Le ciel était dégagé cette nuit-là. C'était comme si les nuages s'étaient retirés, refusant la vue de ce crime sans précédant. Des gouttes de sang tombaient, une à une, d'un corps de chaton sans vie. Les yeux grands ouverts, encore écarquillés de terreur, n'abritaient désormais aucune vie. Une jeune femelle se tenait là, aussi menaçante que l'étrange lueur qui baignait la clairière. Une larme coula, une après l'autre.

Pourquoi j'ai fait ça ?

Les sanglots reprirent de plus belle.

Oh... Petit Aube, pardonne-moi...

Un corbeau perça le silence oppressant de la clairière. La lune scintillait plus fort que jamais, son cercle bien rond illuminant le camp.

Pourquoi tu ne m'as pas arrêté ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il faut que je m'en souvienne...

Des bruissements de feuilles provenaient de l'extérieur du camp. La chatonne se releva tant bien que mal.

Il faut que je me cache.

Trop tard. Un premier chat apparu, Étoile Douce. Il se figea en voyant la triste scène. Un de ses fils étalé sur le sol, où une mare de sang se propageait, à côté de sa fille, l'air affreusement coupable, le regard baigné de larmes et les pattes pleines de sang.

Le deuxième chat ne tarda pas à apparaître. Il s'agissait du guérisseur, Torrent Gelé. Quand il aperçut la scène, il se figea à son tour. Bientôt, une dizaine de chat se massèrent à l'entrée du camp.

Tous regardaient la scène avec confusion et choc. La jeune chatte ne pouvait nier son acte. Étoile Douce fut le premier à prendre la parole ;

« Pourquoi... Comment... »

Il ne pleurait pas ; seulement, son esprit s'agitait dans tous les sens pour comprendre la scène.

Je l'ai mérité. Je vais être chassée du Clan de la Rivière.

Ne pouvant plus supporter tous ces regards, elle détala sous les regards choqués de ses congénères.

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