve une fille à aimer, il voyait bien que depuis sa dernière séparation elle était encore plus taciturne. S'il était célibataire, c'est parce qu'il se refusait à être en couple tant que son Alex chérie ne l'était pas. De plus, malgré ses nombreuses conquêtes, il s'était décidé à attendre d'avoir trouvé la bonne avant de se remettre en couple. Donc pour le moment, il se contentait de coups d'un soir, et s'efforçait de faire comprendre à son amie que l'amour en valait la peine.

La semaine passa rapidement. Le vendredi, Steven et d'autres amis d'Andrea proposèrent d'aller boire une bière dans le centre puis d'aller en boîte. Alex refusa, bien évidemment, elle détestait les boîtes où elle trouvait la musique nulle et où elle avait du mal à respirer. Elle rentra donc seule à l'appartement, se fit livrer une pizza et se mit devant un film.

Vers 1h du mat, alors qu'elle s'était endormie sur le canapé, la porte d'entrée s'ouvrit sur Andrea qui était en compagnie d'une fille. Ils s'embrassaient frénétiquement, leurs mains se baladant sur leurs corps, à la recherche de l'autre. Alex se réveilla quand elle entendit son ami pousser un juron après s'être cogné sur le coin de la commodesituée dans le couloir. Elle se leva et se dirigea vers la cuisine, ouverte sur le salon. Alors qu'elle se servait un verre d'eau, le jeune homme arriva dans la pièce, suivit de sa conquête.

  • Tu dors pas toi ? questionna-t-il.
  • Si, je suis somnambule c'est tout. Répondit narquoisement la brune. Bonsoir mademoiselle, ajouta-t-elle en penchant la tête pour voir la jeune femme cachée derrière son ami.
  • Hi ! répondit timidement l'intéressée. Sorry to bother you...
  • Attends, elle est même pas française ? s'exclama Alexandra.
  • Nan, de ce que j'ai compris elle est arrivée cette semaine pour ses études ou je sais pas quoi ! répondit Andrea.
  • Actually, enchaîna l'intéressée, I'm here to study photography and stuff like that.
  • Oh, ok, nice ! But wait, s'exclama Alex, are you Irish ?!
  • Yes, why ? interrogea la jeune femme.
  • Actually, I'm half Irish by my mom, and it's not common to come across Irish people ! Mais dis moi, continua la brune en se tournant vers Andrea qui commençait presque à se sentir délaissé, comment t'as fait pour la ramener ici ? Toi qui parle aussi bien anglais qu'une vache italienne !
  • Je parle peut-être mal anglais, mais je donne de très bon cours de langue ! rit-il.
  • C'est très fin ça, très fin. Bravo l'humour potache !
  • Tu as fini ton interrogatoire ? J'aimerai bien emmener mademoiselle au septième ciel maintenant !
  • Pffff, souffla Alexandra, allez, dégagez le plancher, mais j'te préviens, si vous m'empêchez de dormir, tu passes le week-end dehors !
  • Tu n'oserais pas, je te connais par coeur !
  • Attends voir que j'appelle ta mère demain !

En riant, le jeune homme saisit sa conquête par la taille et ils se dirigèrent vers la chambre au fond du couloir. Alexandra posa son verre dans l'évier et alla également dans sa chambre. Elle avait maintenant l'habitude maintenant que son meilleur ami ramène des filles à l'appartement. Elle prit ses écouteurs dans son sac et alla se mettre au lit avec un film. Quelques minutes plus tard, des gémissements féminins sortirent de la chambre du jeune homme, suivis de bruits de baiser et de râles masculins.


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