Chapitre 8 — Lukáš Novotný

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La cabine du train supersonique néo-européen était baignée d’une lumière tamisée, apaisante, contrastant avec l’éclat vif des panneaux d’informations défilant sur les parois transparentes du wagon. À travers les hublots élargis, Gabriel pouvait voir défiler un paysage flou, presque abstrait sous l’effet de la vitesse. Le sol ne semblait plus qu’un fleuve liquide de couleurs mêlées.

Il appuya la tête contre le repose-tête , laissant l’IA du train murmurer dans son oreillette :

— Arrivée à Cracovie dans 37 minutes. Vitesse actuelle : 1 220 km/h. Conditions météorologiques locales : 4 degrés Celsius, brume persistante.

Gabriel n’écoutait qu’à moitié. Son regard se posa sur son terminal holographique flottant devant lui, où s’affichaient les notes rassemblées sur Elias Klein, Jana Havel, et maintenant Lukáš

Les pièces du puzzle commençaient à s’assembler, mais le tableau d’ensemble lui échappait encore. Qu’avait découvert Klein ? Pourquoi son nom semblait toujours effacé, oublié, comme s’il avait volontairement laissé peu de traces ?

Un léger bruit de moteur électrique le tira de ses pensées.

— Désirez-vous un rafraîchissement, Monsieur

Il leva les yeux vers le robot d’assistance qui venait de s’arrêter à sa hauteur. Son design était épuré, d’un blanc nacré, avec un écran ovale affichant une animation oculaire simulant une attention bienveillante. Il portait un plateau entre ses mains, où reposaient des capsules de café, des thés et des collations sous cloche hermétique.

— Un café noir, sans sucre.

Le robot inclina légèrement son buste en réponse. Il revint quelques minutes plus tard. Une tasse fumante se trouvait sur son plateau. Le robot le lui tendit, d’un geste souple et mesuré.

— Profitez de votre voyage. Un esprit éveillé est un esprit efficace.

Gabriel esquissa un sourire. Les algorithmes de confort psychologique s’étaient améliorés, mais il n’était pas certain d’avoir besoin d’encouragements de la part d’une machine.

Il récupéra son café, le fit tourner légèrement dans sa main. Une odeur de torréfaction légèrement artificielle flottait dans l’air.

Son terminal vibra soudainement. Cléa interrompit ses pensées.

— Tu as reçu un message de Lukáš Novotný. Je te le lis ?

— Oui, s’il te plait.

— “Je finis les cours à 18h. Trop de boulot pour discuter maintenant. Rejoignez-moi ce soir, 19h, au nlycée. On ira ensuite à l’Ancienne Brasserie, Kazimierz. C’est calme, et on pourra parler.”

Kazimierz. Le quartier historique de Cracovie, autrefois le cœur de la culture juive européenne, aujourd’hui un lieu où passé et modernité se mêlaient dans un chaos harmonieux.

Gabriel fit répondre à Cléa simplement :

“J’y serai.”

Il posa sa tasse et fixa l’écran devant lui, où la carte du trajet indiquait qu’il venait de traverser le corridor ultra-rapide reliant Brno à Varsovie.

Encore une dizaine de minutes avant son arrêt.

Il ferma les yeux, laissant l’inertie de ce monde défilant l’envelopper.

Le lycée de Cracovie était une relique d’un autre temps, un bâtiment en briques, rénové avec des panneaux solaires et des unités de filtration d’air intégrées dans les fenêtres. Pourtant, l’intérieur sentait toujours la craie et le bois verni, un parfum qui n’avait pas changé depuis des siècles d’enseignement.Gabriel était en avance, il trouva Lukáš Novotný en pleine classe, il l’observait depuis la petite fenêtre sur la porte de la salle.

L’homme était légèrement penché sur son bureau, entouré de terminal holographiques flottants projetant des équations sur les principes de la relativité restreinte. Ses élèves, dispersés en îlots de travail, semblaient absorbés dans leurs propres recherches.

