7 - Évasion, pt. 3
Si elle avait été cynique, elle aurait appelé l'endroit La Cour des Miracles, et si nous étions encore dans l'Amérique des années '50s, elle aurait surement dit Freak Show. Mais étant donné qu'elle était réaliste, et qu'elle n'avait même pas connu la-dite décennie, Alexie choisit de décrire le cœur de la base comme étant une bouche d'entrée en enfer.
Selon les plans (qui n'étaient pas censés exister) fournis par Megalia, il s'agissait de quatre pièces emboitées les unes dans les autres sur un principe de cercles concentriques, avec chacune un nouveau niveau de sécurité. Dans le cercle extérieur, la pièce dans laquelle elle pénétra en passant la Porte de Dante, se trouvaient toutes sortes de figures. Des hommes et des femmes (et des autres qui portaient masques et casques étranges) étaient habillés en blouses et combinaisons qui formaient une mosaïque de couleurs jurant entre elles qui fit mal à la tête d'Alexie.
Partout dans la pièce de la paperasse s'empilait dans un joyeux chaos que les chercheurs, scientifiques et mathématiciens devaient sans doute comprendre. Au mur, Alexie put apercevoir des radios, des IRM, des échographies mais aussi des plans, des cartes, des feuilles de calculs avec une quantité interminable de formules, des posters du corps humain détaillés, des relevés d'expériences, des photos, des tableaux de réussites, etc. En soit, le quatrième cercle n'était pas très intéressant pour Alexie qui ne pigeait pas grand-chose à ce genre de science.
Par mesure de sécurité, elle s'était réfugiée dans les ombres avant même son entrée dans la pièce, se déplaçant ainsi cachée de tous. Bien lui en prit, il ne servait à rien d'alerter les employés travaillant là – employés qu'elle n'avait jamais vu en plus de dix mois parfaitement éveillée dans cette base. Discrètement, elle fit un tour de pièce, afin de repérer les meilleurs endroits où cacher quelques explosifs, et pourquoi pas de piquer une ou deux petites choses qui intéresseraient surement Megalia. Elle s'abstint néanmoins de s'approcher plus que nécessaires des cerveaux en actions, bien trop concentrés sur leurs travaux pour remarquer les étranges déplacements des ombres.
La pièce ressemblait plutôt à quatre immenses couloirs perpendiculaires les uns aux autres, d'environ 10 mètres de large sur plus de 60 mètres de longueur. Il y avait tellement de coins et de recoins qu'il fût aisé pour la jeune fille de repérer quelques endroits-clés, et les bombes furent dissimulées dans des racoins sombres et poussiéreux sans le moindre souci. Avant de passer la porte qui la mènerait dans la pièce suivante, elle emprunta un dossier parmi d'autres, espérant qu'il soit un minimum intéressant.
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« Rappelles-moi pourquoi est-ce qu'on court déjà ?
— Parce que (halète) on ne peut pas tuer toutes les personnes de cette foutue base !
— Parce que ...?
— Parce qu'on a pas le temps ! (Lui attrape le poignet pour la faire tourner à sa suite.) Et maintenant arrête de parler et avance plus vite, la sortie est là-bas. »
Les deux jeunes filles n'étaient qu'à quelques mètres de la porte quand Tony les dépassa en sens inverse, tous rayons sortis. Il se débarrassa des membres d'HYDRA qui les poursuivaient puis se tourna vers elles, ouvrant son casque.
« Vous deux vous sortez, vous récupérez un véhicule comme prévu, vous mettez Brock en sécurité, et une fois que c'est fait tu dis à Pandore de nous prévenir. Nous on reste là et on les retient. »
La brunette acquiesça, puis elle et Selena reprirent leur course. Megalia ouvrit la porte et toutes deux sortirent enfin de la base. Il faisait jour, presque midi heure locale, et l'air était si lourd par rapport à la température intérieure du bâtiment que Selena chancela. Megalia la rattrapa et l'aida à courir vers le hangar qui servait de garage et entrepôt un peu plus loin. Elles avaient de la chance : la coupure du générateur principal avait rapatrié tous les hommes dans la base dans une mesure de confinement visant à protéger les grosses-têtes présentes sur place, et il n'y avait personne pour les arrêter à l'extérieur. Esquivant les racines traitresses et essayant de ne pas suffoquer sous la chaleur ambiante, les deux jeunes femmes parvinrent à s'installer dans un 4×4 parfaitement équipé pour ce qui allait suivre.
