Chapitre 35 - Dankred

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— Avancez.

Dankred descendit les marches quatre à quatre en tenant presque Lev à bout de bras. Le Tonnelier, toujours sonné, n'était guère en état de suivre le rythme qu'il lui imposait. Il n'en avait cure. L'homme ne lui avait jamais donné de raison de le ménager. C'était un traître. Un assassin. L'incarnation d'une vengeance centenaire dont Dankred ne voulait plus entendre parler. Il ne s'était pas engagé aux côtés des Barons pour mettre le royaume sous la coupe d'une nouvelle dynastie avide de sang. Il avait voulu croire que Léon saurait se montrer raisonnable. Il avait voulu croire que la cause des vieux seigneurs était noble, que leur combat pour l'indépendance était la promesse d'un futur plus brillant. Il s'était trompé.

Et il allait réparer cette erreur.

Lorsqu'il émergea de la tour, l'orage survolait enfin la ville. Au travers du rideau de pluie, il vit arriver le colonel Lungren en compagnie d'une poignée de soldats dépenaillés. Il se raidit, prêt à en découdre, mais le soldat lui adressa un salut mouillé.

— Eh bien ? demanda-t-il avec autorité par-dessus le bruit de la tempête.

— L’ordre est passé, nos hommes battent en retraite. En revanche les vôtres continuent de marcher.

Le colonel semblait se demander s'il lui avait pas mentit. Dankred sentait sa méfiance comme il sentait les gouttes s'engouffrer par tous les défauts de son armure. Mais les émotions de Lungren n'étaient rien à côté de sa propre fureur. Si les barons refusaient d'accepter la reddition de Varanque, jusqu'où iraient-ils ? Massacreraient-ils toute la ville pour étancher leur soif de sang ? Hors de question.

Il poussa Lev en direction de la petite escouade. Le Tonnelier trébucha sur l'un des hommes qu'il avait lui-même occis quelques minutes plus tôt et manqua s'effondrer sur le sol trempé.

— Mettez-moi ça aux fers. Ne vous laissez pas berner par son air hagard, cet homme est dangereux. Et trouvez-moi un cheval.

Lungren se révéla un second efficace. Il expédia quatre hommes escorter Lev, puis conduisit Dankred aux écuries. L'endroit était peuplé de soldats qui se terraient dans les stalles, terrifiés à l'idée de voir l'ennemi débarquer dans le château. L'irruption de Lungren et de Dankred acheva de les affoler, et il fallut toute la force de conviction du colonel pour qu'ils baissent leurs armes.

— Vous allez convaincre les Barons de nous épargner ? répéta l'un des réfugiés d'un air méfiant.

— Les convaincre... ou les forcer.

L'homme haussa les sourcils.

— Tout seul ?

Dankred s'efforça d'afficher un air sur de lui.

— Vous savez qui je suis. Vous en doutez ?

L'épouvante du soldat le percuta de plein fouet. Il repoussa le filet d'énergie en direction de son propriétaire. La peur était une source d'énergie efficace, mais trop létale pour en abuser. L'admiration, elle, ne tuait pas. S'il voulait profiter de leur force, il lui fallait trouver le moyen de gagner leur confiance.

— Salvieri n'a pas tort, intervint Lungren. Je ne sais pas ce que vous comptez faire, mais vous aurez besoin d'une escorte, ne serait-ce que pour vous ouvrir la voie.

L'assurance de Dankred retomba légèrement. Le colonel avait raison. Ce n'était pas le moment de se laisser aveugler par la colère. Il se tourna vers les soldats.

— M'aiderez-vous à sauver votre ville ?

Des grommèlements hésitants, mais approbatifs, lui répondirent. Comme Lungren, ils n'avaient guère d'alternative. Aucun d'entre eux ne voulait découvrir quel sort les barons leur réserveraient s'ils atteignaient les remparts. Le prince hocha la tête.

— Alors prenez un cheval et suivez-moi.

Ils traversèrent la ville au galop. Derrière lui, Dankred entendait Lungren haranguer les soldats qu'ils croisaient pour les encourager à les suivre, tant et si bien qu'il se trouva bientôt à la tête d'une petite armée. L'espoir hésitant des hommes venus les rejoindre l'enveloppait d'une aura chaude comme une couverture, et il y puisa avec parcimonie pour restaurer ses réserves d'énergie.

— Merde, commenta Lungren lorsqu'ils parvinrent en vue des portes méridionales.

L'accès à la plaine était bloqué par la retraite désordonnée de l'infanterie varanquaise. Les soldats paniqués se bousculaient pour être les premiers à atteindre la sécurité du rempart. Dankred localisa rapidement la cause de leur déroute : une pluie de flèches s'abattait sur eux. Fauchés en pleine course les corps s'effondraient, aussitôt avalés par la mêlée. La plaine, trempée et encombrée de cadavres piétinés, était à peine praticable, Ils perdirent un temps précieux dans ce bourbier humain. Abrité sous un bouclier criblé, Dankred hurlait à s'en décrocher les poumons.