Il jeta un regard vers la porte. Il reconnut Gabriel instantanément, mais ne montra aucune émotion.

— Installez-vous là, je termine dans dix minutes.

Gabriel s’appuya contre le mur, observant comment Lukáš enseignait. Son ton était calme, posé, méthodique. Il aimait transmettre. Il s’attarda sur un élève qui peinait à comprendre un raisonnement, dessinant un schéma simplifié dans l’air à l’aide de son bracelet d’interface.

— La gravité n’est pas forcément une force. Imagine que tu marches sur une toile tendue, et qu’un objet massif en modifie la forme sous tes pieds.

L’élève hocha la tête, et un sourire apparut sur son visage lorsqu’il saisit enfin le concept. Gabriel fronça les sourcils. Cet homme avait été un étudiant dans un domaine à la pointe de la physique théorique. Pourquoi s’être replié ici, dans une salle de classe de lycée ?

Lorsque la cloche sonna, Lukáš souffla légèrement, comme après un effort. Il fit un signe à ses élèves et rangea ses notes d’un geste machinal. Il s’approcha finalement de Gabriel, le scrutant avec un mélange de curiosité et de méfiance.

— Vous avez vraiment fait tout ce voyage juste pour me poser des questions sur Klein ? Pourquoi vous n’avez pas voulut en parler par téléphone ?

Gabriel croisa les bras.

— J’ai l’impression que tout le monde veut l’oublier. Mais son travail m’intéresse. J’ai besoin de voir les gens qui l’ont côtoyés. J’ai l’impression de ne pas arriver à le connaître sans ça. Et puis ça me fait des vacances, ajoutât il avec légèretés.

Un silence. Lukáš observa un instant les élèves quitter la salle, puis haussa légèrement les épaules.

— Venez, on va à Kazimierz. L’Ancienne Brasserie. Je vous donnerai ce que je peux.

Il rangea ses affaires, s’apprêtant à quitter la salle.

Puis, presque en aparté, il ajouta :

— Mais je vous préviens… certaines questions n’ont pas de réponses que vous aimerez entendre.

Gabriel le fila un instant, puis hocha la tête.

— Je prend le risque.

Le quartier de Kazimierz était un patchwork d’époques superposées. Les bâtiments en pierre sombre rappelaient les siècles passés, tandis que les enseignes holographiques et les écrans flottants projetaient des lumières mouvantes sur les façades vieillies. Des véhicules autonomes glissaient en silence le long des rues pavées, laissant parfois place à quelques tramways électriques aux lignes épurées.

L’Ancienne Brasserie était nichée au fond d’une ruelle pavée, une enclave hors du temps, préservée des excès de modernité. L’intérieur sentait le bois ciré, la levure et les notes amères d’une bière brassée sur place. La lumière tamisée projetait des ombres sur les murs où étaient accrochées des photographies anciennes de Cracovie, vestiges d’une époque où la ville n’était pas encore une plaque tournante de la Nouvelle Europe.

Gabriel balaya la salle du regard.

Lukáš désigna deux chaises hautes près du comptoir. L’enseignant était vêtu d’un pull gris élimé et d’une veste en tweed qui semblait dater d’une autre époque. Il avait l’air d’un homme fatigué, mais pas seulement physiquement. Quelque chose dans ses traits évoquait une lassitude plus profonde, celle de quelqu’un qui avait trop cherché et trop trouvé.

Gabriel s’installa en face de lui.

— Je vous commande une bière locale, rien de trop sophistiqué. Ils ne parlent que polonais ici.

Gabriel hocha la tête. Lorsqu’il eu son verre, il observa un instant la mousse blanche qui couronnait son verre avant d’y tremper les lèvres.

— Je suppose que vous savez pourquoi je suis venu.

Lukáš esquissa un sourire fatigué. Il fit tourner son verre entre ses doigts, comme s’il cherchait ses mots.

— Vous voulez comprendre Klein. Vous voulez comprendre ce qu’il a découvert, pourquoi il a disparu, pourquoi personne ne parle de lui.

Gabriel acquiesça.