Megalia connecta Pandore à la partie électronique du véhicule et l'IA prit le relais, démarra le véhicule sur les chapeaux de roue et s'élança vers la porte principale du bâtiment Ouest. Là, elles furent vite rejointes par Steve, Morgan et Bucky – qui étaient dans un état lamentable après autant de temps à combattre – puis Tony après qu'il se fut assuré d'avoir bien barricadé et piégé la porte. Une fois qu'ils furent tous à bord, le véhicule s'élança dans la jungle cambodgienne, loin de la base et d'HYDRA.
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C'est avec le troisième cercle que les choses commencèrent à se corser. Déjà, il avait fallu déjouer les sécurités pour entrer, et donc s'appuyer autant sur son contrôle des ombres pour se dissimuler que sur Pandore et ses aptitudes informatiques. Puis, une fois entrée, Alexie eu vite l'impression d'avoir pénétré un cabinet de curiosité, ou bien le laboratoire du Dr. Frankenstein.
Les couloirs qui composaient la pièce étaient beaucoup plus étroits que ceux de la précédente. Ils étaient également incroyablement encombréss ce qui rendit presque difficile le simple fait d'y entrer.
De part et d'autre de la porte, des dizaines d'étagères tapissaient tout le mur et menaçaient de s'écrouler sous le poids des bocaux qui y étaient entassés. Ces bocaux, de façon très clichée, étaient pleins d'organes – yeux, dents, langues, cerveaux, cœurs, reins et d'autres – mais aussi de créatures étranges – embryons de veaux siamois, insectes fossilisés dont l'espèce était éteinte, souris souffrant de macrocéphalie, têtes réduites de chats ou encore spécimen fœtal humain de jumeaux parasites pour ne citer qu'eux*.
Le reste de la pièce était meublé d'ateliers, de bureaux, de machines médicales lourdes (souvent d'imagerie médicale) ainsi que d'appareils vintage qui dans un autre contexte seraient qualifiés d'antiquités mais qui, ici, étaient particulièrement effrayants. Là, il n'y avait personne – et bien heureusement car Alexie n'était pas certaine de sa capacité à passer inaperçue dans un espace aussi restreint. Aussi la jeune femme profita-t-elle d'être seule pour cesser de se cacher un instant : elle aimait rester dans l'obscurité et se mouvoir avec elle, mais c'était parfois assez épuisant. Elle dispersa donc les ombres qui la recouvraient et absorbaient sa silhouette, mais conserva la poche d'ombre qui lui permettait de transporter son matériel.
Son tour de pièce fût rapide, les explosifs déposés là où elle le pouvait, et elle bénit sa tenue près du corps de lui éviter bon nombre d'accidents – il suffisait d'un petit accrochage pour que toute l'opération tombe à l'eau.
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La route était... Eh bien ce n'était pas vraiment une route en fait. Disons qu'ils coupaient à travers bois. Autant dire, donc, que la fonction tout-terrain du 4×4 fut mise à rude épreuve.
Morgan, Bucky et Steve nettoyaient et pansaient sommairement leurs blessures, malgré les cahots du véhicule qui les secouaient dans tous les sens. Megalia avait une tablette entre les mains et semblaient suivre la progression d'Alexie les sourcils froncés – Tony se demandait comme la tablette pouvait fonctionner en pleine jungle, « C'est ma combinaison, » avait répondu la jeune fille, et il n'avait pas cherché plus. Brock était allongé sur le sol, afin de minimiser ses mouvements et de ne pas aggraver son état.
D'après Megalia, ils progressaient bien, et Steve se demandait comment elle pouvait savoir ça, mais il se retenait de poser la moindre question pour ne pas risquer de craquer. Plus tard, se disait-il, plus tard les questions et les réponses. Parfois, il y avait une éclaircie dans la flore locale, et alors Selena faisait un commentaire : On y est presque ou encore C'est bientôt fini. Parfois, elle posait la main sur l'épaule de Brock ou bien changeait le linge humide sur son front, puis s'adressait à lui alors que sa fièvre semblait augmenter à cause du climat ou du voyage : Tiens bon, Brock, on va prendre soin de toi.