— Dégagez ! Laissez-nous passer !

Le colonel Lungren se pencha pour arracha un cor de guerre des mains d'un officier. Il se porta à ses lèvres pour produire une succession de notes qui eut le mérite de leur dégager un passage. Lorsque, enfin, ils émergèrent de la marée des fuyards, Dankred avait l'impression d'y avoir passé plusieurs heures. La masse compacte des armures et des vociférations laissa place aux horizons noyés d'un champ de bataille jonché de cadavres à demi-immergés dans une boue rouge de sang. À une centaine de mètres vers le sud, la vague des soldats coalisés achevait de massacrer l'arrière-garde varanquaise.

Et, au loin, les Barons sonnaient l'hallali. Dankred repéra aussitôt les tentes du quartier général de campagne, quelques centaines de mètre au sud. Il contracta les mâchoires et tendit la main en direction de Lungren.

— Donnez-moi votre cor.

Le colonel lui remit l'instrument. Dankred mobilisa ses souvenirs des codes militaires établis par les Barons, puis souffla les notes qui annonçaient la victoire. La fin des combats.

Il n'obtint aucune réaction.

Gonflant les joues, il réitéra la mélodie aussi fort qu'il le put. Cette fois-ci, ses efforts furent récompensés : les premiers rangs suspendirent leur geste. Le rythme de la bataille ralentit. Les soldats tendaient l'oreille. Fallait-il déposer les armes ? Le cor des Barons retentit de nouveau dans la plaine. Ils ordonnaient la reprise de la marche. Dankred sentit son sang bouillir.

— Que faisons-nous maintenant ? s'enquit Lungren.

Dankred fut heureux de sentir la timide aura de confiance qui émanait de lui. Au moins, songea-t-il, l'homme était-il convaincu de sa bonne foi.

— Reculez, gronda-t-il. Vous et vos hommes. Je ne réponds de rien.

Lungren ne se le fit pas dire deux fois. Il siffla ses hommes qui allèrent se poster plusieurs dizaines de mètres en arrière. Alors, Dankred ouvrit son esprit comme il ne se permettait plus de le faire depuis la bataille d'Angiwk. Le pouvoir se précipita à sa rencontre ; l'étendue des possibles s'étala devant lui comme un océan en pleine tempête. D'ordinaire, ces courants immatériels se mouvaient au rythme des croyances collectives, des peurs et des espoirs partagés. Mais, ce jour-là, Dankred n'y trouva que l'orage : la pluie sanglante, le tonnerre des armes contre les armes, et des éclairs de rage, de peur et de douleur. Et puis il y avait le vent, une masse hurlante de volonté disparate, une envie de vivre, une envie de triompher, une envie primale qui poussait les hommes en avant.

Mais Dankred connaissait le vent. Il l'avait apprivoisé. Il s'en empara et, d'un froncement de sourcil, le retourna contre l'armée des Barons.

Percutées de plein fouet, submergées par une vague de boue et de cadavres, les premières lignes tombèrent à la renverse. Les secondes pilèrent net. Quand elles repérèrent la silhouette de Dankred perchée sur son cheval, leur terreur le frappa comme une tempête. Il vacilla, affaibli par l'effort qu'il venait de fournir, il n'eut d'autre option que de puiser dans l'énergie offerte par leur peur. Il s'en abreuva goulument, tel un assoiffé, jusqu'à ce que les cris d'agonies ne le ramènent à la réalité. Reprenant un semblant de contrôle sur lui-même, il se tourna vers Lungren.

— Nous allons traverser. S'ils sont intelligents, ils nous laisseront passer. Si quelqu'un s'avise de nous attaquer, repoussez-le.

Il hésita avant de préciser :

— Tuez-le s'il le faut. Je dois parler aux Barons.

Lungren hésita. Le prince le comprenait. Ce plan tenait de la folie pure, mais c'était le seul qu'il avait. Dans un effort colossal, il appuya sur la conscience des hommes qu'il tenait encore sous sa coupe. Plusieurs d'entre eux mirent un genou en terre et de nouveaux hurlements s'élevèrent. Comme si c'était la seule preuve dont il avait besoin, Lungren éperonna son cheval. Le reste de soldats se déploya autour de Dankred.

Pendant un temps, ils cheminèrent sans accroc au milieu des soldats immobiles. Le prince de Rilke sautait d'une aura à l'autre, s'appliquant à prélever l'énergie des furieux qu'il estimait les plus dangereux. La plupart des autres n'osait bouger de peur d'attirer son attention. Dankred n'aimait pas la façon dont ils le regardaient, mais il trop tendu pour vraiment s'en formaliser.