— Et vous, vous étiez son étudiant. Vous avez été le seul à tenter d’approfondir ses théories. J’ai lu votre sujet de thèse : “Les interactions hypothétiques entre la matière noire et l’énergie sombre”. Mais vous n’êtes jamais allé jusqu’au bout.

Lukáš lâcha un rire sans joie.

— On ne m’a pas laissé la présenter. Parce que ce n’était pas seulement de la matière noire et de l’énergie sombre.

Il marqua une pause, puis posa enfin son regard directement sur Gabriel.

— Ce que Klein explorait allait au-delà de la physique théorique.

Gabriel croisa les bras.

— Vous parlez de ses interprétations philosophiques et religieuses ?

Lukáš prit une profonde inspiration.

— Non. Je parle de ce qu’il a découvert.

Le silence entre eux devint plus dense, plus lourd.

Gabriel ressentit une tension subtile, quelque chose qui dépassait une simple conversation académique.

— Allez droit au but.

Lukáš posa son verre et s’appuya contre le dossier de sa chaise.

— Klein ne cherchait pas simplement à comprendre la matière noire. Il pensait qu’elle cachait une structure sous-jacente, un réseau invisible qui résonne avec l’univers. Pas un champ, pas une force connue… mais une sorte de langage.

Gabriel sentit un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale.

— Un langage ?

— Une forme d’intelligence, peut-être. Quelque chose qui réagit. Qui change en fonction de l’observateur.

Le souvenir des carnets de Klein lui revint en mémoire.

“Si nous observons trop longtemps, ils nous voient.”

Gabriel posa lentement son verre.

— Et vous, vous y croyez ?

Lukáš haussa les épaules, mais son sourire était triste.

— Ce n’est pas une question de croyance.

Il marqua une pause.

— C’est une question de ce que nous sommes prêts à voir.

Lukáš fouilla dans sa besace en cuir usée par les années et en sortit un dossier relié par une vieille attache métallique. Le papier avait jauni, mais les inscriptions sur la couverture étaient toujours lisibles.

Consortium Européen d’Astrophysique Théorique – Rapport d’Expérimentation 20XX”

“Observations sur l’interaction anormale d’une oscillation gravitationnelle locale en milieu contrôlé.”

Rédigé par Elias Klein – Supervision : E. Klein

Gabriel prit le dossier avec précaution, comme s’il s’agissait d’un artefact fragile, puis l’ouvrit. Les premières pages étaient limpides : il s’agissait d’un rapport scientifique méthodique, précis, organisé selon les protocoles classiques d’expérimentation.

Puis, il tomba sur la première anomalie documentée.

Extrait du Rapport de Klein – 20XX

Contexte :

Suite à la détection d’un motif oscillatoire gravitationnel récurrent dans les relevés spectroscopiques de la matière noire, nous avons cherché à reproduire une situation similaire en laboratoire. L’expérience visait à observer les fluctuations naturelles d’un champ gravitationnel résiduel dans un espace confiné, en l’absence de masses baryoniques externes notables.

Protocole expérimental :

Un interféromètre de nouvelle génération a été installé dans un corridor souterrain du laboratoire (niveau -3, salle d’isolation gravitationnelle). L’objectif était de mesurer d’éventuelles variations dans le champ local en absence de perturbations connues.

Les relevés de base effectués durant les deux premières semaines ont montré une stabilité parfaite dans les oscillations détectées, conforme aux modèles prédictifs standards.

Gabriel parcourut les lignes suivantes avec une concentration fébrile.

“À partir du 18 mars 2045, une oscillation gravitationnelle anormale a été détectée dans le corridor expérimental.”

“Sa fréquence de résonance, initialement stable, a commencé à fluctuer de manière imprévisible, bien qu’elle demeure imperceptible à l’œil nu.”

Gabriel fronça les sourcils.

La matière noire était censée être passive, une substance invisible ne réagissant qu’aux forces gravitationnelles connues. Pourquoi aurait-elle changé de fréquence spontanément dans un environnement contrôlé ?