Quand les éclaircies se firent plus fréquentes, Morgan tourna ses yeux de glaces sur Tony qui se sentit un instant mal-à-l'aise. « J'espère que votre jet sera là à temps. » Puis elle était retournée à ses blessures et à celles de son père, puis à ses armes. Tony ne put s'empêcher de penser que, lui aussi, il espérait que le Quinjet serait là à temps.
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Il y eut ensuite le deuxième cercle, et Alexie qui avait pourtant grandit au sein d'HYDRA se retrouva effrayée à l'idée de ce qu'elle allait trouver dans le cercle interne.
L'avant-dernière pièce était proprement immense, plus large que les deux premières réunies. Les murs étaient blancs immaculés, le sol pavé d'un carrelage noir mate impeccable et l'éclairage était si intense qu'on se serait cru en plein jour – et Alexie se demanda comment elle aurait pu se cacher dans l'obscurité dans une pièce où les ombres étaient si limitées. Par chance, elle n'avait pas à le faire, cette pièce aussi était vide : il fallait croire que toute la population scientifique travaillant dans cette partie du bâtiment s'était réunie dans le cercle extérieur.
Cependant, bien qu'elle y soit seule, cette pièce-là, elle l'aurait volontiers évitée. Un instant, l'idée lui frôla l'esprit d'aller toujours tout droit sans tourner la tête et d'entrer dans le cœur du cœur. D'ignorer ce qui se trouvait ici. De ne poser aucune bombe, ou seulement quelques drones explosifs de-ci de-là. Mais elle ignora bien vite cette pensée, elle ne pouvait tout simplement pas. Car elle ne pouvait prendre le risque qu'un seul de ces monstres ne survive.
Contrairement aux deux autres, ce cercle-là était distinctement divisé en quatre. D'un côté, il y avait des paillasses de chimies sur lesquelles se trouvaient pêle-mêle des tubes à essai, des microscopes, des lames et lamelles de cellules diverses, des boîtes de pétris, des pots de plantes jamais vues jusqu'à présent et tellement d'autres choses à l'apparence inoffensive. Alexie s'y dirigea et pris bien soin de tout asperger d'éthanol avant d'y placer une petite boule de C-4 et un détonateur.
Puis elle se dirigea vers le second couloir, et la visite de la maison de l'horreur commença. Là, il y avait des dizaines et des dizaines d'incubateurs de tailles différentes. Dedans, il y avait des œufs, des fœtus, des nourrissons parfois même. Des espèces existantes ou ayant existé – alligators, loups de Tasmanie, ptéranodons (sérieusement ?), dragons de Komodo – et des créatures humanoïdes labellisées comme hybrides – humains / reptiles (divers, espèces serpentiformes), humains / scorpion, humains / nepenthales* (plantes carnivores à piège actif). Tout ce qui n'était pas oviforme* se trouvait dans des caissons individuels, baignant dans une sorte de liquide amniotique. La section entière était surchauffée pour répondre aux besoins des expériences. Là, Alexie répandit de l'acide trouvé dans le coin "chimie" afin de détruire les systèmes de maintenance, puis elle plaça quelques doses de Plastic* et s'éloigna rapidement.
La troisième section ressemblait à un bloc opératoire, et hormis les organes et les corps sans vie d'expériences ratées ou d'animaux-cobayes conservés dans des bains de glace, il n'y avait rien de bien différent avec une salle de chirurgie. Elle ne s'y attarda pas, se contentant d'y jeter un peu de poudre – sait-on jamais.
Enfin, le dernier quart. Alexie n'avait pas pu le voir en entrant dans la pièce, mais ici, les lumières était moins vives. En fait, cette partie-là n'était quasiment éclairée que de lumière noire avec quelques faibles néons bleus disséminés çà et là. Alexie erra un temps entre des cuves amniotiques et des caissons de cryogénisation, observant avec dégout ce qui s'y trouvait. Des humanoïdes qui ne méritaient plus le qualificatif d'humains (s'ils l'avaient jamais été en premier lieu). Certains avaient des cornes, d'autres des tentacules ; certains avaient la peau écailleuse ou bien sèche et cuirassée comme celle des éléphants ; quelques-uns était verts ou bien d'une couleur difficilement identifiable ou définissable sous les néons bleus. Tous étaient difformes : macro ou microcéphalie, bicéphalie, siamois, atrophie ou hypertrophie des membres... Alexie n'osait imaginer les autres caractéristiques, celles qui n'étaient pas visibles. Elle ne pouvait pas débrancher les machines qui les maintenaient en vie au risque de déclencher des alarmes, elle colla donc des blocs de C-4 sur chaque caisson et répandit une grande quantité de poudre entre eux, puis elle se dirigea vers la dernière porte.