C'est alors que les chants rompirent le silence de la plaine. Dankred reconnut immédiatement les intonations gutturales des marionnettistes, ces incantations capables de changer un homme en machine de guerre. Il frémit.

— Les chanteurs ! Abattez-le avant qu'ils ne...

Mais il était trop tard. Plusieurs soldats s'arrachèrent à son emprise d'un mouvement d'épaule victorieux. Sur sa gauche, le prince vit l'un d'entre eux jaillir des rangs dans leur direction, plus vite qu'un humain aurait normalement put le faire. Lungren émit un hoquet stupéfait.

— Mais qu'est-ce que...

Dankred n'attendit pas que le guerrier les atteigne. Il attrapa le bouclier accroché dans son dos et le lui jeta à la figure de toute ses forces. La collision fut terrible. Le bord acéré de l'objet lancé à pleine vitesse s'enfonça dans la plaque pectorale comme dans du beurre. Fauché net, l'homme tomba en arrière et ne bougea plus. Le prince de Rilke, bien que stupéfait de ce résultat inespéré, se tourna vers le colonel.

— Les chanteurs confèrent des capacités surhumaines à certains soldats. Ne les affrontez pas seuls et éliminez les chanteurs si vous le pouvez. En attendant, galopez !

Il donna du talon contre les flancs de sa monture et s'enfonça entre les soldats sans plus prendre garde à les éviter ni même les immobiliser. Des cris étranglés et le bruit d'armures froissées l'informèrent que son escorte se faisait décimer. Rien ne les avait préparés à affronter des guerriers dopés au pouvoir. Il n'osa pas se retourner, la poitrine étreinte d'une intense culpabilité. Ces hommes venaient de se sacrifier pour lui. Non, corrigea-t-il mentalement. Ils s'étaient sacrifiés pour leur ville. Pour leurs familles. Il leur devait de parvenir jusqu'aux Barons pour leur faire entendre raison. Coûte que coûte.

Les tentes de campagne surgirent à cent mètres sur sa droite. Dankred fit pivoter sa monture dans leur direction et accéléra encore, zigzaguant entre les rangs désormais clairsemés, le cœur battant. Presque, il y était presque !

La hache cueillit son cheval au niveau du poitrail.

Stoppée brutalement dans sa course folle, la bête s'envola croupe par-dessus tête. Dankred fut projeté au sol avec une violence inouïe. Un choc énorme contre son dos chassa tout l'air de ses poumons. Il réalisa avec horreur que son cheval venait de lui tomber dessus, l'enfonçant encore davantage dans le bourbier du champ de bataille. Une fange au goût de sang s'infiltra dans sa bouche, dans son nez, dans ses yeux. Sonné et aveugle, il tâtonna désespérément, griffant et creusant la terre détrempée, incapable de se dégager de sa gangue de mort humide. L'air lui manquait ; chaque inspiration amenait avec elle des caillots de terre qui le suffoquaient un peu plus. Son cœur s'affola. Allait-il mourir là, noyé dans la boue sous le cadavre de son cheval ?

Hors de question.

Sa main se referma sur une masse dure, et il tira de toute ses forces, ondulant comme un ver pour échapper au poids mort de sa monture. Sa tête, puis ses épaules, émergèrent du sol. Autour de lui, Lungren et deux soldats varanquais étaient parvenus à le rejoindre et se défendaient tant bien que mal contre trois guerriers fou furieux. Le regard du prince se porta sur le quartier général des barons à quelques mètres seulement de sa position. Debout devant une tente, Léon d'Omstër le fixait d'un air étrange, une sorte d'admiration mêlée d'inquiétude.

Dankred se jeta sur cette aura comme une bête enragée. Il tira brutalement l'énergie jusqu'à lui, savourant le goût de son effroi contre son esprit, et parvint à se remettre debout. Une colère sourde grondait dans sa poitrine. Depuis des mois, il s'était efforcé de convaincre Léon d'Omstër qu'il n'était pas une menace. Il avait eu tort. Si le baron voulait avoir peur de lui, alors il lui donnerait une bonne raison de le faire ! Malmené par le pouvoir, le vieux seigneur hoqueta et porta deux mains à sa gorge. Dankred se tourna vers les assaillants surhumains qui s'acharnaient sur les restes de son escorte.

— Un pas de plus et je tue le baron ! hurla-t-il.

Les marionnettes s'immobilisèrent, indécises. Dankred pouvait voir l'énergie vibrer autour d'elles comme les ailes d'un papillon de nuit. Léon d'Omstër, toujours suffoquant, tituba dans sa direction.

— Dan... argh... Dan...kred, bredouilla-t-il.