Il continua sa lecture.

“La première hypothèse était celle d’un bruit électromagnétique parasite généré par un équipement voisin.”

“Cependant, les analyses ont exclu toute interférence technique ou erreur de mesure.”

“En croisant les données horaires du laboratoire, nous avons découvert que les variations d’oscillation semblaient liées à un facteur inattendu : le passage des laborantins dans le couloir adjacent.”

Gabriel se figea. Une interaction directe entre la matière noire et la présence humaine ? Il continua à lire, son souffle légèrement plus court.

“Les fluctuations les plus marquées ont été observées aux horaires de passage réguliers des chercheurs du niveau -3.”

“L’oscillation semble s’amplifier lorsqu’un individu traverse la zone expérimentale, avant de revenir à un état stable après quelques minutes.”

Gabriel serra les mâchoires. C’était insensé. La matière noire n’était pas censée réagir aux êtres vivants. Elle n’interagissait qu’à travers la gravité, et pourtant, les relevés montraient une corrélation directe entre le mouvement humain et les fluctuations de l’oscillation. Il poursuivit :

“Pour vérifier ce phénomène, nous avons conduit une série d’expériences contrôlées entre le 25 mars et le 7 avril 20XX.”

“Les résultats sont indéniables : la présence humaine dans l’espace environnant l’oscillation modifie sa fréquence.”

Gabriel leva les yeux vers Lukáš.

— C’est impossible.

Lukáš ne sourcilla pas.Gabriel reprit sa lecture, une tension sourde lui comprimant la poitrine.

“Le 8 avril 2045, après plusieurs semaines d’observations, nous avons décidé d’aller plus loin.”

“Si l’oscillation réagit à la présence humaine, alors peut-elle interagir différemment selon les individus ?”

Gabriel sentit un frisson lui parcourir l’échine. Il tourna la page et trouva un tableau détaillant les résultats des tests. Chaque jour, un chercheur différent était envoyé dans le corridor expérimental. Son simple passage modifiait les oscillations, mais pas de manière aléatoire.

“Certains individus ne produisent aucune modification détectable.”

“D’autres provoquent des variations mesurables, mais limitées.”

“Quelques-uns, en revanche, déclenchent des changements radicaux dans la fréquence gravitationnelle.”

Gabriel referma lentement le dossier. Il inspira profondément. Gabriel sentit un poids intangible peser sur la table entre eux. Lukáš posa une main sur le dossier.

— Vous comprenez maintenant pourquoi Klein est parti ?

Gabriel hocha lentement la tête.

L’Expérience n’était pas une théorie abstraite. C’était une démonstration directe que la matière noire, ou quelque chose de plus, réagissait à la présence humain, ou bien a autre chose de lié.

Le silence s’épaississait entre eux Gabriel et Lukas. L’air dans la brasserie semblait figé, comme si le simple fait d’avoir discuté de cette expérience avait changé l’atmosphère.

Gabriel ferma lentement le dossier de Klein et leva les yeux vers Lukáš.

—Vous avez lu tout ce que Klein a consigné sur l’expérience ?

Il marqua une pause, cherchant ses mots.

— Alors, dites-moi. Qu’avez-vous compris ? Et dans les archives du CERN ?

Lukáš ne répondit pas immédiatement. Il fit tourner lentement son verre entre ses doigts, les sourcils légèrement froncés, comme s’il pesait encore chaque mot avant de les livrer.

— Au début, pas grand-chose, admit-il enfin. Je cherchais autre chose dans les archives. Dans le cadre de ma thèse, jeevoulais comprendre pourquoi certaines études sur la matière noire avaient été suspendues. Pourquoi certaines recherches disparaissaient sans laisser de traces. Et puis…

Il tapota doucement le dossier du bout des doigts.

— J’ai trouvé le rapport sur les anomalies gravitationnelles dans les amas stellaires de Matthieu Albrecht. Celui qui vous a amené à moi.