Avant de quitter la pièce, elle remercia tout de même qui de droit pour avoir fait que le cœur de la base ne dépende pas du générateur principal – et donc que les scientifiques ne fussent pas en alerte –, mais aussi que cette pièce et la précédente ne furent pas peuplées d'êtres conscients et physiquement capables de la ralentir. Et surtout elle se félicita d'avoir volé, pendant des années, dans les stocks de matériaux explosifs pour les planquer chez Megalia. Elle passa la porte, anxieuse de ce qui l'attendait mais heureuse de quitter pareille vision d'horreur.
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Morgan fut la première à descendre du véhicule, vite suivie de Bucky. Malgré leurs blessures, les deux bruns restaient des soldats, des machines de guerre et dans la situation actuelle il n'était pas question de risquer d'échouer si près du but. Alors ils récupérèrent des armes sous les sièges – des kalachnikovs – et avancèrent droit sur Clint et Bruce qui se tenaient devant le Quinjet. Les deux hommes levèrent les mains en l'air quand ils virent les armes les tenant en joug, et aucun d'eux ne pensa un instant à se défendre, trop choqués par l'arrivée de Steve et Selena tenant Brock dans ses bras.
« Morgan, couché !
— Bucky, baisse cette arme ! (Silence.) Je ne plaisante pas Bucky, baisse ton arme tout de suite, on n'a pas le temps pour ça !
— (Entre ses dents) Foutue tête de nœud. (À Bruce) Y paraît que vous êtes Docteur ? Il a pris quelques mauvais coups (montre Brock du menton), vous pourriez l'aider ? Genre... Vite ? »
Bruce acquiesça machinalement puis fit signe à la blonde de le suivre dans le jet, ce qu'elle fit, Steve sur les talons. Ils s'installèrent dans la partie médicale qui n'était pas bien grande, et Banner commença à travailler – pour le moment, ça lui évitait de penser.
Dehors, Bucky, Clint et Megalia (toujours armée) furent rejoints par un Tony toujours en armure qui vint prendre l'archer dans ses bras.
« Legolas ! Si tu savais comme je suis content de te voir ! (Lui tape dans le dos fortement, nerveusement.) Profites-en, c'est pas tous les jours que ça arrive. Bon c'est pas tout ça (se redresse), mais j'adorerais me changer, me laver, manger et me souler la gueule pour oublier toute cette histoire. (S'avance vers le jet.) Pas forcément dans cet ordre.
— Euh... »
Bucky lui emboita le pas et disparut également dans le vaisseau. Morgan avait baissé son arme pendant l'échange, mais elle resta là, le regard braqué sur l'archer qui ne comprenait pas grand-chose à la situation. En même temps, Tony aurait pu être plus clair dans son message : Enlèvement, HYDRA, coordonnées (11°47'46.73N / 103°19'29.7"E)* venez nous chercher, URGENT ! C'était quel genre d'explication ça ?!
Il sursauta légèrement quand Megalia arriva à leur hauteur : « Et ben alors, Guerre ? Comme ça on reste à découvert ? » Morgan, elle, levait les yeux au ciel, secouant la tête d'un air blasé que son petit sourire au coin des lèvres démentait.
« Je t'attendais, Meg'. Vois comme je suis altruiste, faire taire mes instincts pour ne pas te laisser sur la touche.
— Madame est trop bonne, » grogna la jeune fille aux yeux vairons en la dépassant pour rentrer se mettre au frais. La seconde brune laissa échapper un rire puis la suivit, donnant un petit coup à Clint pour le réveiller au passage. L'archer ferma la marche puis verrouilla le jet une fois entré.