Ce dernier, impitoyable, accentua sa pression. Le baron tomba à genoux, privé de toute superbe. À cette vue, Dankred jubila. Il pouvait tout arrêter dès maintenant ! Sans d'Omstër, la coalition volerait en éclat. Il n'y aura plus de guerre. Plus de morts. Plus de...

— Relâchez-le !

Le baron de Wengel surgit d'une tente avoisinante, la main serrée sur la tignasse brune de Noam d'Arabòl. Le petit meïr, les joues baignées de larmes, se tortillait furieusement pour lui échapper, en vain.

— Relâchez-le ou je jure que j'écorche le gamin !

Comme pour prouver ses dires, il appliqua une courte lame contre la gorge de l'enfant. Ce dernier se raidit, les yeux écarquillés de terreur. Dankred, horrifié, interrompit son œuvre de mort. Les deux mains plaquées dans la boue, Léon reprit sa respiration par grandes goulées affolées. Le prince hésita. Il était impensable de jouer avec la vie de Noam, mais il ne pouvait pas non plus s'avouer vaincu.

— La vie du baron contre celle du meïr... et la fin de bataille, tonna-t-il finalement. Varanque s'est rendue. Nous avons gagné.

— Nous ? s'esclaffa Wengel. Mais regardez-vous un peu, traître que vous êtes ! Vous prenez le parti de l'ennemi !

— L'ennemi s'est rendu ! martela Dankred. Ces hommes se battent avec moi pour que leur reddition soit entendue ! Quel genre de chef de guerre continue de massacrer un ennemi défait ?

— Un ennemi défait est un ennemi mort ! psalmodia Wengel, au paroxysme de la folie guerrière.

Et, comme mu par une décision subite, il relâcha Noam et fondit sur Dankred. Ce dernier, surpris par la vélocité du vieillard, ne réagit pas immédiatement. Son regard accrocha la lame brandie dans sa direction, déjà trop proche pour l'éviter. Dankred porta une main mécanique au pommeau de son épée, mais n'y trouva que du vide. Son arme avait dû lui échapper lors de sa chute de cheval ! Dans son dos, Lungren cria quelque chose d'incompréhensible, une exclamation aux relents de panique. Le prince de Rilke comprit qu'il n'en réchapperait pas.

La dague s'enfonça entre les côtes, fouilla jusqu'à trouver le cœur. Le regard de Wengel vrilla celui le sien, deux prunelles brûlantes d'une fureur presque religieuse. Puis, ses yeux se révulsèrent, et il s'affaissa lourdement contre le baron de Lamel. Ce dernier lutta pour repousser le cadavre qui finit par s'effondrer sur le sol. Sous le choc, Léon d'Omstër poussa une longue plainte.

— Fenrir, mais... qu'avez-vous fait ?!

Le baron de Lamel vint se poster aux côtés de Dankred. Il tremblait, mais le prince fut incapable de déterminer si c'était de froid ou à cause de ce qu'il venait de faire.

— Wengel était hors de contrôle, et vous le savez ! La bataille de Varanque est terminée, Léon. Laissons donc à ces gens l'occasion de nous rejoindre. Dankred a raison depuis le début ! Imaginez ce que nous pourrions accomplir si le duché nous soutenait !

Sentant la détermination du baron vaciller, Dankred le relâcha complètement. Un épuisement extrême, fait de fatigue physique et d'anéantissement mental, le frappa de plein fouet. Il eut vaguement conscience que Noam se précipitait sur lui pour s'agripper à sa jambe. Comme dans un rêve, il se pencha pour le prendre dans ses bras.

— Réglez cela comme vous le souhaiterez, s'entendit-il dire de très loin, mais réglez-le vite. Je vous attendrai au château à la tombée de la nuit. Je ne saurais trop vous conseiller de vous rallier à ma cause.

Et, sur ces mots en forme de menace, il fit demi-tour. Une série de notes précipitées sonna la fin de la bataille, forçant les soldats coalisés à lui livrer passage. Un maelstrom d'émotions confuses l'enveloppa : colère, admiration, soulagement... Il lui aurait été si facile d'y puiser pour restaurer son énergie. Se sentir mieux. Marcher plus vite. Il se l'interdit. Dans son état, il se savait incapable de se maîtriser. Et s'il tuait par mégarde les hommes dont il tentait de gagner la confiance ? S'il tuait Noam, dont l'aura meurtrie palpitait contre son torse comme les ailes d'un oiseau blessé ?

Les petites mains fraîches de l'enfant encadrèrent son visage. Son regard trop sérieux pour être celui d'un enfant était ourlé de larmes.

— Leander ?

Dankred se détourna aussitôt. Il n'avait pas le courage d'avoir cette conversation. Mais le gamin n'avait pas besoin de réponse. Il savait. Son pouvoir l'avait senti.

Il passa le reste du chemin à pleurer contre son épaule.

Dankred fut reconnaissant que la pluie dissimule ses propres larmes.

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