Il inspira profondément, puis continua :

— J’ai vu la suite numérique, la même que celle de l’oscillation que vous avez trouvée. J’ai vu les relevés, les anomalies, cette corrélation incompréhensible entre les oscillations et la présence humaine de l’expérience de Klein.

Gabriel hocha lentement la tête.

— Et c’est là que vous avez décidé de laisser une trace.

Lukáš haussa légèrement les épaules.

— Oui. J’ai écrit cette note dans les archives. “Klein – Kéroubim”.

— Pourquoi ?

Lukáš posa son verre avec un léger bruit sourd.

— Parce que j’avais le pressentiment que quelqu’un finirait par poser les mêmes questions que moi. Que Klein avait découvert quelque chose d’important, quelque chose qui ne devait pas être oublié.

Il observa Gabriel avec une intensité troublante.

— Je suppose que je ne m’étais pas trompé.

Gabriel s’adossa à sa chaise, croisant les bras.

— Vous avez écrit ce mot sans explication. Pourquoi Kéroubim ?

Lukáš haussa un sourcil, comme s’il s’attendait à la question.

— Parce que Klein appelait son expérience ainsi. “L’Expérience de Kéroubim”.

— Mais pourquoi ce nom ?

Lukáš s’humecta les lèvres avant de répondre.

— Je lui ai posé la même question.

Il fixa un instant le plafond, comme s’il revoyait la scène dans sa mémoire.

— Klein m’a répondu qu’il n’avait pas trouvé de meilleur mot pour décrire ce qu’il cherchait. Ce qu’il observait n’était pas une simple anomalie physique. C’était un seuil.

Gabriel fronça les sourcils.

— Un seuil ?

Lukáš hocha la tête.

— Les Kéroubim ne sont pas seulement des figures religieuses. Ils sont décrits comme des gardiens. Mais gardiens de quoi ?

Il s’appuya légèrement sur la table, parlant plus bas, comme s’il craignait que quelqu’un d’autre écoute.

— Dans les textes anciens, ils sont postés à l’entrée de l’Éden après l’expulsion d’Adam et Ève. Mais ce n’est pas juste une punition. C’est une séparation entre deux mondes. Ils sont là pour empêcher un retour vers ce qui a été perdu. Ils marquent la frontière entre le connu et l’inconnu.

Gabriel sentit un frisson lui parcourir l’échine.

— Et vous pensez que c’est ce que Klein voulait dire ? Que son expérience touchait à une sorte de frontière ?

Lukáš le fixa avec une gravité nouvelle.

— Je pense que c’est ce qu’il croyait, oui.

Gabriel ouvrit de nouveau le dossier, passant rapidement en revue les données, les schémas, les relevés d’oscillation. Tout en lisant, il réfléchissait à haute voix.

— Il ne voulait pas seulement observer ces fluctuations. Il voulait comprendre pourquoi elles changeaient en fonction des individus. Pourquoi certaines personnes avaient un impact plus fort que d’autres.

Lukáš acquiesça lentement.

— Oui. Et si vous regardez bien, vous verrez qu’il ne s’est pas arrêté à la simple corrélation. Il a essayé d’explorer cette interaction.

Gabriel passa rapidement les pages, jusqu’à tomber sur un passage souligné.

“L’interaction gravitationnelle est une interface.”

Il leva les yeux vers Lukáš, cherchant confirmation.

— Il pensait que la matière noire n’était pas juste un phénomène gravitationnel ?

— Il pensait qu’elle était un médium.

— Un médium entre quoi et quoi ?

Lukáš prit une profonde inspiration.

— Entre nous… et ce qui existe de l’autre côté.

Gabriel ferma les yeux une fraction de seconde.

L’idée était vertigineuse.

— Il voulait franchir ce seuil, dit Gabriel dans un murmure.

Lukáš hocha la tête, son expression plus grave encore.

— Oui. Mais la question que je me pose depuis toutes ces années, c’est : a-t-il réussi ?

Un frisson remonta le long de l’échine de Gabriel.

Si Klein avait vu un seuil… avait-il réussi à le franchir ? Et si oui… où était-il maintenant ?

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