Il retrouva Tony et Steve qui s'étaient changés et s'assit dans un siège avant de leur demander des explications, Brock étant complètement hors-service et Bucky naturellement peu loquace. Tony commença à lui expliquer comment ils s'étaient bêtement faits avoir et les jours passés en cellule. Pendant ce temps, l'archer jouait avec les commandes, et il s'apprêtait à faire décoller le jet quand Megalia l'arrêta en posant une main sur son bras. Elle lui mima pas maintenant avant de repartir s'assoir aux côtés de Morgan qui se trouvait à droite de Bucky.
Quand Tony eut fini son histoire, agrémentée des commentaires et précisions de Steve, le silence s'étira uniquement rompu par les chuchotements de Bruce et Selena penchés sur le corps meurtri de Brock, ainsi que les doigts de Megalia qui tapaient frénétiquement sur la tablette. Puis soudain, elle s'exclama :
« C'est finit. »
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Le cercle intérieur était très différent de ce à quoi elle s'attendait, et pourtant très semblable aux plans récupérés par Megalia. La pièce était petite et sombre, et surtout elle paraissait normale par rapport aux trois précédentes. Ici se trouvaient le générateur secondaire, les serveurs de la base (et les ventilateurs qui allaient avec), et un coffre-fort tout ce qu'il y a de plus simple.
Alexie commença par détruire les ventilateurs, ce qui fit rapidement surchauffer les serveurs. Ensuite, elle se dirigea vers le coffre, l'ouvrit – ce que les ombres peuvent êtres utiles – et y récupéra deux coffrets en bois sombre dont les gravures et ornements indiquaient qu'ils avaient plus d'un siècle. Elle ne se donna pas la peine de les ouvrir, récupérant plutôt une lourde mallette qui reposait contre le côté du coffre. Pour finir, il y avait une boîte en carton, de celles que l'on trouve aux archives, qu'elle prit avec elle avant de refermer le coffre, geste inutile mais mécanique. Elle observa son butin, le "rangea" dans les ombres, incapacita le générateur secondaire puis fit le chemin inverse le plus vite possible sans soucis de discrétion.
Cette fois, elle resta au cœur des ténèbres, les ombres opaques et compactes écartaient tout sur leur passage telles des tentacules mortelles. Alexie courait, ne s'attardant pas à savoir à quel étage elle se trouvait. La mise hors-service du second générateur avait paralysé toute la technologie du bâtiment et les individus présents paniquaient, grouillant de partout sans but ni la moindre organisation. Pandore ne pouvait plus l'aider et elle devait déjà avoir averti Megalia que la base allait tomber. Elle avec 7 minutes 15. Pas une seconde de plus.
Lorsqu'elle retrouva l'air libre, sortant par le bâtiment sud, elle s'empressa de verrouiller la porte, jeta les derniers explosifs au pied du bâtiment, puis fonça vers le hangar. En chemin, elle récupéra un sac à dos, y fourra la mallette et les deux coffrets, puis elle prit une Yamaha WR450F*, plaça la boite d'archive entre son corps et le guidon, et s'éloigna vite, très vite du bâtiment.
La perte de contrôle de Pandore sur les détonateurs allaient les faire s'activer, et la surchauffe des serveurs allait mettre le feu aux poudres – littéralement. S'ensuivrait une réaction en chaine : trois points de départs – l'atelier de Meg' dans l'aile nord, le cœur de la base dans les sous-sols les plus profonds et la porte de l'aile sud – qui allaient faire réagir toutes les autres bombes et explosifs disséminés dans le bâtiment. Les labos seraient détruits de façon irrémédiable avec le C-4, et la dynamite allait désintégrer les fondations même du bâtiment.
Alexie avait hâte, alors qu'elle filait dans la jungle. Hâte que tout ça se termine. Elle avait le Quinjet en visu quand elle entendit l'explosion – elle manqua tomber de sa moto tant elle avait secoué le sol. Elle reprit le contrôle, sourit et murmura, ironique : « Hail HYDRA ! »
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La réflexion de la brunette, le nez toujours collé à sa tablette, fit sursauter Clint et Steve qui étaient tous deux perdus dans leurs pensées. Un sourire se dessina sur les lèvres de Selena pour le plus grand étonnement de Bruce.
