J'ai dissimulé mes baisers sous ta peau. Élimée, comme mes sentiments assombris lorsque le ciel s'obscurcit.

À la nuit, j'ai hurlé des prières que même le vent n'a su entendre, des regrets glacés comme une sombre soirée d'été. De celles où les plaisirs l'enlacent, de ces mots chuchotés sans réponse, comme un appel à la paix que le monde effraie. J'ai succombé, tes doigts sur mon derme sont aussi froids que ton cœur endommagé. J'ai lutté puis, j'ai abandonné quand la pluie est tombée. Averse de remords, de cris perçants réduits au silence, au néant de nos esprits chavirant.

Équinoxe automnal, sur la Terre fissurée se répandent les larmes ensanglantées. Celles de notre amour fracturé, semblables aux lamentations de mon âme esseulée. J'ai épuisé mes forces pour te retrouver ; ne reste de nous qu'une triste agonie. Tu as pansé mes plaies pour mieux m'empoisonner. J'ai embrassé tes lettres passionnées, tes lèvres abîmées de tragiques maux murmurés. Qu'as-tu fait lorsque le monde s'est déchiré ? Tes pas se sont éloignés, mes pensées ont sangloté ta tendresse, tes caresses envolées.

Éclipse sur une vie oubliée, comment atteindre ton âme ? J'ai tenté de t'attraper, mes luttes ont été vaines, tu m'as brisé, comment t'enlacer ? Mon sang est gelé, je ne sais plus me réchauffer. Au cœur de l'hiver, s'embrasent mes souvenirs que le temps n'a su enfouir. La tempête m'a eu, sous un ciel enneigé se prélasse mon corps emprisonné. Tes iris ont disparu, dans le miroir ne demeure que mon regard abattu. Qui es-tu pour anéantir mes plaisirs, mes rêves et cet avenir ? J'ai espéré ton cœur et tes bras, souhaité ton âme et tes secrets.

J'ai parsemé sur ma peau des baisers qui t'étaient destinés, comme un vœu que même Dieu ne pourrait exaucer. Dans mes cauchemars dansent nos moments passés, je t'ai aimé lorsque tu m'as si férocement adoré ou détesté. Qu'en sera-t-il de mes sentiments lorsque mes insomnies m'éloigneront de ce qu'il me reste de toi. De nous. De nos existences maudites qui ont calcinées ces instants de paix. Je n'ai jamais su te toucher, l'aurais-je seulement imaginé ? Était-ce ma peau satinée que j'effleurais pour te chérir lorsque le sol se défragmentait ?

As-tu finalement existé où n'étais-tu qu'une chimère pour m'apaiser ?

Slipknot – Snuff