Avant que quiconque de pose la moindre question, le bruit d'une explosion se fit entendre, si fort qu'ils craignirent une attaque militaire pendant un instant, puis le sol trembla et le jet fut rudement secoué. Clint se jeta sur les commande pour le faire décoller quoi qu'en dise la jeune femme qu'il ne connaissait même pas, quand une nouvelle figure entra dans l'appareil sur une moto.
Elle coupa le contact, posa une boîte en carton à terre, fit un clin d'œil à la fille à la tablette qui était vraisemblablement celle qui lui avait ouvert, et afficha un petit sourire en coin qui lui donnait un air particulièrement narquois.
« Merci Meg', c'était du bon boulot. »
Ensuite, elle s'assit sur les genoux de l'autre brune, Morgan, et regarda Clint toujours aussi moqueuse :
« On devrait peut-être y aller, non ? Si on reste plus longtemps, j'ai peur que l'un d'entre vous ne fasse une crise de nerfs. »
Clint hocha la tête mécaniquement, se retourna vers les commandes et put enfin démarrer ce foutu jet sous le rire discret d'Alexie. Une fois lancé, l'appareil passa en mode "pilotage automatique" et JARVIS prit le relais, alors l'archer se tourna vers les autres occupants de l'habitacle.
Bruce et Selena s'étaient assis près du corps inconscient de Brock, prêts à agir au moindre changement d'attitude. Tony avait la tête rejetée en arrière contre le dossier, les yeux fermés : il semblait épuisé mais aussi beaucoup plus détendu qu'avant qu'ils ne décollent, tout comme Steve d'ailleurs. Le soldat se massait la nuque en scrutant du regard la jeune fille blonde assise non-loin. Bucky, comme à son habitude, était silencieux et toujours sur ses gardes. Puis il y avait les trois autres filles, les trois brunes, qui discutaient à voix basse. Elles semblaient en plein debriefing.
Clint les observa longuement, analysa leurs langages corporels, les rapports de force qu'il y avait entre elles. Il analysa leurs traits, tenta de découvrir qui elles étaient, pourquoi elles étaient à bord avec eux... Tout à coup, ça lui sauta à l'esprit, comme s'il se réveillait enfin : pourquoi quatre inconnues étaient-elles à bord du Quinjet en direction du QG des Avengers ?
Il lança des œillades à Steve qui l'ignora, puis à Bucky qui se contenta de sourire – sourire ? – et de secouer la tête doucement. Et là, Clint craqua parce que la patience n'était pas son fort et qu'il détestait ne pas savoir.
« Bon, et elles ! Vous allez me dire d'où elles sortent, elles ? »
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« Spécimen fœtal humain de jumeaux parasites » : Avez-vous vu la série American Horror Story, saison Freak Show ? Bien ! Vous avez une petite idée de ce qui est présent ici. Pour le reste, il y avait une émission qui passait il y a quelques années sur Discovery Channel je crois, et qui s'appelait Cabinet de Curiosité. Si vous trouvez des streams je vous invite à aller voir, c'est vraiment fascinant. Tout ça pour dire, c'est de là que viennent toutes ces choses... immondes ?
« Nepenthales » : Dans la classification des plantes, il s'agissait d'un genre qui regroupait une grande quantité des plantes carnivores. Officiellement, il n'existe plus, mais je m'en sers quand même. Et puis on ne sait pas depuis quand elles étaient là, les expériences hybrides.
« Oviforme » : Vous avez surement deviné, mais dans le doute ça signifie "qui a la forme d'un oeuf".
« Plastic » : Grosso modo l'autre nom du C-4 (un mélange ultra explosif qui ressemble un peu à de l'argile).
« 11°47'46.73N / 103°19'29.7"E » : Coordonnées prises au pif sur Google Maps. J'ai pris un point au hasard au milieu du vert au Cambodge so ~
« Yamaha WR450F » : Regardez-moi faire semblant d'y connaître quelque chose ! J'avais juste besoin d'une moto tout terrain (parce que tu pratiques pas la jungle cambodgienne avec un gros cube plus lourde qu'une Smart) et je suis tombée sur les moto Enduro - plus résistantes que les cross et plus adaptées pour ce genre de choses. J'aime Yamaha, ils ont un modèle Enduro, pourquoi me compliquer la vie ?
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